Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/19/43.COM/7B,
- Rappelant la décision 41 COM 7B.33, adoptée à sa 41e session (Cracovie, 2017),
- Note avec appréciation les efforts entrepris par l’État partie pour répondre aux défis de gestion et de conservation auxquels le bien est confronté ;
- Accueille favorablement le fait que l’État partie n’ait pas l’intention de construire un téléphérique vers les grottes de Son Doong et de Hang En ou tout autre projet similaire au sein du bien et demande à l’État partie de prendre les mesures nécessaires pour éviter une nouvelle augmentation du nombre de visiteurs vers les grottes situées à l’intérieur du bien et de n’approuver ni de mettre en œuvre aucun projet d’infrastructure dans ou près des grottes sans avoir consulté l’UICN et le Centre du patrimoine mondial, et sans l’accord du Comité du patrimoine mondial ;
- Considère que de tels projets, en augmentant de manière significative la fréquentation de grottes intactes ou peu perturbées au sein du bien ou en altérant leur état matériel, représenteraient un danger potentiel manifeste pour la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, conformément au paragraphe 180 des Orientations ;
- Rappelle que l’État partie est invité à soumettre au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives, des informations détaillées, notamment des évaluations d’impact sur l’environnement, pour tout grand projet de tourisme et/ou d’aménagement, qui a le potentiel d’avoir un impact sur la VUE du bien, conformément au paragraphe 172 des Orientations avant que des travaux ne commencent ou qu’une décision irréversible ne soit prise ;
- Note avec inquiétude la persistance du braconnage des principales espèces de grands mammifères et autres espèces sauvages dans les zones tampons et dans le bien, qui, combinée à la dégradation et à la perturbation des habitats en conséquence de l’empiètement et des activités d’écotourisme, a entraîné une réduction significative des populations de grands mammifères ainsi que des espèces proies, reconnaît également les efforts déployés par l’État partie au cours des deux dernières années pour intensifier l’application de la législation et poursuivre les activités de surveillance des espèces sauvages, et demande également à l’État partie de consentir des efforts supplémentaires ;
- Note également avec préoccupation la propagation de 14 espèces exotiques envahissantes, notamment l’expansion déjà soulignée de Merremia boisiana couvrant 1 000 ha dans le bien, accueille avec satisfaction les mesures préventives et correctives prises par l’État partie et demande en outre à l’État partie de continuer à suivre les tendances, renforcer les mesures d’éradication et rendre compte des résultats de suivi ;
- Réitère sa précédente demande à l’État partie de revoir et actualiser le plan de développement du tourisme durable 2010-2020 et de l’intégrer à d’autres outils de gestion clés, à savoir le plan de gestion stratégique 2013-2025 et le plan de gestion opérationnelle 2013-2020, comme suggéré par la mission de 2018, en vue d’améliorer la gouvernance reposant sur les principes généraux de maintien de la VUE du bien, sa saine conservation, en accordant une attention particulière à l’équilibre entre développement du tourisme et conservation de la biodiversité, ainsi qu’un plus grand partage des avantages entre parties prenantes ;
- Demande par ailleurs à l’État partie de pleinement mettre en œuvre les autres recommandations de la mission de 2018, en particulier de :
- Renforcer la gouvernance avec un outil de gestion intégré et actualisé et par le renforcement éventuel des moyens d’actions des ressources humaines et financières du Comité de gestion dans les divers domaines concernés, comme exposé ci-dessus,
- Préciser le zonage fonctionnel du bien,
- Adapter la gestion des grottes selon leur vulnérabilité et exigences spécifiques,
- Renforcer encore l’éducation et les activités d’information et de sensibilisation aussi bien pour le personnel que les populations locales et les touristes sur les valeurs du bien,
- Envisager la création d’un mécanisme pour engager un plus large panel de parties prenantes dans la gestion et valorisation du bien,
- Poursuivre sa coopération avec la République démocratique populaire lao pour une préservation renforcée de la biodiversité en particulier dans la zone protégée transfrontalière, et pour l’inscription future de la zone protégée nationale Hin Namno de manière conjointe avec le bien au Vietnam ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2020, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session en 2021.