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Décision 44 COM 8B.35
Dholavira : une cité harappéenne (Inde)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné les documents WHC/21/44.COM/8B.Add et WHC/21/44.COM/
    8B1.Add,
  2. Inscrit Dholavira : une cité harappéenne, Inde, sur la Liste du patrimoine mondial sur la base des critères (iii) et (iv) ;
  3. Adopte la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle suivante :

    Brève synthèse

    Dholavira : une cité harappéenne est l’un des très rares établissements urbains bien préservés de l’Asie du Sud datant du IIIe au milieu du IIe millénaire AEC. Étant le sixième plus grand site parmi plus de 1 000 sites harappéens découverts à ce jour, et ayant été occupé pendant plus de 1500 ans, Dholavira témoigne non seulement de la trajectoire complète de l’essor et de la chute de cette civilisation ancienne de l’humanité, mais démontre aussi ses réalisations multiples en termes d’urbanisme, de techniques de construction, de gestion de l’eau, de gouvernance et de développement social, d’art, de fabrication, de commerce et de système de croyance. Avec des artefacts d’une extrême richesse, l’établissement urbain bien préservé de Dholavira présente une image vivante d’un centre régional avec ses caractéristiques distinctives qui contribuent également à la connaissance de la civilisation harappéenne dans son ensemble.

    Le bien est constitué de deux parties : une cité fortifiée et un cimetière, à l’ouest de la cité. La cité fortifiée comprend un château fortifié ainsi qu’une basse-cour fortifiée et un centre cérémoniel, une ville moyenne et une ville basse fortifiées. Une série de réservoirs se situent à l’est et au sud de la citadelle. La grande majorité des tombes du cimetière sont de nature mémorielle.

    La configuration de la cité de Dholavira, à son apogée, constitue un exemple exceptionnel de ville planifiée avec des quartiers résidentiels conçus et distincts, probablement sur la base de différentes activités professionnelles et d’une société hiérarchisée. Les progrès technologiques en matière de systèmes d’exploitation de l’eau, de systèmes de drainage de l’eau, ainsi que les caractéristiques architecturales et technologiques se reflètent dans la conception, l’exécution et l’utilisation efficace des matériaux locaux. Contrairement à d’autres villes harappéennes normalement situées à proximité de rivières et de sources d’eau pérennes, la localisation de Dholavira sur l’île de Khadir fut un choix stratégique pour exploiter différentes sources de minéraux et de matières premières (cuivre, coquillage, agate carnélienne, stéatite, plomb, calcaire rubané, entre autres) et faciliter les échanges commerciaux internes et externes avec les régions de Magan (la péninsule moderne d’Oman) et de Mésopotamie.

    Critère (iii) : Dholavira est un exemple exceptionnel d’établissement urbain protohistorique de l’âge du bronze appartenant à la civilisation harappéenne (phases précoce, mature et tardive) et témoigne d’une société multiculturelle et hiérarchisée au cours de IIIe et IIe millénaires AEC. Les premières traces remontent à 3000 AEC, pendant la première phase de la civilisation harappéenne. Cette cité a prospéré pendant près de 1 500 ans, représentant une occupation longue et continue. Les vestiges fouillés indiquent clairement l’origine de l’établissement, sa croissance, son apogée et son déclin sous la forme d’une évolution continue de la configuration de la cité, des éléments architecturaux et des divers attributs. 

    Critère (iv) : Dholavira est un exemple exceptionnel de planification urbaine harappéenne, avec son urbanisme préconçu, ses fortifications à plusieurs niveaux, ses réservoirs et son système de drainage élaborés et l’utilisation généralisée de la pierre comme matériau de construction. Ces caractéristiques reflètent la position unique qu’occupait Dholavira dans le spectre de la civilisation harappéenne.

    Intégrité

    L’ancienne cité harappéenne de Dholavira fut découverte en 1968 et fouillée lors de 13 campagnes qui se sont déroulées entre 1989 et 2005. Les fouilles mises au jour ont été simultanément préservées et conservées et présentent tous les attributs physiques contribuant à la valeur universelle exceptionnelle du bien, à savoir les systèmes protohistoriques de planification urbaine, les systèmes de gestion de l’eau, la conception et les éléments architecturaux, les savoirs artistiques et technologiques traditionnels préservés in situ. Tous les attributs qui transmettent la valeur universelle exceptionnelle du bien sont situés dans la zone du bien. Des témoignages physiques couvrent la totalité des 1 500 ans d’occupation du site, du stade pré-harappéen au stade post-harappéen. Les vestiges mis au jour à Dholavira illustrent dans une large mesure les attributs associés aux activités industrielles (par exemple la fabrication des perles) et témoignent de la vie raffinée et de l’exploitation des ressources naturelles pendant près de 1 500 ans, du commerce, des relations et des échanges interrégionaux, dont les manifestations physiques sont largement présentes sur place. Des mesures de conservation et de consolidation de quelques zones ont été effectuées afin de prévenir toute détérioration et de garantir la préservation des attributs physiques. Des orientations concernant les besoins de développement et de conservation devraient être élaborées pour la zone tampon étendue.

    Authenticité

    Les vestiges archéologiques de la cité de Dholavira comprennent des fortifications, des portes, des réservoirs d’eau, une aire cérémonielle, des quartiers résidentiels, des zones d’ateliers et un cimetière, tous représentant clairement la culture harappéenne et ses diverses manifestations. La planification urbaine est évidente grâce aux vestiges in situ de la cité qui démontrent une planification systématique. L’authenticité du site archéologique est préservée grâce aux interventions minimales, à l’application de principes et de méthodes de conservation scientifiques et au maintien des structures mises au jour dans leur configuration d’origine et dans les conditions in situ, sans ajout ni altération des vestiges structurels.

