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Améliorer la perception de la Liste du patrimoine mondial en péril

Le Centre du patrimoine mondial a élaboré un projet dont l'objectif est de mener une réflexion et une étude globales sur l'image/la perception de la Liste du patrimoine mondial en péril et de propsoer des approches visant à inverser cette perception négative et mettre en évidence à la fois les implications et les avantages de cette composante fondamentale du processus de suivi réactif.

Depuis deux ans, les discussions au Comité du patrimoine mondial soulignent le fait que la Liste du patrimoine mondial en péril (LPMP) est malheureusement souvent perçue comme une sanction, et que l'inscription sur cette Liste n'est pas perçue de la même façon par tous les États parties concernés, certains États parties aspirant, en demandant l'inscription de leur bien, à attirer l'attention de la communauté internationale sur ses problèmes et à obtenir l'assistance d'experts pour les résoudre et d'autres souhaitant éviter cette inscription par tous les moyens.

Le Comité du patrimoine mondial a décidé d’aborder formellement cette question et a ainsi demandé de « promouvoir une meilleure compréhension des implications et des bénéfices de l’inscription des biens sur la Liste du patrimoine mondial en péril, et de développer des matériels d’information appropriés à cet égard dans le but de surmonter la perception négative de la Liste du patrimoine mondial en péril» (décision 40 COM 7).

Pour résoudre ce problème, le Centre du patrimoine mondial a élaboré un projet dans le but de mener une réflexion globale et une étude sur l’image / la perception de la LPMP. Un prestataire extérieur doté de compétences en marketing stratégique, en valorisation de marques et en communication (“Beyond Borders Media”) a été choisi pour étudier les raisons pour lesquelles la LPMP est affectée par une perception négative et formuler des propositions afin que la LPMP soit perçue de façon plus positive. Cette activité a bénéficié d’un généreux soutien de l'État partie de la Norvège (voir la page http://whc.unesco.org/fr/partenaires/381/).

La méthodologie de l’étude indépendante reposait sur la collecte de données et d’informations par le biais d’un examen des textes statutaires, des documents de travail et d’information, des pages Web, des décisions du Comité, ainsi que de précédentes études sur le sujet. Le prestataire a également mené 30 entretiens approfondis avec le Secrétariat, les Organisations consultatives, les représentants des États parties et de la société civile, les membres du Comité et des experts, selon les besoins, en veillant dans la mesure du possible à ce que les personnes interrogées forment un groupe géographiquement équitable et respectueux de l’égalité des genres, et à ce qu’elles représentent par ailleurs toutes les catégories de biens (culturels/naturels). Une enquête en ligne a également été adressée à toutes les parties prenantes à la Convention. Au total, 220 personnes y ont pris part.

L’étude a cherché à comprendre la dynamique de cet outil à travers les yeux de ses défenseurs et de ses détracteurs, et fournit un aperçu de son interprétation, parfois erronée, de son utilisation, de sa sous-utilisation, et des raisons pour lesquelles elle est appréciée ou décriée. L’objectif global est d’utiliser ces connaissances pour donner un nouveau départ à cet élément essentiel de la Convention du patrimoine mondial.

L'étude, intitulée « Nouvelles visions concernant la Liste du patrimoine mondial en péril » présente un éclairage sur le rôle et la réputation de la LPMP et examine les discussions actuelles à ce sujet, notamment les attitudes générales à l’égard de son rôle et de son efficacité, en soulignant le fait que, malgré la perception de la LPMP comme un excellent outil, en tant que concept, pour la conservation et la sensibilisation, elle rencontre manifestement une série de difficultés.


Les résultats présentés dans cette étude reprennent les nombreux avis et points de vue pris en considération tout au long de l’étude, et reflètent les impressions des personnes interrogées, leurs frustrations ainsi que leurs espoirs pour l’avenir de la LPMP. L’étude conclut par une série de cinq recommandations sur les approches de communication à adopter pour faire connaître la LPMP en tant qu’outil avantageux et essentiel pour la protection de la valeur universelle exceptionnelle des biens du patrimoine mondial. Ces recommandations préconisent des « perspectives nouvelles concernant la prise en charge du patrimoine menacé» et insistent sur le fait que la LPMP peut être un puissant moteur de changement qui incite à l’action, favorise le dialogue, inspire la coopération et dévoile des réseaux de ressources et d’entraide ».

