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Décision 42 COM 8B.15
Cité ancienne de Qalhât (Oman)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné les documents WHC/18/42.COM/8B et WHC/18/42.COM/INF.8B1,
  2. Inscrit la Cité ancienne de Qalhât, Oman, sur la Liste du patrimoine mondial sur la base des critères (ii) et (iii) ;
  3. Prend note de la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle provisoire suivante :

    Brève synthèse

    La cité ancienne de Qalhât se trouve sur la côte est du sultanat d’Oman, à environ 20 kilomètres au nord de la ville de Sour. Le bien comprend la totalité de la cité ancienne de Qalhât, délimitée par ses remparts intérieurs et extérieurs, qui s’étend sur 35 hectares, ainsi que des zones en-dehors des remparts, où se situent les nécropoles.

    La cité était autrefois un port important de la mer d’Oman, sur la côte orientale de l’Arabie, qui permit le commerce dans le golfe Persique et l’océan Indien et servit, par conséquent, de centre commercial entre la péninsule arabique et l’inde et, partant, l’Asie de l’Est et du Sud-Est. Qalhât s’est développée du XIe au XVe siècle de notre ère, sous le règne des princes d’Ormuz, qui coordonnaient les exportations vitales de chevaux, de dattes, d’encens et de perles. Après des attaques portugaises, la cité ancienne de Qalhât fut abandonnée au XVIe siècle, et est désormais un site archéologique. Les vestiges et monuments sur le site représentent d’une manière complète une cité portuaire du royaume d’Ormuz, reflétant son héritage, son architecture et sa conception urbaine.

    Critère (ii) : Qalhât témoigne d’un échange d’influences culturelles et commerciales au sein du périmètre commercial du royaume d’Ormuz, qui s’étendait à l’Inde et jusqu’à la Chine et l’Asie du Sud-Est. Le site archéologique de Qalhât apporte des preuves physiques de cet échange, en documentant des caractéristiques architecturales qui renvoient à ses propres produits (dattes, chevaux arabes, ainsi qu’épices et perles), mais aussi en intégrant les particularités multiculturelles d’une ville médiévale cosmopolite, dotée de maisons influencées par les besoins de leurs divers propriétaires et habitants d’origine culturelle étrangère. La cité ancienne compte également plusieurs bâtiments hautement représentatifs, qui ont été mentionnés dans divers récits rédigés par des voyageurs historiques.

    Critère (iii) : La cité ancienne de Qalhât présente un témoignage unique sur le royaume d’Ormuz, tandis que celui-ci prospérait du XIe au XVIe siècle de notre ère. L’ancienne Qalhât livre un témoignage exceptionnel d’un centre commercial majeur, tombé sous le contrôle des princes d’Ormuz, qui a bénéficié de sa situation géopolitique dans la région. C’était également la résidence saisonnière et le refuge des princes d’Ormuz, ce qui lui a valu le titre de seconde capitale du royaume plus étendu. La planification urbaine de Qalhât, et les bâtiments mis au jour, présentent des aspects et caractéristiques spécifiques au royaume d’Ormuz et les vestiges archéologiques en sont la représentation la plus complète et possèdent un fort potentiel pour permettre une compréhension plus détaillée du mode de vie et des échanges commerciaux dans ce royaume.

    Intégrité

    Tous les éléments clés de la cité historique de Qalhât, qui comprennent l’intégralité de la cité intra-muros et des structures se trouvant immédiatement en dehors des remparts, sont situés dans les délimitations du bien. Les vestiges des remparts et le tissu des rues fournissent un témoignage représentatif du royaume d’Ormuz, les découvertes archéologiques complétant notre compréhension de son mode de fonctionnement.

    La cité ancienne de Qalhât n’est pas exposée à des risques majeurs, la route (le long du côté occidental du bien) étant due à une intervention passée malheureuse, qui a nui à l’intégrité visuelle et à l’atmosphère du bien. Il est important d’éviter que des infrastructures et autres développements futurs à proximité du bien n’aient de nouveaux impacts négatifs sur les qualités du paysage plus large du bien. Si le nombre de visiteurs devait augmenter à l’avenir en raison de nouveaux concepts de visite, Qalhât pourrait être confrontée à des risques accrus de pressions dues aux visiteurs et à leur comportement.

