Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné les documents WHC-06/30.COM/8B et WHC-06/30.COM/INF.8B.1,
2. Inscrit Harar Jugol, la ville historique fortifiée, Éthiopie, sur la Liste du patrimoine mondial sur la base des critères (ii), (iii), (iv) et (v) :
Critère (ii) : La ville historique de Harar Jugol présente un important échange de valeurs de la culture islamique originale qui s'expriment dans le développement social et culturel de la ville située au coeur d'une région par ailleurs chrétienne. Ces influences se sont mélangées aux traditions originaires du continent africain, en particulier de l'Éthiopie du Sud, donnant à son architecture et son urbanisme une forme caractéristique particulière.
Critère (iii) : Harar Jugol porte un témoignage exceptionnel sur des traditions culturelles qui puisent leurs racines dans l'Islam et l'Afrique. Elle est considérée comme « la quatrième ville sainte » de l'Islam, ayant été fondée par un saint missionnaire venant de la péninsule arabique. Bien que place marchande et par conséquent creuset culturel recevant diverses influences, Harar s'est trouvée relativement isolée dans sa région, ce qui a contribué à sa spécificité culturelle qui s'exprime dans la structure et les traditions communautaires caractéristiques et toujours vivantes.
Critère (iv) : Harar Jugol est un exemple exceptionnel d'un type d'ensemble architectural et urbain qui illustre l'impact des traditions africaines et islamiques sur le développement de types spécifiques de bâtiments. Les bâtiments et le schéma urbain dans son ensemble reflètent ces traditions qui donnent un caractère particulier, voire même unique, à Harar Jugol.
Critère (v) : Harar Jugol et son paysage environnant est un exemple remarquable d'un peuplement humain traditionnel, représentatif des interactions culturelles avec son environnement. La structure sociale, l'organisation spatiale (afocha) et la langue de la population dénotent une relation particulière, voire unique, qui s'est développée avec l'environnement. La relation culturelle et physique avec le territoire a donc été préservée jusqu'à aujourd'hui, bien que fragilisée par des modifications irréversibles sous l'effet de la mondialisation.
3. Recommande que la version en anglais du nom du bien proposé pour inscription soit changée pour : « Harar Jugol, the fortified historic town » ;
4. Demande aussi que l'État partie informe le Comité du patrimoine mondial à sa 31e session en 2007 de l'achèvement de la révision du plan directeur d'urbanisme.