A la suite d'une demande de coopération technique visant à restaurer les jardins suivant le plan moghol initial, le Centre du patrimoine mondial a organisé l'envoi d'une mission d'un expert de l'ICOMOS en octobre-novembre 1998 pour évaluer les besoins de réparations, rendre compte de l’état de conservation des jardins et du paysage et faire des recommandations pour la suite en se conformant aux normes internationales en matière de conservation. Une évaluation du plan directeur pour la préservation et la restauration des Jardins de Shalimar à Lahore (avril 1998) a également été entreprise.
Malgré les efforts louables des autorités responsables dotées de ressources financières limitées, l'expert de l'ICOMOS a signalé l'état général de délabrement des éléments architecturaux et des bâtiments des Jardins de Shalimar. L'expert a noté avec préoccupation qu'en raison de récents aménagements autour des jardins, le niveau du sol diffère à l'intérieur et à l'extérieur des jardins endommageant les murs extérieurs du fait de l'humidité et des efflorescences. La détérioration des canaux des fontaines provoque des fuites d'eau. On ne retrouve plus dans les jardins et leurs trois terrasses le plan historique ni la verdure de la période moghole. La mission a fait dix-sept recommandations qui ont été adoptées par les autorités pakistanaises en février 1999 et une demande d'assistance préparatoire pour la mise en œuvre des cinq premières recommandations a été présentée.
Des informations ont été reçues en juin 1999 selon lesquelles l'Administration des ponts et chaussées de Lahore démolissait les installations hydrauliques essentielles des fontaines des Jardins de Shalimar. Ces travaux étaient, apparemment effectués pour élargir la route jouxtant les Jardins de Shalimar afin de répondre à un fort trafic.
Au cours de la session, l'ICOMOS a souligné le fait qu'il faudrait examiner l'établissement d'un plan de gestion approprié des jardins de Shalimar.
L’état de conservation du Fort de Lahore a également été étudié durant la mission du Centre du patrimoine mondial. La mission s'est déclarée préoccupée de l'absence de plan de gestion d'ensemble et de l'utilisation de matériaux de construction non traditionnels pour la restauration des différents monuments composant le Fort de Lahore. Vu le grand nombre de visiteurs sur le site, il a été jugé urgent de disposer d'un plan directeur pour réaliser une meilleure gestion.
Les autorités pakistanaises ont attiré l'attention de la mission sur la détérioration alarmante du plafond de la salle des glaces du pavillon du Shish Mahal où le miroir convexe se détache du plafond de stuc sculpté et les autorités ont demandé d'urgence l'avis d'un expert international compétent. Une mission ICCROM de suivi réactif a été organisée en mai 1999 par le Centre du patrimoine mondial pour aider les autorités à traiter les problèmes de stabilité structurelle du Shish Mahal et adopter une méthode de conservation appropriée pour le plafond. L'ICCROM a présenté les conclusions et les recommandations de cette mission au Bureau.
Lors de la session, l'observatrice du Pakistan a exprimé les remerciements de son gouvernement pour les missions au Fort et aux Jardins de Shalimar à Lahore entreprises par l'icomos, l'iccrom et le Centre du patrimoine mondial et organisées par le Centre du patrimoine mondial. Elle a informé le Bureau que les autorités nationales et provinciales changeaient le plan d'extension de la route derrière les Jardins de Shalimar pour conserver les installations hydrauliques des Jardins de Shalimar. Concernant le Fort de Lahore, l'observatrice du Pakistan a informé le Bureau de la récente prise de conscience croissante du public quant à la nécessité de protéger le plafond de la salle des glaces du pavillon du Shish Mahal. Elle a informé le Bureau que son gouvernement se réjouissait de la mission d'expert de l'ICCROM et demandait au Comité du patrimoine mondial, aux organismes consultatifs et au Centre du patrimoine mondial de continuer d'aider les autorités nationales dans la sauvegarde du fragile plafond.
Le Bureau, après étude des rapports de l'ICOMOS et du Centre du patrimoine mondial, a demandé au Centre du patrimoine mondial d'assister les autorités pakistanaises dans la mise en œuvre des recommandations en dix-sept points de l'expert de l'icomos et dans l'établissement d'un plan de gestion pour la protection appropriée des Jardins de Shalimar, et de s'occuper du problème de la détérioration des murs d'enceinte de la première terrasse des Jardins de Shalimar en étudiant la possibilité d'abaisser à son niveau d'origine le niveau du sol le long des murs d'enceinte des Jardins de Shalimar. Le Bureau a exprimé sa vive préoccupation concernant le projet de démolition des installations hydrauliques essentielles des Jardins de Shalimar et a aussi demandé à l'État partie de fournir de plus amples informations sur les plans de réhabilitation des installations hydrauliques.
Le Bureau, ayant examiné le rapport de l'ICCROM concernant l'état de conservation du pavillon des glaces du Shish Mahal, a demandé instamment aux autorités pakistanaises de faire installer immédiatement un toit provisoire couvrant le pavillon du Shish Mahal afin d'éviter toute poursuite des fuites d'eau aggravant l'état du plafond de la salle des glaces. Il a demandé au Centre du patrimoine mondial d'aider les autorités pakistanaises dans leur demande d'assistance internationale pour (a) la réparation et la conservation du toit du pavillon, du système de soutien du plafond et du plafond en glaces lui-même et (b) l'élaboration d'un plan de gestion du site en prenant en compte le souci des valeurs de patrimoine du site dans les processus et opérations de gestion.