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Parc national de l'Iguazu

Argentine
Facteurs affectant le bien en 2008*
  • Habitat
  • Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
  • Infrastructures hydrauliques
  • Ressources financières
  • Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents

a) Projet d’aménagements de barrages hydroélectriques ;

b) Aménagements non coordonnés;

c) Absence de coopération transfrontalière;

d) Absence de financement durable;

e) Problèmes liés à l'utilisation publique du bien;

f) Absence de plan général d'utilisation publique.

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2008
Demandes approuvées : 1 (de 2001-2001)
Montant total approuvé : 20 000 dollars E.U.
2001 Request for technical cooperation for Iguazu National ... (Approuvé)   20 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2008**

Septembre 2006: mission de l'UNESCO

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2008

Comme demandé par la décision 31 COM 7B.38, le 19 mars 2008, l'Etat partie argentin a remis, conjointement avec l'Etat partie brésilien, une invitation pour que se déroule une mission Centre du patrimoine mondial/UICN.

Du 7 au 14 avril 2008, une mission conjointe de suivi Centre du patrimoine mondial/UICN a visité le bien. L'équipe de la mission a rencontré des représentants de l'Etat partie, les diverses parties en présence, le personnel de la zone protégée et a pu visiter les deux biens. Le rapport de mission peut être consulté sur Internet à l'adresse suivante: https://whc.unesco.org/archive/2008/

La mission de suivi a estimé que la valeur universelle exceptionnelle pour laquelle le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial est maintenue, bien que matériellement détériorée et faisant face à de sérieuses menaces. Les valeurs visuelles et biologiques ont été détériorées par les sensibles variations hebdomadaires du niveau des eaux de la rivière Iguazú et des chutes, variations résultant du barrage de Salto Caxias au Brésil. L'importance et la portée des impacts biologiques n'ont jusqu'alors pas été mesurées. Les valeurs visuelles pâtissent des infrastructures d'accueil au public tant du coté brésilien qu'argentin, et l'intégrité visuelle et sonore du cadre naturel est détériorée par les prestations destinées aux visiteurs qui répondent mieux à la demande de sensations fortes qu'à l'appréciation des valeurs du patrimoine mondial. Du coté argentin, le problème principal est lié aux impacts négatifs créés par la grande visibilité d'une ancienne route surélevée menant au panorama de Garganta qui n'a toujours pas été démontée. Les menaces sont aussi constituées par la possible construction de nouveaux barrages hydroélectriques sur les rivières Iguazú et Parana et le développement de l'agriculture dans la Péninsule argentine, une zone à l'extérieur du périmètre des deux biens, mais qui est un corridor biologique essentiel entre eux.

a) Coopération transfrontalière

Les gestions du Parc national d'Iguaçu (Brésil) et celle du Parc national de l'Iguazú (Argentine) tireraient un grand avantage à ce qu'un mécanisme permanent et efficace de coopération transfrontalière soit établi, en particulier dans les domaines de la protection des ressources, de la recherche et de l'utilisation publique des biens. Alors que des rencontres et une coopération informelles existent au niveau des deux parcs, l'établissement de mécanismes officiels et durables s'est avéré difficile.

b) Plan de gestion et plan d'utilisation publique mis à jour

Le plan de gestion du Parc national de l'Iguazú est dépassé et a besoin d'être entièrement révisé. Un projet de plan d'utilisation publique élaboré en 1988 et partiellement révisé en 1996 n'a jamais été ni officiellement approuvé ni mis en œuvre. Le bien brésilien connaît la même situation. La mission de suivi a pris note avec satisfaction que les deux Parcs nationaux vont entreprendre des révisions, certes séparées mais coordonnées, de leurs plans de gestion, comprenant des règles d'utilisation publique et qui débuteront par des réunions non officielles. Le premier atelier commun devrait se dérouler la première semaine d'août 2008.

c) Utilisation publique

La mission a observé que malgré une gestion efficace des niveaux actuels de flux de visiteurs, le Parc doit faire face à des afflux soudains de visiteurs difficilement gérables et connait une tendance générale à la hausse du nombre de visiteurs. Une stratégie est nécessaire afin de mieux répartir ces afflux de visiteurs dans l'espace et dans le temps et de prendre en compte le nombre croissant de visiteurs. Il a, par ailleurs, été noté qu'aucune politique et qu'aucune règle n'ont jusqu'alors été clairement mises en place afin de traiter les impacts visuels et sonores des infrastructures d'accueil des touristes sur l'intégrité des valeurs esthétiques, ou en ce qui concerne les styles architecturaux, les perspectives visuelles donnant sur les infrastructures d'accueil, ou le choix et l'emplacement des prestataires touristiques. Les impacts visuels et sonores des équipements et des infrastructures de sports nautiques sont particulièrement préoccupants. Il en va de même pour l'aménagement d'infrastructures empiétant sur la spectaculaire qualité visuelle du paysage général des chutes. La recherche par les visiteurs de sensations fortes au détriment de l'appréciation des valeurs du patrimoine mondial est une autre source de vive préoccupation.

