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Venise et sa lagune

Italie
Facteurs affectant le bien en 2021*
  • Autres modifications du climat
  • Cadre juridique
  • Effets liés à l’utilisation des Infrastructures de transport
  • Erosion et envasement / dépôt
  • Gouvernance
  • Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
  • Infrastructures de transport maritime
  • Infrastructures hydrauliques
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Autres menaces :

    Changement climatique et événements météorologiques extrêmes / Impacts du changement climatique sur l’écologie et le tissu bâti de la lagune

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Inquiétude face à l’annonce d’une exposition universelle à Venise (problème résolu)
  • Effets liés à l’utilisation des infrastructures de transport
  • Outils de planification inadéquats
  • Impacts des activités touristiques / des visiteurs / des loisirs, y compris des impacts sur le tissu urbain et sur le contexte culturel via la transformation de l’habitat résidentiel en hébergement pour touristes ou usage commercial
  • Grands projets d’infrastructures, de navigation et de construction (y compris la plateforme offshore, les nouveaux terminaux, le port touristique et les grands équipements de loisirs) dans la lagune et son cadre proche
  • Possibles impacts environnementaux négatifs liés à la navigation des bateaux à moteur, des navires de croisière et des pétroliers
  • Gestion et facteurs institutionnels / gouvernance / problèmes de coordination entre les multiples institutions gouvernementales et non gouvernementales participant à la gestion et la régulation de la conservation et du tourisme
  • Changement climatique et événements météorologiques extrêmes / impacts du changement climatique sur l’écologie et le tissu bâti de la lagune
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2021

Programme pour la sauvegarde de Venise : plus de 1500 projets depuis 1966 totalisant plus de 50 millions d’euros (principalement dédiés aux projets de conservation et de restauration)

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2021
Demandes approuvées : 0
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2021**

Octobre 2015 : mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/RAMSAR ; janvier 2020 : mission de conseil du patrimoine mondial/ICOMOS/RAMSAR

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2021

Une mission consultative conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/Ramsar a eu lieu du 27 au 31 janvier 2020. La mission a évalué les avancées relatives aux questions abordées dans la décision 43 COM 7B.86 et a étudié l’état de conservation du bien en se concentrant particulièrement sur les conséquences de l’épisode de marée haute survenu fin 2019. Le rapport de mission est disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/394/documents/.

L’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation le 14 février 2020 ainsi qu’un rapport actualisé le 1er février 2021, lesquels sont disponibles au lien susmentionné et soulignent les points suivants :

