Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné les documents WHC-08/32.COM/8B et WHC-08/32.COM/INF.8B1,
2. Inscrit le Centre historique de Saint-Marin et mont Titano, Saint-Marin, sur la Liste du patrimoine mondial sur la base du critère (iii);
3. Adopte la déclaration suivante de valeur universelle exceptionnelle:
Saint-Marin est l'une des plus anciennes républiques du monde et la seule cité-État italienne qui subsiste, représentant une étape importante du développement des modèles démocratiques en Europe et dans le monde entier. Les expressions tangibles de la continuité de sa longue existence en tant que capitale de la république, son contexte géopolitique inchangé et ses fonctions juridiques et institutionnelles sont transcrites dans sa position stratégique au sommet du mont Titano, son schéma urbain historique, ses espaces urbains et ses nombreux monuments publics. Saint-Marin a un statut emblématique largement reconnu en tant que symbole de la cité-État libre, illustré dans le débat politique, la littérature et les arts à travers les siècles. Les murs défensifs et le centre historique ont subi des modifications au fil du temps qui incluent une restauration intensive et une reconstruction entre la fin du XIXe siècle et les premières décennies du XXe siècle - processus qui peut être considéré comme partie intégrante de l'histoire du bien et qui reflète les approches changeantes de la conservation et de la mise en valeur du patrimoine au fil du temps.
Critère (iii) : Saint-Marin et le mont Titano constituent un témoignage exceptionnel de l'établissement d'une démocratie représentative fondée sur l'autonomie civique et l'autogouvernement, ayant exercé avec une continuité unique et sans faille le rôle de capitale d'une république indépendante depuis le XIIIe siècle. Saint-Marin est un témoignage exceptionnel d'une tradition culturelle vivante qui perdure depuis sept cents ans.
Le centre historique de Saint-Marin sur le mont Titano comprend tous les éléments qui constituaient son identité à l'époque de sa fondation et durant la période médiévale des cités-États italiennes. De nombreux éléments du centre historique ont été conservés ou, s'ils ont été rénovés, s'inscrivent dans une longue tradition. Les interventions du XXe siècle pourraient être qualifiées d'éléments portant atteinte à l'intégrité, mais ils font également partie de l'histoire du bien. L'emplacement et le cadre de la cité de Saint-Marin présentent un haut degré d'authenticité. En ce qui concerne les fonctions et les usages, il existe une continuité en lien avec le rôle de la cité historique en tant que capitale du petit État. Les travaux de restauration et de reconstruction réalisés sous la direction de Gino Zani peuvent être considérés comme faisant partie intégrante de l'histoire du bien et évalués en tant qu'application des principes théoriques émanant du mouvement romantique de restauration. Dans le cas présent, l'idée de la « médiévalisation » du centre historique peut être considérée comme une expression de l'identité nationale recherchée au travers d'une image idéalisée du centre historique.
La protection du bien est appropriée mais il faudrait introduire un grand nombre d'instruments de protection juridique et instruments juridiques plus spécifiques pour la protection du patrimoine construit et du paysage environnant. Le centre historique n'a pas subi d'interventions majeures depuis les années 1930 et les monuments publics et les espaces ouverts sont dans un bon état de conservation
4. Demande à l'État partie de :
- a) Mettre en œuvre la protection juridique conformément à ce qui a été prescrit;
- b) Contrôler les effets négatifs potentiels des pressions touristiques sur les éléments matériels du patrimoine, y compris les usages des bâtiments existants et les excès des activités commerciales;
- c) Améliorer et finaliser le système de suivi en définissant une série plus complète d'indicateurs clés associés aux valeurs, à l'intégrité et à l'authenticité du bien;
- d) Poursuivre la mise en œuvre du plan de gestion, en particulier notamment concernant le mécanisme de coordination entre les différentes agences gouvernementales impliquées dans le système de protection et de gestion.