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Médina de Sousse

Tunisie
Facteurs affectant le bien en 2021*
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2021
Demandes approuvées : 0
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2021**
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2021

Le 15 mars 2021, le Centre du patrimoine mondial a informé l'État partie que le bien ferait l'objet d'un rapport sur son état de conservation à présenter à la 44e session élargie du Comité, en raison d’inquiétudes liées à la conservation du bien. Le 8 avril 2021, l'État partie a soumis un rapport, disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/498/documents/, qui communiquent les informations suivantes :

  • Plusieurs acteurs participent à la gestion du bien, notamment l'Institut national du patrimoine (INP), l'Agence de mise en valeur du patrimoine et de promotion culturelle (AMVPPC), la municipalité de la ville de Sousse, l'Agence de réhabilitation et de rénovation urbaine (ARRU), l'Association de sauvegarde de la Médina de Sousse (ASM) et la société civile ;
  • Le plan d'aménagement urbain de la ville de Sousse définit le tissu urbain traditionnel et fixe les règles de construction et d'aménagement sur le territoire du bien et dans sa zone tampon ;
  • Des menaces potentielles ont été identifiées en raison de l'absence d’un plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV), d’un manque de coordination, de l'absence de cadre de concertation concernant les interventions, de la pression urbaine et de la densification, de facteurs sociaux et économiques, de l'impact visuel sur l'intégrité du bien, de la perte des savoirs traditionnels et de l'altération des éléments et matériaux de construction ;
  • L'INP réalise des enquêtes et des inspections régulières pour assurer la protection des monuments et du tissu traditionnel. Les permis de construire sont examinés et accordés au cas par cas et après approbation de trois organismes. Le nombre d'infractions à la législation sur la construction a augmenté après la révolution de 2011, mais celles-ci sont en cours de traitement ;
  • Des projets de restauration ont été entrepris entre 2006 et 2008 par l'INP sur la Grande Mosquée, le Ribat, la Casbah et les remparts. Des restaurations de zaouïas ont également été entreprises entre 2013 et 2017. D'autres projets sont prévus, entre autres, à la mosquée Sidi Ali Ammar et à la synagogue de la rue de France ;
  • Un projet pilote de réhabilitation des façades a été mis en œuvre par l'ARRU, en collaboration avec l'INP, l'ASM et la municipalité, avec le soutien financier de l'Agence française de développement (AFD) ;
  • Le musée archéologique de Sousse a été rénové et a ouvert en 2012, et des itinéraires touristiques ont été mis en place ;
  • Des informations ont été communiquées sur le plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV), actuellement en cours d’élaboration ;
  • Le Comité du patrimoine mondial dans le monde islamique de l’Organisation du monde islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (ICESCO) a inscrit la synagogue de Sousse comme site du patrimoine lors de sa réunion extraordinaire en décembre 2019.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2021

La gestion du bien est régie par le plan d'aménagement urbain de la ville de Sousse. L'utilisation des terrains, l’aménagement urbain et les procédures de permis de construire sont en cours de réglementation. Outre des activités de sensibilisation et de promotion du tourisme, de nombreux bâtiments du bien ont été classés monuments historiques et plusieurs projets de restauration ont été entrepris à la Grande Mosquée, à la Casbah, sur les remparts et dans d’autres bâtiments. Malgré ces efforts, l'État partie a signalé une augmentation des violations depuis 2011, qui sont néanmoins en cours de traitement.

Les efforts déployés par l'État partie et ses agences sont reconnus. Cependant, il existe des menaces potentielles liées, entre autres facteurs, à la pression urbaine et à la densification du tissu urbain historique, à l'augmentation de la spéculation foncière et aux changements de vocation des logements. De nombreux habitants ont déménagé et il y a une perte des savoir-faire traditionnels. Un impact visuel potentiel sur l'intégrité du bien a également été signalé. L'État partie a lancé des études d’urbanisme afin d’élaborer un plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) qui deviendrait un document de référence pour la protection, la gestion et l’aménagement du bien. Il est recommandé de poursuivre la finalisation et l'adoption du PSMV à titre prioritaire afin de permettre sa mise en œuvre. Cela assurerait la conservation et la gestion adéquates du bien, y compris la gestion du tourisme, et contribuerait à une coordination efficace entre les parties prenantes. Il est également recommandé à l'État partie de rechercher des mécanismes et des opportunités d’intégration du PSMV dans le plan de développement urbain de la ville de Sousse et de traiter la gestion et la conservation du bien de manière intégrée et coordonnée, et conformément à la Recommandation de 2011 sur le paysage urbain historique (HUL). Le Comité pourrait souhaiter encourager l'État partie à inviter une mission consultative conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM à se rendre sur le territoire du bien pour conseiller les autorités compétentes et échanger avec celles-ci sur les mesures à prendre afin de définir un cadre global, ce qui est important pour soutenir la mise en œuvre effective du PSMV, et la réalisation d'actions pour améliorer l'état de conservation du bien, y compris l’application de réglementations destinées à atténuer la pression exercée par l’aménagement urbain dans la zone tampon.