  • La pandémie mondiale de Covid-19 a entraîné une chute brutale du nombre de visiteurs à Venise, affectant gravement l’économie de la ville. Elle a également conduit à la nécessaire révision du « projet de gouvernance territoriale du tourisme à Venise ». Un centre de contrôle informatisé a été mis en place pour suivre et collecter les données relatives aux visiteurs et une base de données informatique a été établie pour suivre et enregistrer les locations de courte durée d’appartements privés. Le paiement des droits d’accès pour les visiteurs à la journée sera effectué grâce à un outil en ligne à partir de 2022 ; cet outil permettra de contrôler le nombre de visiteurs quotidiens et de favoriser le report des visites lors de périodes moins chargées. Un financement a été accordé pour la création d’un point d’information sur le site du patrimoine mondial à Forte Marghera, qui constituera un pôle d’accès à Venise, et un projet de valorisation de l’artisanat traditionnel au sein du bien a été lancé ;
  • Une réglementation plus stricte est appliquée aux étals de vente au détail en journée, à la vente de produits touristiques et à la création de nouvelles infrastructures touristiques. Les espaces verts ont été réhabilités. Les logements sociaux sont en cours de rénovation et les possibilités de location d’appartement sont améliorées pour les résidents et les étudiants. Des incitations sont prévues pour la rénovation des façades des immeubles du centre historique de Venise. Une amélioration des infrastructures de mobilité est prévue ;
  • Certains terminaux de Marghera ont une capacité d’accueil temporaire des grands navires de croisière lors des périodes d’inactivité, ce qui constitue une solution à court ou moyen terme pour détourner les grands navires du chenal San Marco-Giudecca. L’État partie étudie d’autres possibilités pour trouver une solution durable. De plus, des critères plus stricts sont appliqués aux navires qui traversent actuellement la zone du lagon ;
  • Les vannes de protection contre les marées du MoSE seraient achevées à 95 %, et le système est déjà opérationnel. Le système complet, y compris les instructions de maintenance et une salle de contrôle dotée d’un personnel permanent dans la zone de l’Arsenal, sera mis en œuvre d’ici la fin de 2021. Des études ont été réalisées sur les effets environnementaux éventuels de la fermeture modulable des passes, et des recherches supplémentaires sont en cours à ce sujet ;
  • Des avancées sont signalées dans la mise à jour du plan de gestion et la révision du système de gestion/gouvernance du bien, qui tiennent compte de la zone tampon prévue. Il est prévu que ce projet de document soit soumis au Centre du patrimoine mondial. La modification mineure des limites qui s’y rapporte sera à nouveau soumise au Comité en tenant compte de ses recommandations (décision 43 COM 8B.46) ;
  • Des avancées sont également signalées en vue d’une stratégie coordonnée aux niveaux national, régional et local pour le suivi de la vulnérabilité du bien au changement climatique et aux risques de catastrophes, grâce à la mise en œuvre d’une série d’activités en cours et prévues ;
  • De brèves informations sont fournies sur les grands projets en cours ou envisagés. Aucune procédure n’est encore en place pour notifier les plans et projets de développement au Centre du patrimoine mondial conformément au paragraphe 172 des Orientations. Un cadre politique et juridique relatif aux évaluations d’impact sur le patrimoine (EIP) fait également défaut. L’État partie étudie les moyens de se conformer aux demandes correspondantes du Comité ;
  • En ce qui concerne l’installation de stockage de GPL récemment construite à Chioggia, au sein du bien, des informations sont fournies sur les nouvelles mesures juridiques qui prévoient d’interdire à la fois toute nouvelle construction d’installations et toute exploitation d’installations de stockage de GPL préalablement autorisées mais non encore en service. Les autorisations adoptées précédemment sont en cours de réévaluation ;
  • Une feuille de route actualisée a été soumise, et un bref rapport préliminaire sur l’épisode de marée haute de novembre 2019 a été fourni.

L’État partie a soumis le 15 avril 2021 des informations supplémentaires concernant les mesures relatives aux transports et à la régulation du trafic des navires de croisière dans la lagune de Venise, ainsi que le lancement d’un concours d’idées et le recueil de propositions afin de dévier ce trafic en dehors de la lagune.

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2021

Le rapport de l’État partie répond aux recommandations de la dernière décision du Comité. Les précisions apportées sur la mise en œuvre de la stratégie de gestion touristique sont accueillies favorablement. Si plusieurs outils et mécanismes de contrôle supplémentaires sont en place pour limiter le développement continu des infrastructures touristiques à Venise même, ces efforts sont entravés par la portée limitée de la législation nationale. Le nombre extrêmement élevé de visiteurs à Venise est considéré comme problématique et est étroitement lié à la capacité de charge (sociale) de Venise et de la zone de la lagune ainsi qu’à la qualité de vie des résidents ; c’est un facteur majeur qui menace la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien. Si le nombre de touristes a considérablement diminué en raison de la pandémie de Covid-19, cela a également mis en évidence la nécessité d’une gestion touristique plus durable et la mise en place d’un socle économique résilient plus diversifié pour l’avenir du bien et de ses habitants. La rénovation de logements sociaux ainsi que d’autres améliorations d’infrastructures publiques doivent être reconnues. Ces mesures ne suffiront peut-être pas à inverser la tendance au dépeuplement de Venise et d’autres centres historiques de la lagune, tendance qui a de graves répercussions sur le fonctionnement des zones urbaines.

Bien qu’il soit déjà légalement interdit aux navires de plus de 40 000 tonneaux de jauge brute d’entrer dans la lagune de Venise, cette interdiction n’a aucun effet concret, car il n’existe aucune alternative pour l’amarrage de ces grands navires. Des délais sont nécessaires pour la mise en œuvre d’un détournement temporaire des navires de plus de 40 000 tonneaux de jauge brute du bassin de San Marco et du canal de la Giudecca pour qu’ils puissent éventuellement accoster à Marghera, mais aucun investissement majeur ne devrait être encouragé à ce titre. L’État partie devrait continuer de rechercher une solution à long terme de toute urgence, en donnant la priorité à l’interdiction totale des grands navires dans la lagune, et en les redirigeant de préférence vers des ports plus appropriés de la région.

