Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/24/46.COM/7A,
- Rappelant la décision 18 EXT.COM 5.3 adoptée à sa 18esession extraordinaire (UNESCO, 2023),
- Note avec appréciation les efforts déployés par l'État partie pour fournir un rapport informatif, accompagné d’indications sur les dommages et défis rencontrés, ainsi que pour rechercher des partenariats et un soutien en matière de financement ;
- Demande à l'État partie à mettre en œuvre les recommandations formulées au moment de l'inscription, comme suit :
- Suspendre la mise en œuvre du plan directeur de 2018 jusqu'à ce qu'une évaluation complète ait été ait été entreprise, au moyen d'une évaluation d'impact sur le patrimoine (EIP), sur ses impacts potentiels sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien et son cadre environnant, puis, sur la base des résultats de l'EIP, entreprendre les révisions nécessaires du plan,
- Rétablir le financement destiné à la gestion et à la conservation,
- Élaborer de toute urgence des plans de préparation aux risques pour chacun des éléments constitutifs du bien afin de lutter contre le vandalisme et le pillage et assurer une protection globale,
- Associer les tribus locales, en leur qualité de gardiennes traditionnelles des éléments constitutifs, à la gestion et à la protection du bien afin de garantir l'adhésion des communautés locales et de prévenir les conflits potentiels,
- Étendre les mesures de protection à l'architecture vernaculaire post-sabéenne des cités antiques de Ma'rib et Sirwah, comme élément de la sauvegarde du contexte historique et traditionnel du bien, et impliquer les populations locales dans la protection et la gestion de ces ressources patrimoniales,
- Réaliser un inventaire des monuments et sites sabéens,
- Améliorer la coordination des contributions des diverses institutions de recherche et agences internationales afin de garantir qu'il n'y a pas duplication des travaux ni des ressources et maximiser et soutenir les initiatives visant à renforcer les capacités, produire des connaissances, protéger et gérer le bien,
- Informer le Centre du patrimoine mondial de l'intention d'entreprendre ou autoriser tout grand projet (notamment les clôtures) susceptible d'affecter la VUE du bien, conformément au Paragraphe 172 des Orientations ;
- Encourage l'État partie à soumettre, lorsque les conditions le permettent, une documentation détaillée sur tous les dommages subis sur le bien, comprenant des relevés photographiques systématiques, des dessins, des graphiques, des données quantitatives et l'identification des risques potentiels ;
- Recommande que l'État partie n'entreprenne des travaux de protection et de stabilisation urgents que dans les cas où l’effondrement ou d’autres dommages sont imminents, selon le principe de l'intervention minimale, et que les interventions futures soient abordées dans le cadre d'une évaluation globale des dommages et des risques et d'un plan de conservation complet préparé en totale concertation avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives ;
- Rappelle à l'État partie que tous les éléments trouvés sur le bien et résultant de dommages liés au conflit, notamment à la destruction intentionnelle, doivent être récupérés et rassemblés dans lieu sûr, et que les limites du bien doivent être protégées contre les fouilles illégales et le pillage ;
- Note également avec appréciation l'invitation par l'État partie d’une mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS, et demande également que la mission ait lieu dès que les conditions le permettront, afin de rendre compte de l'état général de conservation du bien ; d'évaluer la protection du bien et de sa zone tampon, et de considérer l'efficacité des limites du bien ; et de conseiller sur l'élaboration de l'État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) et les mesures correctives correspondantes ;
- Appelle tous les États membres de l'UNESCO à soutenir les mesures de sauvegarde d'urgence, y compris par le biais du Fonds d'urgence pour le patrimoine de l'UNESCO ;
- En appelle aux États parties afin qu’ils coopèrent dans la lutte contre le trafic illicite de biens culturels en provenance du Yémen et à contribuer à la sauvegarde de son patrimoine culturel ;
- Demande enfin à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2025, un rapport actualisé sur l'état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e
- Décide de maintenir les Hauts lieux de l'ancien royaume de Saba, Marib (Yémen) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.