Faites une recherche à travers les informations du Centre du patrimoine mondial.

Le Réservoir naturel du Lac Magui

Date de soumission : 07/09/2016
Critères: (viii)(x)
Catégorie : Naturel
Soumis par :
Délégation permanente de la République du Mail auprès de l'UNESCO
État, province ou région :
Région Kayes
Ref.: 6162
Avertissement

Les Listes indicatives des États parties sont publiées par le Centre du patrimoine mondial sur son site Internet et/ou dans les documents de travail afin de garantir la transparence et un accès aux informations et de faciliter l'harmonisation des Listes indicatives au niveau régional et sur le plan thématique.

Le contenu de chaque Liste indicative relève de la responsabilité exclusive de l'État partie concerné. La publication des Listes indicatives ne saurait être interprétée comme exprimant une prise de position de la part du Comité du patrimoine mondial, du Centre du patrimoine mondial ou du Secrétariat de l'UNESCO concernant le statut juridique d'un pays, d'un territoire, d'une ville, d'une zone ou de leurs frontières.

Les noms des biens figurent dans la langue dans laquelle les États parties les ont soumis.

Description

Situé à Kayes, première Région administrative de la République du Mali, le site naturel du lac Magui est une cuvette dont le trajet en méandre s’étend sur 78 km de long et 15 km de large. D’une superficie de 24 740 hectares, Magui est un lac d’eau douce permanent alimenté par plusieurs ruisseaux. Il traverse trois communes rurales du Cercle de Kayes : Maréna-Diombogou, Ségala et Séro Diamano. Les deux premières Communes (Maréna-Diombogou et Ségala) se situent sur l’axe routier Kayes-Bamako à moins de 60 km de la ville de Kayes et la troisième (Séro Diamano) sur l’axe Kayes-Yélimané à environ 50 km de la ville de Kayes. Environ treize (13) villages peuplent les abords du lac. Le lac Magui compte quelques îles inhabitées, dont celle d’Alamouta.

Le lac Magui constitue un réservoir d’eau naturel permanent de la région de Kayes. Les variations du niveau d’eau sont de 3 à 6 mètres. Le lac est frangé de plantes herbacées et ligneuses et abrite une très riche biodiversité, notamment de petits mammifères (biches, phacochères, chacals, hyènes), des reptiles, des poissons et des oiseaux d’eau et granivores. Les activités agricoles se pratiquent en période de décrue sur les surfaces planes inondables. La pêche se pratique de façon artisanale et constitue l’activité de prédilection des populations riveraines. Le Lac Magui constitue l’unique réservoir naturel pour l’abreuvement du cheptel domestique et transhumant de la Région de Kayes.

Justification de la Valeur Universelle Exceptionnelle

Cet important lac occupe un grand bassin qui est inondé pendant la saison des pluies et verdoyant pendant la saison sèche. Il constitue alors un paradis pour les ornithologues en raison de la présence de plusieurs espèces d’oiseaux dont les pélicans et les hérons. Le lac Magui est inscrit à l’inventaire du patrimoine culturel national par Décision N°2013-000070/MC-SG du 3 mai 2013.

Critère (viii) : 
En plus de son attrait physique, les environs du lac Magui contiennent des sites archéologiques (vestiges d’anciens habitats et d’anciens villages). Il existe également des campements nomades, des hameaux de sédentaires (agriculteurs et pêcheurs) qui offrent des possibilités de séjour sur le site, notamment celui de Diabadji dans la Commune de Ségala, qui sert de référence pour l’accompagnement de touristes. L’abondance et la qualité des pâturages, notamment la présence du bourgou (echinocloa stagnina) favorisent l’embonpoint et la multiplication rapide du bétail.

En vue de se protéger contre les vicissitudes de la nature et des esprits malfaiteurs dans la production économique et la survie, ces communautés ont associé au lac Magui des mythes et des pratiques rituelles. Ainsi, le spirituel des communautés du lac Magui est nourri au quotidien par l’interprétation des phénomènes et des ressources de l’environnement naturel.

Les principales fonctions hydrologiques du site comprennent la rétention d’eau, la recharge de la nappe souterraine, la maîtrise des crues et la stabilisation des littoraux ; il joue un rôle important pour le maintien de l’équilibre hydrologique général du bassin du fleuve Sénégal. Les principales activités humaines, à l’intérieur et autour du site, sont l’agriculture, la pêche et la cueillette de produits forestiers.

Critère (x) : Le lac Magui est une oasis de vie au milieu de la savane aride, qui abrite réserves naturelles. Le Lac sert d’attrait à de nombreuses espèces d’oiseaux permanents et migrants. Cela est favorisé par la présence et l’abondance des ressources ligneuses et herbacées favorables à la nidification et à l’alimentation des colonies d’oiseaux. C’est une source alimentaire et un lieu de repos pour plusieurs espèces d’oiseaux migrateurs. Quatre vingt quinze (95) espèces ont été identifiées, notamment la sarcelle d’été Anas querquedula, le canard pilet Anas acuta, l’ibis falcinelle Plegadis falcinellus et le héron pourpré Ardea purpurea. Vingt-six mille oiseaux ont été comptés en 2003 et plus de 21 800 en 2005. C’est une source alimentaire et une frayère importante pour les poissons du fleuve Sénégal.

Le lac Magui offre un micro climat qui favorise l’éclosion, la diversité d’habitats et la reproduction des espèces. Ce climat offre également une végétation dense et luxuriante pendant la saison sèche.

Déclarations d’authenticité et/ou d’intégrité

Le réservoir naturel du lac Magui est relativement bien conservé et doté d’une bonne intégrité physique grâce aux actions des populations riveraines du lac regroupées au sein de l’intercommunalité entre les trois Communes traversées par le lac : Maréna-Diombogou, Ségala et Séro Diamano. Depuis des siècles, le lac Magui a maintenu sa forme de paysage varié et ses caractéristiques naturelles. En effet, la zone est toujours fréquentée en saison sèche par des milliers de têtes de bétail (bovins, ovins, caprins). Les activités agricoles se pratiquent en période de décrue sur les surfaces planes inondables, la pêche se pratique de façon artisanale et constitue l’activité de prédilection des populations riveraines qui vivent en très bonne cohabitation depuis la nuit des temps.

Le lac Magui a été nommé en 2004 par le Mali Site Ramsar (Convention relative aux zones humides d'importance internationale particulièrement comme habitats des oiseaux d'eau, Ramsar, Iran, 1971). Ses traits physiques sont en bon état. Ses limites sont connues et permettent d’inclure les attributs des valeurs de biodiversité. Néanmoins, le lac est soumis à certaines menaces dont entre autres l’empiètement par les activités socioéconomiques, les incendies et les changements climatiques. L’identification et l’adoption d’une zone tampon sont nécessaires pour assurer l’intégrité du lac Magui.

Comparaison avec d’autres biens similaires

Le réservoir naturel du lac Magui s'apparente à d'autres sites naturels du Mali, plus singulièrement au Lac Debo dans la Région de Mopti, qui regorge une immense biodiversité (faune terrestre et aquatique, oiseaux, espèces végétales et microorganismes, etc.).

Dans la sous-région ouest-africaine, le lac Magui présente des similitudes avec les Parcs des Oiseaux du Djoudj (Sénégal) et du Diawling (Mauritanie), en partageant certaines spécificités ornithologiques et halieutiques qu’on retrouve dans ces réserves de la biodiversité de la Basse Vallée du fleuve Sénégal. Des espèces d’oiseaux tels les pélicans, les tisserins et les hérons blancs séjournent fréquemment dans la région du lac Magui.

top