L’épisode de marée haute exceptionnelle de novembre 2019 a montré encore une fois la vulnérabilité du bien. Toutes les parties prenantes doivent être félicitées pour leurs efforts et leur action conjointe pour atténuer les dommages causés. Les efforts de l’État partie doivent également être reconnus après l’achèvement et la mise en service du système MoSE. Les impacts de cette construction et de l’exploitation du système doivent encore être étroitement surveillés. Des mesures d’atténuation appropriées doivent être élaborées pour tout impact négatif potentiel et avéré sur l’écosystème de la lagune.

Une approche conjointe et coordonnée de toutes les parties prenantes est nécessaire afin de renforcer les efforts et les politiques existants pour atténuer les impacts négatifs des interventions humaines au sein de l’écosystème de la lagune. Il convient donc d’aligner le « plan d’action pour le climat », le « plan morphologique et environnemental de la lagune de Venise », les plans des eaux des municipalités et les autres documents concernés afin de garantir la protection et la préservation à long terme de cette zone environnementale unique et complexe. Les activités industrielles présentes dans la lagune et la zone portuaire de Marghera devraient être traitées dans une optique de développement durable et toutes les activités ayant un effet néfaste sur l’écosystème du bien devraient être supprimées à long terme.

Le développement urbain et les projets de grande envergure restent problématiques. Aucun mécanisme n’est en place pour évaluer les impacts potentiels des projets/modifications prévus, ou pour notifier le Centre du patrimoine mondial des projets, conformément aux paragraphes 118bis et 172 des Orientations respectivement. En conséquence, des projets sont mis en œuvre au sein du bien, dans sa zone tampon future et dans son cadre, qui ont des impacts négatifs sur la VUE. Aucune notification n’a été reçue préalablement à la construction de l’installation de stockage de GPL au sein du bien, à Chioggia, ce qui illustre les problèmes de gouvernance existants. La mission a recommandé que cette installation soit démantelée et relocalisée, et que les dispositifs de gouvernance pour l’évaluation des projets liés à ce bien soient révisés à tous les niveaux. Les nouvelles mesures réglementaires relatives à la construction et à l’exploitation d’installations de stockage de GPL doivent être notées avec satisfaction.

La mission a noté que l’ « Hybrid Tower » récemment construite à Mestre, autre projet d’édifice dans cette zone, et l’hôtel « Venus Venis » prévu derrière le port de Marghera soulignent la question problématique des immeubles de grande hauteur dans l’environnement et la future zone tampon du bien. L’impact visuel de ces projets prévus et mis en œuvre constitue une menace pour l’intégrité du bien. Il est recommandé que le Comité prie instamment l’État partie d’élaborer une stratégie et une vision d’ensemble pour la protection et la préservation de la VUE du bien, un plan directeur intégré pour les projets de construction, y compris une politique en matière de ligne d’horizon pour le bien, sa future zone tampon et son cadre, et des mécanismes pour se conformer aux Orientations.

Il convient également de noter le processus d’actualisation du plan de gestion, ainsi que l’intention d’intégrer la gestion de la future zone tampon à ce même document. Néanmoins, la mission a souligné que l’État partie devrait s’assurer que le système de gestion fournit une stratégie/vision globale pour la préservation et la protection à long terme de la VUE du bien, en tenant compte de la Recommandation de l’UNESCO de 2011 sur le paysage urbain historique. Le plan de gestion devrait inclure les éléments essentiels qui font actuellement défaut, notamment une désignation adéquate des attributs, et devrait renforcer les indicateurs de suivi.

