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Assistance préparatoire et assistance technique à l’inscription et à la gestion de l’Île de Saint-Louis, Sénégal

© Gilles Walusinski | Gilles Walusinski

La Convention France-UNESCO, à l’instar de la coopération technique fournie à la Ville de Luang Prabang en République démocratique populaire lao, a apporté un appui technique et financier aux autorités nationales et locales pour l’inscription, la sauvegarde et la mise en valeur de l’Île de Saint-Louis au Sénégal, en s’appuyant sur la coopération décentralisée de Lille et Toulouse, France, sur l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage de Lille (ENSAPL) et sur l’expertise des ministères français, notamment le ministère français de la Culture. A terme, le Sénégal a développé, avec l’appui financier de l’Agence française de développement (AFD), un projet de développement urbain prenant en compte la réhabilitation du patrimoine urbain et le tourisme.

Fondée par les colons français au XVIIe siècle, Saint-Louis s’est urbanisée à partir du milieu du XIXe siècle pour devenir de 1872 à 1957 la capitale du Sénégal. C'est pourquoi elle occupe une place culturelle et économique prépondérante dans l’ensemble de l’Afrique occidentale.

En 1998, l’État sénégalais a demandé une assistance préparatoire pour l’inscription de l’Île de Saint-Louis. En 1999, le ministre de la Culture du Sénégal a formulé une demande d’assistance, dans le cadre nouvellement créé de la Convention France-UNESCO. Une mission d’expertise a pu évaluer, en concertation avec les autorités sénégalaises impliquées, la proposition d’inscription de l’Île Saint-Louis. Elle a été inscrite sur la Liste du patrimoine mondial en décembre 2000. Située entre les deux bras du fleuve, c'est l'une des villes phares de l’histoire des périodes coloniales de l’Afrique de l’Ouest. Elle présente un ensemble architectural, urbain et paysager remarquable et très varié.

Après un appui apporté à l’élaboration de la proposition d’inscription, à la demande du Sénégal, le Centre du patrimoine mondial, dans le cadre de la Convention France-UNESCO, s’est engagé dans un long processus de soutien à la protection, la gestion et la mise en valeur du site, ainsi qu'à l’élaboration d’outils et de mécanismes de gestion. Cette aide s’est traduite également par un accompagnement technique, en s’appuyant sur la coopération décentralisée entre la Ville de Saint-Louis, Sénégal, et Lille Métropole Communauté urbaine (LMCU), France, et avec l’appui du ministère français de la Culture, du ministère français des Affaires Etrangères, et du ministère français de l’Equipement de l’époque.

Le défi consistait non seulement à élaborer les mécanismes de gestion, de suivi et de contrôle qu’exige un patrimoine exceptionnel, mais aussi à promouvoir un développement durable de la ville qui associe patrimoine, culture et projet local. Les actions ont porté sur la mise en œuvre d’outils complexes pour améliorer la connaissance du site (inventaire du bâti réalisé dans le cadre de la coopération décentralisée entre Saint-Louis et LMCU avec l’ENSAPL, sa protection et sa gestion (plan de sauvegarde et de mise en valeur) et le dispositif institutionnel (maison du patrimoine). Elles ont également pris en compte les problématiques sociales des habitants de l’île, avec une opération pilote de microcrédits aux familles pour des projets associant activité économique et entretien de l’habitat réalisé dans le cadre du projet « Gestion durable du patrimoine mondial pour la réduction de la pauvreté ». De même, en réponse aux demandes, une assistance technique a été apportée aussi bien aux autorités nationales qu’à la municipalité.

Par ailleurs, dans le but de développer un observatoire photographique de Saint-Louis du Sénégal, une campagne photographique réalisée en juin 2007 a permis d’élaborer des vues d’ensemble et un inventaire photographique systématique consitué d'une série de comparaisons permettant de saisir l’évolution de la situation.

Par la suite, l’accent a été mis sur la mise en valeur du caractère fluvial de la ville, les questions environnementales et la planification urbaine à grande échelle. Compte tenu des défis (renforcer la formation, garantir un travail de coopération sur le long terme en assurant une bonne coordination entre les différents acteurs, et notamment une cohérence au niveau de la coopération internationale), l’enjeu était d’associer un bon état de conservation, dans le cadre de cette approche élargie au territoire en 2010, et de soutenir durablement la réhabilitation du patrimoine à Saint-Louis - aussi bien public que privé. Des ateliers internationaux de maîtrise d’œuvre urbaine, Atelier de Cergy Saint-Louis 2030, ont eu lieu à Saint-Louis du Sénégal du 10 au 24 avril 2010. Les ateliers furent co-organisés par la Ville de Saint-Louis, Lille Métropole Communauté Urbaine, l'AFD, le ministère français de l’Écologie et le Centre du patrimoine mondial, dans la cadre de la Convention France-UNESCO. Le principe de ces ateliers était de développer une vision prospective pour les élus et les maîtres d'ouvrage, à travers des propositions d’actions.

Dans la continuité de l’atelier « Fleuves et patrimoines », qui s’est tenu le 2 novembre 2009 au Sénat à Paris, France, le colloque « Patrimoines fluviaux et territoires », du 3 au 5 mars 2011, a permis de restituer différents travaux de recherche sur les cultures du fleuve, les paysages fluviaux ou les savoir-faire locaux liés à l’eau. Elle a mis l’accent sur l’importance du processus de reconquête culturelle des fleuves et sa place dans le développement local, en abordant en particulier les expériences des Maisons du fleuve. Le colloque a également été l'occasion de donner de la visibilité aux travaux réalisés par la Maison du fleuve Sénégal (recherche sur les patrimoines immatériels de la vallée du fleuve Sénégal…) et de renforcer la coopération sud-sud entre les fleuves Sénégal et Niger (7 participants du Mali étant venus présenter leur expérience). De plus, il a permis d'améliorer la coopération entre les deux fleuves et la Maison du fleuve.

Enfin, plusieurs opérations concernant l’appui au développement local ont été conduites, d'une part en valorisant une étude de cas dans le guide « Patrimoine culturel et développement local : guide à l’attention des collectivités locales africaines », et d'autre part, en participant au projet « Patrimoine culturel et enjeux territoriaux en Afrique francophone », organisé par l’Association Internationale des Maires francophones (AIMF).

Des actions de valorisation du patrimoine et de sensibilisation des jeunes ont été également développées dans le cadre de la coopération décentralisée. Elles ont été présentées dans le recueil d’études de ces villes en développement : « Villes historiques en développement : des clés pour comprendre et agir. Un recueil d’études de cas sur la conservation et la gestion des villes historiques ».

Documents
Dates
Date de début : 1999
Date de fin : 2011
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