Chaque recommandation, ainsi que ses objectifs, ses canaux de communication, ses publics cibles et ses approches sont présentés dans la section 6 de l'étude à l'adresse https://whc.unesco.org/fr/158/.

Progrès réalisés

L'étude a été présentée au Comité du patrimoine mondial lors de sa 45e session élargie (Riyad, 2023).

Dans sa décision 45 COM 7.1, réaffirmant la nécessité de promouvoir une meilleure compréhension des implications et des bénéfices de l’inscription de biens sur la Liste du patrimoine mondial en péril, le Comité du patrimoine mondial a pris note avec appréciation de l’étude approfondie sur les perceptions de la Liste du patrimoine mondial en péril, ainsi que de ses recommandations qui peuvent servir de base à une stratégie de communication et a remercié l'État partie de Norvège pour son soutien financier.

Le Comité du patrimoine mondial a également exprimé sa gratitude à toutes les parties prenantes de la Convention du patrimoine mondial de 1972 qui ont activement contribué à cette étude et a en outre pris note avec satisfaction des recommandations formulées dans l'étude sur les approches possibles pour combattre les perceptions négatives et pour améliorer l'image de la Liste du patrimoine mondial en péril afin de la présenter comme un outil positif, améliorant sa compréhension et soulignant son importance pour la protection de la valeur universelle exceptionnelle des biens du patrimoine mondial.

Enfin, le Comité du patrimoine mondial a demandé à toutes les parties prenantes à la Convention de les prendre en compte et de les appliquer à leur niveau dès que possible.

Partenaires

Ce projet est rendu possible grâce au soutien financier du gouvernement norvégien.

Décisions / Résolutions (1)
Code : 45COM 7.1

Le Comité du patrimoine mondial,

L'action climatique pour le patrimoine mondial

  1. Ayant examiné le document WHC/23/45.COM/7,
  2. Rappelant les Décisions 40 COM 7 et 44 COM 7C, adoptées lors de sa 40esession (Istanbul/UNESCO, 2016) et de sa 44e session élargie (Fuzhou/en ligne, 2021),
  3. Note que le groupe d’experts en relation à la Décision 44 COM 7C concernant le changement climatique et le patrimoine mondial s’est réuni fin mars 2022 et a formulé des recommandations sur les amendements proposés par les membres du Comité du patrimoine mondial et a fourni un rapport au groupe de travail à composition non limitée des États parties à la Convention du patrimoine mondial sur le changement climatique ;
  4. Note également que le groupe de travail à composition non limitée des États parties à la Convention du patrimoine mondial sur le changement climatique s’est réuni sept fois pour discuter des amendements proposés et des recommandations du groupe d’experts ;
  5. Reconnaît que l’action climatique pour le patrimoine mondial est une thématique de travail importante, remercie les gouvernements de l’Australie, de l’Azerbaïdjan et des Pays-Bas pour leur généreux soutien financier et invite les États parties à s’engager dans ce domaine thématique pour permettre au Secrétariat de soutenir les activités liées à l’élaboration du Document d’orientation mis à jour sur l’action climatique pour le patrimoine mondial et à sa diffusion ;
  6. Rappelle à nouveau la Décision 41 COM 7 dans laquelle le Comité « [r]éaffirme qu’il est important que les États parties s’engagent dans la mise en œuvre la plus ambitieuse de l’Accord de Paris dans le cadre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) en “contenant l’élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels et en poursuivant les efforts, visant à limiter l’augmentation de la température à 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels, étant entendu que cela réduirait sensiblement les risques et les effets des changements climatiques” » et, de nouveau, invite vivement tous les États parties à prendre des mesures en réponse au changement climatique en vertu de l’Accord de Paris, de manière cohérente avec leurs responsabilités communes mais différenciées et avec leurs capacités respectives, à la lumière des circonstances nationales différentes, conformément à leurs obligations dans le cadre de la Convention du patrimoine mondial de protéger la VUE de tous les biens du patrimoine mondial ;


