Le Bureau a rappelé que le Comité, à sa vingt et unième session, avait invité le gouvernement équatorien à notifier en temps voulu au Président du Comité l'adoption finale et l'entrée en vigueur de la loi spéciale pour les Galapagos. Le Comité, bien qu'il n'ait pas inscrit le site sur la Liste du patrimoine mondial en péril, a décidé que, si d'ici l'ouverture de la vingt-deuxième session du Bureau du Comité du patrimoine mondial, le gouvernement équatorien n'avait pas notifié au Président du Comité du patrimoine mondial l'adoption et l'entrée en vigueur de la "législation spéciale pour les Galapagos", les îles Galapagos seraient alors inscrites sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Le Délégué permanent de l'Equateur auprès de l'UNESCO, par courrier du 22 avril 1998, a transmis au Président du Comité du patrimoine mondial une copie de la "législation spéciale pour les Galapagos" publiée par le Service officiel de l'Enregistrement des Galapagos en tant que Loi n° 278 le 18 mars 1998. Lors d'une réunion entre l'Ambassadeur d'Equateur, le Président du Comité du patrimoine mondial et le Directeur du Centre, le Président a pris note de la notification officielle et a félicité le gouvernement équatorien de ses efforts. Le Président a toutefois souligné l'importance de l'application effective de la Législation spéciale pour protéger ce site du patrimoine mondial.
L'UICN, dans son rapport au Centre sur l'état de conservation des Galapagos, a montré que si la loi était appliquée, cela améliorerait considérablement la conservation dans les deux îles ainsi que dans la réserve marine avoisinante, qui a été étendue de 24 à 64 km des côtes. La nouvelle loi prend en compte la majorité des grandes questions (particulièrement les espèces étrangères et la gestion de la réserve marine) liées à la conservation et au développement durable des Galapagos ; elle a été rédigée à partir des résultats d'un débat national intense. On peut ainsi résumer les aspects marquants de la loi et l'évaluation de son efficacité selon la Charles Darwin Foundation : (i) Réglementation : contrôle d'espèces introduites, leur suppression dans les terrains agricoles, création d'un système d'inspection utilisant la quarantaine, etc. ; (ii) Incitations à l’appréciation et à la participation au niveau local par l’éducation écologique ; (iii) renforcement des compétences locales et des institutions de conservation, en particulier renforcement du GNPS ; (iv) amélioration de la coordination entre les agences via le travail de l'INGALA (Instituto Nacional de Galapagos) qui a été rétabli ; (v) mesures de contrôle de l’immigration et de résidence pour stabiliser le taux de développement de la population humaine ; et (vi) lancement d’un processus de planification participatif pour la conservation des ressources marines.
La loi prévoit aussi (a) le classement de la Réserve marine en tant qu'aire protégée et (b) l'extension des limites de la Réserve à 64 km autour de l'ensemble de l'archipel à l'intérieur duquel ne sont permis que le tourisme et la pêche artisanale. Les dispositions de la Loi concernant l'aire marine ont fourni une occasion historique de conserver les 130.000 k² d'un écosystème marin très important.
Le Bureau a félicité le gouvernement équatorien et l'ensemble des agences, groupes, résidents locaux et experts d'avoir atteint un consensus sur cette nouvelle loi. Le Bureau a remercié l’ancien Président du Comité du patrimoine mondial, le Dr Winkelmann, ainsi que le Directeur du Centre, d’avoir lancé le processus au cours de leur mission sur site en juin 1996.
Le Bureau a engagé les autorités équatoriennes à assurer l’application effective de la loi. Il les a invitées à présenter une nouvelle proposition d’inscription de la réserve marine, différée par le Comité en 1994, afin qu'elle fasse partie du site du patrimoine mondial dès la mise au point finale du plan de gestion de la Réserve marine en 1999. Le Bureau a recommandé au Comité de ne pas inscrire les Iles Galapagos sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Le délégué de l’Equateur a remercié le Comité du patrimoine mondial, son Bureau, l’UICN et le Centre de leur compréhension et de leur engagement en faveur de la préservation du site du patrimoine mondial des Iles Galapagos. Le texte complet de cette déclaration figure à l’Annexe V.
Le Bureau a également exprimé ses regrets sincères et sa sympathie à l’égard des familles des deux spécialistes de la conservation (Jorge Anhalzer et Fabricio Valverde) qui ont péri dans un accident d’avion en rentrant d’une réunion sur la conservation des Iles.