19. Le conseiller régional pour l'Europe de l'UICN a informé le Bureau de ce que la série de mesures destinées à lutter contre l'accroissement de l'ensablement de la Baie, qui avaient été annoncées par le Président Mitterrand en 1983, n'avaient pas encore été mises en oeuvre. Les prés-salés progressaient dans la Baie à un rythme de 30 ha par an, ce qui, selon des études antérieures, pourrait avoir pour conséquence que le Mont-Saint-Michel ne serait plus une île à la fin de 1991, dégradant ainsi l'environnement naturel du monument culturel du Mont-Saint-Michel. En outre, les autorités responsables du développement de la région, à savoir les deux départements et les communes riveraines, qui n'étaient pas toutes comprises dans le périmètre d'inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial, ne percevaient pas toujours la valeur culturelle et naturelle de ce bien. On assistait en conséquence à une montée des menaces d'activités incompatibles avec le maintien de son intégrité, telles que l'installation de porcheries ou la construction de parcs de loisirs de grande échelle.
20. Le Bureau a, en conséquence, demandé au Secrétariat de prendre contact avec les autorités françaises pour leur rappeler que la Convention leur faisait obligation de veiller, au niveau national, à la conservation des valeurs culturelles et naturelles du site, puisque le bien inscrit ne comportait pas uniquement le Mont mais également la Baie.
21. Le Bureau a en particulier souhaité que soient prises les mesures techniques nécessaires pour stopper l'ensablement et maintenir au Mont son caractère insulaire ; le Bureau a également recommandé que le périmètre d'inscription du bien soit revu pour inclure toutes les communes riveraines afin que soit constituée une zone périphérique où ne seraient autorisées que des activités compatibles avec le statut de patrimoine mondial du bien. Finalement, J.e Bureau a noté avec satisfaction l'invitation faite par l'observateur de la France à l'Unesco, l'ICOMOS et l'UICN de participer à une table ronde le 26 juin 1990 au cours de laquelle tous les partenaires concernés par la conservation du Mont-Saint-Michel et de sa Baie seraient réunis pour étudier les différentes mesures techniques nécessaires à la sauvegarde du site. Le Bureau a exprimé le souhait que cette question complexe soit aussi étudiée par des experts internationaux et demandé aux autorités françaises de faire rapport sur les résultats de cette réunion au Comité.