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Événements

Le Roi s'en va-t-en guerre, Exposition gratuite aux Palais Royaux d'Abomey

8-14 novembre 2010

Après l'opération « les mercredis c'est gratuit » en partenariat avec le site des Palais Royaux d'Abomey, la Fondation Zinsou met en place « les semaines culturelles gratuites ».

Toujours désireuse de faire découvrir l'art contemporain africain au plus grand nombre, la Fondation Zinsou s'exile à Abomey, durant une semaine, pour partager des œuvres et des artistes avec le public de la région. Tout en gardant les principes qui lui sont chers : gratuité et sensibilisation des plus jeunes, le ballet s'ouvrira le 8 novembre 2010 avec 20 œuvres de Cyprien Tokoudagba et ce, pendant une semaine, à savoir jusqu'au dimanche 14 novembre inclus. Sous le titre « Le roi s'en va t-en guerre » et accompagnés par 5 guides de la Fondation Zinsou, les visiteurs curieux pourront découvrir les toiles de cet artiste atypique et parcourir les Palais Royaux sous une nouvelle facette.

En effet, selon la volonté du père fondateur Houégbadja (1645 - 1685), en montant sur le trône, chaque monarque du Dahomey s'engageait à laisser derrière lui un territoire plus vaste que celui dont il avait hérité. La monarchie dahoméenne s'engagea donc dans des séries de guerres et de conquêtes permanentes qui, au début du XIXème siècle, avaient fait du Dahomey l'un des plus puissants royaumes d'Afrique. C'est donc cette part de l'histoire que la Fondation Zinsou désire faire découvrir à tout un chacun.

Soucieuse des informations apportées, la Fondation Zinsou s'est éclairée des commentaires de Gabin Djimassè, historien et grand spécialiste du vodou pour expliquer les toiles de Cyprien Tokoudagba.

Né à Cotonou en 1939, Cyprien Tokoudagba vit et travaille à Abomey. Il a commencé le dessin extrêmement jeune, sur les bancs de l'école, où ses professeurs ont su déceler son talent et l'encourager. Le dessin a très rapidement dérivé sur la peinture, où Cyprien Tokoudagba a inventé ses propres codes. Dans les années 60, Abomey ne recense pas de marchands de couleurs, l'artiste ira voir les teinturiers et utilisera les pigments naturels pour peindre. Emprisonné dans un monde de teintes trop limitées, il poussera bientôt la porte des quincailliers qui proposent des peintures acryliques industrielles pour le bâtiment et qui lui offrent une nouvelle palette infinie. Une fois la liberté polychrome acquise, il reste un problème majeur, les personnages qu'il peint n'ont pas l'air vivants, ils sont plats. Il parcourt les échoppes des photographes pour comprendre comment, dans un portrait, la lumière se diffuse sur la peau ou sur les tissus. Il invente ses propres ombres. Il reprend ses gestes, crée un nouveau mouvement de la main, allège le pinceau et modernise ses profondeurs, retravaille ses obscurités, dévoile ses éclats. Mais la peinture n'est qu'une des facettes de son travail. Son culte du Dieu de l'eau (Cyprien est un vodounsi de Tohossou) l'autorise à décorer les couvents, avant que sa renommée soit telle qu'on le charge de restaurer les bas reliefs ancestraux des Palais Royaux d'Abomey. Cyprien Tokoudagba vit l'art comme une responsabilité donnée par Dieu, qui lui a accordé ce talent, un talent sans frontières : dessin, peinture, sculpture... il explore tous les domaines. Mais sa véritable vocation est la transmission. Il met son œuvre au service de la génération suivante, pour qu'elle n'oublie pas ses racines, ses ancêtres, son histoire. Ses œuvres sont le fruit de recherches incessantes, dans les palais et couvents d'Abomey ; chaque représentation de Dieux ou de Rois vient enrichir l'héritage qu'il conserve et souhaite léguer à la jeunesse de son pays.

Biens du Patrimoine mondial 1
États parties 1
En complément 1
Quand

lundi 8 novembre 2010
dimanche 14 novembre 2010

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Palais Royaux d'Abomey, Bénin