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Gebel Barkal et les sites de la région napatéenne

Soudan
Facteurs affectant le bien en 2021*
  • Désertification
  • Habitat
  • Infrastructures de transport de surface
  • Inondations
  • Modification du régime des sols
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Vastes infrastructures et/ou installations touristiques / de loisirs
  • Vent
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Modification du régime des sols
  • Détérioration en conséquence dune exposition à de difficiles conditions environnementales telles que vent chargé de sable et inondations
  • Empiètement urbain
  • Absence de plan de gestion avec engagement gouvernemental
  • Inondations
  • Infrastructure de transport de surface
  • Habitat
  • Vastes hébergements touristiques et infrastructures associées
  • Système de gestion / plan de gestion
  • Vent et désertification
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2021

Montant total fourni : 38,398 dollars EU par le Fonds-en-dépôt UNESCO/Pays-Bas pour le développement d’un plan de tourisme durable ; 19,798 dollars EU du Fonds d'urgence pour le patrimoine.

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2021
Demandes approuvées : 3 (de 2004-2021)
Montant total approuvé : 118 900 dollars E.U.
2021 Emergency measures to address the issues of rising ... (Approuvé)   50 000 dollars E.U.
2005 Elaboration of the Management Plan for Jebel Barkal and ... (Approuvé)   30 000 dollars E.U.
2004 Conservation of the mural paintings of Jebel Barkal and ... (Approuvé)   38 900 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2021**

2004, 2006, 2007 : missions du Centre du patrimoine mondial ; février 2011 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM ; février 2019 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2021

Le 14 juin 2020, l'État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien, dont un résumé analytique est disponible à http://whc.unesco.org/fr/list/1073/documents/. Il fournit des informations actualisées sur les progrès réalisés et les difficultés rencontrées concernant un certain nombre de questions de conservation abordées par le Comité, comme suit :

  • La mise en œuvre des décisions du Comité et des recommandations de la mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS de 2019 a rencontré des difficultés. Celles-ci sont principalement dues à la révolution d'avril 2019 au Soudan, qui a entraîné la formation d'un nouveau gouvernement de transition, en plus de la pandémie de coronavirus. Un nouveau directeur général de la Corporation nationale des antiquités et des musées (NCAM) a été nommé en février 2020 et une nouvelle structure de gestion a été mise en place ;
  • Des discussions ont été entamées pour aborder les recommandations concernant les limites du bien, la création d'une zone tampon et la réglementation de la propriété foncière dans et autour des éléments du bien. Un aménagement de la législation et de la réglementation est nécessaire. La NCAM a reçu une aide de l'Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (ALIPH) pour effectuer le relevé des limites du bien ;
  • Un suivi de la conservation a été mis en place à Kurru et un abri a été installé au-dessus du temple taillé dans la roche. La conservation des pyramides de Gebel Barkal et Nuri sera une priorité pour la NCAM, soutenue par les missions archéologiques ;
  • L'aide de la communauté internationale en matière de ressources et de formation pour gérer le bien est essentielle, car la NCAM s'appuie sur des équipes archéologiques internationales pour assurer les fouilles, la gestion et la conservation ;
  • Des fouilles archéologiques ont été réalisées à Gebel Barkal, Sanam et Nuri. Le remblayage des vestiges archéologiques de Sanam devrait avoir lieu au cours du dernier trimestre de 2020 ;
  • La construction du bâtiment d'entrée à Kurru a été interrompue. Cependant, les recommandations concernant le déplacement du musée du Gebel Barkal et du nouveau centre d'accueil adjacent, la démolition de l'hôtel voisin et la fabrication de meilleures protections pour les tombes du site de Zuma n'ont pas pu être mises en œuvre en raison du manque de financement et d'autres contraintes ;
  • Des dispositifs ont été mis en place pour empêcher les véhicules d'accéder au site de Gebel Barkal et la circulation des véhicules a été interdite sur certains sites. Des travaux supplémentaires sont nécessaires pour assurer que les véhicules ne pourront plus entrer dans aucun des sites ;
  • Une base de données des artefacts du musée du Gebel Barkal est en cours de création, avec 500 entrées à ce jour ;
  • La révision du plan de gestion de 2007 a été proposée, à la lumière des derniers travaux effectués et de l'évolution de la situation sur le site.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2021

