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Parc national du Manovo-Gounda St Floris

République centrafricaine
Facteurs affectant le bien en 2012*
  • Activités illégales
  • Exploitation minière
  • Identité, cohésion sociale, modifications de la population locale / des communautés
  • Troubles civils
  • Élevage de bétail / pacage d’animaux domestiques
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Insécurité ;
  • Braconnage ;
  • Exploitation minière ;
  • Transhumance et pacage illégaux ;
  • Pêche illégale ;
  • Occupation illégale du bien.
Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril
  • Pacage illégal ;
  • Braconnage par des groupes lourdement armés et, en conséquence, perte de 80% de la faune sauvage du parc ;
  • Détérioration de la situation sécuritaire et arrêt du tourisme. 
Mesures correctives pour le bien
Calendrier pour la mise en œuvre des mesures correctives
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2012
Demandes approuvées : 4 (de 2001-2012)
Montant total approuvé : 225 488 dollars E.U.
2012 Atelier d'élaboration d'un plan d'urgence pour le parc ... (Approuvé)   25 488 dollars E.U.
2007 Assistance d'urgence pour la sauvegarde d'un bien du ... (Approuvé)   30 000 dollars E.U.
2001 Programme d'urgence pour la réhabilitation du site du ... (Approuvé)   150 000 dollars E.U.
2001 Project for "Long-term Conservation of the ... (Approuvé)   20 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2012**

Mai 2001 et avril 2009: missions conjointes UNESCO / UICN de suivi réactif. 

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2012

L'Etat partie a soumis un rapport sommaire sur l'état de conservation du bien le 1er février 2012. Le rapport met en avant la volonté et l’engagement politique pour restaurer le site mais mentionne que la mise en œuvre des mesures correctives est toujours rendue difficile par les effets collatéraux du conflit du Darfour au Soudan, et les positionnements récents des rebelles ougandais du « Lord Resistance Army » (LRA) dans la région. Il note aussi que la mise en œuvre du projet Ecosystèmes Fauniques du Nord-Est de la RCA (ECOFAUNE) financé par l’Union européenne est en cours et qu’un nouveau projet s’inscrivant dans le cadre du programme ECOFAC V, dédié à la protection des Aires protégées, dont le bien et sa périphérie, va bientôt commencer. Malheureusement, le rapport ne précise pas si ces différents projets ont prévu des activités visant à mettre en œuvre les mesures correctives pour la restauration du bien.

a) La restructuration de la gestion du parc, vers une organisation simple et efficace dédiée spécifiquement au bien

Le rapport ne fait non plus aucune mention d'une restructuration de la gestion du parc. Il indique simplement que le processus d'actualisation du Code de Protection de la faune amorcé en 2009 suit son cours et note qu’un réseau des associations locales de gestion des Zones Cynégétiques Villageoises (ZCV) est en place depuis 2010.

b) Le renforcement du personnel d’encadrement pour assurer les principales missions de gestion (planification, surveillance, suivi écologique, administration, logistique)

Le rapport ne fait aucune mention sur le renforcement du personnel d'encadrement.

c) L’augmentation du nombre et la formation du personnel d’exécution, essentiellement dédié à la surveillance au cours de cette période transitoire, renforcé au départ par un appui des forces armées

Le rapport ne mentionne pas de renforcement en personnel de surveillance. Il souligne l'insuffisance des moyens de surveillance aérienne. Il informe que les Forces Armées centrafricaines sont intervenues en appui aux surveillants pisteurs et que des matériels militaires ont été fournis aux équipes des aires protégées du nord-est.

d) Le zonage fonctionnel du parc avec une zone prioritaire d’intervention pour conserver au mieux les éléments déterminants de la valeur universelle exceptionnelle du parc (écosystèmes et faune)

Le rapport mentionne qu’une cartographie du parc a été réalisée en 2010 et a déterminé une nouvelle configuration de celui-ci. Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN regrettent qu'aucune information n’est été donnée sur les éventuelles conséquences de cette nouvelle configuration sur la gestion du bien. Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN rappellent que la stratégie de gestion des aires protégées du nord-est, propose un zonage du bien avec un noyau central entouré d’une ceinture de ZCV. Il aurait donc été utile que le rapport de l’Etat partie comporte la carte de ce zonage, sans laquelle il est difficile d’évaluer son impact sur le statut de protection du bien.

