Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/23/45.COM/7A.Add,
- Rappelant les Décisions 43 COM 7A.5 et 44 COM 7A.39, adoptées respectivement à sa 43esession (Baku, 2019) et 44e session élargie (Fuzhou/en ligne, 2021),
- Rappelant en particulier sa décision en 2019 d’accorder un délai de quatre ans à l’État partie afin de démontrer s’il est possible de restaurer l’intégrité du bien et de collecter des données supplémentaires sur l’état de la faune pour permettre d’évaluer si une régénération de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) est encore possible,
- Accueille favorablement les avancées très importantes réalisées par l’État partie et ses partenaires pour la mise en œuvre des recommandations de la mission conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN de suivi réactif de 2019 et des décisions du Comité du patrimoine mondial, en particulier la surveillance renforcée au sein de la zone prioritaire de conservation délimitée (noyau dur), les efforts pour mieux contrôler la transhumance, limiter le braconnage et inventorier la faune résiduelle du bien ;
- Note avec satisfaction la confirmation de la présence d’une population relique d’espèces phares telles que l’éléphant de savane, la girafe, le lion, l’éland de Derby et le bongo, nourissant l’espoir qu’une regénération de la valeur universelle exceptionelle (VUE) du bien est encore possible et demande à l’État partie et ses partenaires de poursuivre leurs efforts de surveillance et de sécurisation du bien ;
- Prenant note qu’une campagne de collecte de données est lancée depuis décembre 2022 pour réaliser un inventaire faunique du bien, réitère sa demande à l’État partie de transmettre dès que possible des données actualisées sur l’état de la faune au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN ;
- Remercie l’Union européenne, l’United States Fish and Wildlife Service et le Lion Recovery Fund pour l’appui en vue de la préservation des valeurs du bien et notamment le Gouvernement dela Norvège pour son financement important à travers le Centre du patrimoine mondial qui a permis de redémarrer les opérations de surveillance et de gestion dans le bien avec comme objectif d’éviter la perte de sa VUE et encourage les États parties à la Convention et les bailleurs de fonds publics et privés à soutenir les efforts de l’État partie et du partenaire Wildlife Conservation Society (WCS) pour une gestion efficace du bien et la mise en œuvre du plan d’urgence ;
- Note avec préoccupation la persistance du braconnage intensif, de l’orpaillage illégal et de la transhumance internationale et prie instamment l’État partie de renforcer les mesures de contrôle et d’application de la loi contre ces activités illégales et de poursuivre le plaidoyer pour la mise en œuvre des accords régionaux existants sur la lutte contre le braconnage et autres activités criminelles transfrontalières ainsi que ceux relatifs à la paix, à la réconciliation et à la cohésion sociale ;
- Demande également à l’État partie d’évaluer les impacts négatifs causés par les diverses activités illégales passées et en cours, notamment dans la zone prioritaire de conservation et d’entreprendre les activités de restauration nécessaires pour permettre le rétablissement des populations d’animaux sauvages ;
- Prend note de la confirmation de la suspension des activités d’exploration pétrolières depuis 2012 et de la proposition de l’État partie d’organiser une mission de terrain incluant les représentants du ministère de la géologie et des mines pour clarifier définitivement la situation du bloc pétrolier A et des blocs d’exploration I, II, III et réitère à nouveau sa demande à l’Etat partie d’éviter toute activité d’exploration pétrolière et minière dans les limites du bien, conformément à la législation nationale et au statut de patrimoine mondial du bien ;
- Note avec préocupation l’afflux d’orpailleurs illégaux armés et la démultiplication des puits d’extraction dans le corridor Gordil – Nda à l’Est du bien et demande à l’État partie de fournir des informations détaillées sur cette menace et sur ses impacts potentiels sur le bien ;
- Félicite l’État partie pour la décision de contourner le bien par le sud pour la réalisation du projet de réhabilitation de la route nationale 8 Ndélé-Birao et demande à l’État partie de finaliser avec l’appui de ses partenaires l’étude d’impact environnemental et social (EIES) du projet conformément au nouveau Guide et boîte à outils pour les évaluations d'impact dans un contexte de patrimoine mondial, et de soumettre l’EIES au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN, avant d’approuver le projet, conformément au Paragraphe 172 des Orientations ;
- Demande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2024, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 46e session ;
- Décide de continuer d’appliquer le mécanisme de suivi renforcé à ce bien ;
- Décide également de maintenir le Parc national du Manovo-Gounda St Floris (République centrafricaine) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.