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Parc National de la Lomami (PNL)

Date de soumission : 08/01/2024
Critères: (ix)(x)
Catégorie : Naturel
Soumis par :
Délégation permanente de la République Démocratique du Congo auprès de l'UNESCO
État, province ou région :
Province du Maniema, Province de la Tshopo et Province de Sankuru
Coordonnées S1 - 3 E24.5 - 25.5
Ref.: 6699
Avertissement

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Les noms des biens figurent dans la langue dans laquelle les États parties les ont soumis.

Description

Localisé dans la partie est de la cuvette centrale du Fleuve Congo, le Parc National de la Lomami (PNL) a été créé en 2016 ainsi protégeant un bloc de 8,874 km2 en forêt dense équatoriale avec des savanes hydromorphes au sud et entouré par une zone tampon de 22,000 km2.  Les explorations de la région, qui n’ont commencé qu’en 2007, ont vite révélé une diversité faunistique et floristique inattendus ; non-seulement une représentation importante de la faune endémique de RDC, plus qu’en aucune autre aire protégée mais aussi deux nouvelles espèces de singe y ont été découvertes.  La diversité est amplifiée par l’isolement produit par le trajet de la Lomami, un grand affluent qui coule en parallèle avec le Fleuve Congo avec d’autres plus petites rivières parallèles dans leur interfluve.  La proportion des endémiques signalent l’aspect particulier de sa faune dont 7 de 13 espèces de primate sont uniques au Congo et 4 sont protégées dans aucune autre aire protégée.  Le bonobo, l’okapi et le Paon Congolais sont des espèces phares de Congo et tous sont dans le PNL, aussi bien qu’une population importante des éléphants de forêt.

Justification de la Valeur Universelle Exceptionnelle

Depuis le temps passé, les habitats du PNL n’ont pas connu de perturbations anthropiques à part de petits villages éphémères qui n’y existent plus ; ces habitats forestiers sont très importants pour le stockage du Carbone et contiennent une grande diversité botanique y inclus des espèces rares.  Une étude des espèces fertiles dans des herbiers internationaux, qui étaient à la fois endémiques au Congo, et aussi sur la liste rouge de UICN, a identifié plusieurs espèces de PNL, classifiée En Danger, EN.   Les identifications en cours sur terrain dans le PNL par des experts botanistes, ont trouvé d’autres espèces En Danger, EN, et deux en danger Critique, CR, parmi leurs collections.  En plus, une nouvelle espèce de plante y a été décrite, le Xenostegia lomamiensis.  Sur 89 parcelles, égales à une surface de 22.25 ha, ils ont trouvé 449 espèces arboricoles de plus de 10 cm diamètre (niveau poitrine) et les courbes de raréfaction n’ont pas été saturés indiquant qu’une grande richesse botanique restent à y être découverte.

Le Parc National de la Lomami abrite deux nouvelles espèces de singe découvertes dans le parc et sauvegardées dans aucune autre aire protégée, Cercopithecus lomamiensis et une nouvelle espèce de colobe, Colobus spp, en cours de publication. Trois autres espèces de primates sur la liste rouge de UICN ont eu leur domaine vital élargi dans le PNL.  Il s’agit de Chlorocebus dryas (antérieurement Cercopithecus dryas, En Danger -EN- et présent dans aucune autre aire protégée), Piliocolobus parmentieri (En Danger -EN- et présent dans aucune autre aire protégée) et Piliocolobus tholloni (Vulnérable -VU). Au total, il y a 12 primates diurnes dans le PNL, y inclus le grand singe Pan paniscus (bonobo, En Danger -EN) qui a eu sa répartition étendue vers le sud-est dans le PNL et sa zone tampon.

