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Décision 22 BUR V.B.67
Zones historiques d'Istanbul (Turquie)

Le Secrétariat a informé le Bureau du projet financé par l’Union européenne sur l’étude de faisabilité concernant la revitalisation des quartiers de Balat et Fener dans le district de Fatih, à Istanbul et exécuté par le Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO. Cette étude comprenait initialement le quartier de Zeyrek, renommé pour ses bâtiments de bois de l'époque ottomane, qui fait partie du district de Fatih et constitue l’un des trois districts du centre historique d’Istanbul qui est protégé par une loi nationale en tant que zone de conservation. Les trois districts renferment des monuments, des sites ou des zones tampons du site du patrimoine mondial.

Il a été signalé qu’étant donné que le projet de l’Union européenne était centré sur l’amélioration du logement des habitants défavorisés, Zeyrek en a été exclu comme bénéficiaire direct vu l'abandon de cette zone par la population en raison de l'état dangereux des bâtiments. L'état de conservation alarmant des bâtiments historiques en bois de Zeyrek inclus dans l’inventaire des sites et monuments sous la protection du patrimoine mondial a provoqué l'envoi d'une mission de suivi réactif de l'ICOMOS en novembre 1997.

L'étude commandée par l’Union européenne et achevée en avril 1998 a permis une évaluation générale de l'application de la législation nationale concernant la protection de sites culturels du secteur de Fatih. Les premières conclusions ont indiqué que la dégradation des bâtiments historiques était en partie due à la pauvreté des habitants de ces bâtiments. Cela a été aggravé par la réglementation stricte de la construction qui a abouti au "gel" de l'aménagement ainsi qu'à la dégradation de l'environnement bâti et en fin de compte à l’exode des habitants.Le Secrétariat a également signalé que le Parlement européen avait décidé d’allouer 3 millions d'écus pour l’exécution au niveau national de ce projet. L'UNESCO a exprimé le souhait de continuer à participer à la phase opérationnelle de ce projet en tant que membre du groupe consultatif scientifique du projet, afin que l’on puisse contrôler et signaler au Comité le cas échéant l’impact de ce projet de développement social dans une zone tampon de site du patrimoine mondial.

Le Bureau a été informé que ce projet financé par l’Union européenne avait déjà abouti à la création d’un service de conseil auprès de la communauté par la municipalité de Fatih, pour permettre le dialogue entre les habitants et les autorités sur l'amélioration du logement et de l’environnement urbain. Le Secrétariat a insisté sur l’importance de ce projet qui prévoit pour la toute première fois, l’investissement de fonds de logements sociaux du ministère turc du Logement pour la réhabilitation de bâtiments historiques. Ces fonds n’étaient utilisés jusqu’ici que pour la construction de nouveaux bâtiments d’habitation à bas prix. Cela pourrait créer un précédent qui pourrait aboutir à ce que des fonds publics et internationaux pour le développement deviennent disponibles pour la réhabilitation de maisons de style local dans d’autres zones de la partie historique d’Istanbul et d’autres villes historiques de Turquie.

Le délégué du Liban a demandé pourquoi le Centre du patrimoine mondial mettait en œuvre cette étude de faisabilité financée par l’Union européenne, étude qui n’était pas spécifiquement approuvée par le Comité et qui augmentait le volume de travail du Centre. Le Directeur du Centre a répondu que cela incombait au Centre en tant que partie du Secrétariat de l’UNESCO, et que cette étude était menée selon les instructions du Directeur général qui attache la plus grande importance à cette étude « en aval ». Le Secrétariat a ajouté que cette étude était la première dont la mise en œuvre ait été confiée à l’UNESCO, preuve matérielle de la réponse de l’Union européenne à la promotion par l’UNESCO de la dimension culturelle du développement et de l’appel « Humaniser la ville » lancé par le Directeur général à la Conférence au sommet Habitat II en 1996.