    Améliorer la perception de la Liste du patrimoine mondial en péril

  7. Rappelant la Décision 40 COM 7 adoptée à sa 40esession (Istanbul/UNESCO, 2016),
  8. Réaffirmant la nécessité de promouvoir une meilleure compréhension des implications et des bénéfices de l’inscription de biens sur la Liste du patrimoine mondial en péril,
  9. Prend note avec satisfaction de l’étude approfondie sur les perceptions de la Liste du patrimoine mondial en péril, ainsi que de ses recommandations qui peuvent servir de base à une stratégie de communication, et remercie l’État partie de la Norvège pour son soutien financier ;
  10. Exprime sa gratitude à toutes les parties prenantes de la Convention du patrimoine mondial de 1972 qui ont activement contribué à cette étude ;
  11. Prend note avec satisfaction des recommandations formulées dans l'étude sur les approches possibles pour combattre les perceptions négatives et pour améliorer l'image de la Liste du patrimoine mondial en péril afin de la présenter comme un outil positif, améliorant sa compréhension et soulignant son importance pour la protection de la valeur universelle exceptionnelle des biens du patrimoine mondial, et demande à toutes les parties prenantes à la Convention de les prendre en compte et de les appliquer à leur niveau dès que possible ;


    Renforcer le dialogue entre les États parties, les Organisations consultatives et le Centre du patrimoine mondial

  12. Recommande que le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives veillent à ce que les mesures suivantes soient prises concernant le suivi de l'état de conservation des biens inscrits :
    1. Lorsqu'une mission d'experts se déroule dans le cadre du processus de suivi réactif, le projet de rapport de mission sera communiqué, avant sa publication, à l'État partie concerné afin de lui permettre d'examiner le rapport, de proposer des corrections en cas d'inexactitudes factuelles et de formuler des commentaires à propos d'autres questions critiques et/ou malentendus, et des consultations seront organisées, si nécessaire, entre l'État partie concerné et l'/les Organisation(s) consultative(s) compétente(s) ;
    2. Lorsqu'une mission d'experts est organisée dans le cadre du processus de suivi réactif et que l'inscription du bien concerné sur la Liste du patrimoine mondial en péril est recommandée dans le rapport de mission, des consultations seront organisées entre l'État partie concerné et l'/les Organisation(s) consultative(s) compétente(s), et il sera fait état du point de vue de l'État partie dans le rapport de mission ou dans son annexe au cas où les points de vue des deux parties ne seraient pas convergents lors des consultations ;
    3. Lorsque l'inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril est proposée dans un document de travail sur l'état de conservation rédigé par le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives pour examen par le Comité, des consultations auront lieu, dans les meilleurs délais possibles, avant la diffusion du document, entre l'État partie concerné, l'/les Organisation(s) consultative(s) compétente(s) et le Centre du patrimoine mondial, et il sera fait état du point de vue de l'État partie dans le document de travail ainsi que dans son annexe au cas où les points de vue des parties concernées ne seraient pas convergents ;
  13. Recommande que les États parties renforcent leur dialogue concernant les biens qui sont, ou pourraient être, proposés pour inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril, en particulier dans les cas où les causes du péril sont transfrontalières ;
  14. Recommande que le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives poursuivent leur travail de partage des connaissances concernant les cas de meilleures pratiques ayant permis le retrait d’un bien de la Liste du patrimoine mondial en péril, et les encourage également à intensifier le renforcement des capacités des États parties qui ont des biens sur la Liste du patrimoine mondial en péril ;
  15. Recommande que le budget du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives soit ajusté en fonction de la charge de travail supplémentaire générée par le dialogue et les consultations supplémentaires, ainsi que pour le renforcement des capacités des États parties ayant des biens sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

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