e) Un plan d’action ciblé sur la restauration de la sécurité et de la tranquillité dans cette zone prioritaire

Aucune information n'est donnée sur un plan d'action visant à la restauration de la sécurité et de la tranquillité. Néanmoins, le rapport mentionne la conduite de missions conjointes armée/gardes ainsi que la fourniture de matériels militaires. Le rapport note aussi qu’un programme de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR) a été mis en œuvre dans la région Nord, mais ne donne pas de précisions sur son impact sur la situation sécuritaire du bien. Il mentionne également l’organisation d’un atelier sur les conflits ruraux liés à l’exploitation des ressources naturelles de la région Nord, sans donner d’autres précisions. Comme mentionné plus haut, le rapport fait état de la continuation des problèmes de sécurité et la nouvelle menace liée à la présence des rebelles du LRA.

f) Un budget prévisionnel adapté à ces priorités, limité au nécessaire pour engager dès cette phase une réflexion sur la durabilité de la gestion

Le rapport ne donne aucune information à ce sujet.

g) Un plan de sortie de crise à engager en parallèle, par la concertation, avec les différents protagonistes, en particulier venant du Tchad et du Soudan

Le rapport ne donne aucune information à ce sujet. L'Etat partie mentionne par ailleurs le report des Commissions mixtes Tchad-République centrafricaine-Soudan parmi les difficultés rencontrées pour la mise en œuvre des mesures correctives.

Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN précisent toutefois que l'Etat partie a déposé une demande d'assistance internationale pour la réalisation d'un Atelier d'élaboration d'un plan d'urgence pour le bien. Cette demande d’assistance est actuellement étudiée par le Centre du patrimoine mondial et l’UICN et des commentaires seront transmis à l’Etat partie en vue de faire aboutir cette requête. 

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2012

Comme mentionné dans le rapport précédent, le Centre du patrimoine mondial et l’UICN considèrent que sur la base des inventaires aériens ECOFAC/MIKE de 2010, le bien a perdu sa valeur universelle exceptionnelle  et son intégrité, et qu’il répond ainsi aux critères pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial. Toutefois, il reste encore un potentiel de régénération de la valeur universelle exceptionnelle  du bien à partir de poches relictuelles de biodiversité et des échanges avec les zones voisines mais ce potentiel est très fragile. Cependant, ils notent que ceci devrait être confirmé par un inventaire détaillé suivi d’une mission de suivi réactif.

Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN notent que sur la base du rapport soumis, il n’est pas possible de conclure si des avancées ont été réalisées dans la mise en œuvre des mesures correctives. Ils attirent l'attention du Comité du patrimoine mondial sur les informations recueillies par l’UICN auprès de divers experts qui convergent pour décrire une situation extrêmement critique de l'état de conservation du bien (activités illégales, transhumance incontrôlée, corruption, pauvreté, insécurité).

Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN réitèrent l’importance de la mise en œuvre urgente des mesures correctives et des recommandations contenues dans la décision 34 COM 7A.1 et 35 COM 7A.1, notamment l’élaboration d’un plan d’action d’urgence pour sauver la valeur universelle exceptionnelle  du bien sur une zone prioritaire de taille réduite, et trouver des financements pour sa mise en place. Ils accueillent favorablement la demande d’assistance internationale pour organiser l’atelier pour développer ce plan d’action et considèrent que cet atelier doit être organisé urgemment. Ils recommandent que lors de cet atelier, on échange aussi sur la faisabilité de régénérer la valeur universelle exceptionnelle  bu bien dans les conditions actuelles de sécurité. 

Décisions adoptées par le Comité en 2012
36 COM 7A.1
Parc national du Manovo-Gounda St Floris (République centrafricaine) (N 475)

Le Comité du patrimoine mondial,

1.   Ayant examiné le document WHC-12/36.COM/7A,

2.   Rappelant la décision 35 COM 7A.1, adoptée à sa 35e session (UNESCO, 2011),

3.   Remercie l'État partie pour la confirmation de sa volonté politique pour restaurer le bien, mais note l’absence d'informations concrètes dans le rapport de l'Etat partie, sur la mise en œuvre des mesures correctives et leur impact sur la sauvegarde du bien ;

