Des écoliers et des propriétaires traditionnels procèdent à un prélèvement d'ADN environnemental dans la Baie Shark, Australie occidentale
Le 18 octobre 2022, des écoliers âgés de 10 à 15 ans et des propriétaires traditionnels* du site du patrimoine mondial de Baie Shark, Australie occidentale, ont participé à la campagne d'échantillonnage de l'ADN environnemental (ADNe) de l'UNESCO, dans le cadre d'un effort mondial visant à mieux comprendre la biodiversité des océans et les effets du changement climatique sur celle-ci.
Au milieu d'eaux bleues et claires regorgeant de vie marine, des écoliers et des propriétaires traditionnels ont prélevé des échantillons d'eau à huit endroits différents du site du patrimoine mondial de l'UNESCO, notamment dans le golfe oriental et le golfe occidental. La campagne d'échantillonnage a été facilitée par le département de la biodiversité, de la conservation et des attractions d'Australie occidentale (Department of Biodiversity, Conservation and Attractions, DBCA) et a débuté par une cérémonie de bienvenue dans le pays orchestrée par un jeune membre de la communauté des propriétaires traditionnels de Malgana.
L'ADN environnemental est une méthode scientifique innovante qui peut être utilisée pour surveiller et évaluer la biodiversité des océans sans avoir besoin d'extraire des organismes de leur environnement. Un seul litre d'eau peut contenir le matériel génétique de centaines d'espèces et peut aider à déterminer la richesse de la biodiversité de la zone.
"Voir les écoliers et les propriétaires traditionnels participer à la campagne d'échantillonnage de l'ADN environnemental à Baie Shark est une excellente façon d'impliquer la communauté locale et de susciter l'amour de la conservation des océans chez nos futurs dirigeants", a déclaré Luke Skinner, directeur du district DBCA de la Baie Shark.
La baie Shark, Australie occidentale, a été sélectionnée pour la campagne ADNe en raison de sa biodiversité connue, soutenue par ses vastes étendus d'herbiers marins. La Baie Shark abrite notamment la plus grande espèce de plante aquatique du monde, la Posidonia australis, qui s'étend sur plus de 70 miles. Avant l'échantillonnage, les écoliers ont suivi un cours interactif sur les différents types d'herbiers marins et les espèces qui y vivent et ont été guidés dans un exercice sur les facteurs de contamination possibles lors de l'échantillonnage de l'ADN environnemental.
La campagne de l'UNESCO sur l'ADN environnemental est actuellement déployée dans 25 sites du patrimoine mondial marin entre septembre 2022 et avril 2023. Les données d'ADN environnemental devraient fournir un instantané unique de la richesse de la biodiversité dans les sites du patrimoine mondial marin, en particulier pour les espèces de poissons.
Combinée aux projections du scénario thermique du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), l'initiative contribuera à informer sur les changements géographiques et de distribution potentiels des espèces de poissons en raison du changement climatique, ce qui permettra d'améliorer les résultats de la gestion des sites.
Les données résultantes seront disponibles dans le système d'information de l'UNESCO sur la biodiversité des océans, la plus grande base de données scientifique ouverte au monde sur les espèces marines. Les résultats finaux seront disponibles au début de 2024.
L'initiative ADNe de l'UNESCO est une collaboration conjointe entre la Commission océanographique intergouvernementale et le Centre du patrimoine mondial. Elle est rendue possible grâce au soutien du gouvernement de la Flandre (Royaume de Belgique) et mise en œuvre dans le cadre de la Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable (2021-2030).
À propos du site du patrimoine mondial de Shark Bay, Australie occidentale
La Baie Shark, Australie occidentale, a été inscrite sur la Liste du patrimoine mondial en 1991 pour ses stromatolites qui représentent la plus ancienne forme de vie sur terre ; la structure de salinité de la baie qui les protège ; ses herbiers marins uniques, qui comptent parmi les plus vastes et les plus riches au monde, et les refuges que ses îles et péninsules offrent à une faune rare et menacée. Le site est par ailleurs l'un des bastions les plus importants et les plus sûrs au monde pour la protection du dugong, comptant une population d'environ 11 000 individus, et abrite également une célèbre population de grands dauphins.
* Un propriétaire traditionnel est une personne aborigène possédant des droits et des intérêts traditionnels sur la terre, qui peuvent être reconnus ou non en vertu de la common law, du Commonwealth ou de la législation de l'État, par exemple parce que le titre indigène a été éteint sur une zone (Source: The Government of Western Australia, Department of Parks and Wildlife, Corporate Policy Statement No. 69).