Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/25/47.COM/7A.Add,
- Rappelant les Décisions 45 COM 7A.8 et 46 COM 7A.50 adoptées respectivement lors de sa 45esession élargie (Riyad, 2023) et sa 46e session (New Delhi, 2024),
- Exprime une fois de plus sa profonde inquiétude concernant l’instabilité persistante à l’est de la République démocratique du Congo (RDC), et ses graves conséquences sur l’accès au bien, la mise en œuvre des actions de conservation et l’augmentation de l’empiètement humain dans le bien ;
- Salue la résilience de l’État partie à travers l’Institut congolais pour la conservation de la nature face à ce contexte difficile, et les efforts continus pour maintenir les acquis de conservation dans les zones accessibles, notamment à travers la poursuite de la mise en œuvre des mesures correctives actualisées en 2018, et encourage vivement l’État partie à poursuivre et intensifier ses efforts, afin de garantir la continuité des actions de conservation et la mise en œuvre complète des mesures correctives ;
- Note avec appréciation les efforts de surveillance continus (terrestres, lacustres et aériens), l’implication des communautés locales, et les collaborations avec les autorités judiciaires locales, ainsi que l’instauration d’un mécanisme bilingue de gestion des plaintes, contribuant à une meilleure gouvernance du bien dans le respect des droits des populations autochtones et des communautés locales, et demande à l’État partie de poursuivre ses efforts dans les zones accessibles tout en assurant une approche fondée sur les droits, impliquant pleinement l’ensemble des parties prenantes ;
- Note positivement l’augmentation rapportée des populations d’éléphants, d’hippopotames et d’autres grands mammifères entre 2014 et 2023, ainsi que la réduction du nombre d’arrestations liées au braconnage en 2024 dans les zones accessibles du bien et demande également à l’État partie de poursuivre la lutte contre le braconnage, et le suivi des espèces emblématiques de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) dans les zones accessibles (en étroite collaboration avec les pisteurs communautaires), tout en adoptant des méthodologies standardisées ;
- Exprime toutefois sa préoccupation face à l’augmentation de l’empiètement humain passé de 12% (2021) à 14,2% (2024) et de la pression sur les ressources naturelles du bien, notamment par les groupes armés, menaçant gravement l’intégrité et la VUE du bien ;
- Prend note de la réintroduction de quatre femelles gorilles au mont Tshiaberimu en octobre 2024, rappelle que toute opération de réintroduction d’espèces doit respecter les normes internationales, et prendre en compte l’avis des spécialistes pertinents de la Commission pour la sauvegarde des espèces de l’UICN, et prie instamment l’État partie de fournir des détails sur cette opération et les mesures prises ou prévues pour en assurer le succès à long terme ;
- Rappelant également l’importance des couloirs écologiques pour la préservation durable de la VUE du bien, apprécie la poursuite de la collaboration avec l’État partie de l’Ouganda pour la surveillance de ces corridors et des espèces clés, et encourage l’État partie à maintenir les efforts de collaboration régionale notamment dans le cadre de la « Greater Virunga Transboundary Collaboration » ;
- Accueille positivement la réduction des arrestations pour la carbonisation illégale et de la dépendance au charbon du bois par la destruction de fours de production, l’introduction de cuisinières électriques et le reboisement de 1 500 hectares, et encourage également l’État partie à poursuivre le développement d’alternatives énergétiques et économiques durables, en collaboration avec ses partenaires ;
- Regrette que le Plan d’Aménagement et de Gestion (PAG) 2021-2025 validé n’ait pas été soumis au Centre du patrimoine mondial comme demandé, et demande en outre à l’État partie de lancer promptement le processus d’actualisation du plan, et de soumettre la version actualisée au Centre du patrimoine mondial après validation finale ;
- Prend également note du calendrier révisé de mise en œuvre des mesures correctives proposé pour 2025, remercie les partenaires techniques et financiers qui continuent à soutenir la conservation du bien dans un climat international de financement compliqué, y compris l’UNESCO avec le financement de la Norvège, et invite l’État partie et ses partenaires à poursuivre la mobilisation de financement durable, pour la conservation du bien ;
- Demande par ailleurs à l’État partie de répondre aux requêtes additionnelles formulées dans les décisions 46 COM 7A.50 et 45 COM 7A.8, notamment concernant :
- la situation des deux blocs pétroliers qui empiètent sur le bien (dont l’appel d’offre de 2022 n’a pas encore été annulé),
- les aménagements d’infrastructure civile et militaire à l’intérieur ou autour du bien, y compris les projets hydroélectriques et les aménagements routiers,
- l’organisation conjointe avec l’UNESCO et ses partenaires d'un atelier national sur la protection du patrimoine dans les zones de conflit en RDC ;
- Réitère sa demande à l’État partie d’inviter une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/UICN dès que les conditions sécuritaires le permettront, afin d’évaluer l’état de conservation du bien, la mise en œuvre des mesures correctives et les progrès vers l’atteinte des indicateurs de l’état de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2026, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 48e session;
- Décide de maintenir Parc national des Virunga (République démocratique du Congo) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.