    Les vestiges mis au jour témoignent du style de construction, des traces contextuelles des éléments architecturaux et de la disposition d’un atelier de fabrication de perles, qui ont été préservés in situ afin de conserver leur authenticité. Les traces de la configuration de la ville, bien documentée et préservée pendant la réalisation des fouilles, témoigne aussi de l’existence d’une planification approfondie, de la compréhension des ratios, des proportions et des principes, de l’alignement de la ville entière par rapport aux points cardinaux, de la collecte de l’eau, du drainage des eaux pluviales et du travail artisanal. Ces caractéristiques sont préservées dans une large mesure en raison de leur construction en maçonnerie de pierre avec des noyaux en brique crue, et les caractéristiques architecturales sont en bon état de conservation.

    Éléments requis en matière de protection et de gestion

    Le site archéologique de Dholavira est protégé et géré par l’Archaeological Survey of India, un bureau et une organisation rattachés au ministère de la Culture du gouvernement de l’Inde. Le bien est protégé par des lois au niveau national, à savoir : la loi sur les monuments anciens et les sites et vestiges archéologiques, 1958, amendée en 2010 ; les réglementations sur les monuments anciens et les sites et vestiges archéologiques de 1959 ; les réglementations sur les monuments anciens et les sites et vestiges archéologiques de 2011 et la loi sur les antiquités et les trésors d’art, 1972, et les réglementations de 1973. Les décisions relatives à sa conservation, son entretien et sa gestion sont prises dans le cadre de la politique nationale de conservation pour les monuments, les sites et les vestiges archéologiques de 2014. Étant classé comme un « monument ancien » d’importance nationale, le site ancien de Dholavira est protégé par une zone interdite de 100 mètres dans toutes les directions depuis la délimitation du bien et, au-delà, par une zone réglementée de 200 mètres dans toutes les directions depuis la limite de la zone interdite. Toute activité dans les zones adjacentes au site ancien de Dholavira est soumise à interdiction et à une réglementation dans le respect des zones interdites et réglementées telles que définies par les dispositions sur les monuments anciens et les sites et vestiges archéologiques, 2011. La zone tampon couvre la totalité de la bande ouest de l’île de Khadir, qui assure la protection du cadre environnant du bien. La zone tampon, qui couvre en partie les zones interdite et réglementée, couvre aussi en partie le sanctuaire de faune sauvage du désert de Kachchh (Kutch) qui est protégé par la loi sur les forêts (loi sur la protection de la faune et la flore, 1972). Le gouvernement de l’Inde procède actuellement au classement des sites des anciennes carrières comprises dans la zone tampon en tant que sites d’importance nationale.

    La zone du bien et la zone tampon sont gérées par le Comité supérieur régional et le Comité local dont les membres sont les principales parties prenantes. Ces mécanismes participatifs garantissent le dialogue entre les différents groupes concernés. Le plan de gestion a été approuvé et mis en œuvre par l’Archaeological Survey of India.

  4. Recommande que l’État partie prenne en considération les points suivants :
    1. soumettre un ensemble de cartes conformes aux normes spécifiées au paragraphe 132 et à l’annexe 5 des Orientations présentant la zone tampon étendue. Ces cartes doivent préciser que la parcelle de 10 acres attribuée à l’Archaeological Survey of India par le gouvernement du Gujarat, pour construire le musée et des équipements touristiques, ne fait pas partie du bien du patrimoine mondial,
    2. déclarer d’importance nationale les sites des anciennes carrières situés dans la zone tampon,
    3. étendre la zone réglementée, ou accorder une nouvelle disposition légale à la zone tampon étendue pour la protection des vestiges et des sites archéologiques dans cette zone,
    4. développer des orientations concernant les besoins de développement et de conservation dans la zone tampon étendue,
    5. développer une stratégie de recherche à long terme pour le bien et sa zone tampon afin de mieux comprendre les valeurs des sites archéologiques connus de la zone tampon étendue et d’identifier d’autres zones d’intérêt archéologique potentiel,
    6. intégrer le mécanisme d’étude d’impact sur le patrimoine dans le processus de prise de décision du système de gestion,
    7. installer un système de suivi renforcé,
    8. entreprendre un renforcement des capacités du personnel du site en matière de techniques de conservation et de compétences pour le suivi du bien,
    9. définir la capacité d’accueil pour le site dans sa totalité ainsi que pour les zones sensibles du site,
    10. développer des politiques et des mesures de contrôle du nombre des visiteurs à partir de la capacité d’accueil établie pour anticiper l’augmentation de l’afflux touristique,
    11. entreprendre un renforcement des capacités pour les résidents locaux afin qu’ils puissent disposer des compétences nécessaires pour contribuer à la préservation du site et bénéficier davantage du développement du site.
Code de la Décision
44 COM 8B.35
Thèmes
Inscriptions sur la Liste du patrimoine mondial
États Parties 1
Année
2021
Documents
WHC/21/44.COM/18
Rapport des décisions adoptées lors de la 44e session étendue du Comité du patrimoine mondial
Contexte de la Décision
WHC-21/44.COM/8B.Add
WHC-21/44.COM/INF.8B1.Add
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