Le Comité du patrimoine mondial,
- 1. Ayant examiné les documents WHC-08/32.COM/8B et WHC-08/32.COM/INF.8B1,
- 2. Inscrit le Paysage culturel du Morne, Maurice, sur la Liste du patrimoine mondial en tant que paysage culturel relique et associatif sur la base des critères (iii) et (vi);
- 3.Adopte la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle suivante:
Le paysage culturel du Morne est un témoignage exceptionnel du marronnage ou de la résistance à l'esclavage en ce sens que la montagne a été utilisée comme une forteresse pour abriter les esclaves en fuite, faits étayés par des traces physiques et orales de cette utilisation. Le Morne est une représentation du marronnage et de son impact, qui exista dans différents lieux du monde mais qui a été démontré si efficacement sur la montagne du Morne. C'est un symbole de la lutte des esclaves pour la liberté, leur souffrance et leur sacrifice, toutes circonstances qui concernent, au delà de sa localisation géographique, les pays dont étaient originaires les esclaves - en particulier le continent africain, Madagascar, l'Inde et le Sud-est asiatique - et représenté par le peuple créole de Maurice et le fonds commun de ses souvenirs et traditions orales.
Critère (iii) : La montagne est un témoignage exceptionnel du marronnage ou de la résistance à l'esclavage en ce sens qu'elle a été utilisée par les esclaves en fuite comme une forteresse, faits étayés par des preuves.
Critère (vi) : La forme spectaculaire de la montagne, la nature héroïque de la résistance qu'elle abrita et la longévité des traditions orales associées aux marrons font du Morne un symbole de la lutte des esclaves pour la liberté, de leur souffrance et de leur sacrifice, toutes circonstances qui concernent, au delà de sa localisation géographique, les pays dont étaient originaires les esclaves - en particulier le continent africain, Madagascar, l'Inde et le Sud-est asiatique.
Les valeurs du bien, par rapport à l'abri des marrons et leurs tentatives d'échapper à l'esclavage pour retrouver la liberté, s'étendent au-delà du volume principal de la montagne aux terres environnantes et à la côte. Seule la montagne se trouve dans le périmètre du bien et ses qualités spirituelles s'étendent bien au-delà dans son environnement. Afin de préserver l'intégrité de la montagne, il convient de considérer le bien et la zone tampon comme une unité de gestion. L'authenticité des vestiges des installations des marrons sur la montagne ne fait aucun doute, ni les fortes associations entre les marrons et la montagne qui sont maintenant connues et appréciées bien au-delà de la zone.
La protection juridique en place convient pour le bien au bien ; les Recommandations pour l'aménagement du territoire doivent être rigoureusement appliquées dans la zone tampon. Le plan de gestion actuel est un document cadre satisfaisant, mais il a besoin d'être complété avec des plans thématiques et élargi afin de traiter l'environnement marin de la zone tampon. Le système de gestion du bien devrait inclure un personnel professionnel en conservation et autres disciplines appropriées et des programmes de renforcement de capacité.
- 4.Recommande à l'État partie:
a) D'étoffer le système de gestion du bien en incluant du personnel professionnel dans les disciplines appropriées (conservation et autres) et des programmes de renforcement des capacités ;
- b) D'améliorer le plan de gestion par le développement de plans thématiques pour identifier des actions et des ressources, en particulier en lien avec la protection de la zone tampon;
- c) D'intégrer dans le programme de suivi le contrôle des vues, la prise en considération et le respect des traditions orales ainsi que l'environnement marin.
5. Demande à l'État partie de :
a) Faire appliquer les Recommandations sur la politique pour l'aménagement du territoire dans la zone tampon et n'accepter aucun nouvel aménagement dans le périmètre du bien ;
b) Réaliser une analyse approfondie de l'incidence de la hauteur des bâtiments dans la zone tampon et dans les villages de Coteau Raffin et de La Gaulette sur la valeur universelle exceptionnelle du bien ;
c) Mettre en place un mécanisme de suivi régulier sur les perspectives visuelles principales et axes de vue du bien.