Parc national marin de Sanganeb et Parc national marin de la baie de Dungonab – île de Mukkawar
Facteurs affectant le bien en 2021*
- Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
- Ressources financières
- Système de gestion/plan de gestion
- Autres menaces :
Nécessité d'établir un code de conduite comprenant des règles et règlements formels pour tous les opérateurs de plongée
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Ressources financières : nécessité de continuer à accroître les ressources financières et de s'engager à maintenir un financement pérenne
- Absence de cartes haute résolution qui établissent clairement les limites du bien et de la zone tampon (problème résolu)
- Système de gestion/plan de gestion : nécessité de mettre à jour le plan de gestion pour le parc national marin de Sanganeb et de la baie de Dungonab afin de terminer la préparation d’un cadre de gestion intégrée pour l’ensemble du bien
- Nécessité d'établir un code de conduite comprenant des règles et règlements formels pour tous les opérateurs de plongée
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2021
Montant total approuvé : 29 500 dollars E.U.
2010 | Preparation of a nomination file for the natural serial ... (Approuvé) | 29 500 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2021**
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2021
Le 30 novembre 2020, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation, qui est disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/262/documents/ et rend compte de ce qui suit :
- Le plan de gestion intégrée (PGI) pour le bien a été achevé et adopté par la Wildlife Conservation General Administration (WCGA) lors d’un atelier de validation en septembre 2019. Sa mise en œuvre a été retardée en raison de contraintes financières et de fermetures liées à la COVID-19 ;
- Concernant l’octroi de ressources supplémentaires pour la gestion du bien, la situation économique et politique au Soudan lors de la période de transition a eu des répercussions sur le budget et les projets envisagés. Néanmoins, le budget mensuel pour le bien a été triplé et des possibilités de financement sont à l’étude, notamment FEM-PNUD, Fonds mondial pour les récifs coralliens, etc. ;
- Des contacts étroits ont été établis avec les opérateurs de plongée et acteurs locaux. Des règles, règlements et droits formels pour les plongeurs et visiteurs ont été instaurés et des rencontres de sensibilisation organisées avec les opérateurs de plongée locaux. Des réunions avec le département du tourisme/mer Rouge et le ministère de l’Environnement ont débouché sur l’acceptation d’un droit d’entrée conséquent (droit de plongée) pour soutenir la gestion, la protection et la surveillance du bien. Les opérateurs de plongée locaux et les sociétés de tourisme apporteront une contribution financière à compter de la nouvelle saison de janvier 2021. Afin de prévenir les infractions, des amendes sont prévues ;
- Plusieurs ateliers ont été organisés en 2018 et 2019, dont un atelier avec des experts des sites marins du patrimoine mondial en Afrique et une formation sur l’efficacité de gestion organisée par l’UICN, le Centre arabe régional pour le patrimoine mondial (ARC-WH), et le Centre du patrimoine mondial en collaboration avec la Commission nationale soudanaise pour l’UNESCO, la WCGA et la Red Sea University ;
- En raison de la pandémie de COVID-19, le bien a été partiellement fermé, il n’y a eu aucun visiteur et toutes les activités de tourisme dont la plongée ont été annulées. Qui plus est, aucune pêche n’a été pratiquée par les communautés locales, ce qui a eu des répercussions économiques négatives. La majorité du personnel a dû quitter le bien, seuls quelques collaborateurs étant restés pour accomplir le travail administratif. Lors de cette période, aucune activité de suivi n’a été réalisée ;
- La déclaration de Sha'ab Roumi comme troisième zone de protection marine (ZPM) du Soudan est en bonne voie de finalisation, avec l’intention d’entamer les démarches pour l’inclure dans le bien.
Le 11 juin 2018, le Centre du patrimoine mondial a envoyé une lettre à l’État partie à propos d’autorisations présumées accordées par l’État de la mer Rouge pour le développement d’un centre de villégiature à l’intérieur des limites du bien, près de la marsa sauvage de Khor Shinab. Aucune information n’a été reçue à ce jour.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2021
La finalisation et l’adoption du PGI pour le bien par la Wildlife Conservation General Administration sont encourageantes et doivent être saluées. Il est regrettable que la mise en œuvre du PGI ait été retardée en conséquence de contraintes financières et de difficultés causées par la fermeture du bien en raison de la COVID-19. Il sera important pour l’État partie de soumettre le PGI finalisé au Centre du patrimoine mondial dès que possible, de commencer à l’appliquer et de mobiliser un financement approprié à cet égard. Il conviendra également d’examiner plus avant les autres sources de financement international identifiées.
