VIII.17 Angkor (Cambodge)
Le Secrétariat a rappelé que ce site, inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril lors de son inscription en 1992, est le plus vaste site culturel d'Asie du Sud-Est. Il s'étend sur quelque 400 km² et compte pas moins de 100 monuments et des centaines de caractéristiques architecturales. Les besoins socio-économiques des habitants exigent une intégration des réponses à leurs besoins en matière de conservation et de développement. Bien que le conflit armé dans la région d'Angkor - qui avait motivé l'inscription du site sur la Liste du patrimoine mondial en péril - soit maintenant terminé, le pillage, les fouilles et le trafic illicites d'objets culturels et la nécessité permanente d'une assistance internationale ont maintenu ce site sur la Liste du patrimoine mondial en péril. Il a été rappelé que le Comité s'était déclaré préoccupé à sa vingttroisième session en 1999, comme le Bureau à sa vingtquatrième session, à cause du plan d'extension de l'aéroport, du développement rapide d'installations touristiques et du manque de coordination des travaux publics et privés susceptibles de porter atteinte à l'intégrité du site. En réponse au Comité qui avait demandé que l'APSARA - organisme responsable de la gestion du site - et le Comité international de coordination pour Angkor (ICC) coordonnent tous les projets de conservation et d'aménagement dans la région et renforcent la capacité nationale par de la formation, l'Etat partie, par l'intermédiaire du Bureau de l'UNESCO à Phnom Penh, a fourni les informations figurant dans WHC- 2000/CONF.204/9 pour les porter à l'attention du Comité.
Le Délégué de la Hongrie a déclaré que, bien que le Bureau et le Comité aient précédemment demandé de disposer des rapports des réunions de l'ICC, ces rapports n'avaient pas été fournis. De plus, il a attiré l'attention du Comité sur le fait que le rapport sur les projets de conservation en cours et prévus et sur l'infrastructure n'avait pas été reçu. Il a vivement engagé le Comité et les organes consultatifs à s'engager davantage pour la sauvegarde de ce site exceptionnel. Le Secrétariat, à l'invitation du Président, a répondu que le cas d'Angkor avait été étudié par le Bureau et le Comité à chaque session depuis 1992, soit au moins 20 fois au total ; toutes les demandes d'assistance internationale soumises par l'État partie avaient été financées, en plus des projets pluriannuels financés par le biais du Secteur de la Culture de l'UNESCO dans le cadre du plus grand programme opérationnel qui ait été entrepris. S'agissant des organes consultatifs, le Comité a été informé que l'ICOMOS avait participé à la réunion de l'ICC et que l'UICN et l'ICCROM avaient été présents de manière opérationnelle - y compris par un programme de formation largement couronné de succès et très apprécié (Tanee), récemment mis en oeuvre par l'ICCROM.
Le Comité, après examen du rapport sur l'état de conservation du site, a félicité le Gouvernement royal du Cambodge du progrès notable réalisé dans le domaine de la formation - permettant ainsi d'assurer le contrôle et l'entretien des monuments - et il l'a encouragé à poursuivre ses efforts. Le Comité a invité l'APSARA et l'UNESCO à renforcer les activités d'aménagement en vue de la collecte de documents pour le Centre international pour la documentation scientifique et technique sur Angkor, qui devrait viser à sauvegarder la documentation produite au cours des projets de sauvegarde et d'aménagement du site. Il a également incité à de nouveaux efforts pour développer des partenariats avec des équipes internationales sur le site.
De plus, le Comité a demandé des informations complémentaires sur le suivi du travail entrepris sur le porche d'entrée du monument central et les étages effondrées de la douve ouest du temple d'Angkor Vat. Le Comité a renouvelé sa précédente demande d'informations concernant le développement du tourisme sur le site et l'aménagement de l'infrastructure à cet égard, en se référant tout particulièrement à la question de l'extension de l'aéroport de Siem Reap/Angkor. Le Comité a finalement décidé de maintenir ce bien sur Liste du patrimoine mondial en péril.