Art rupestre du Valcamonica
Facteurs affectant le bien en 2007*
- Grandes installations linéaires
- Infrastructures de transport de surface
- Installations d’interprétation pour les visiteurs
- Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
a) Construction de routes et de lignes à haute tension à proximité immédiate du bien ;
b) Absence de limites définies pour le bien ;
c) Absence de plan de gestion pour traiter les problèmes de conservation, contrôler les aménagements, gérer le tourisme et la recherche à venir sur l'art rupestre ;
d) Construction d'une passerelle métallique.
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2007
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2007**
Mission conjointe de suivi réactif du Centre du patrimoine mondial/ICOMOS, 2004.
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2007
Le 31 janvier 2007, l'Etat partie a remis au Centre du patrimoine mondial un exemplaire du plan de gestion, une bibliographie sur l'art rupestre, des contextes pré et protohistoriques et les résultats des recherches menées à Valcamonica.
En réponse aux recommandations de la mission conjointe de suivi réactif du Centre du patrimoine mondial/ICOMOS de 2004, les éléments suivants sont mentionnés dans le plan de gestion :
a) En ce qui concerne les lignes à haute tension à proximité immédiate du bien, il est probable qu'elles aient été installées avant la date d'inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial, à l'exception de la nouvelle ligne de 380kV S.Fiorano-Robbia, qui va de l'Italie à la Suisse. En ce qui concerne cette ligne, l'emplacement des pylônes a été vérifié avec précision et accepté par la direction du bien, qui a aussi organisé une prospection géophysique et des fouilles. A cette occasion, un déplacement de certains pylônes a été demandé et accordé afin de protéger l'art rupestre et des sites archéologiques.
b) En ce qui concerne les lignes à haute tension plus anciennes, le Ministère de l'action et du patrimoine culturels a demandé et obtenu le transfert de certaines parties de ligne situées près de zones comportant des gravures rupestres dans le "Parco Archeologico Comunale di Seradina-Bedolina" et dans le "Parco Archeologico Nazionale dei Massi di Cemmo" (tous deux sur le territoire communal de Capo di Ponte). Valcamonica est un corridor technologique de première importance traversé par un grand nombre de lignes à haute tension, dont les chemins ont été modifiés pour protéger les gravures rupestres, mais qui ne peuvent toutefois pas être retirées. Ces lignes ne peuvent pas non plus être enterrées car elles pourraient alors détériorer les gravures rupestres.
c) En ce qui concerne la conservation du bien, il est à noter que la diversité des lieux et leurs états de conservation fort différents sont les deux facteurs qui ont poussé la direction du bien à entreprendre des études de conservation systématiques et des programmes de recherche spécifiques. Le problème de la grande détérioration des rochers porteurs de gravures est en partie dû à l'utilisation de méthodes inappropriées par ceux qui ont, les premiers, fait les relevés d'art rupestre (par exemple: l'utilisation de produits chimiques pour nettoyer les surfaces, l'apposition de plâtre de moulage, et le déblayage de la terre recouvrant les gravures). Depuis 1992, l'agence lombarde du patrimoine archéologique tente de résoudre ces problèmes et prépare un plan de conservation, qui utilisera des méthodes appropriées et validées par des examens et des enquêtes précises. L'agence a donc fait des analyses spécifiques et étudié l'état de conservation des rochers supports de gravure rupestre afin de définir les causes de leur détérioration et le niveau de pollution.
d) Au cours de la préparation du plan de gestion, l'action prioritaire a consisté à définir les limites et les zones tampons correspondantes du Parc de l'art rupestre, utilisant un système GPS et créant une base de données à cet effet. Il est aussi à noter que la préparation du plan de gestion a été l'occasion de valider la législation de protection des zones d'art rupestre et de leurs zones tampons, celles-ci ont été définies à l'occasion de l'établissement du plan de gestion et ont été inclues dans les méthodes locales de gestion. Ces zones sont l'objet de règles spécifiques. Afin de faciliter la participation des autorités locales à l'application des mesures de protection de l'art rupestre et de son environnement naturel, plusieurs règles simplifiées ont été établies pour les parcs et les sites d'art rupestre. Ces règles simplifiées se réfèrent à la législation nationale de protection, telle que le récent Décret législatif 42/2004 et ont été ajoutées aux règles contenues dans les plans de parcs préexistants.
