Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-11/35.COM/7B.Add,
2. Rappelant la décision 34 COM 7B.22, adoptée à sa 34e session (Brasilia, 2010),
3. Regrette qu'il n'ait pas été possible d'organiser une réunion avec les autorités russes et les autres partenaires concernés afin de déterminer la façon dont les impacts de la réouverture de la papeterie Baikalsk sur la valeur universelle exceptionnelle peuvent être pris en compte et demande que cette réunion soit organisée dès que possible;
4. Réitère sa vive préoccupation quant à la réouverture de la papeterie Baikalsk sans q'un système de traitement des eaux en circuit fermé n'ait été installé, à la pollution récurrente de la rivière Selenga et à ses impacts potentiellement graves sur la valeur universelle exceptionnelle du lac Baïkal et, par conséquent, demande également à l'État partie de réexaminer sa décision de remettre en service la papeterie Baikalsk;
5. Estime qu'un allégement des normes de déversement de produits chimiques dans le lac ou la poursuite des opérations de la papeterie Baikalsk sans qu'un système de traitement des eaux en circuit fermé ne soit mis en place d'ici 30 mois, comme annoncé par l'État partie à la 34e session (période expirant en décembre 2012), menacerait encore plus la valeur universelle exceptionnelle du bien et constituerait un cas évident pour l'inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril;
6. Prie instamment l'État partie de garantir un suivi précis et une application des normes définies par le décret N°63 du 5 mars 2010 au cours de cette courte période d'opération de la papeterie;
7. Encourage l'État partie à accentuer ses efforts afin d'élaborer et de mettre en place une stratégie de création de moyens de subsistance alternatifs à long terme pour la ville de Baïkalsk et à envisager l'investissement de montants limités pour de tels efforts à considérer comme une stratégie de financement alternatif au maintien de l'activité potentiellement peu viable de la papeterie Baikalsk;
8. Demande en outre à l'État partie de confirmer qu'aucune exploration minière ou minérale ne sera autorisée sur le territoire du bien tel qu'inscrit sur la Liste du patrimoine mondial, conformément à la position claire et précise du Comité du patrimoine mondial sur l'incompatibilité de l'exploration et de l'exploitation minière avec le statut de patrimoine mondial et à la déclaration de politique internationale de Conseil international de la mine et des métaux (International Council of Mining and Metals - ICCM) de ne pas entreprendre ces activités sur le territoire des biens du patrimoine mondial;
9. Réitère sa demande à l'État partie d'apporter des précisions sur le possible projet de marina sur le territoire de la République de Bouriatie et soumette l'étude d'impact environnemental de ce projet au Centre du patrimoine mondial avant d'accorder toute autorisation à ce projet d'aménagement, conformément au paragraphe 172 des Orientations et demande par ailleurs à l'État partie de vérifier les informations concernant la localisation précise de ce projet d'aménagement auprès du Centre du patrimoine mondial;
10. Demande enfin à l'État partie de remettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2012, un rapport sur l'état de conservation du bien, notamment sur les progrès accomplis afin d'empêcher le déversement d'eaux usées non traitées dans le lac Baïkal, de traiter les hauts niveaux de pollution observés dans la rivière Selenga, d'élaborer une stratégie de tourisme global et de subsistance du bien, et, la confirmation qu'aucune activité minière n'est envisagée sur le territoire du bien, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 36e session en 2012.