Les efforts et l'engagement de l'État partie, malgré les difficultés qui ont entravé la pleine mise en œuvre des décisions du Comité et des recommandations de la mission de suivi réactif de 2019, sont appréciés. En outre, des efforts ont été fournis pour réformer les politiques et les procédures qui, si elles sont mises en œuvre, pourraient contribuer à améliorer la capacité de gestion du site.

Cependant, la détérioration de nombreux éléments continue à avoir un impact négatif sur l'authenticité et l'intégrité du bien et à menacer les attributs qui traduisent sa Valeur universelle exceptionnelle. La mission de 2019 a exprimé de grandes inquiétudes quant à l'état général de conservation du bien et identifié le besoin urgent de mesures de protection supplémentaires. L'État partie a reconnu qu'un certain nombre de temples, la cité méroïtique et les pyramides sont dans un état global de conservation médiocre, avec une altération des matériaux et des dommages environnementaux causés par les crues soudaines, l'érosion due au vent et au sable, la montée des nappes phréatiques et l'humidité toujours en cours. En outre, les pluies de septembre 2020 ont provoqué une crue record du Nil Bleu et peut potentiellement menacer le bien.

Bien que l'État partie ait commencé à prendre des mesures pour préserver le bien, par exemple en empêchant l'entrée des véhicules, des efforts supplémentaires sont nécessaires. Il est recommandé que le Comité continue d'exprimer ses graves inquiétudes concernant l'état général de conservation du bien, qui est fortement menacé à divers niveaux, et d'exhorter l'État partie à mettre pleinement en œuvre les recommandations de la mission de 2019. Aussi longtemps que la conservation des structures archéologiques existantes ne sera pas assurée, aucune nouvelle fouille archéologique ne devrait avoir lieu. Il reste nécessaire d'assurer une coordination plus efficace des missions archéologiques internationales, ce que la décision 43 COM 7B.54 a souligné.

La mission de 2019 a recommandé que l'État partie élabore un plan d'action quinquennal afin de traiter les questions de structure de gestion et d'instruments juridiques, d'inventaire et de documentation, de conservation et de restauration, de développement et de participation des communautés ainsi que de gestion du tourisme. Il est recommandé que le Comité exhorte l'État partie à préparer un plan d'action complet, comme l'exige le rapport de mission, pour traiter ces questions. Cela constituerait un premier pas vers la mise en place d'un mécanisme de gestion efficace et pourrait jeter les bases d'une future mise à jour du plan de gestion.

L'arrêt de la construction du bâtiment d'entrée à Kurru est le bienvenu, mais d'autres projets tels que déplacement du musée du Gebel Barkal et du nouveau centre d'accueil adjacent, la démolition de l'hôtel voisin et la fabrication de meilleures protections de tombes à Zuma restent en attente. Compte tenu de l'empiétement urbain et du développement potentiel de projets dans le bien et la zone tampon, il est recommandé que le Comité rappelle à l'État partie son obligation de soumettre des déclarations préalables pour les grands projets susceptibles d'affecter la Valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, conformément au paragraphe 172 des Orientations. Cela aiderait à déterminer les projets qui nécessitent un examen plus approfondi dans le cadre d'une évaluation environnementale stratégique (EES) ou d'une étude d'impact sur le patrimoine (EIP).

La clarification des limites du bien et la création d'une zone tampon restent en attente. L'État partie a pris conscience de ce défi et a obtenu un soutien international. Des discussions sont en cours pour établir une réglementation appropriée. Il est recommandé que le Comité encourage l'État partie à poursuivre ses efforts pour clarifier les limites et soumettre de toute urgence une modification mineure des limites pour créer une zone tampon.

