Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/23/45.COM/7B.Add,
- Rappelant les décisions 42 COM 7B.70 et 44 COM 7B.96 adoptées respectivement à sa 42e session (Bahreïn, 2018) et 44e session élargie (Fuzhou/en ligne, 2021),
- Se félicite que la révision du plan de gestion 2016-2020 du bien soit en cours, et demande à l’État partie de finaliser, dès que possible, la révision afin d’inclure les diverses pressions exercées sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, et de soumettre le plan révisé au Centre du patrimoine mondial ;
- Rappelant également les inquiétudes concernant l’impact lié au nombre croissant de visiteurs sur le bien, accueille favorablement l’intention de l’État partie d’inclure un chapitre sur le tourisme dans le plan de gestion révisé, mais demande à l’État partie de fournir une mise à jour sur l’élaboration prévue d’un plan de gestion du tourisme et réitère sa demande à l’État partie de :
- Entreprendre une étude sur la capacité d’accueil des visiteurs afin d’établir une capacité d’accueil appropriée pour le bien, en particulier pendant la haute saison, et s’appuyer sur les résultats pour orienter le plan de gestion du tourisme,
- Étudier un moyen de renforcer le suivi et la réglementation du trafic d’hélicoptères lié au tourisme au sein du bien et des zones tampons du parc désignées au niveau national, afin de réduire les impacts,
- Veiller à ce que le plan de gestion touristique s’harmonise avec la révision du plan de gestion du bien ;
- Rappelant en outre ses inquiétudes à l’égard des menaces sérieuses que fait peser le Kongde View Resort sur la VUE, prend note des activités de patrouille, de suivi et de contrôle de tout impact environnemental et de toute activité illégale liée à la poursuite de l’exploitation du Resort, et prie instamment l’État partie de poursuivre ces mesures et de finaliser un plan environnemental détaillé afin d’atténuer les impacts du Resort, de soumettre ce plan au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN, et de prendre toutes les mesures nécessaires pour en suivre la mise en œuvre ;
- Rappelant en outre la décision de l’État partie de demander une révision du projet d’évaluation d’impact environnemental (EIE) pour le projet de fibre optique en s’appuyant sur les commentaires fournis par l’UICN, demande également à l’État partie de tenir le Centre du patrimoine mondial informé de l’avancement du projet et de s’assurer que l’EIE révisée est achevée conformément au nouveau Guide d’évaluation d’impact et orientations dans le contexte de patrimoine mondial ;
- Rappelant à nouveau la proposition du plan de gestion 2016-2020 d’envisager l’introduction du zonage comme instrument de gestion au sein du bien et d’établir la distinction entre un plan de zonage et une zone tampon, demande en outre à l’État partie de développer un système de zonage dans le cadre de la révision du plan de gestion, notamment pour assurer des dispositions appropriées pour les villages enclavés situés au sein du bien ;
- Apprécie l’engagement actuel de l’État partie de consulter les communautés locales au sujet de l’officialisation de la zone tampon du parc national de Sagarmatha comme zone tampon du bien, et l’encourage à poursuivre la mise en œuvre du plan de gestion qui s’applique à la zone tampon conçue au niveau national, dans le but éventuel d’officialiser une zone tampon, avec le soutien de la population locale, conformément au paragraphe 164 des Orientations ; encourage également le Centre du patrimoine mondial à organiser une réunion en ligne avec l’État partie et l’autorité de gestion du bien pour permettre à l’UICN de fournir des conseils supplémentaires ;
- Note avec satisfaction le maintien de l’interdiction de la collecte de bois de chauffage dans le bien, la mise en œuvre de l’application de la loi et les interventions prévues pour réduire cette activité et promouvoir les énergies alternatives, et encourage en outre l’État partie à maintenir ces mesures et à assurer leur inclusion dans le plan de gestion révisé ;
- Prend note du fait que l’incidence du braconnage du chevrotain porte-musc de l'Himalaya s’est produite lorsque la surveillance était affectée par la pandémie de COVID-19 et que la surveillance a depuis repris, et demande en outre que les mesures de lutte contre le braconnage soient poursuivies et incluses dans la révision du plan de gestion ;
- Note également avec satisfaction l’engagement de surveiller les impacts du changement climatique sur la biodiversité et la communauté locale, et réitère sa demande de développer une stratégie d’adaptation au climat et de l’intégrer dans le plan de gestion révisé ;
- Note avec une grande inquiétude la confirmation par l’État partie que la construction d’un projet hydroélectrique a été lancée dans les régions de Chaurikharka et Lukla sans notification préalable, conformément au paragraphe 172 des Orientations, et sans préciser si les impacts potentiels du projet sur la VUE ont été évalués avant approbation, conformément au paragraphe 118bis, étant donné l’impact potentiel sur la VUE du projet situé à proximité du bien et dans la zone tampon désignée au niveau national,
- Prie instamment l’État partie d’arrêter le projet hydroélectrique susmentionné jusqu’à ce que l’impact sur la VUE ait été déterminé, et de fournir des détails, notamment le type de projet hydroélectrique et les aménagements associés et de soumettre une carte de son emplacement par rapport au bien, ainsi que le rapport initial d’examen environnemental, notamment toute évaluation de l’impact potentiel du projet sur la VUE du bien, dès que possible et au plus tard le 1er décembre 2023, au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN ;
- Demande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2024, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e session.