La mission a également estimé que, malgré les avancées réalisées sur plusieurs sujets identifiés par le Comité, des problèmes cruciaux demeurent entiers. Ces problèmes constituent des menaces cumulatives importantes pour la VUE du bien et comprennent, en particulier, les impacts complexes du tourisme de masse, la diminution constante de la population locale et les déficiences fondamentales de la gouvernance et de la gestion concertée qui ont entraîné un affaiblissement important de l’authenticité historique de Venise et des autres centres historiques à l’intérieur du bien. Ces problèmes entraînent des effets néfastes sur les caractéristiques intrinsèques du bien et constituent un danger prouvé et potentiel pour sa VUE et les attributs qui la portent. Les effets négatifs continus de l’intervention humaine sur l’écosystème vulnérable du lagon, associés au changement climatique, menacent d’entraîner des mutations irréversibles. La résolution de ces problèmes anciens est entravée par l’absence de vision globale et la faible efficacité de la gestion intégrée et coordonnée des parties prenantes à tous les niveaux. Ces facteurs justifient l’inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

Décisions adoptées par le Comité en 2021
44 COM 7B.50
Venise et sa lagune (Italie) (C 394)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B.Add,
  2. Rappelant les décisions 38 COM 7B.27, 40 COM 7B.52, 41 COM 7B.48 et 43 COM 7B.86 adoptées à ses 38e(Doha, 2014), 40e (Istanbul/UNESCO, 2016), 41e (Cracovie, 2017) et 43e (Bakou, 2019) sessions respectivement,
  3. Note que la mission consultative conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/Ramsar de 2020 a examiné l’avancement de la mise en œuvre des précédentes décisions du Comité et de l’évaluation de l’état de conservation du bien, ainsi que les efforts de l’État partie pour commencer à mettre en œuvre les recommandations de la mission ;
  4. Note également que l’État partie s’efforce d’affiner les outils de gestion touristique, d’améliorer les espaces publics et les logements sociaux et prie instamment l’État partie d’œuvrer en faveur d’un modèle touristique durable pour le bien et d’élaborer des stratégies et des politiques qui aboutiront à une réduction du nombre de visiteurs au sein du bien, à une amélioration significative de la qualité de vie des résidents et à la requalification des zones urbaines pour qu’elles retrouvent leur usage résidentiel, ainsi qu’à un socle économique résilient plus diversifié pour l’avenir du bien et de ses habitants ;
  5. Accueille favorablement les informations mises à jour fournies par l’État partie en référence aux mesures adoptées pour interdire les navires de plus de 25 000 tonneaux de jauge brute, à partir du 1eraoût, du bassin San Marco, des chenaux San Marco et Giudecca, et prend acte des mesures approuvées pour un amarrage temporaire des grandes embarcations et pour une solution à long terme au trafic maritime, en privilégiant l’option de leur exclusion de la lagune dans sa totalité et de leur redirection vers d’autres ports mieux adaptés de la région comme solution finale ;
  6. Reconnaît également que le plan de gestion du bien est en cours d’actualisation et prie aussi instamment l’État partie de s’assurer que, afin de protéger la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, le plan de gestion actualisé soit fondé sur une évaluation systématique de la valeur, y compris la désignation et la cartographie des attributs qui portent la VUE du bien, et qu’il servira de plan intégré pour le bien et sa zone tampon prévue ;
  7. Note avec préoccupation l’épisode exceptionnel de marée haute qui a affecté le bien à la fin de 2019 et salue les efforts conjoints des parties prenantes, y compris les communautés locales, pour gérer la catastrophe de manière efficace et mener des actions et prendre des mesures pour réparer et atténuer les dommages ;
