Le Prix international UNESCO-Grèce Mélina Mercouri pour la sauvegarde et la gestion des paysages culturels en 2001 a été attribué conjointement à Djebel Murjadjo, bois des planteurs et vieille ville de Sid Hourari (Algérie) et au Centre de la lande de Lygra (Norvège).
Le Djebel Murjadjo, qui surplombe la partie ouest de la ville d’Oran et qui marque le paysage urbain, constitue, avec le Bois des planteurs et la vieille ville de Sid Hourari, un quartier de la ville couvrant 660 hectares et accueillant 54.000 habitants. Ce paysage urbain contient un centre historique d’un grand intérêt architectural, la ville arabo-islamique étant fondée ici, à côté des espaces verts plébiscités par les habitants, comme la Promenade Ibn Badis. Pour cette raison, il appartient à la première catégorie de paysages culturels définis dans les Orientations devant guider la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial, celle des paysages de parcs, ainsi que, et surtout, à la deuxième, celle d’un paysage vivant pour la sauvegarde duquel des efforts importants ont été entrepris. La restauration des bâtiments était la priorité dans le dossier de nomination, en même temps que les efforts pour arrêter la destruction de la végétation semi-aride que l’on trouve dans le Bois de planteurs. Ces efforts, qui ont pour but la réhabilitation de l’habitat fragile que l’on trouve aux abords du Parc national du bois des planteurs, renforceront la cohérence de cet ensemble urbain important du point de vue naturel et historique.
Le Centre de la lande, situé sur l’île de Lygra dans un fjord norvégien, s’efforce, en coopération avec des agriculteurs locaux, de récréer le paysage côtier de landes de la région. Ce type de paysage, caractéristique de ces côtes depuis 4000 à 5000 ans, est « typique pour les côtes européennes atlantiques, résultant d’une interaction écologique entre la population humane, le climat côtier, la végétation et le bétail ». Menacé aujourd’hui à cause ’à la fois de l’abandon des pratiques culturelles et l’augmentation des boisements, le projet présent a permis de rétablir ce type de paysage. Le Centre de la lande a été nominé dans la deuxième catégorie de paysages culturels définis dans les Orientations devant guider la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial, celle des paysages évolutifs et vivants, bien que ce type d’agriculture en Norvège aujourd’hui soit plus lié à l’héritage qu’à l’économie. Le rôle social du Centre de la lande est le plus important, tenant compte que les activités éducationnelles et touristiques contribuent à la formation d’une identité européenne, et non seulement nationale.