Rappelant les préoccupations déjà signalées au sujet des activités des opérateurs de plongée internationaux qui endommageraient les récifs coralliens, perturberaient la faune et auraient des impacts négatifs sur l’expérience des visiteurs, il est encourageant que des progrès aient été accomplis pour instaurer des règles, règlements et droits formels pour les opérateurs de plongée en consultation avec ces derniers et les autorités. Notant les contraintes financières rapportées, l’instauration d’une source régulière de revenus du tourisme, par le biais du droit nouvellement établi, a le potentiel de favoriser un financement continu pour la gestion du bien, lorsque le tourisme pourra reprendre. Rien n’indiquant si un code de conduite formel a été finalisé dans le cadre des nouvelles réglementations, il conviendra de clarifier ce point. Notant qu’aucun suivi n’a été effectué lors des restrictions imposées par la COVID-19, il sera également important que des mesures de conformité efficaces pour prévenir les infractions, telles que des amendes et des efforts réguliers de patrouille pour surveiller les navires opérant au sein du bien, soient effectivement mises en œuvre lorsque le tourisme pourra reprendre. L’État partie est encouragé à poursuivre ses progrès à cet égard.
Il est positif que divers ateliers d’experts aient eu lieu en 2018 et 2019 pour soutenir le renforcement des capacités du personnel, sensibiliser aux valeurs de patrimoine mondial, promouvoir les principes des pratiques exemplaires et traduire en arabe le guide des meilleures pratiques du patrimoine mondial marin. Il est recommandé que l’État partie mette en œuvre l’expertise partagée et continue de consolider la capacité de gestion pour le bien via des initiatives de formation et d’échange des connaissances.
Concernant l’identification d’autres zones de valeur universelle exceptionnelle (VUE) potentielle et l’intention de l’État partie de proposer l’inclusion de ces zones dans le bien, le projet de déclarer Sha'ab Roumi comme troisième ZPM du Soudan est noté. Tout projet de modification doit suivre les procédures de modification des limites et/ou de présentation d’une nouvelle proposition d’inscription comme indiqué dans les Orientations, en demandant l’avis technique préalable de l’UICN si nécessaire.
Il est regrettable que l’État partie n’ait pas fourni d’informations sur les autorisations présumées accordées par l’État de la mer Rouge pour le développement d’un centre de villégiature à l’intérieur des limites du bien, dans la mesure où cela pourrait directement affecter la VUE du bien. Il est par conséquent recommandé au Comité de prier l’État partie d’apporter des précisions sur ce point en rappelant le paragraphe 172 des Orientations.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2021
44 COM 7B.179
Parc national marin de Sanganeb et Parc national marin de la baie de Dungonab – île de Mukkawar (Soudan) (N 262rev)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B,
- Rappelant la décision 42 COM 7B.99, adoptée à sa 42e session (Manama, 2018),
- Accueille favorablement la finalisation et l’adoption du plan de gestion intégrée (PGI) pour le bien par la Wildlife Conservation General Administration, mais regrette que sa mise en œuvre ait été retardée en conséquence de contraintes financières et de la fermeture du bien en raison de la COVID-19, et demande à l’État partie de soumettre le PGI finalisé au Centre du patrimoine mondial, et d’assurer sa mise en œuvre, y compris en mobilisant un financement adéquat, dès que possible ;
- Rappelant également les activités des opérateurs de plongée internationaux qui endommageraient les récifs coralliens, perturberaient la faune et auraient des impacts négatifs sur l’expérience des visiteurs, accueille également favorablement les progrès accomplis pour instaurer des règles et règlements formels pour les opérateurs de plongée, des amendes, et des activités de sensibilisation en consultation avec les opérateurs de plongée et acteurs locaux, et demande également à l’État partie de poursuivre ses efforts, notamment en :
- Établissant un code de conduite clair pour les activités de plongée dans le bien,
- Établissant une communication efficace avec les opérateurs de plongée, aussi bien nationaux qu’internationaux, pour les sensibiliser aux règles et règlements instaurés et encourager des pratiques exemplaires en adéquation avec les normes internationales,
- Établissant des mécanismes appropriés, notamment un système de licences, pour prévenir les infractions,
- Assurant des patrouilles régulières pour surveiller les navires opérant au sein de chaque élément constitutif du bien ;
