Faites une recherche à travers les informations du Centre du patrimoine mondial.

Une avancée majeure dans la protection du patrimoine mondial africain

mercredi 7 août 2024 à 11:30
access_time Lecture 5 min.
Droits de l’homme, libération et réconciliation : les sites de mémoire de Nelson Mandela (Afrique du Sud) © Sipho Masimula

La 46e session du Comité s’est achevée ce mercredi 31 juillet à New Delhi (Inde).  Les 10 jours de travaux ont permis d’aboutir à des avancées significatives pour la reconnaissance et la protection du patrimoine africain, avec l’inscription de cinq nouveaux sites sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO et le retrait du Parc national Niokolo-Koba (Sénégal) de la Liste du patrimoine mondial en péril.

Grâce à ces nouvelles inscriptions, l’Afrique subsaharienne compte aujourd’hui 108 biens inscrits sur la Liste. Bien que des progrès soient encore nécessaires pour que la Liste parvienne à une plus grande représentativité géographique, il est particulièrement encourageant de savoir que cette année près de 20% des sites proposés pour une inscription appartenaient à cette région.

Cela souligne par ailleurs que l’accompagnement technique et financier apporté aux Etats du continent dans la préparation de leurs candidatures porte ses fruits.

Les biens nouvellement inscrits sont :

Promouvoir l'Égalité, la Paix et la Réconciliation à travers les sites de mémoire

Un nouveau bien mémoriel en série a été inscrit cette année : Droits de l’homme, libération et réconciliation : les sites de mémoire de Nelson Mandela. Il revêt une importance majeure non seulement pour l'histoire de l'Afrique du Sud, mais aussi pour le monde entier, car il illustre l’action universelle de Nelson Mandela pour la liberté, les droits de l’Homme et la paix.

« Vingt-cinq ans après l’inscription de Robben Island sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, cette nouvelle inscription vient garantir que l’héritage de la libération de l’Afrique du Sud et les valeurs qu’il incarne soient transmis aux générations futures », a salué Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO.

Ce bien est composé de plusieurs lieux emblématiques, tels que les Unions Buildings, la place Walter Sisulu, le site du Massacre de Sharpeville, le Constitution Hill, qui symbolisent des étapes clés dans la lutte contre l’Etat de l’apartheid et des efforts continus menés pour parvenir à une société unie où les Hommes sont égaux en droits.

Un parc naturel au Sénégal retiré de la Liste du patrimoine mondial en péril

A la suite des efforts déployés par le Sénégal avec le soutien de l’UNESCO pour protéger et améliorer l’état de conservation du Parc national Niokolo-Koba, le Comité a décidé le 24 juillet dernier de retirer le site de la Liste du patrimoine mondial en péril.

Le plan d’action mis en œuvre par le Sénégal, à la suite de l’inscription sur la Liste du patrimoine en péril en 2007, a permis de redresser la situation. Le suivi des espèces emblématiques a été considérablement renforcé et des moyens considérables ont été alloués à la surveillance du bien pour lutter contre le braconnage et l’orpaillage illégal, ainsi que pour mieux organiser la transhumance du bétail. Un dispositif de contrôle de la pollution minière a également été mis en place, avec l’installation d’équipements d’analyse de l’eau et des sols. Enfin, un travail a été conduit pour mieux lutter contre l’espèce invasive Mimosa pigra.

« Après les tombes des rois du Buganda en Ouganda en 2023, c’est cette année au tour du parc national du Niokolo-Koba au Sénégal de quitter la Liste du patrimoine mondial en péril. Les efforts conjoints du Sénégal et de l’UNESCO ont permis d’améliorer nettement la protection de ce site, »

« C’est une excellente nouvelle, qui démontre que la mobilisation collective pour le patrimoine africain paye. L’UNESCO va continuer à soutenir les Etats du continent et à mobiliser la communauté internationale pour sauver le maximum de sites africains en danger, » a-t-elle ajouté.

Ce site naturel, inscrit en 1981 sur la Liste du patrimoine mondial, se distingue par sa biodiversité exceptionnelle et ses écosystèmes uniques qui abritent une grande variété de faune et de flore. Il est notamment reconnu pour ses forêts sèches et denses, ses savanes herbacées, ses pentes et collines rocheuses. La richesse de sa faune, comprenant des espèces telles que les chimpanzés, lions, léopards et éléphants, renforce son statut de patrimoine de l’humanité.

Une étape de plus pour la reconnaissance du patrimoine africain

Le Comité a adopté en 2023 la toute première Stratégie pour le patrimoine mondial en Afrique, visant à entreprendre des actions concrètes pour mieux protéger et promouvoir le patrimoine africain d’ici à 2029.

Dans ce cadre, et grâce au soutien financier de l’UNESCO et de ses Etats membres, de nombreux experts africains ont pu suivre au cours de l’année écoulée des ateliers et des formations visant à renforcer leurs compétences dans la préparation de nouvelles propositions d’inscription et ainsi parvenir à une meilleure représentation du patrimoine de la région.

Le programme de mentorat mené par l’UNESCO a notamment soutenu les 11 pays africains ne disposant d’aucun site inscrit sur la Liste du patrimoine mondial, par le biais d’une assistance technique, afin d’élaborer leur Liste indicative et/ou leur premier dossier d’inscription.

Cela a déjà permis à la Somalie d’établir officiellement sa Liste indicative en mars 2024 et à la Guinée Bissau et la Sierra Leone de finaliser leur premier dossier de proposition d’inscription, qui seront présentés au Comité en 2025.

De nombreuses autres activités ont été menées par le Centre du patrimoine mondial dans le cadre de la Stratégie Afrique, notamment sur la gestion des biens inscrits sur la Liste en péril, pour les consulter en détail : https://whc.unesco.org/fr/partenaires/381/

mercredi 7 août 2024 à 11:30
access_time Lecture 5 min.
top