    Authenticité

    La cité ancienne de Qalhât est un site archéologique abandonné. Son tissu et sa forme, du point de vue architectural et urbain, restent authentiques, et pratiquement intacts, comme son cadre. L’abandon de la cité ancienne de Qalhât a joué un rôle positif dans la conservation de son authenticité. Le site n’a pas été occupé depuis le XVIe siècle et, en conséquence, a préservé toutes les caractéristiques de l’organisation, des fonctions et des techniques architecturales particulières correspondant à l’époque islamique en général et à l’époque du royaume d’Ormuz en particulier. Des plans de conservation, de gestion des visiteurs et de présentation du site visent à préserver le plus possible cet état.

    De même, des fouilles archéologiques ont été bien planifiées, rigoureuses et minimales, une approche qui doit être saluée et poursuivie. Des travaux de conservation entrepris après les fouilles seront également guidés par des approches d’intervention minimale. L’emplacement de la cité ancienne de Qalhât, entre les montages, de profondes vallées et la mer, est essentiel en ce qui concerne l’authenticité de son cadre largement conservée. L’authenticité du point de vue de la signification est liée à l’histoire authentifiée du site et aux contes et mythes qui lui sont associés, ce qui sera respecté dans le cadre de l’approche globale de la gestion.

    Éléments requis en matière de protection et de gestion

    La cité ancienne de Qalhât est désignée comme site du patrimoine culturel national d’Oman et bénéficie donc du plus haut degré de protection légale prévue pour le patrimoine national, en vertu du décret royal n° 6/80. Ce même décret assure également la protection d’une zone tampon autour des sites patrimoniaux concernés. Cette protection légale est efficacement mise en œuvre au moyen de clôtures et de gardes, qui font des rondes sur le site archéologique. Avant que le bien ne soit fermé au public aux fins de conservation, la partie du site autour de Bibi Maryam était protégée par les habitants du village voisin, une protection qui fut perturbée avec la fermeture du site et l’interruption des visites. La tradition concernant la garde sera réactivée dans le cadre du futur concept de visite du site.

    L’organisation administrative chargée de la protection et de la gestion est le ministère du Patrimoine et de la Culture. La Direction générale de l’Archéologie, rattachée à la structure administrative du ministère, veille à la gestion quotidienne du site. Un plan de gestion, qui a été finalisé et officiellement adopté en juin 2018, orientera la mise en place d’une unité et d’un système de gestion renforcés sur le site. Compte tenu des risques possibles de tremblements de terre et autres catastrophes naturelles, ce système de gestion doit contenir des stratégies de préparation aux risques et de gestion des catastrophes.

    Le bien est actuellement fermé aux visiteurs, en raison des mesures de fouilles et de conservation en cours, et il n’y a pas d’infrastructures destinées aux les visiteurs. Alors qu’une réouverture est envisagée, rendant nécessaires des infrastructures à l’intention des visiteurs, des plans concrets pour de tels équipements et services sont encore à élaborer. Compte tenu de cette situation, des études d’impact sur le patrimoine doivent être entreprises avant que la moindre infrastructure destinée aux visiteurs ne soit approuvée au sein ou autour du bien, pour prévenir tout impact négatif potentiel sur la valeur universelle exceptionnelle.

  4. Recommande que l’État partie prenne en considération les points suivants :
    1. renforcer les ressources humaines du service responsable de la gestion quotidienne du bien,
    2. mener des études d’impact sur le patrimoine, conformément aux Orientations relatives aux études d’impact sur le patrimoine pour les biens du patrimoine mondial culturel de l’ICOMOS pour toutes les infrastructures du site.
Code de la Décision
42 COM 8B.15
Thèmes
Inscriptions sur la Liste du patrimoine mondial
États Parties 1
Année
2018
Documents
WHC/18/42.COM/18
Décisions adoptées lors de la 42e session du Comité du patrimoine mondial (Manama, 2018)
Contexte de la Décision
WHC-18/42.COM/8B
WHC-18/42.COM/INF.8B1
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