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Noyau historique d'Antwerpen -Anvers- de l'Escaut aux anciens remparts de vers 1250

Date de soumission : 02/04/2002
Critères: (ii)(iv)(vi)
Catégorie : Culturel
Soumis par :
Ministere de la Communauté Flamande Division des Monuments et Sites
Coordonnées Anvers. Lat. 51°13' N Long. 4°24' E
Ref.: 857
Avertissement

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Les noms des biens figurent dans la langue dans laquelle les États parties les ont soumis.

Description

Contexte général
Le noyau historique d'Anvers, accolé à l'Escaut côté Est, présente une forme de demi ovale irrégulier dans lequel l'évolution reste lisible dans le tracé des rues anciennes et espaces urbains. Les fouilles de 1950 ont révélé une occupation Gallo-Romaine restreinte à proximité du Steen ou château fort (de pierre), construit au XIIIe siècle en bordure de l'Escaut, à l'endroit d'une première petite forteresse du IXe siècle qui servit de poste de contrôle sur le fleuve. Le pouvoir militaire et politique grandissant stimule à partir de là l'établissement d'un petit bourg en forme d'éventail doté d'une église et entouré d'abord de douves et au XIIIe siècle d'un mur d'enceinte de pierre dont il reste quelques pans derrière la Halle aux Viandes.

Ce premier "bourg", qui jouit de la protection des seigneurs locaux, voit se développer dès le XIe siècle à son pourtour et sur les terres plus hautes, une extension commerciale qui déterminera l'avenir de la cité. L'intégration d'Anvers au Duché de Brabant, menant une politique économique expansionniste, promouvra l'extension et l'émancipation de l'agglomération qui s'élèvera au rang de ville dotée dès 1220 d'un forum ou Grand'Place, regroupant les édifices publics civils tels que Halle aux Draps, une première Halle aux Viandes, et une Maison échevinale. L'église romane de Notre Dame et l'Hôpital se situent à proximité.

Les Dominicains, arrivés à Anvers en 1243-46, s'établiront définitivement au Nord du centre et y construiront une première église vers 1262. Les maisons à pignons et pans de bois occupent au centre des parcelles longues et étroites, qui se sont maintenues - souvent tout comme leur caves - lors du passage, principalement à partir des XVIe- XVIIe siècles à la construction traditionnelle en pierre et brique et pierre blanche dont les pignons à gradins et parfois chantournés marquent encore fortement la scénographie urbaine.

Vers le milieu du XIIIe siècle Anvers se présente comme une ville de forme plus ou moins demi-ovoïdale, protégée à l'Ouest par l'Escaut, les murailles et le château et entourée à l'Est de douves marquées par cinq portes et ponts. Les extensions successives du XIVe au XVIe siècles, dues à l'essor économique et à l'accroissement de la population, seront reprises définitivement intra muros par les fortifications à l'italienne de Donato Buono di Pellezuoli (1548 - 1552). Dans la métropole florissante de l'époque, qui prend le relais de Bruges après l'ensablement du Zwin et l'accès à la Mer du Nord, le noyau historique médiéval fort peuplé, restera le centre administratif, commercial et religieux.

Son tissu urbain et relations entre espaces bâti et non - y compris les canaux et pièces d'eau - est en grande partie fixé avant 1600. Les parcelles étroites restent en place mais s'élargissent en certains endroits pour la construction de plus vastes demeures avec cour intérieure et haute tourelles d'escaliers avec, sous l'élégante toiture, un poste de guet, permettant d'observer les activités du port.

A l'Ouest., le bourg continue à s'affirmer en tant que tel et se voit relié au Nord de la cité par un nombre d'artères Ouest-Est, menant entre autre à la Wijngaardpoort - ou Porte de la Vigne ; des rues en direction Nord - Sud les relient entre elles, formant ainsi des pâtés de maisons assez irréguliers; la seule qui traverse tout le secteur menait à la Koepoort - ou Porte des Vaches. Jusqu'au XIXe siècle, le Veemarkt ou Marché aux Bestiaux, à l'Ouest de l'église des Dominicains, formait la seule place publique dans le secteur Nord.