La mission de suivi a pris note avec satisfaction que la concession touristique accordée à un ballon captif a été annulée et que le problème est résolu. Le site destiné à ce ballon est désormais recouvert de végétation naturelle et aucun impact visuel ne demeure.

d) Barrages hydroélectriques

La mission de suivi estime que la plus grande dégradation des qualités visuelles du bien provient de la fluctuation des niveaux d'eau s'écoulant dans les chutes, ce qui modifie sa qualité visuelle. La raison principale de cette fluctuation est la présence de barrages hydroélectriques sur la rivière Iguazú, le plus proche du bien étant le barrage de Salto Caxias. Il est fermé le week-end, quand la demande d'énergie baisse, ce qui provoque une baisse du volume des eaux dans les chutes. Cette fermeture du barrage détériore déjà les qualités visuelles lors des visites en début de semaine, et si la saison sèche et les possibles effets du changement climatique s'ajoutent à cette situation, cela pourrait à l'avenir réduire terriblement le volume d'eau dans les chutes.

La décision de déplacer plus en amont le projet de construction de l'ouvrage hydroélectrique de Corpus Christi sur la rivière Paraná en Argentine et au Paraguay n'est pas clairement établie. Un article de presse a mentionné que la Commission argentino-paraguayenne pour la rivière Paraná a mandaté une étude de faisabilité pour la construction du barrage de Corpus Christi. Le 11 avril 2008, le Comité argentin du patrimoine mondial a reçu la mission et lui a présenté un document attestant qu'aucune action concernant ce projet de barrage ne serait entreprise tant que les problèmes exceptionnels liés au barrage hydroélectrique de Yariceta ne seront pas terminés et qu'aucune étude n'a été mandatée en ce qui concerne le projet de Corpus Christi. Si le projet devait être mené à bien, des évaluations d'impacts économique et environnemental devraient être entreprises, en particulier quant à la valeur universelle exceptionnelle du bien. Un courrier en date du 7 mai 2008, émanant de la Délégation permanente de l'Argentine auprès de l'UNESCO, a réaffirmé que toutes les études concernant le projet ont été suspendues et qu'à ce jour aucune décision concernant ce projet n'a été prise par les deux gouvernements.

e) Biodiversité

Les données concernant un bon nombre d'espèces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial manquent. Des recherches et un partage de données entre les deux biens sont donc nécessaires pour déterminer la situation et les tendances de ces populations. La mission de suivi a pris note de l'importance de la "Péninsule argentine" qui forme un goulot d'étranglement, en fait une bande de terres privées sur le territoire argentin qui est utilisé comme corridor biologique entre les deux biens.

Décisions adoptées par le Comité en 2008
32 COM 7B.31
Parc national de l’Iguaçu (Argentine) (N 303)

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-08/32.COM/7B.Add,

2. Rappelant la décision 31 COM 7B.38, adoptée à sa 31e session (Christchurch, 2007),

3. Prend note prend également note avec inquiétude du maintien de la valeur universelle exceptionnelle du bien en dépit de sa détérioration, mais des menaces auxquelles le bien doit faire face actuellement, en particulier en matière de biodiversité et d'impacts visuels ;

4. Prend note avec satisfaction de l'abandon du projet de concession accordé au ballon captif ;

5. Prie instamment l'État partie, en coordination avec l'État partie du Brésil, de mettre en oeuvre les recommandations suivantes établies par la mission de 2008 Centre du patrimoine mondial/UICN afin de renforcer la gestion et de protéger la biodiversité du bien :

a) Créer une structure permanente et efficace de coopération transfrontalière, en particulier dans les domaines de la recherche, de la protection des ressources, et avec une vision de l'utilisation publique du bien en accord avec sa valeur universelle exceptionnelle ;

b) Poursuivre les efforts communs avec l'État partie du Brésil en vue d'une révision coordonnée du plan de gestion des deux biens mitoyens, y compris l'établissement d'indicateurs communs et de règles destinés à minimiser l'impact des visiteurs et à définir des limites acceptables à la modification des valeurs esthétiques et biologiques, entre autre les impacts visuels et sonores des activités proposées au public et des infrastructures qui y sont associées et les variations à court terme des niveaux d'eau de l'Iguaçu et de ses chutes ;

c) Mener une étude sur les variations à court terme des niveaux d'eau de l'Iguazú et de ses chutes afin de mesurer les impacts biologiques et visuels et de mettre en place un suivi des changements intervenus et d'informer régulièrement les structures en charge de prendre les décisions ;

d) Mener une étude sur les bénéfices que l'économie locale tire du tourisme et un inventaire des activités touristiques alternatives dans la région qui pourraient détourner les visiteurs des chutes et contribueraient à créer de nouvelles entités locales ;

e) Retirer dès que possible les décombres disgracieux de la route surélevée qui détériore l'intégrité visuelle du panorama de la Garganta del Diablo et de ses alentours, et restaurer les rives naturelles de la rivière ;

f) Élaborer et mettre en oeuvre une recherche et un suivi des principales espèces recensées lors de l'inscription du bien ;

