Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-11/35.COM/7A,
2. Rappelant la décision 34 COM 7A.2, adoptée lors de sa 34e session (Brasilia, 2010),
3. Note avec préoccupation la persistance de la crise politique en Côte d'Ivoire, qui a conduit à une nouvelle recrudescence des activités illégales à l'intérieur du Parc national de la Comoé depuis 2002, notamment du braconnage et des empiètements par le bétail et l'agriculture ;
4. Reconnaît les efforts menés par l'État partie et ses partenaires en matière de conservation pour renforcer la surveillance du bien, élaborer un plan de gestion et effectuer une étude de la faune et de la flore sur le bien, mais il note qu'en raison de la crise politique, un petit nombre seulement de patrouilles mixtes a été déployé, nuisant ainsi à l'efficacité du système de contrôle et de patrouille du bien ;
5. Exprime sa plus vive inquiétude face aux résultats de l'étude d'observation réalisée en 2010 qui montrent que le bien a subi, au cours des trois dernières décennies, une perte de grands mammifères estimée à 80 % et que son écosystème a lourdement pâti de l'extension des zones destinées au pacage du bétail et à l'agriculture, mettant ainsi en évidence le fait que la valeur universelle exceptionnelle du bien est gravement compromise, mais que le rétablissement de la faune et de la flore, de même que des écosystèmes, à l'intérieur du bien est encore possible, sous réserve que des mesures soient prises de toute urgence ;
6. Décide d'amender les mesures correctives en accord avec les éléments ci-dessus exposés de telle sorte qu'elles reflètent les actions prioritaires requises pour conserver et restaurer la valeur universelle exceptionnelle du bien, et, en conséquence, adopte la mesure corrective supplémentaire suivante :
Restaurer, de toute urgence, l'intégrité du bien en excluant le bétail du parc et en luttant contre les empiètements agricoles ;
7. Prie instamment l'État partie de mettre en œuvre les mesures correctives révisées adoptées par le Comité du patrimoine mondial à sa 35e session (UNESCO, 2011) ;
8. Encourage les partenaires de l'État partie en matière de conservation, parmi lesquels le Fonds pour l'environnement mondial (FEM)/Banque mondiale, l'Association pour les chimpanzés sauvages (AFCS), la Société allemande de coopération internationale (GIZ), Fauna and Flora International (FFI), l'UICN, et les autres de maintenir le soutien qu'ils apportent au bien ;
9. Demande à l'État partie de confirmer officiellement qu'aucune licence d'exploration minière couvrant le bien n'a été concédée ;
10. Demande également à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2012, un rapport détaillé sur l'état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des mesures correctives révisées, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 36e session en 2012 ;
11. Décide de maintenir le Parc national de la Comoé (Cote d'Ivoire) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.