Le centre est dominé par la Grand Place, mentionnée comme "merct"- ou marché- dès le début du XIVe siècle. Sa forme actuelle en entonnoir résulte en partie d'agrandissements des débuts XVIIIe et XXe siècles; les rues anciennes côté Est la relie à l'ancienne Wijngaardpoort - ou porte de la Vigne et aux anciens remparts, à proximité desquels s'installèrent en 1605 les Jésuites arrivés à Anvers en 1574; la place qui précède leur église remonte au XVIIe siècle.

Une ruelle relie l'ancien forum au site de l'actuelle cathédrale gothique, qui remplace l'église romane et est entourée de maisons et anciens cimetières devenus marchés côtés est, Nord et Ouest. Seul subsiste le plus grand du côté Sud devenu, place publique après l'édit de l'empereur Joseph II d'Autriche, qui supprime les cimetières dans les centres villes. Les marchés-rues côté Est mènent à une ancienne porte du Meir.

Au Sud-Est, l'artère courbe du Oude Koornmarkt ou Vieux Marché aux Grains, prolongée par la Kammenstraat ou rue des Brasseurs, conduit à une ancienne porte du même nom; elle délimite un quartier populeux marqué par l'entrecroisement de l' axe Ouest est qui rejoint l'actuelle Place Verte et d'une artère Nord-Sud débouchant sur l'ancienne douve et la porte Saint-Jean. L'actuel Vrijdagmarkt - ou Marché du Vendredi -, seul espace public du secteur, résulte d'un réaménagement de la première moitié du XVIe siècle.

Les changements apportés dans ce tissu remontent principalement aux XIXe et début XXe siècles sont dictés tant par des raisons économiques, liées au nouvel essor du port après la réouverture de l'Escaut en 1839, que par les conceptions de l'époque en matière d'urbanisme et d'assainissement des centres villes. C'est ainsi que sont voûtés quelques canaux, remplacés par des places publiques tels que la Sint-Pietersvliet au N. et la Sint-Jansvliet au S. - le mot "vliet" référant d'ailleurs au cours d'eau; ailleurs ils permettent d'élargir les rues, comme par exemple la Suikerrui à l'Ouest de la cathédrale, qui relie le port au cœur de la cité, et permet à la fois de mettre en valeur la vue sur la cathédrale et son beffroi inscrit sur la Liste du Patrimoine Mondial.

L'intervention la plus marquante est celle de la rectification des rives de l'Escaut et du nouvel aménagement des quais (1877-1885), qui suppriment une partie du bourg et sa relation directe avec le Château fort. Les quais portés à une largeur de 100 m. reçurent l'équipement et la technologie nécessaires -, différents types de grues, entrepôts métalliques, voie ferrée etc.- pour desservir le port modernisé de la sorte. Construire, à l'image du port de Gênes, des terrasses surélevées le long de l'Escaut, est une idée qui émerge dès 1879 et sera réalisée dans les années suivantes. Au Nord et Sud., elles débouchent de part et d'autres du Château, sur un pavillon d'agrément : celui de style néo-gothique est conservé au Nord, le néo-classique côté Sud a été remplacé après l'incendie de 1973 par une construction franchement contemporaine en 1989-1991. Ces promenades, encore toujours très prisées par les anversois et visiteurs, donnent une vue imprenable sur l'Escaut et sur les activités du port, maintenant réduites en cet endroit; elles permettent par ailleurs, de découvrir la perspective fort animée du noyau ancien relevé de constructions d'époques diverses qui illustrent l'histoire de la cité à partir du XIIIe siècle à nos jours.

Ce qui précède montre que le noyau proposé, de caractère évolutif, a conservé " une organisation de l'espace et des structures des phases successives de son histoire" (cf. Révision des Orientations , Annexe 3,4, (ii) cités histriques vivantes. 12. (ii).

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