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Temple d’Echmoun

Date de soumission : 11/07/2019
Critères: (iv)
Catégorie : Culturel
Soumis par :
Délégation Permanente du Liban auprès de l'UNESCO
État, province ou région :
Liban sud, Saida, Bqosta
Ref.: 6429
Avertissement

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Les noms des biens figurent dans la langue dans laquelle les États parties les ont soumis.

Description

Le site archéologique d’Echmoun est situé sur la rive sud de la rivière El Awwali, dans le village de Bqosta, à 5 kilomètres à l’est de Saida, au sud du Liban. Il couvre une superficie de 3.6 hectares. La région est connue sous le nom de Boustan Ech Cheikh (jardins du notable), une vallée fertile connue pour la plantation d’agrumes.

Il s’agit d’un complexe cultuel dédié au culte du dieu guérisseur Echmoun, identifié au dieu grec Asclépios.

Justification de la Valeur Universelle Exceptionnelle

Eshmun est un site phénicien unique au Liban. Il s’agit du seul site qui présente une architecture phénicienne monumentale. Il a été construit vers la fin du VIIème siècle av.J.-C. et a été continuellement occupé jusqu’au VIème ap. J.-C.

Critère (iv) : Le site d’Echmoun comporte deux podiums datant de l’époque néo-babylonienne et de l’époque perse, ainsi que deux temples datant de l’époque hellénistique et qui comportent des frises décorées de scènes de chasse et de sacrifices. Durant l’époque romaine, le site d’Echmoun aux vertus miraculeuses atteint une notoriété exceptionnelle qui attire les pèlerins du monde méditerranéen. Le sanctuaire fut alors doté d’une voie processionnelle, d’un nypheum et de salles pavées de mosaïques. Une église byzantine décorée de mosaïque fut ajoutée à l’ensemble monumental. Le réseau de canalisations, les bassins cultuels et les piscines sacrées qui servaient aux ablutions rituelles ou à l’immersion des malades furent utilisés depuis l’époque phénicienne jusqu’à la période byzantine. Ces constructions successives manifestent de l'importance pluriséculaire du site.

Déclarations d’authenticité et/ou d’intégrité

Au cours de l'époque perse, entre le VIème et le IVème siècle av. J.-C., Sidon était la principale ville de Phénicie et se distinguait par l'opulence de ses monarques, la culture de ses élites et le prestige de son industrie. Les Perses tenaient ses rois en grande estime et les comblaient de récompenses pour la participation active de la flotte sidonienne à leur côté durant les guerres qui les opposaient aux Égyptiens et aux Grecs. C'est donc au cours de cette époque qu'Echmounazar II, fils du roi Tabnit I, accède au trône. L'inscription phénicienne gravée sur son sarcophage, découvert en 1858 et exposé actuellement au Musée du Louvre, nous apprend qu'il a édifié des temples aux dieux de Sidon, dont un dédié au dieu Echmoun à proximité d’une source aux vertus curatives. En effet, l’eau est toujours conduite jusqu’à la ville de Saida et les jardins qui l’entourent suivant le même système de canalisation des époques phéniciennes et romaines.

Le complexe d’Echmoun fut agrandi par les successeurs d’Eshmounazar, notamment par le roi Bodashtart comme en témoigne l’inscription phénicienne conservée in situ dans le mur de soutènement du podium achéménide. D’autres éléments décoratifs sont toujours conservés à leur emplacement d’origine : les frises sculptées des temples hellénistiques, le trône de la déesse Astarté flanqué de deux sphinx ailés ainsi que des pavements de mosaïques à décors uniques.

Le patrimoine naturel qui entoure le site archéologique d’Echmoun est d’une valeur primordiale dans la compréhension du culte du dieu guérisseur. L’ensemble s’intègre dans un paysage unique composé de montagnes, fleuve et végétation singulière.

Comparaison avec d’autres biens similaires

On considère généralement Sidon comme le principal centre du culte d’Echmoun, mais la présence de ce dieu est également attestée dans d’autre sites du Liban, à Tyr, Beyrouth et Sarepta en raison du nombre des inscriptions qui y ont été découvertes. Des documents toujours plus nombreux témoignent de l'expansion croissante du culte d'Eshmun en Phénicie au cours du Ier millénaire. Avec la poussée phénicienne vers l'Ouest, le culte d’Echmoun va se répandre dans toute la Méditerranée - Chypre, Carthage, l'Espagne, la Sardaigne. Mais rares sont les sanctuaires dédiés au dieu Echmoun. Un temple consacré aux dieux Melqart et Echmoun se trouve à Amrit en Syrie. A l’instar du temple de Boustan Ech Cheikh, le temple d’Amrit est situé tout près d’un fleuve, le Nahr Amrit, et dispose d’un bassin alimenté par une source. Il s’agit d’un parallèle contemporain remarquable, notamment en ce qui concerne les installations cultuelles relatives à l’eau. Mais la particularité du site de Bqosta comme destination de pèlerinage ininterrompu depuis l’époque phénicienne jusqu’à l’époque byzantine caractérise ce site.

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