Le Paysage culturel des chutes de la Lobé
Ministère des Arts et de la Culture
Sud, Département de l’Océan
Avertissement
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Les noms des biens figurent dans la langue dans laquelle les États parties les ont soumis.
Description
Les chutes de la Lobé sont situées à environ 6 kilomètres de la ville de Kribi, dans le département de l’océan, sur la côte Atlantique, province du Sud Cameroun. Le site est à 310 Km de Yaoundé la capitale du Cameroun en passant par la ville d’Edéa. Les chutes de la Lobé sont formées à partir d’un ensemble de plusieurs ruisseaux qui progressent en une série de cascades sur une distance de 1 kilomètre et forment progressivement des chutes imposantes, dont la plus haute mesure un peu plus de 20 mètres et qui se jettent en cataractes fabuleuses directement dans l’Océan Atlantique. C’est un phénomène unique au monde.
La Lobé est un fleuve camerounais qui prend sa source en Guinée Equatorial un pays voisin, et à Akom II, dans le même département de l’océan. La particularité de la Lobé est cet ensemble de plusieurs ruisseaux qui progressent en une série de cascades sur une distance de 1 Km et forment un nuage majestueux de chute, dont la plus haute mesure un peu de 20 mètre et qui se jettent en cataractes fabuleuses directement dans l’Océan Atlantique.
La Lobé traverse plusieurs peuples qui vivent en communion absolue avec l’eau, que ce soit le fleuve ou la mer. De ce fait, il y a en amont, les Bulus et les Pygmées, en aval les Mabis qu’on trouve jusqu’au niveau du pont sur la Lobé, et enfin les Batangas qui sont à l’embouchure et sur la côte.
Les chutes de la Lobé représentent pour ces peuples un symbole fort de croyance, et sont généralement associés aux divers rites naturels et culturels que comptent ces peuples côtiers. A titre d’exemple, les pygmées, peuples originels de guérisseurs, plongent les malades dans l’eau des chutes lors des cérémonies de purification. De même, les chute de la Lobé sont une étape importante dans le rituel d’intronisation du Chef des Batangas. Il y séjourne pendant une durée de terminée et reçoit ainsi les bénédictions des esprits et des ancêtres. Il est à noter également le phénomène du « jingou » ou « Mami Water » ou encore » mari/femme- esprit de l’eau ». C’est une représentation mystique de la toute-puissance des esprits de l’eau qui depuis de nombreux siècles, fit partie intégrante de la vie de chaque natif de toute cette zone côtière.
Sur le plan de la faune sous-marine, on trouve dans les eaux de la lobé et uniquement dans ses affluents, une race d’écrevisses, spécifiques aussi bien par leur aspect que par le site des chutes de la lobé à bien des égards une valeur universelle exceptionnelle.
Justification de la Valeur Universelle Exceptionnelle
Critère (v) : La communion totale entre l’eau et les peuples autour des chutes de la Lobé et de la mer existent depuis des temps immémoriaux. Les pratiques et cérémonies rituelles, et même le phénomène du jingou ou Mami Wata se transmettent dans le plus grand secret depuis de nombreuses générations. Malgré l’avancée irréversible du monde moderne, les pygmées, les Mabis et autres Batangas, préservent jalousement leurs traditions et tiennent à préserver leur culture des influences extérieures.
Critère (vi) : Les chutes de la Lobé sont l’élément représentatif de la culture Batangas. Elles sont directement associées à tous les grands évènements culturels de ce peuple. Les Batangas croient en la toute-puissance des Esprits de l’eau, raison pour laquelle l’une des étapes les plus importantes des cérémonies d’intronisation du chef supérieur de la lobé se déroule dans les chutes de la Lobé. Le futur chef doit bénéficier de la bénédiction des Esprits pour mieux régner.
Critère (vii) : Les chutes de la Lobé sont un phénomène rare et exceptionnel. Cette particularité vient du fait qu’elles se jettent directement dans la mer et non par l’intermédiaire d’un affluent comme il est de coutume. C’est un phénomène naturel unique au monde.
Déclarations d’authenticité et/ou d’intégrité
Même si le site reste apparemment authentique et intègre, il y a de graves menaces qui pèsent sur lui. De prime abord, la menace de déforestation. A l’origine la mangrove se composait entre autres de grands arbres (paletuviers, mangliers…) qui attiraient des espèces rares d’oiseaux migrateurs, et constituaient l’une des principales attractions du site. Mais avec la menace humaine, les grands arbres, ont été détruits et les oiseaux ont déserté le site.Un plan de gestion permettrait la reforestation des espèces appropriées et limiteraient l’abattage intempestif des éléments de la mangrove.
Sur un autre plan, les effets destructeurs du pipeline avec terminal pétrolier comportant des risques d’explosion et la pression du développement urbain sont là pour nous rappeler que ce site est en danger permanent. Il se pose alors le problème de la gestion du site qui permettrait de veiller à l’application des garanties de sécurité et de protection signés dans un accord entre les exploitants du pipeline et l’Etat camerounais. Il existe néanmoins une protection traditionnelle grâce à laquelle le site conserve jusqu’alors son intégrité.
Comparaison avec d’autres biens similaires
Sur le plan naturel, les chutes de la Lobé sont comme bien d’autres chutes dans le monde et en Afrique à l’instar des chutes de Victoria (Victoria Falls) au Zimbabwe. Elles sont cependant un phénomène unique exceptionnel dans le monde parce qu’elles se jettent directement dans l’océan. Sur le plan culturel, les chutes de la Lobé constituent un lieu culturel d’intronisation du Roi des Batangas qui est rituellement plongé dans ces eaux. C’est également le lieu des invocations des esprits de l’eau (pour des raisons thérapeutiques et de protection par exemple).