- Note avec satisfaction les divers ateliers d’experts tenus en 2018 et 2019, et encourage l’État partie à mettre en œuvre l’expertise partagée et à continuer de renforcer la capacité de gestion pour le bien via des initiatives de formation et d’échange de connaissances ;
- Note également avec satisfaction le projet de déclaration de Sha'ab Roumi comme troisième zone de protection marine (ZPM) du Soudan et l’intention d’en proposer l’inclusion dans le bien, et rappelle que tout projet d’extension doit suivre les procédures adéquates de modification des limites et/ou de présentation d’une nouvelle proposition d’inscription comme indiqué dans les Orientations, et encourage également l’État partie à demander l’avis technique de l’UICN si nécessaire ;
- Regrette également que l’État partie n’ait fourni aucune information sur les autorisations présumées accordées par l’État de la mer Rouge pour le développement d’un centre de villégiature à l’intérieur des limites du bien, et prie instamment l’État partie d’apporter des précisions sur ce point, et d’informer le Centre du patrimoine mondial de toute intention d’entreprendre ou d’autoriser de nouvelles constructions susceptibles d’affecter la valeur universelle exceptionnelle du bien, avant de prendre une décision sur laquelle il serait difficile de revenir, conformément au paragraphe 172 des Orientations;
- Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 46e session.
Projet de décision : 44 COM 7B.179
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B,
- Rappelant la décision 42 COM 7B.99, adoptée à sa 42e session (Manama, 2018),
- Accueille favorablement la finalisation et l’adoption du plan de gestion intégrée (PGI) pour le bien par la Wildlife Conservation General Administration, mais regrette que sa mise en œuvre ait été retardée en conséquence de contraintes financières et de la fermeture du bien en raison de la COVID-19, et demande à l’État partie de soumettre le PGI finalisé au Centre du patrimoine mondial, et d’assurer sa mise en œuvre, y compris en mobilisant un financement adéquat, dès que possible ;
- Rappelant également les activités des opérateurs de plongée internationaux qui endommageraient les récifs coralliens, perturberaient la faune et auraient des impacts négatifs sur l’expérience des visiteurs, accueille également favorablement les progrès accomplis pour instaurer des règles et règlements formels pour les opérateurs de plongée, des amendes, et des activités de sensibilisation en consultation avec les opérateurs de plongée et acteurs locaux, et demande également à l’État partie de poursuivre ses efforts, notamment en :
- Établissant un code de conduite clair pour les activités de plongée dans le bien,
- Établissant une communication efficace avec les opérateurs de plongée, aussi bien nationaux qu’internationaux, pour les sensibiliser aux règles et règlements instaurés et encourager des pratiques exemplaires en adéquation avec les normes internationales,
- Établissant des mécanismes appropriés, notamment un système de licences, pour prévenir les infractions,
- Assurant des patrouilles régulières pour surveiller les navires opérant au sein de chaque élément constitutif du bien ;
- Note avec satisfaction les divers ateliers d’experts tenus en 2018 et 2019, et encourage l’État partie à mettre en œuvre l’expertise partagée et à continuer de renforcer la capacité de gestion pour le bien via des initiatives de formation et d’échange de connaissances ;
- Note également avec satisfaction le projet de déclaration de Sha'ab Roumi comme troisième zone de protection marine (ZPM) du Soudan et l’intention d’en proposer l’inclusion dans le bien, et rappelle que tout projet d’extension doit suivre les procédures adéquates de modification des limites et/ou de présentation d’une nouvelle proposition d’inscription comme indiqué dans les Orientations, et encourage également l’État partie à demander l’avis technique de l’UICN si nécessaire ;
- Regrette également que l’État partie n’ait fourni aucune information sur les autorisations présumées accordées par l’État de la mer Rouge pour le développement d’un centre de villégiature à l’intérieur des limites du bien, et prie instamment l’État partie d’apporter des précisions sur ce point, et d’informer le Centre du patrimoine mondial de toute intention d’entreprendre ou d’autoriser de nouvelles constructions susceptibles d’affecter la valeur universelle exceptionnelle du bien, avant de prendre une décision sur laquelle il serait difficile de revenir, conformément au paragraphe 172 des Orientations ;
- Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 46e session en 2023.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.