En plus des primates endémiques en RDC qui se trouve au PNL (7 des 13 espèces de primates), il y a aussi l’Okapi, Okapia johnstoni (En Danger -EN) comme grand mammifère et le Paon congolais, Afropavo congensis, (Vulnérable -VU) comme oiseau.  Les autres espèces les plus notables qui s’y trouvent sont l’éléphant de forêt, Loxodonta cyclotis qui est reconnu comme en Danger Critique (CR) sur la Liste Rouge (UICN). Parmi les autres grands mammifères de PNL qui sont critiques à protéger figurent :  trois espèces de pangolin (Smutsia gigantea, En Danger -EN ; Phataginus tetradactyla, En Danger -EN ; Phataginus tricuspis, En Danger -EN), l’hippopotame (Hippopotamus amphibius, Vulnérable -VU), et le perroquet gris africain (Psittacus erithacus ; En Danger -EN).

La Rivière Lomami est remarquable parmi les grands cours d’eau du bassin de Congo.  C’est le seul à suivre en parallèle, et à peu de distance de séparation, la direction du Fleuve Congo du sud au nord.  En plus elle diffère de toute autre grande rivière tributaire du fleuve Congo en ayant un bassin de faible largeur, sur tout son parcours et dont ses propres grands affluents s’écoulent d’une surface limitée.  La forme linéaire du bassin qui commence dans les savanes du sud jusqu’à son embouchure avec le Congo dans la grande forêt en aval de Kisangani, crée une barrière biogéographique et écologique, ce qui a favorisé un isolement qui aide à comprendre la diversification de plusieurs groupes taxonomiques et la localisation d’un nombre important de nouvelles espèces et variétés dans la région. 

Aussi ce bassin traverse une forêt dense d’à peu près 30,000 km2 qui, jusqu’en 2007, n’avait pas été explorée par des biologistes et dont une grande partie n’est pas traversée par routes à véhicules – même à bicyclette.  La rivière Lomami, est le moyen principal d’accès au site, et à cause des rapides et faibles profondeurs en certains endroits, elle n’a jamais eu une importance commerciale en amont d’Opala.  Avant la création du Parc National de la Lomami (PNL) en 2016, aucun tronçon du bassin de la Lomami n’a été inclus dans une aire protégée.

Le Parc National de la Lomami abrite deux nouvelles espèces de singe découvertes dans le parc et sauvegardées dans aucune autre aire protégée, Cercopithecus lomamiensis et une nouvelle espèce de colobe, Colobus spp, en cours de publication. Trois autres espèces de primates sur la liste rouge de UICN ont eu leur terrain vital élargi dans le PNL.  Il s’agit de Chlorocebus dryas (antérieurement Cercopithecus dryas, En Danger -EN- et présent dans aucune autre aire protégée), Piliocolobus parmentieri (En Danger -EN- et présent dans aucune autre aire protégée) et Piliocolobus tholloni (Vulnérable -VU). Au total, il y a 12 primates diurnes dans le PNL, y inclus le grand singe Pan paniscus (bonobo, En Danger -EN) qui a eu sa répartition étendue vers le sud-est dans le PNL et sa zone tampon.

À part les primates endémiques en RDC qui se trouve au PNL (7 des 13 espèces de primates), il y a aussi l’Okapi, Okapia johnstoni (En Danger -EN) comme grand mammifère et le Paon congolais, Afropavo congensis, (Vulnérable -VU) comme oiseau.  Les autres espèces les plus notables qui s’y trouvent sont l’éléphant de forêt, Loxodonta cyclotis qui est reconnu comme en Danger Critique (CR) sur la Liste Rouge (UICN). Parmi les autres grands mammifères de PNL qui sont critiques à protégées figurent :  trois espèces de pangolin (Smutsia gigantea, En Danger -EN ; Phataginus tetradactyla, En Danger -EN ; Phataginus tricuspis, En Danger -EN), l’hippopotame (Hippopotamus amphibius, Vulnérable -VU), et le perroquet gris africain (Psittacus erithacus ; En Danger -EN).