L’observateur de la Grèce a déclaré que le Comité ne devait pas être impliqué dans des questions concernant des zones tampons mais se concentrer uniquement sur le site du patrimoine mondial proprement dit. Le Secrétariat a déclaré qu’à Istanbul, comme dans beaucoup d’autres villes historiques inscrites sur la Liste du patrimoine mondial dans les années quatre-vingt, l’inventaire des monuments et la délimitation exacte des aires protégées ne sont pas claires, mais qu’en tout cas, tout le secteur de Fatih est protégé par la législation nationale et constitue une zone tampon. Le Secrétariat a noté d’autre part que cette étude de faisabilité est un exemple du rôle mobilisateur de l’UNESCO dans les activités de coopération internationale qui associent le développement social à la préservation du patrimoine conformément à l’article 5 de la Convention.

Le délégué du Bénin s’est déclaré préoccupé que le Centre utilise l’emblème du patrimoine mondial sur du papier à lettre et dans des rapports de projets étant donné que cela peut donner l’impression de l’implication ou de l’engagement du Comité. Il s’est également déclaré préoccupé que la Commission européenne ou d’autres entités concluent des accords concernant le patrimoine mondial. Le Secrétariat a répondu que ce projet commun Commission européenne-UNESCO était du même type que d’autres projets extrabudgétaires exécutés par l’UNESCO et financés par le fonds de dépôt japonais, le fonds de dépôt italien ou le PNUD entre autres sources de donateurs, ou comme des activités menées dans le cadre de Campagnes internationales de sauvegarde pour des sites du patrimoine mondial mais non financées par le Fonds du patrimoine mondial.

L’observateur de la Thaïlande a rappelé les raisons de la création du Centre du patrimoine mondial au sein de l’UNESCO, et souligné que les accords concernant les sites du patrimoine mondial devaient être approuvés par le Comité ou son Président, que si le Directeur général chargeait le Centre de fonctions hors de ce cadre, ceci aboutirait à une surcharge de travail et qu’il valait mieux assigner les fonctions de ce type de projets à la division du patrimoine physique.

Le Président a rappelé qu’une décision avait été prise à Mérida à la vingtième session du Comité suivant laquelle le Centre ne doit signer aucun contrat ou accord qui engagent le Comité du patrimoine mondial et que de tels contrats doivent uniquement être signés par le Président du Comité. Le Secrétariat a déclaré que cet accord de projet avec la Commission européenne n’engageait le Comité en aucune manière (N.B. : l’accord de projet Commission européenne-UNESCO a été signé par le directeur du Bureau des relations des sources de financement extrabudgétaires-BER au nom du Directeur général). Le rapport sur l’état de conservation avait pour but d’informer le Bureau de l’état de conservation alarmant de Zeyrek, qui fait partie du site du patrimoine mondial, et de fournir des informations sur des activités d’aide internationale novatrices qui soutiennent la préservation du patrimoine mondial. Le Président a déclaré qu’il étudierait le ou les accord(s)/contrat(s) associés à ce projet et qu’il ferait rapport à ce sujet à la vingt-deuxième session extraordinaire du Bureau, si nécessaire.

Le Bureau a pris note du rapport du Secrétariat sur l’étude menée en commun par l'UNESCO, la municipalité de Fatih et l'Institut français d'Etudes anatoliennes sous contrat de la Commission européenne et il a soutenu l’approche de développement communautaire intégré à la préservation du patrimoine. Le Bureau a prié le Secrétariat et l'État partie d'informer le Comité à sa vingt-deuxième session extraordinaire de l'avancement du projet de la Commission européenne. Le Bureau s’est en outre déclaré préoccupé de l'état de conservation des bâtiments historiques de Zeyrek et a prié l'État partie de rendre compte de ses efforts en matière de conservation.

Code de la Décision
22 BUR V.B.67
Thèmes
Conservation
États Parties 1
Année
1998
Rapports sur l'état de conservation
1998 Zones historiques d'Istanbul
Documents
Contexte de la Décision
WHC-98/CONF.201/9
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