  8. Reconnaît en outre les efforts de l’État partie en matière de complétion et de mise en service du système de vannes de protection contre les marées hautes (MoSE), et prie en outre instamment l’État partie de suivre étroitement les impacts de la construction et du fonctionnement de ce système, et d’élaborer des mesures appropriées pour atténuer tout impact négatif qu’il pourrait avoir sur l’écosystème de la lagune ;
  9. Demande également à l’État partie de poursuivre ses efforts pour atténuer les impacts négatifs des interventions humaines au sein de l’écosystème de la lagune d’une manière plus stratégique et coordonnée, et de mettre au point d’autres mesures qui garantiront la protection et la préservation à long terme de cette zone environnementale unique et complexe ; et par conséquent, prie par ailleurs instamment l’État partie de supprimer progressivement les activités du port de Marghera qui ont un effet néfaste sur l’écosystème du bien et de mettre en œuvre une approche de développement durable pour tous les projets à venir ;
  10. Note également avec préoccupation qu’aucun mécanisme adéquat n’est en place actuellement pour signaler les modifications/projets prévus au Centre du patrimoine mondial conformément au paragraphe 172 des Orientations, ou pour évaluer leurs impacts potentiels sur la VUE du bien conformément au paragraphe 118bis, et par conséquent, prie de plus instamment l’État partie de :
    1. Réviser plus avant la gouvernance du bien et mettre au point des mécanismes appropriés permettant de se conformer aux Orientations,
    2. Élaborer une stratégie et une vision globales pour la protection et la préservation du bien, et assurer leur mise en œuvre grâce à des plans d’action ciblés et une feuille de route révisée,
    3. Élaborer un plan directeur intégré pour les projets de construction, comprenant une politique en matière de ligne d’horizon pour le bien, sa future zone tampon et son cadre, afin de protéger le bien de tout impact sur son intégrité,
    4. Intégrer la recommandation de l’UNESCO de 2011 sur l’approche des paysages urbains historiques à la planification régionale et urbaine,
    5. Interrompre tous les nouveaux projets de grande envergure envisagés au sein du bien et de son environnement jusqu’à ce que les mesures énumérées ci-dessus soient mises en place,
    6. Engager un dialogue avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives pour mettre au point les mesures envisagées ;
  11. Regrette la construction de l’installation de stockage de gaz de pétrole liquéfié (GPL) à Chioggia, au sein du bien, qui représente une menace importante pour sa VUE, et tout en notant avec satisfaction les nouvelles mesures juridiques relatives à la construction et à l’exploitation des installations de stockage de GPL, demande en outre à l’État partie de démanteler l’installation de stockage de Chioggia et de la relocaliser hors des limites du bien ;
  12. Se déclare préoccupé par le fait qu’en dépit des avancées réalisées sur plusieurs sujets répertoriés, certaines questions importantes restent à traiter ;
  13. Prend note des principales conclusions et recommandations de la mission consultative de 2020 et demande par ailleurs à l’État partie de rendre compte de leur mise en œuvre auprès du Centre du patrimoine mondial ;
  14. Demande de plus à l’État partie d’élaborer une proposition concernant un ensemble de mesures correctives avec un calendrier de mise en œuvre, en consultation avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 46esession ;
  15. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erdécembre 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 46e
Projet de décision : 44 COM 7 B.50

