Parc national de l'Iguazu
Facteurs affectant le bien en 2010*
- Activités illégales
- Habitat
- Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
- Infrastructures hydrauliques
- Ressources financières
- Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
a) Projet d’aménagements de barrages hydroélectriques ;
b) Exploitation forestière et chasse illégales ;
c) Aménagements non coordonnés ;
d) Absence de coopération transfrontalière ;
e) Absence de financement durable ;
f) Problèmes liés à l'utilisation publique du bien ;
g) Absence de plan général d'utilisation publique.
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2010
Montant total approuvé : 20 000 dollars E.U.
2001 | Request for technical cooperation for Iguazu National ... (Approuvé) | 20 000 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2010**
Septembre 2006 : mission UNESCO ; avril 2008 : mission de suivi réactif Centre du patrimoine mondial / UICN
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2010
Le 29 décembre 2009, l’État partie a soumis un rapport (en espagnol) sur l’état de conservation du bien. Le rapport dresse un état actualisé de la recherche scientifique sur les valeurs clés du bien, des données de base qui seront utiles au suivi ainsi qu’à l’examen du plan de gestion. Il donne également un bref aperçu des progrès accomplis dans la mise en œuvre des recommandations de la mission de suivi Centre du patrimoine mondial/UICN de 2008, comme demandé dans la décision 32 COM 7B.32.
a) Coopération transfrontalière
L’État partie signale qu’un accord international avec le Brésil, couvrant la gestion et le suivi communs des parcs nationaux d'Iguaçu et Iguazú, a été élaboré et que sa signature est en cours. Le rapport précise que cet accord donnera la priorité à la révision des plans de gestion des biens et se concentrera sur les questions d’utilisation publique dans la région des chutes, ainsi que sur le renforcement des capacités dans l’optique d’améliorer la gestion des biens. Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN considèrent que l’élaboration d’un accord international entre le Brésil et l’Argentine est une étape positive en faveur de la création d’un mécanisme permanent et efficace de coopération transfrontalière ; toutefois, il est jugé essentiel que les administrations des parcs, au niveau local dans les deux pays, soient habilitées et dotées en moyens pour garantir la mise en œuvre efficace de cet accord. L’État partie est invité à soumettre une copie de cet accord au Centre du patrimoine mondial lorsqu’il sera signé.
b) Révision coordonnée des plans de gestion
Le rapport signale qu’en 2009, les administrations des parcs nationaux d'Iguaçu et Iguazú se sont rencontrées à plusieurs reprises pour discuter de la gestion commune et des questions clés en matière d’utilisation publique et de gestion des visiteurs. Il a été convenu qu’une stratégie commune d’utilisation publique devait se concentrer sur la manière de traiter les points suivants : (a) augmentation de la fréquentation ; (b) impacts de l’utilisation publique sur la biodiversité et les valeurs esthétiques ; (c) mécanismes de prévention et d’atténuation ; (d) capacités requises pour traiter de manière efficace ces mesures ; et (e) comment améliorer la qualité de l’expérience de visite, en conservant le statut de patrimoine mondial de ces biens. Tandis que le rapport indique qu’un plan d’action a été préparé entre l’Argentine et le Brésil pour traiter de manière conjointe les principales questions de gestion, il ne donne aucune information sur l’état de sa mise en œuvre. Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN considèrent que la contribution d’un expert externe peut être bénéfique au processus de révision du plan de gestion commune, et que l’État partie pourrait être invité à soumettre une demande d’assistance internationale pour organiser une série d’ateliers sur la planification d’une gestion commune. À cet égard, l’UICN est disposée à favoriser le conseil d’un expert via la Commission mondiale des aires protégées (CMAP).
c) Barrages hydroélectriques
Le rapport de l’État partie a pris note des résultats d’une étude sur les variations des débits du fleuve et des chutes d’Iguazú, réalisée en 2008. Cette étude montre clairement que les variations du niveau des eaux aux chutes dépendent de l’eau libérée aux barrages et qu’en général le niveau est inférieur à que ce l’on pourrait attendre en fonction des variations normales des précipitations. Bien que cette étude n’ait pas évalué les impacts sur la biodiversité, elle montre que la qualité des eaux libérées par les barrages n’affiche pas de niveaux de pollution élevés. Le rapport de l’État partie évoque la nécessité d’un suivi conjoint des débits et de leurs impacts sur la biodiversité et les valeurs esthétiques des biens. Toutefois, aucune information n’est donnée sur le calendrier de développement des activités de suivi commun. Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN notent que l’État partie ne répond pas au point 5 de la décision 32 COM 7B.32 du Comitéconcernant la mise en œuvre d’un système d’alerte préventif afin que le Comité du patrimoine mondial soit informé de tout projet d'aménagement de barrage hydroélectrique sur l'Iguazú qui aurait des conséquences sur le bien. Ils notent également que la mission de 2008 a rapporté qu’un barrage (inscrit dans le cadre du plan de développement national du Brésil) est prévu dans un rayon de 25 km entre les chutes et l’actuel barrage de Salto Caxias.
d) Biodiversité
Comme précédemment signalé, le rapport de l’État partie fait part d’un certain nombre d’études scientifiques sur la flore et la faune du bien. Ces études concluent que ces valeurs sont généralement en bon état de conservation. Toutefois, il est dit que la conservation pourrait être substantiellement améliorée en reliant le bien aux autres régions boisées de l’écorégion du Paraná grâce à la création de corridors biologiques.
Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN accueillent favorablement ces études, qui offrent d’importantes données de base pour suivre la biodiversité, et rappellent que le “goulot d’étranglement de la péninsule argentine”, une bande de terres privées en Argentine qui est un corridor biologique clé entre les deux biens, est menacé par le développement agricole et devrait être conjointement suivi par les deux États parties, dans la mesure où son déboisement restreint de plus en plus les flux génétiques entre populations d’espèces, ce qui augmente la vulnérabilité des populations de jaguar et les mutations en résultant dans les dynamiques de l’écosystème forestier.
e) Utilisation publique et développement d’activités touristiques parallèles
Le rapport indique que le projet Araucaria XXI – Forêt atlantique, financé par l’Agencia Espanola de Cooperacion Internacional para el Desarrollo (AECID), soutient un certain nombre d’actions destinées à améliorer la gestion du bien via différents modèles de tourisme durable incluant la participation des communautés locales. Ce projet est complété par le projet Caburei, financé par l'Agence Japonaise pour la Coopération Internationale (AJCI), qui promeut des activités de développement durable, notamment touristiques, dans la zone tampon du bien, créant ainsi des options supplémentaires pour les visiteurs afin de réduire la pression du tourisme sur le bien. De plus, le rapport indique qu’une nouvelle réglementation (Résolution APN n° 146/09) sur les excursions nautiques et les liaisons par bateau a été approuvée et introduit de rigoureuses mesures sur le contrôle de l’environnement, sur la capacité et les types d’embarcations et sur la fréquence des activités, qui contribueront à limiter les impacts visuels dans la région des chutes. Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN accueillent avec satisfaction les progrès accomplis par l’État partie dans le développement d’activités touristiques parallèles dans la zone tampon entourant le bien, et notent que si ces activités sont davantage développées, elles peuvent contribuer à réduire les pics de fréquentation difficiles à gérer que le bien connaît actuellement.
En conclusion, bien que le Centre du patrimoine mondial et l’UICN accueillent favorablement les progrès accomplis dans la mise en œuvre de certaines des recommandations de la mission de 2008, la plupart ne sont que partiellement mises en œuvre. Ils prient donc l’État partie de mettre pleinement en œuvre les recommandations de la mission.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2010
34 COM 7B.30
Parc national de l’Iguazu (Argentine) (N 303)
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-10/34.COM/7B.Add,
2. Rappelant la décision 32 COM 7B.32, adoptée à sa 32e session (Québec, 2008),
3. Accueille favorablement l'élaboration d'un accord international entre le Brésil et l'Argentine couvrant la gestion et le suivi communs des parcs nationaux d'Iguaçu et Iguazú, qui lorsqu'il sera signé et effectivement appliqué, devrait offrir un mécanisme permanent et efficace de coopération transfrontalière, et invite les États parties d'Argentine et du Brésil à soumettre une copie de cet accord au Centre du patrimoine mondial lorsqu'il sera signé;
4. Prend note des premières réunions entre les parcs nationaux d'Iguaçu et Iguazú pour réviser conjointement les plans de gestion des deux biens, et invite également les États parties d'Argentine et du Brésil à soumettre une demande d'assistance internationale pour organiser une série d'ateliers sur la planification d'une gestion commune ;
5. Encourage l'État partie d'Argentine à élaborer une stratégie de recherche et de suivi plus détaillée pour les espèces clés et à garantir qu'un financement adéquat est obtenu pour sa mise en œuvre ;
6. Réitère sa demande à l'État partie d'Argentine de mettre pleinement en œuvre les recommandations de la mission de 2008, notamment communication d'informations au Centre du patrimoine mondial sur tout projet de développement de barrage hydroélectrique susceptible d'affecter le bien;
7. Demande enfin à l'État partie d'Argentine, en coordination avec l'État partie du Brésil, de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2012, un rapport détaillé sur l'État de conservation du bien, notamment les progrès accomplis vis-à-vis de la signature de l'accord de gestion commune, de la révision des plans de gestion des deux parcs et de l'étude des impacts des variations hebdomadaires des débits du fleuve et des chutes d'Iguazú sur les qualités visuelles et la biodiversité du bien, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 36e session en 2012.
Projet de décision 34 COM 7B.30
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-10/34.COM/7B.Add,
2. Rappelant la décision 32 COM 7B.32, adoptée à sa 32e session (Québec, 2008),
3. Accueille favorablement l’élaboration d’un accord international entre le Brésil et l’Argentine couvrant la gestion et le suivi communs des parcs nationaux d'Iguaçu et Iguazú, qui lorsqu’il sera signé et effectivement appliqué, devrait offrir un mécanisme permanent et efficace de coopération transfrontalière, et invite les États parties d’Argentine et du Brésil à soumettre une copie de cet accord au Centre du patrimoine mondial lorsqu’il sera signé ;
4. Prend note des premières réunions entre les parcs nationaux d'Iguaçu et Iguazú pour réviser conjointement les plans de gestion des deux biens, et invite également les États parties d’Argentine et du Brésil à soumettre une demande d’assistance internationale pour organiser une série d’ateliers sur la planification d’une gestion commune ;
5. Encourage l’État partie d’Argentine à élaborer une stratégie de recherche et de suivi plus détaillée pour les espèces clés et à garantir qu’un financement adéquat est obtenu pour sa mise en œuvre ;
6. Réitère sa demande à l’État partie d’Argentine de mettre pleinement en œuvre les recommandations de la mission de 2008, notamment communication d’informations au Centre du patrimoine mondial sur tout projet de développement de barrage hydroélectrique susceptible d’affecter le bien ;
7. Demande enfin à l’État partie d’Argentine, en coordination avec l’État partie du Brésil, de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2012, un rapport détaillé sur l’état de conservation du bien, notamment les progrès accomplis vis-à-vis de la signature de l’accord de gestion commune, de la révision des plans de gestion des deux parcs et de l’étude des impacts des variations hebdomadaires des débits du fleuve et des chutes d’Iguazú sur les qualités visuelles et la biodiversité du bien, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 36e session en 2012.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.