Il est également recommandé que le Comité rappelle à l’État Partie qu’il convient de soumettre des informations sur tout projet important au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives, et ce avant que des décisions difficilement réversibles ne soient prises, conformément au paragraphe 172 des Orientations.

Décisions adoptées par le Comité en 2021
44 COM 7B.138
Médina de Sousse (Tunisie) (C 498bis)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B,
  2. Reconnaît les efforts déployés par l’État Partie pour protéger, conserver et réhabiliter le bien ;
  3. Note avec inquiétude les menaces potentielles auxquelles le bien est confronté en raison de l’absence d’un plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV), d’un manque de coordination, de l’absence de cadre de concertation concernant les interventions, de la pression urbaine et de la densification, de facteurs sociaux et économiques, de l’impact visuel sur l’intégrité du bien, de la perte des savoir-faire traditionnels et de l’altération des éléments et matériaux de construction ;
  4. Demande à l’État Partie de finaliser, d’adopter et de mettre en œuvre le PSMV afin d’assurer la conservation et la gestion du bien, y compris la gestion du tourisme, et la coordination entre les parties prenantes ;
  5. Demande également à l’État Partie de rechercher des mécanismes et des opportunités d’intégration du PSMV dans le plan d’aménagement de la ville de Sousse afin de traiter la gestion et la conservation du bien de manière intégrée et coordonnée, et conformément à la Recommandation de l’UNESCO sur le paysage urbain historique (HUL) de 2011 ;
  6. Encourage l’État Partie à inviter une mission consultative conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM à se rendre sur le territoire du bien, dès que les conditions le permettront, afin de dispenser des conseils et d’échanger avec toutes les autorités et parties prenantes concernées sur les mesures à prendre pour définir un cadre global, destiné à résoudre les problèmes de conservation et de gestion et à assurer le maintien de la valeur universelle exceptionnelle du bien ;
  7. Rappelle à l’État Partie son obligation de soumettre des informations sur les projets importants au Centre du patrimoine mondial, conformément au paragraphe 172 des Orientations, pour examen par les Organisations consultatives, et ce avant que des décisions difficilement réversibles ne soient prises ; 
  8. Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 46e session.
Projet de décision : 44 COM 7B.138

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B,
  2. Reconnaît les efforts déployés par l’État Partie pour protéger, conserver et réhabiliter le bien ;
  3. Note avec inquiétude les menaces potentielles auxquelles le bien est confronté en raison de l’absence d’un plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV), d’un manque de coordination, de l’absence de cadre de concertation concernant les interventions, de la pression urbaine et de la densification, de facteurs sociaux et économiques, de l’impact visuel sur l’intégrité du bien, de la perte des savoir-faire traditionnels et de l’altération des éléments et matériaux de construction ;
  4. Demande à l’État Partie de finaliser, d’adopter et de mettre en œuvre le PSMV afin d’assurer la conservation et la gestion du bien, y compris la gestion du tourisme, et la coordination entre les parties prenantes ;
  5. Demande également à l’État Partie de rechercher des mécanismes et des opportunités d’intégration du PSMV dans le plan d’aménagement de la ville de Sousse afin de traiter la gestion et la conservation du bien de manière intégrée et coordonnée, et conformément à la Recommandation de l’UNESCO sur le paysage urbain historique (HUL) de 2011 ;
  6. Encourage l’État Partie à inviter une mission consultative conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM à se rendre sur le territoire du bien, dès que les conditions le permettront, afin de dispenser des conseils et d’échanger avec toutes les autorités et parties prenantes concernées sur les mesures à prendre pour définir un cadre global, destiné à résoudre les problèmes de conservation et de gestion et à assurer le maintien de la valeur universelle exceptionnelle du bien ;
  7. Rappelle à l’État Partie son obligation de soumettre des informations sur les projets importants au Centre du patrimoine mondial, conformément au paragraphe 172 des Orientations, pour examen par les Organisations consultatives, et ce avant que des décisions difficilement réversibles ne soient prises ; 
  8. Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 46e session en 2023.
Année du rapport : 2021
Tunisie
Date d'inscription : 1988
Catégorie : Culturel
Critères : (iii)(iv)(v)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2021) .pdf
arrow_circle_right 44COM (2021)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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