Critère (ix) : Le Parc National de la Lomami rempli le critère (ix) ayant des exemples notables des espèces et variétés (y inclus la nouvelle espèce de singe du genre Colobus) limitées dans leur zone d’extension à la forêt délimitée par les deux grands cours d’eau, Fleuve Congo et Rivière Lomami.  En plus de nouveau Colobe noir, ceci est vrai pour une des deux colobes rouges du PN Lomami, P. parmentieri est sur la rive droite de Lomami et P.tholloni sur la rive gauche.  La zone inter fluviale est caractérisée par plusieurs grandes rivières décapitées (Loidjo, Kasuku et Rwiki) qui se jettent en même temps dans le fleuve Congo et dans la Rivière Lomami et attestent d’une passée géologique quand ses deux basins ont étés liées d’une autre manière créant des ilots isolés qui sont maintenant élargis et unifiés.  Une autre évidence des séparations passées et actuelles est la variété distincte de bonobos dans la forêt inter fluviale qui se distingue des bonobos sur la rive droite de Lomami morphologiquement et génétiquement.

Critère (x) :
Le Parc National de la Lomami rempli le critère (x) non seulement ayant une diversité d’espèces remarquable mais aussi une des représentations des espèces forestières phares endémiques la plus compréhensive du pays y inclus deux nouvelles espèces de singe.  Une population importante d’éléphants de forêt est une relique d’une population qui était beaucoup plus large et fortement braconnée avant que la protection ait été mise en place en 2013, avant même la création du parc national.   Les éléphants ont effectivement une vaste aire d’extension vue qu’il n’y a aucune habitation humaine dans le parc et les villages sont peu nombreux et groupés dans la zone tampon ; actuellement les éléphants avancent progressivement dans des secteurs non-utilisés, mais bien protégés du parc.  La Rivière Lomami avec sa direction nord-sud est un chemin à suivre notable pour les oiseaux migrateurs, dont 26 sont des migrateurs intra-Africain et 27 des migrateurs Paléarctique d’une totale de 338 espèces d’oiseaux identifiées jusqu’à présent dans le PNL et sa zone tampon. Les habitats du PNL sont très diversifiés mais avec une bonne partie de chaque habitat clé à l’intérieur du parc : par exemple pour la nouvelle espèce de Colobe, qui habite les forêts sur sol argileux des crêtes éparpillées dans les basfonds marécageux.  Jusqu’à présent il paraît que presque l’entièreté de la population de ce Colobe est à l’intérieur du PNL.

Déclarations d’authenticité et/ou d’intégrité

Le Parc National de la Lomami possèdent des caractéristiques écologiques et des conditions socio-économiques pour garantir à long terme une diversité biologique exceptionnelle. Le PNL contient plus d’espèces phares et endémiques en RDC que n’importe quelle autre aire protégée avec 7 de ses douze primates diurnes endémiques et d’autres espèces phares endémiques y compris l’okapi et le paon congolais. 

Le PNL est un des quatre aires en RDC avec une population des éléphants de forêt qui dépasse 500 individus, bien que, historiquement le RDC avait le plus grand nombre de ces pachydermes en Afrique avec 50% de son habitat, la forêt tropicale africaine.  Le PNL permettra l’accroissement de la population des éléphants de forêt qu’y sont maintenant bien protégés.  Avec des recensements et cartographie de distribution, chaque quatre ans depuis 2008, on a constaté que la population est stable à partir de 2012, sans évidence de braconnage depuis 2018. 

Un parc surtout forestier, le PNL a une variété des types de forêt impressionnante sur des sols argileux et sablonneux, des sols profonds et des couvertures minces sur des couches rocheuses.  Il regorge des forêts riveraines périodiquement inondées, marécageuses et de terre ferme.  On y trouve aussi des prairies hydromorphes dans la partie sud du parc qui sont très variables suivant le régime d’eau.

Les indicateurs sont favorables pour la conservation de la biodiversité à long terme : 

Étendue :  le PNL a une zone intégrale de 8.874 km2 avec une zone tampon de 22.000 km2 qui a été délimitée dans le même décret qui a créé le parc en juillet 2016. 

Socio-économique :  Il n’y a aucune habitation humaine dans le parc ; les villages dans la zone tampon sont éparpillé le long des chemins peu nombreux avec des larges blocs de forêt toujours intacts.  Aucune piste passable par véhicule motorisé entre dans le parc.  Il n’y a ni mines artisanales, ni concessions minières en son sein.  La plus grande menace avant la création de PNL et le plus grand défi actuel pour la protection du parc c’est la chasse commerciale.  Cette menace est bien contrôlée avec dix postes de patrouilles sur les bords du parc et des patrouilles de monitoring avec une bonne couverture annuelle de tous les secteurs.