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B.Add,
  2. Rappelant les décisions 38 COM 7B.27, 40 COM 7B.52, 41 COM 7B.48 et 43 COM 7B.86 adoptées à ses 38e(Doha, 2014), 40e (Istanbul/UNESCO, 2016), 41e (Cracovie, 2017) et 43e (Bakou, 2019) sessions respectivement,
  3. Note que la mission consultative conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/Ramsar de 2020 a examiné l’avancement de la mise en œuvre des précédentes décisions du Comité et de l’évaluation de l’état de conservation du bien, ainsi que les efforts de l’État partie pour commencer à mettre en œuvre les recommandations de la mission ;
  4. Note également que l’État partie s’efforce d’affiner les outils de gestion touristique, d’améliorer les espaces publics et les logements sociaux et prie instamment l’État partie d’œuvrer en faveur d’un modèle touristique durable pour le bien et d’élaborer des stratégies et des politiques qui aboutiront à une réduction du nombre de visiteurs au sein du bien, à une amélioration significative de la qualité de vie des résidents et à la requalification des zones urbaines pour qu’elles retrouvent leur usage résidentiel, ainsi qu’à un socle économique résilient plus diversifié pour l’avenir du bien et de ses habitants ;
  5. Reconnaît que l’État partie a commencé à étudier des solutions pour détourner les navires de plus de 40 000 tonneaux de jauge brute du chenal San Marco-Giudecca, mais demande toutefois à l’État partie de rechercher de toute urgence une solution à long terme à ce problème en privilégiant résolument l’interdiction complète de ces navires dans la lagune et leur redirection vers d’autres ports mieux adaptés de la région ;
  6. Reconnaît également que le plan de gestion du bien est en cours d’actualisation et prie aussi instamment l’État partie de s’assurer que, afin de protéger la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, le plan de gestion actualisé soit fondé sur une évaluation systématique de la valeur, y compris la désignation et la cartographie des attributs qui portent la VUE du bien, et qu’il servira de plan intégré pour le bien et sa zone tampon prévue ;
  7. Note avec préoccupation l’épisode exceptionnel de marée haute qui a affecté le bien à la fin de 2019 et salue les efforts conjoints des parties prenantes, y compris les communautés locales, pour gérer la catastrophe de manière efficace et mener des actions et prendre des mesures pour réparer et atténuer les dommages ;
  8. Reconnaît en outre les efforts de l’État partie en matière de complétion et de mise en service du système de vannes de protection contre les marées hautes (MoSE), et prie en outre instamment l’État partie de suivre étroitement les impacts de la construction et du fonctionnement de ce système, et d’élaborer des mesures appropriées pour atténuer tout impact négatif qu’il pourrait avoir sur l’écosystème du lagon ;
  9. Demande également à l’État partie de poursuivre ses efforts pour atténuer les impacts négatifs des interventions humaines au sein de l’écosystème de la lagune d’une manière plus stratégique et coordonnée, et de mettre au point d’autres mesures qui garantiront la protection et la préservation à long terme de cette zone environnementale unique et complexe ; et par conséquent, prie par ailleurs instamment l’État partie de supprimer progressivement les activités du port de Marghera qui ont un effet néfaste sur l’écosystème du bien et de mettre en œuvre une approche de développement durable pour tous les projets à venir ;
  10. Note également avec préoccupation qu’aucun mécanisme adéquat n’est en place actuellement pour signaler les modifications/projets prévus au Centre du patrimoine mondial conformément au paragraphe 172 des Orientations, ou pour évaluer leurs impacts potentiels sur la VUE du bien conformément au paragraphe 118bis, et par conséquent, prie de plus instamment l’État partie de :
    1. Réviser plus avant la gouvernance du bien et mettre au point des mécanismes appropriés permettant de se conformer aux Orientations,
    2. Élaborer une stratégie et une vision globales pour la protection et la préservation du bien, et assurer leur mise en œuvre grâce à des plans d’action ciblés et une feuille de route révisée,
    3. Élaborer un plan directeur intégré pour les projets de construction, comprenant une politique en matière de ligne d’horizon pour le bien, sa future zone tampon et son cadre, afin de protéger le bien de tout impact sur son intégrité,
    4. Intégrer la recommandation de l’UNESCO de 2011 sur l’approche des paysages urbains historiques à la planification régionale et urbaine,
    5. Interrompre tous les nouveaux projets de grande envergure envisagés au sein du bien et de son environnement jusqu’à ce que les mesures énumérées ci-dessus soient mises en place,
    6. Engager un dialogue avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives pour mettre au point les mesures envisagées ;
  11. Regrette la construction de l’installation de stockage de gaz de pétrole liquéfié (GPL) à Chioggia, au sein du bien, qui représente une menace importante pour sa VUE, et tout en notant avec satisfaction les nouvelles mesures juridiques relatives à la construction et à l’exploitation des installations de stockage de GPL, demande en outre à l’État partie de démanteler l’installation de stockage de Chioggia et de la relocaliser hors des limites du bien ;
  12. Se déclare préoccupé par le fait qu’en dépit des avancées réalisées sur plusieurs sujets répertoriés, des problèmes cruciaux ne sont toujours pas résolus et entraînent déjà un affaiblissement significatif de l’authenticité historique et de la signification culturelle, lesquelles font partie intégrante de la VUE du bien ;
  13. Considère donc que le bien est confronté à un danger potentiel et prouvé en raison de menaces distinctes et de leurs impacts cumulatifs et décide, conformément au paragraphe 178 des Orientations, d’inscrire Venise et sa lagune (Italie) sur la Liste du patrimoine mondial en péril;
  14. Fait siennes les principales conclusions et recommandations de la mission consultative de 2020 et demande par ailleurs à l’État partie de les mettre pleinement en œuvre ;
  15. Demande de plus à l’État partie d’élaborer une proposition, en consultation avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives, concernant l’État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) et un ensemble de mesures correctives avec un calendrier de mise en œuvre, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session en 2022 ;
  16. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session en 2022.
Année du rapport : 2021
Italie
Date d'inscription : 1987
Catégorie : Culturel
Critères : (i)(ii)(iii)(iv)(v)(vi)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2020) .pdf
Proposé initialement pour examen en 2020
arrow_circle_right 44COM (2021)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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