Les Routes de la soie forment des systèmes qui sont parmi les plus fascinants et les plus complexes de l’histoire des civilisations du monde. À travers ce réseau changeant de routes et de voies commerciales, évoluant au fil des siècles, se sont échangées des marchandises telles que la soie, les épices, les pierres précieuses et les fourrures. Mais ces routes ont aussi permis le partage et la dissémination de l’art, de la religion et de la technologie. Elles sont l’un des premiers « corridors » culturels inscrits sur la Liste du patrimoine mondial, incarnant les principes de diversité culturelle, de patrimoine et de coopération pacifique soutenus par l’UNESCO et la Convention du patrimoine mondial.

En 2014, après des années de préparation dans les pays, les Routes de la soie : le Réseau de routes du corridor Chang’an-Tianshan a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial. Ce tronçon de 5 000 km du vaste réseau des Routes de la soie est un site transnational traversant la Chine, le Kazakhstan et le Kirghizistan. Il s’étend de Chang’an/Luoyang, la capitale centrale de la Chine des dynasties Han et Tang, à la région de Jetyssou, en Asie centrale. Trente-trois éléments sont inclus dans ce réseau de routes, comprenant des capitales et des ensembles de palais de divers empires et royaumes de Khans, des établissements commerciaux, des temples de grottes bouddhistes, des voies antiques, des tours balises, des sections de la Grande Muraille, des fortifications et des édifices religieux.

Dans ce numéro, nous nous proposons de découvrir le processus complexe d’établissement de ce site extraordinaire, ainsi que les efforts en cours pour poursuivre ce travail dans le cadre du projet de proposition d’inscription des Routes de la soie d’Asie du Sud au patrimoine mondial. Nous examinons les particularités des Routes de la soie en Iran et en Turquie, ainsi que le patrimoine naturel qui se trouve sur ces voies : par exemple le Parc national tadjik, la Steppe Saryarka et les lacs du Kazakhstan septentrional.

Doudou Diène, qui a dirigé le projet de recherche originel de l’UNESCO sur les Routes de la soie, intervient dans ce numéro. Il nous fait part des origines de cette initiative novatrice et de l’importance de perpétuer ce travail aujourd’hui.

Nous communiquons également les résultats de la 43e session du Comité du patrimoine mondial qui s’est tenue à Bakou, Azerbaïdjan, du 20 juin au 10 juillet 2019, notamment les décisions du Comité du patrimoine mondial concernant les sites en péril et les nouveaux sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial.

Je vous souhaite une agréable lecture, à la fois intéressante et instructive, de ce numéro fascinant.

Mechtild Rössler
Directrice du Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO

Dossier

Sauvegarder le patrimoine culturel des Routes de la soie

Les Routes de la soie étaient un réseau d’itinéraires interconnectés qui reliait les anciennes sociétés d’Asie, du sous-continent indien, d’Asie centrale, d’Asie occidentale et du Proche-Orient. S’étendant sur 7 500 km d’est en ouest, il incluait de nombreuses routes connexes couvrant plus de 35 000 km. Ces mouvements eurent de profondes répercussions politiques, sociales et culturelles pour toutes les sociétés concernées.

Le précieux patrimoine des Routes de la soie iraniennes

La branche principale des Routes de la soie arrive en Iran par la frontière orientale du Turkménistan, reliant Merv à Nishapur, puis elle prend la direction de l’ouest jusqu’à Rey, l’actuelle Téhéran. À Téhéran, elle se divise en deux branches : la première, au sud, relie l’Irak et la Syrie, tandis qu’au nord, la seconde mène au nord-ouest, vers la Turquie et Constantinople. Les quatre principaux axes de la partie iranienne des Routes de la soie sont Nishapur, Téhéran (Rey), Hamadan et Tabriz. Toutes ces villes furent, à différentes époques, capitale de l’Iran.

La Turquie et les Routes de la soie Un lien unique entre les continents

En sa qualité de carrefour clé de grandes routes de l’histoire de l’humanité, la Turquie constitue un site d’interaction majeur des Routes de la soie. Sans la Turquie, il ne serait pas possible de comprendre pleinement les relations culturelles, sociales, économiques et commerciales qu’entretenaient l’Asie et l’Europe le long des Routes de la soie. Les Routes de la soie représentent, par ailleurs, un élément important de la longue histoire et de la richesse culturelle de la Turquie moderne.

Focus

Nouveaux sites du patrimoine mondial 2019

29 nouveaux biens ont été inscrits lors de la 43e session du Comité du patrimoine mondial qui s’est tenue à Bakou, en Azerbaïdjan, du 30 juin au 10 juillet 2019. La Liste du patrimoine mondial compte maintenant 1 121 sites dans 167 pays, dont 869 culturels, 213 naturels et 39 mixtes (culturel et naturel).

Forum

Entretien

Entretien avec M. Doudou Diène, Président du Conseil d’administration de la Coalition Internationale des Sites de Conscience

Organisations consultatives

UICN : Sites naturels et Route de la soie.

Conventions

Le Projet « Routes de la soie » de l’UNESCO.

Nouvelles

Préservation

La Directrice générale renforce la coopération en Ouzbékistan ; État de conservation de 166 sites examinés par le Comité du patrimoine mondial et vingt-neuf sites ajoutés à la Liste ; Les langues autochtones et le patrimoine mondial ; L’UNESCO s’associe à l’Union européenne pour promouvoir le patrimoine commun des Routes de la soie.

Sites en péril

Le Lieu de naissance de Jésus : l’église de la Nativité et la route de pèlerinage, Bethléem (Palestine) ; Les Usines de salpêtre de Humberstone et de Santa Laura (Chili) ; Îles et aires protégées du Golfe de Californie (Mexique).

Promotion

Les jeunes professionnels du patrimoine mondial tiennent leur Forum 2019.

Édition et multimédia