La gestion du parc est assurée, ensemble, par la Société Zoologique de Frankfort (SZF) et l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature qui ont conclu, en 2021, un accord de cogestion d’une durée de 10 ans. 

Comparaison avec d’autres biens similaires

Actuellement la RDC a cinq sites, tous naturels, inscrit au Patrimoine mondial.  Il s’agit de quatre parcs nationaux, Salonga, Garamba, Virungas, et Kahuzi-Biega et la Réserve de Faune à Okapi (RFO).  Géographiquement ils entourent le RDC à l’Ouest, au Nord et à l’Est en laissant une grande partie de la forêt équatoriale au milieu de RDC non-représentée.  C’est depuis 2007 que les explorations de cette région ont été entreprises mettant à la face du monde la grande diversité non-attendue, une concentration des endémiques et même des nouvelles espèces.

Au PN Virunga, la diversité d’habitat est associée avec des changements notables d’altitude. Mais dans le PN Lomami elle est plutôt associée avec une variabilité, souvent abrupte, édaphique et de régime hydromorphique.  Ces aspects environnementaux hébergent une grande diversité botanique dont les recherches viennent à peine de commencer.  Une nouvelle espèce de Convolvulaceae a été retrouvé sur les prairies et des espèces d’arbres rares s’y trouvent représentées dans les forêts.

La concentration des grands mammifères qui ne sont connus que de la RDC est remarquable au sein de PNL.  Il y a l’Okapi (connu de PN Virunga et RFO), le paon congolais (connu de PN Salonga et la RFO) et le grand singe unique au Congo, le bonobo (connu de PN Salonga).  Mais la concentration le plus surprenante concerne les singes ; non seulement il y a une grande diversité avec 12 primates diurnes, mais deux de ces espèces ont été découvertes récemment dans le PN Lomami ; au total, sept de ces douze primates sont endémiques au pays et quatre ne sont représentés dans aucune aire protégée à part au PNL. 

L’éléphant de la Forêt (Loxodonta cyclotis), en danger critique suivant la Liste Rouge de UICN, a une population de plus de 500 individus dans PN Lomami et sa Zone Tampon.  A l’instar de la RFO, du PN Salonga et du PN Garamba, le PNL est un sanctuaire critique pour la récupération de l’espèce.

Hors RD Congo, la partie ouest et atlantique de la forêt équatoriale africaine est représentée par plusieurs SPM qui captent d’autres caractéristiques de cette grand massif forestier, tout en manquant des aspects particuliers à la forêt centrale et ceux qui sont limités à l’interfluve unique Lomami-Congo.  PN Ivindo au Gabon et Réserve de Faune du Dja au Cameroon sont riches en primates avec des espèces uniques à l’ouest d’Afrique, y inclus le gorille de l’ouest et le mandrill.  Mais le grand singe de PNL, le bonobo, est limité aux forêts de la Cuvette Congolaise et où il n’y a qu’un seul autre SPM, le PN Salonga.  La forêt d’Iivindo est riche en Caesalpiniacées ; en effet forte représentation des Caesalpiniacées est typique aux forêts mures équatoriales d’Afrique et surtout ce qui encercle la côté droite du Fleuve Congo.  Le SPM RFO étant un cas impressionnant avec des étendues considérables des Caesalpiniacées ombrophiles et créant de grandes étendues mono-dominant.  Cependant avec sa grande variété d’habitat et de sols, bien que G.dewevrei est présent dans les forêts de PNL, elle ne forme pas des forêts mono-dominantes et elle n’est même pas parmi les espèces les plus abondantes.  Cependant la famille des Caesalpiniaceae reste la plus abondant en PNL composant entre 25% et 67% des familles présentes dans les différents types de forêt échantillonnée au nord et au sud.  Des sept espèces rares de Liste Rouge qui sont présent dans ces forêts, il n’y a qu’une qui est des Caesalpiniacées, les autres sont des Lauracées et des Sapotacées.

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