4.   Exprime sa vive préoccupation sur la continuation des problèmes d’insécurité à l’intérieur du bien à cause des effets collatéraux du conflit du Darfour au Soudan, mais aussi les positionnements récents des rebelles ougandais du « Lord Resistance Army » (LRA);

5.   Réitère son extrême préoccupation concernant la probable disparition de presque toutes les espèces phares de grands mammifères dans le bien, en raison du braconnage et des impacts du bétail transhumant, ce qui pourrait conduire à une remise en question de la valeur universelle exceptionnelle  pour laquelle le bien a été inscrit ;

6.   Prend note du fait qu’il reste encore un potentiel de régénération des populations de faune à partir des poches relictuelles de biodiversité avoisinant le bien, mais que ce potentiel est très fragile;

7.   Prie instamment l'État partie de préparer un plan d'action d'urgence basé sur les mesures correctives adoptées par le Comité lors de sa 33e session (Séville, 2009) et les orientations décrites dans la conclusion du présent rapport ;

8.   Accueille favorablement la demande d’assistance internationale pour organiser l’atelier pour développer ce plan d’action et considère que l’atelier doit aussi débattre de la faisabilité de régénérer la valeur universelle exceptionnelle  du bien dans les conditions actuelles de sécurité et doit être organisé urgemment en coopération avec le Centre du patrimoine mondial et l’UICN ;

9.   Fait appel aux États parties du Tchad et du Soudan pour qu'ils coopèrent à l'élaboration d'une stratégie commune de conservation, de lutte contre le braconnage et de gestion de la transhumance;

10. Demande à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2013, un rapport détaillé sur les résultats de l’atelier et l'élaboration, le financement et la mise en œuvre du plan de gestion d'urgence, visant à sauvegarder la valeur universelle exceptionnelle  du bien, ainsi qu’un rapport sur la mise en œuvre des mesures correctives adoptées, pour examen par le Comité du patrimoine mondial lors de sa 37e session en 2013 ;

11. Décide de continuer à appliquer le mécanisme de suivi renforcé au bien ;

12. Décide également de maintenir le Parc National du Manovo Gounda St Floris (République centrafricaine) sur la Liste du patrimoine mondial en péril. 

36 COM 8C.2
Établissement de la Liste du patrimoine mondial en péril (biens maintenus)

Le Comité du patrimoine mondial,

1.    Faisant suite à l’examen des rapports sur l’état de conservation des biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril (WHC-12/36.COM/7A et WHC-12/36.COM/7A.Add),

2.    Décide de maintenir les biens suivants sur la Liste du patrimoine mondial en péril :

    • Afghanistan, Minaret et vestiges archéologiques de Djam (décision 36 COM 7A.25)
    • Afghanistan, Paysage culturel et vestiges archéologiques de la vallée de Bamiyan (décision 36 COM 7A.26)
    • Belize, Réseau de réserves du récif de la barrière du Belize (décision 36 COM 7A.15)
    • Chili, Usines de salpêtre de Humberstone et de Santa Laura (décision 36 COM 7A.33)
    • Colombie, Parc national de Los Katíos (décision 36 COM 7A.16)
    • Côte d'Ivoire, Parc national de la Comoé (décision 36 COM 7A.2)
    • Côte d'Ivoire / Guinée, Réserve naturelle intégrale du mont Nimba (décision 36 COM 7A.3)
    • Égypte, Abou Mena (décision 36 COM 7A.20)
    • États-Unis d'Amérique, Parc national des Everglades (décision 36 COM 7A.14)
    • Éthiopie, Parc national du Simien (décision 36 COM 7A.9)
    • Géorgie, Cathédrale de Bagrati et monastère de Ghélati (décision 36 COM 7A.30)
    • Géorgie, Monuments historiques de Mtskheta (décision 36 COM 7A.31)
    • Honduras, Réserve de la Biosphère Río Plátano (décision 36 COM 7A.17)
    • Indonésie, Patrimoine des forêts tropicales ombrophiles de Sumatra (décision 36 COM 7A.13)
    • Iraq, Assour (Qal'at Cherqat) (décision 36 COM 7A.21)
    • Iraq, Ville archéologique de Samarra (décision 36 COM 7A.22)
    • Jérusalem, Vieille ville de Jérusalem et ses remparts (décision 36 COM 7A.23.I)
    • Madagascar, Forêts humides de l’Atsinanana (décision 36 COM 7A.10)
    • Niger, Réserves naturelles de l'Aïr et du Ténéré (décision 36 COM 7A.11)
    • Ouganda, Tombes des rois du Buganda à Kasubi (décision 36 COM 7A.18)
    • Pérou, Zone archéologique de Chan Chan (décision 36 COM 7A.34)
    • République centrafricaine, Parc national du Manovo-Gounda St Floris (décision 36 COM 7A.1)
    • République démocratique du Congo, Parc national des Virunga (décision 36 COM 7A.4)
    • République démocratique du Congo, Parc national de Kahuzi-Biega (décision 36 COM 7A.5)
    • République démocratique du Congo, Parc national de la Garamba (décision 36 COM 7A.6)
    • République démocratique du Congo, Parc national de la Salonga (décision 36 COM 7A.7)
    • République démocratique du Congo, Réserve de faune à okapis (décision 36 COM 7A.8)
    • République islamique d'Iran, Bam et son paysage culturel (décision 36 COM 7A.27)
    • République-Unie de Tanzanie, Ruines de Kilwa Kisiwani et de Songo Mnara (décision 36 COM 7A.19)
    • Sénégal, Parc national du Niokolo-Koba (décision 36 COM 7A.12)
    • Serbie, Monuments médiévaux au Kosovo (décision 36 COM 7A.32)
    • Venezuela, Coro et son port (décision 36 COM 7A.35)
    • Yémen, Ville historique de Zabid (décision 36 COM 7A.24)
Projet de décision : 36 COM 7A.1