6. Recommande à l'État partie de mener une étude visant à déterminer la faisabilité technique et économique de l'acquisition des terres de la Péninsule argentine, afin qu'elles soient incluses dans le Parc national de l'Iguazú ;

7. Prie également instamment l'État partie de mettre en oeuvre, par l'intermédiaire de son Comité national du patrimoine mondial, un système préventif d'alerte, conformément au paragraphe 172 des Orientations, afin que le Comité du patrimoine mondial soit informé de tout projet d'aménagement de barrage hydroélectrique sur les rives argentine et paraguayenne de la rivière Paraná susceptible d'avoir des conséquences sur le bien ;

8. Demande à l'État partie, en consultation avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives, de développer un projet de Déclaration de valeur universelle exceptionnelle incluant les conditions d'intégrité, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 33e session en 2009 ;

9. Demande également à l'État partie de remettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2010, un rapport sur l'État de conservation du bien et sur les progrès accomplis dans la mise en oeuvre des recommandations de la mission de 2008, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 34e session en 2010.

Projet de décision : 32 COM 7B.31

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-08/32.COM/7B.Add

2. Rappelant la décision 31 COM 7B.38, adoptée à sa 31e session (Christchurch, 2007),

3. Prend note du maintien de la valeur universelle exceptionnelle du bien en dépit de sa détérioration, mais prend également note avec inquiétude des menaces auxquelles le bien doit faire face actuellement, en particulier vis-à-vis de la biodiversité et des impacts visuels;

4. Prend note avec satisfaction de l'abandon du projet de concession accordé au ballon captif;

5. Prie instamment l'Etat partie, en coordination avec l'Etat partie brésilien, de mettre en œuvre les recommandations suivantes établies par la mission de 2008 Centre du patrimoine mondial/UICN afin de renforcer la gestion et de protéger la biodiversité du bien:

a) Créer une structure permanente et efficace de coopération transfrontalière, en particulier dans les domaines de la recherche, de la protection des ressources, et avec une vision de l'utilisation publique du bien en accord avec sa valeur universelle exceptionnelle;

b) Poursuivre les efforts communs entrepris avec le Brésil visant à une révision coordonnée du plan de gestion des deux biens mitoyens, y compris l'établissement d'indicateurs communs et de règles destinés à minimiser l'impact des visiteurs et à définir des limites acceptables à la modification des valeurs esthétiques et biologiques, entre autre les impacts visuels et sonores des activités proposées au public et des infrastructures qui y sont associées et les variations à court terme des niveaux d'eau de la rivière Iguaçu et de ses chutes;

c) Mener une étude sur les variations à court terme des niveaux d'eau de la rivière Iguazú et de ses chutes afin de mesurer les impacts biologiques et visuels et de mettre en place un suivi des changements intervenus et d'informer régulièrement les structures en charge de prendre les décisions;

d) Mener une étude sur les bénéfices que l'économie locale tire du tourisme et un inventaire des activités touristiques alternatives dans la région qui pourraient détourner les visiteurs des chutes et contribueraient à créer de nouvelles entités locales;

e) Retirer dès que possible les décombres disgracieux de la route surélevée qui détériore l'intégrité visuelle du panorama de la Garganta del Diablo et de ses alentours, et restaurer les rives naturelles de la rivière;

f) Elaborer et mettre en œuvre une recherche et un suivi des principales espèces recensées lors de l'inscription du bien;

g) Mener une étude conjointe visant à déterminer la faisabilité technique et économique de l'acquisition des terres de la Péninsule argentine, afin qu'elles soient incluses dans le Parc national de l'Iguazú;

6. Prie également instamment l'Etat partie de mettre en œuvre, par l’intermédiaire de son Comité national du patrimoine mondial, un système préventif d'alerte, conformément au paragraphe 172 des Orientations, afin que le Comité du patrimoine mondial soit informé de tout projet d'aménagement de barrage hydroélectrique sur les rives argentine et paraguayenne de la rivière Paraná susceptible d'avoir des conséquences sur le bien;

7. Demande à l'Etat partie, en consultation avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives, de développer un projet de Déclaration de valeur universelle exceptionnelle incluant les conditions d'intégrité, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 33e session en 2009;

8. Demande également à l'Etat partie de remettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le  1er février 2010, un rapport sur l'Etat de conservation du bien et sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre des recommandations de la mission de 2008, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 34e session en 2010.

 

Année du rapport : 2008
Argentine
Date d'inscription : 1984
Catégorie : Naturel
Critères : (vii)(x)
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 32COM (2008)
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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