L'ICOMOS et le Centre du patrimoine mondial accueillent avec satisfaction le plan de gestion, en particulier la base de données détaillée et exhaustive de recensement d'art rupestre dans son environnement rocheux, et le projet global visant à lier l'art rupestre à des types d'installation de peuplement humain dans la vallée. L'évaluation des risques et menaces ainsi que l'accessibilité de la base de données par intranet sont aussi à féliciter. Le plan pourrait servir d'exemple à d'autres sites d'art rupestre dans lesquels il est nécessaire d'intégrer cet art dans un contexte archéologique plus vaste et de gérer les sites de façon durable afin de profiter aux communautés locales.
L'Etat partie n'a pas remis au Centre du patrimoine mondial un rapport sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre des recommandations de la mission commune, tel que demandé par la décision 29 COM 7B.65.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2007
31 COM 7B.112
Art rupestre du Valcamonica (Italie)
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-07/31.COM/7B,
2. Rappelant la décision 29 COM 7B.65, adoptée lors de sa 29e session (Durban, 2005),
3. Accueille favorablement la finalisation du plan de gestion du bien du patrimoine mondial ;
4. Regrette que l'État partie n'ait pas remis le rapport demandé sur les progrès réalisés ;
5. Prie instamment l'État partie de définir avec précision les limites des zones centrales et tampons du bien et de les soumettre au Centre du patrimoine mondial, en conformité avec les Orientations ;
6. Demande à l'État partie de remettre, avant le 1er février 2009, un rapport actualisé sur l'état de conservation du bien et sur les actions entreprises afin de répondre aux recommandations de la mission de 2004, et ce, pour examen par le Comité à sa 33e session en 2009.
31 COM 8B.73
Propositions d'inscription de biens naturels, mixtes et culturels sur la liste du patrimoine mondial - l’art rupestre du Valcamonica
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné les documents WHC-07/31.COM/8B.Add et WHC-07/31.COM/INF.8B1.Add,
2. Approuve la déclaration de valeur suivante pour l'art rupestre du Valcamonica, Italie:
L'art rupestre du Valcamonica, comprenant plus de 140 000 gravures sur 2 400 roches environ, disséminées sur les deux flancs d'une seule et même vallée, constitue un exemple exceptionnel de cette forme de manifestation de la pensée humaine.
Le nombre, l'âge et la variété de gravures illustrant, par exemple, des scènes de navigation, de danse, de guerre, de labours, de même que leur relation avec des sites archéologiques contemporains contribuent à la valeur exceptionnelle de cet ensemble. De surcroît, la pérennité apparente de la pratique de la gravure, qui se poursuivit sur plus de 8 000 ans, de l'Épipaléolithique jusqu'aux périodes romaine et médiévale, et parfois même jusqu'à l'époque moderne, relie cette expression extraordinaire de la créativité humaine aux communautés d'aujourd'hui.
Critère (iii) : L'art rupestre du Valcamonica s'échelonne dans le temps sur les 8 millénaires qui précèdent notre ère. Il n'est pas besoin d'insister sur le caractère éminemment précieux des manifestations humaines remontant à une si haute antiquité.
Critère (vi) : L'art rupestre du Valcamonica constitue une extraordinaire documentation figurée sur les mœurs et les mentalités préhistoriques. Le déchiffrage, le classement typologique et l'étude chronologique de ces pétroglyphes aboutissent à un apport considérable dans les domaines de la préhistoire, de la sociologie et de l'ethnologie.
Projet de décision : 31 COM 7B.112
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-07/31.COM/7B,
2. Rappelant la décision 29 COM 7B.65, adoptée lors de sa 29e session (Durban, 2005),
3. Accueille avec satisfaction la finalisation du plan de gestion du bien du patrimoine mondial ;
4. Regrette que l'Etat partie n'ait pas remis le rapport demandé sur les progrès réalisés ;
5. Prie instamment l'Etat partie de définir avec précision les limites des zones centrales et tampons du bien et de les soumettre au Centre du patrimoine mondial, en conformité avec les Orientations ;
5. Demande à l'Etat partie de remettre, avant le 1er février 2009, un rapport actualisé sur l'état de conservation du bien, sur les actions entreprises afin de répondre aux recommandations de la mission de 2004, et ce, à fin d'examen par le Comité lors de sa 33e session en 2009.
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.