Décision 45 COM 8B.6

Le paysage culturel du pays gedeo (Éthiopie)

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné les documents WHC/23/45.COM/8B et WHC/23/45.COM/INF.8B1,
2. Inscrit Le paysage culturel du pays gedeo, Éthiopie, sur la Liste du patrimoine mondial en tant que paysage culturel sur la base des critères (iii) et (v);
3. Adopte la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle suivante :
4. Recommande également que l’État partie prenne d’urgence en considération les points suivants :
   1. faire progresser l’élaboration du plan d’occupation des sols durable afin de :
      1. définir une approche stratégique pour le développement du bien, qui comprenne la nécessité de fournir des incitations et un soutien aux pratiques traditionnelles d’agroforesterie ; améliorer les prix du café biologique de haute qualité ; élever le niveau de vie général des populations ; et mettre en place des contraintes appropriées pour l’extension des établissements, l’étendue des cultures, le type des récoltes et des arbres plantés,
      2. s’assurer que le plan d’occupation des sols durable s’appuie sur des initiatives gouvernementales existantes au niveau national et offre un contexte pour le plan de gestion, mais se concentre aussi sur les aspects spécifiques de la région du bien pour lequel une protection à long terme est nécessaire afin de traiter les nombreuses menaces reconnues auxquelles il est confronté, de manière à garantir sa résilience et sa durabilité,
      3. envisager, compte tenu de l’ampleur du bien et de la taille de la communauté gedeo, d’allonger le calendrier d’élaboration du plan au-delà des six mois envisagés afin d’approfondir l’évaluation et rassembler la documentation, assurer un engagement plein et entier et la consultation des communautés pratiquant l’agroforesterie, et développer les mécanismes opérationnels,
      4. s’assurer que le plan définisse des mesures spécifiques traitant des menaces qui pèsent sur le bien, encadre les actions à court terme mais aussi à moyen et long terme afin que les forces de changement radical et irréversible puissent être contenues et leurs impacts atténués, et définisse globalement quand et comment le bien pourrait atteindre un état de conservation qui garantirait sa valeur universelle exceptionnelle à long terme,
      5. inclure dans le plan une stratégie de protection des valeurs naturelles locales et nationales du bien de manière à soutenir les savoirs traditionnels et les moyens de subsistance des populations locales,
   2. mettre pleinement en œuvre le plan de gestion et renforcer le bureau de gestion du bien,
   3. étendre le système de suivi afin d’inclure tous les attributs de la valeur universelle exceptionnelle et envisager d’introduire un système de suivi en partie basé sur la communauté,
   4. entreprendre une analyse détaillée des limites du bien afin de justifier son alignement spécifique par rapport aux communautés culturelles et aux processus culturels et déterminer si des modifications mineures sont nécessaires,
   5. envisager de mettre en place une zone tampon qui offrirait des mesures de protection appropriée afin de garantir une transition entre le bien et son environnement plus large en termes d’impact du développement et autres changements ;
5. Demande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial d’ici le 1^erdécembre 2025, un rapport sur la mise en œuvre des recommandations susmentionnées pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 48^e session.