Une mission a été entreprise au Soudan du 2 au 17 novembre 2020, avec le soutien du Fonds durgence pour le patrimoine de l’UNESCO afin d’évaluer limpact des inondations de 2020 sur les biens du patrimoine mondial et dautres sites archéologiques du Soudan. La mission a formulé plusieurs recommandations concernant des questions urgentes, notamment l’élévation des nappes phréatiques et les inondations sur le site. Une demande daide durgence a été soumise et est en cours dexamen.

Afin d'améliorer la gestion du tourisme, en collaboration avec la NCAM et avec le soutien du Fonds-en-dépôt néerlandais, l'UNESCO a commencé la mise en œuvre d'un projet en mars 2020, dont l'objectif est de développer une stratégie touristique durable pour le bien, tout en tenant compte des aspirations des communautés locales. Le travail effectué en partenariat avec la communauté locale à Kurru a été recommandé par la mission 2019 comme un exemple à appliquer plus largement.

Des mesures urgentes doivent être mises en œuvre sur le site pour inverser le niveau alarmant daltération du bien. Étant donné les informations fournies et le soutien dont l'État partie a besoin, il est recommandé que le Comité appelle la communauté internationale à soutenir les travaux urgents de protection et de gestion nécessaires par une assistance financière et technique. À sa 43e session, le Comité a décidé de repousser d'une année l'examen de l'éventuelle inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril (décision 43 COM 7B.54). Compte tenu des caractéristiques du bien et des difficultés particulières rencontrées l'année passée, il est également recommandé au Comité d'accorder une année supplémentaire avant d'envisager l'inscription éventuelle du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril, conformément au paragraphe 179 des Orientations.

Décisions adoptées par le Comité en 2021
44 COM 7B.17
Gebel Barkal et les sites de la région napatéenne (Soudan) (C 1073)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B,
  2. Rappelant la décision 43 COM 7B.54, adoptée à sa 43e session (Bakou, 2019),
  3. Félicite l'État partie pour ses efforts visant à mettre en œuvre certaines décisions du Comité et les recommandations de la mission de 2019, malgré des difficultés importantes ;
  4. Réitère sa grande préoccupation face à l’état de conservation général du bien qui est sérieusement menacé par des niveaux alarmants de d’altération des matériaux en raison de facteurs environnementaux, notamment d’importantes pluies et des menaces d’inondation, l’absence de contrôles adéquats, le manque d’entretien approprié, l’insuffisance des installations muséales et d’entreposage, l’absence de planification de la gestion, l’inefficacité de la coordination des missions archéologiques, l’absence d’une stratégie intégrée de la conservation des éléments archéologiques nouvellement mis au jour, l’empiétement urbain et les projets de développement, qui ont tous un impact négatif sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien ;
  5. Demande à l'État partie de veiller à ce qu'aucune nouvelle fouille archéologique n'ait lieu tant que la conservation des structures archéologiques existantes n'est pas assurée ;
  6. Note que des mesures urgentes sont requises pour inverser l'évolution alarmante de l’altération du bien et demande également à l'État partie de mettre en œuvre de toute urgence toutes les recommandations de la mission de suivi réactif de 2019 et la mission du Fonds d’urgence pour le patrimoine de l’UNESCO de 2020 ;
  7. Rappelle à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives, des informations détaillées sur tous les travaux futurs susceptibles d'affecter la valeur universelle exceptionnelle du bien, conformément au paragraphe 172 des Orientations;
  8. Prie instamment l'État partie de préparer un plan d'action global quinquennal, comme l'a recommandé la mission de suivi, afin de traiter les questions de structure de gestion, d'instruments juridiques, d'inventaire, de documentation, de conservation, de restauration, de développement, de participation des communautés et de gestion du tourisme ;
  9. Prend note de la proposition de l'État partie d’envisager une révision appropriée du plan de gestion de 2007 et encourage son élaboration éventuelle par l'État partie ;
  10. Exhorte également l'État partie à poursuivre ses efforts en vue de définir d'urgence les limites du bien et lui rappelle également de soumettre une demande de modification mineure des limites portant sur la délimitation de la zone tampon, conformément au paragraphe 164 des Orientations;
  11. Accueille favorablement la proposition de développement d'une stratégie touristique durable avec le soutien financier du fonds-en-dépôt néerlandais ;
  12. Appelle la communauté internationale à soutenir les travaux urgents de protection et de gestion requis par une assistance financière et technique ;
  13. Demande enfin à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2022, un rapport actualisé sur l'état de conservation du bien et la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session, en vue d'envisager, en cas de danger prouvé, précis et imminent pour la valeur universelle exceptionnelle, conformément au paragraphe 179 des Orientations, l'inscription éventuelle du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Projet de décision : 44 COM 7B.17

