Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/19/43.COM/7B,
- Rappelant les décisions 40 COM 7B.68 et 41 COM 7B.34, adoptées à ses 40e (Istanbul/UNESCO, 2016) et 41e (Cracovie, 2017) sessions respectivement,
- Accueille favorablement l’arrêt de la procédure de modification du plan de gestion du parc national de Galičica, en particulier de son zonage, qui a stoppé de facto les projets de construction des sous-sections (a) et (e) de la route A3 et de la station de ski de Galičica au sein du bien, mais considère toutefois que cette mesure n’est pas suffisante pour atténuer significativement la vulnérabilité du bien ;
- Rappelant également ses décisions au soutien des conclusions de la mission de suivi réactif de 2017 selon lesquelles l’état de conservation global du bien était confronté à plusieurs menaces et que si les recommandations prioritaires n’étaient pas mises en œuvre dans un délai de deux ans, le bien pourrait répondre aux critères d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril ;
- Note également que des avancées partielles ont été effectuées dans la mise en œuvre des demandes et recommandations urgentes du Comité, y compris la mise en œuvre retardée de jalons importants sans qu’un calendrier révisé soit proposé, en particulier le moratoire sur toute transformation au sein du bien, l’inventaire des bâtiments illégaux et la démolition de ceux ayant un impact négatif sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, l’approbation de tous les instruments de planification pertinents, notamment le plan de gestion, ainsi que les autres recommandations clés de la mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/UICN de 2017 ;
- Note que l’État partie n’informe pas régulièrement le Centre du patrimoine mondial des projets et activités de planification en cours dans les limites du bien, ce qui n’est pas conforme au paragraphe 172 des Orientations ;
- Note avec préoccupation que l’État partie n’a pas encore pris en compte les recommandations concernant le corridor ferroviaire VIII, malgré la demande du Comité d’envisager d’autres itinéraires en dehors du bien et en dehors de l’extension proposée par l’État partie de l’Albanie ; de réaliser également le tronçon d’autoroute A2 Trebeništa-Struga, bien qu’une évaluation d’impact sur le patrimoine (EIP) adéquate n’ait pas été entreprise quant à l’impact global de cette route sur la Valeur universelle exceptionnelle du bien, et réitère sa demande à l’État partie d’identifier d’urgence des solutions optimales pour ces projets, évitant ainsi tout impact sur la VUE du bien et sur l’extension proposée par l’État partie albanais ;
- Note avec satisfaction l’action de l’État partie sur les projets à long terme, y compris le système de gestion des eaux usées et le réalignement de la Sateska, et accueille en outre favorablement l’adoption par le gouvernement de la loi sur la gestion du patrimoine naturel et culturel de la région d’Ohrid, ainsi que la décision gouvernemtanle prise en juin 2019, qui charge toutes les institutions nationales concernées d’appliquer les recommandations du Centre du patrimoine mondial ;
- Réitère fortement sa demande à l’État partie de :
- Établir un moratoire sur toute transformation urbaine et côtière au sein du bien jusqu’à ce que tous les documents de planification pertinents aient été finalisés et adoptés, que des règlements de protection efficaces aient été approuvés et que des mécanismes de contrôle efficaces aient été établis,
- Inventorier les constructions illégales, évaluer leurs impacts sur la VUE du bien grâce à des procédures appropriées d’EIP et d’évaluation d’impact environnemental (EIE) et procéder à la démolition de toutes celles qui représentent une menace pour le bien,
- Veiller à l’application stricte des lois et règlements afin d’empêcher toute nouvelle construction illégale,
- Finaliser le plan de gestion du bien et aligner tous les instruments de planification pertinents dans le but général de protéger et de maintenir la VUE du bien et en soumettre le projet au Centre du patrimoine mondial et aux Organisations consultatives avant sa finalisation et son adoption,
- Mettre en œuvre toutes les autres demandes antérieures du Comité et les recommandations de la mission de 2017 ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2020, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 44e session en 2020, afin de considérer, dans le cas de la confirmation d’un péril potentiel ou prouvé sur sa valeur universelle exceptionnelle, l’inscription potentielle du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.