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-12/36.COM/7A,

2. Rappelant la décision 35 COM 7A.1, adoptée à sa 35e session (UNESCO, 2011),

3. Remercie l'Etat partie pour la confirmation de sa volonté politique pour restaurer le bien,mais note l’absence d'informations concrètes dans le rapport de l'Etat partie, sur la mise en œuvre des mesures correctives et leur impact sur la sauvegarde du bien ;

4. Exprime sa vive préoccupation sur la continuation des problèmes d’insécurité à l’intérieur du bien à cause des effets collatéraux du conflit du Darfour au Soudan, mais aussi les positionnements récents des rebelles ougandais du « Lord Resistance Army » (LRA);

5. Réitère son extrême préoccupation concernant la probable disparition de presque toutes les espèces phares de grands mammifères dans le bien, en raison du braconnage et des impacts du bétail transhumant, ce qui pourrait conduire à une remise en question de la valeur universelle exceptionnelle  pour laquelle le bien a été inscrit ;

6. Prend note du fait qu’il reste encore un potentiel de régénération des populations de faune à partir des poches relictuelles de biodiversité avoisinant le bien, mais que ce potentiel est très fragile;

7. Prie instamment l'Etat partie de préparer un plan d'action d'urgence basé sur les mesures correctives adoptées par le Comité lors de sa 33e session (Séville, 2009) et les orientations décrites dans la conclusion du présent rapport ;

8. Accueille favorablement la demande d’assistance internationale pour organiser l’atelier pour développer ce plan d’action et considère que l’atelier doit aussi débattre de la faisabilité de régénérer la valeur universelle exceptionnelle  du bien dans les conditions actuelles de sécurité et doit être organisé urgemment en coopération avec le Centre du patrimoine mondial et l’UICN ;

9. Fait appel aux Etats parties du Tchad et du Soudan pour qu'ils coopèrent à l'élaboration d'une stratégie commune de conservation, de lutte contre le braconnage et de gestion de la transhumance;

10. Demande à l'Etat partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2013, un rapport détaillé sur les résultats de l’atelier et l'élaboration, le financement et la mise en œuvre du plan de gestion d'urgence, visant à sauvegarder la valeur universelle exceptionnelle  du bien, pour examen par le Comité du patrimoine mondial lors de sa 37e session en 2013 ;

11. Décide de continuer à appliquer le mécanisme de suivi renforcé au bien ;

12. Décide également de maintenir le Parc National du Manovo Gounda St Floris (République centrafricaine) sur la Liste du patrimoine mondial en péril. 

Année du rapport : 2012
République centrafricaine
Date d'inscription : 1988
Catégorie : Naturel
Critères : (ix)(x)
Liste en péril (dates) : 1997-présent
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 36COM (2012)
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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