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B,
  2. Rappelant la décision 43 COM 7B.54, adoptée à sa 43e session (Bakou, 2019),
  3. Félicite l'État partie pour ses efforts visant à mettre en œuvre certaines décisions du Comité et les recommandations de la mission de 2019, malgré des difficultés importantes ;
  4. Réitère sa grande préoccupation face à l’état de conservation général du bien qui est sérieusement menacé par des niveaux alarmants de d’altération des matériaux en raison de facteurs environnementaux, notamment d’importantes pluies et des menaces d’inondation, l’absence de contrôles adéquats, le manque d’entretien approprié, l’insuffisance des installations muséales et d’entreposage, l’absence de planification de la gestion, l’inefficacité de la coordination des missions archéologiques, l’absence d’une stratégie intégrée de la conservation des éléments archéologiques nouvellement mis au jour, l’empiétement urbain et les projets de développement, qui ont tous un impact négatif sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien ;
  5. Demande à l'État partie de veiller à ce qu'aucune nouvelle fouille archéologique n'ait lieu tant que la conservation des structures archéologiques existantes n'est pas assurée ;
  6. Note que des mesures urgentes sont requises pour inverser l'évolution alarmante de l’altération du bien et demande également à l'État partie de mettre en œuvre de toute urgence toutes les recommandations de la mission de suivi réactif de 2019 et la mission du Fonds d’urgence pour le patrimoine de l’UNESCO de 2020 ;
  7. Rappelle à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives, des informations détaillées sur tous les travaux futurs susceptibles d'affecter la valeur universelle exceptionnelle du bien, conformément au paragraphe 172 des Orientations ;
  8. Prie instamment l'État partie de préparer un plan d'action global quinquennal, comme l'a recommandé la mission de suivi, afin de traiter les questions de structure de gestion, d'instruments juridiques, d'inventaire, de documentation, de conservation, de restauration, de développement, de participation des communautés et de gestion du tourisme ;
  9. Prend note de la proposition de l'État partie d’envisager une révision appropriée du plan de gestion de 2007 et encourage son élaboration éventuelle par l'État partie ;
  10. Exhorte également l'État partie à poursuivre ses efforts en vue de définir d'urgence les limites du bien et lui rappelle également de soumettre une demande de modification mineure des limites portant sur la délimitation de la zone tampon, conformément au paragraphe 164 des Orientations ;
  11. Accueille favorablement la proposition de développement d'une stratégie touristique durable avec le soutien financier du fonds-en-dépôt néerlandais ;
  12. Appelle la communauté internationale à soutenir les travaux urgents de protection et de gestion requis par une assistance financière et technique ;
  13. Demande enfin à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2022, un rapport actualisé sur l'état de conservation du bien et la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session en 2022, en vue d'envisager, en cas de danger prouvé, précis et imminent pour la valeur universelle exceptionnelle, conformément au paragraphe 179 des Orientations, l'inscription éventuelle du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Année du rapport : 2021
Soudan
Date d'inscription : 2003
Catégorie : Culturel
Critères : (i)(ii)(iii)(iv)(vi)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2020) .pdf
Proposé initialement pour examen en 2020
arrow_circle_right 44COM (2021)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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