Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/19/43.COM/7B.Add.3,
- Rappelant la décision 41 COM 7B.46, adoptée à sa 41e session (Cracovie, 2017),
- Prend acte des avancées de l’État partie dans la mise en œuvre des décisions antérieures du Comité, mais note avec inquiétude que les progrès accomplis ont été limités, qu’il reste encore quelques points importants à traiter ;
- Réitère sa préoccupation qu’un certain nombre de projets de développement de grande envergure en cours et proposés à l’intérieur du bien ont un impact et pourraient avoir un impact potentiel substantiel et préjudiciable sur la VUE du bien ;
- Exprime sa préoccupation devant l’absence d’une approche appropriée pour les travaux de reconstruction en cours et proposés au titre du plan Haussmann dans le quartier du château de Buda, car ils représentent un péril imminent pour le bien du fait de la perte d’authenticité historique progressive dans cet élément et prie instamment l’État partie de suspendre tous les travaux en cours et prévus, et d’envisager et de développer de toute urgence une approche alternative de conservation et de développement, soutenue par des politiques et des plans de conservation appropriés, et de les soumettre pour examen et approbation avant la reprise des travaux ; et encourage l’État partie d’engager à cette fin le dialogue avec le Centre du Patrimoine mondial et les Organisations consultatives ;
- Note avec consternation que la construction de l’immeuble du MOL Campus de 120 mètres de haut a été autorisée dans le 11e district et prie instamment l’État partie de cesser de délivrer des permis de construire des immeubles de grande hauteur dans le 11e district et de soumettre les EIP de tous les projets planifiés au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives ;
- Se déclare préoccupé de l’impact potentiel des vastes aménagements réalisés dans le cadre du projet Liget Budapest, en particulier, le Musée d’Ethnologie et le Biodôme, et prie instamment l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial tous les documents et clarifications supplémentaires demandés par les missions de 2018 et 2019 pour examen par les Organisations consultatives ;
- Note avec regret que l’état de conservation du bien est impacté par des facteurs négatifs qui représentent des menaces potentielles pour la VUE du bien, facteurs dont la conjugaison de ces facteurs, avec les nombreuses questions non résolues, l’estompement des distinctions entre conservation, restauration, reconstruction et nouvelle construction, ajouté à la rapidité d’exécution des travaux en cours, sont collectivement et cumulativement préjudiciables pour l’authenticité et l’intégrité du bien et considère, par conséquent, que faute d’engagement urgent et de mesures nécessaires ainsi que des réponses pour réorienter l’approche de conservation et de développement, il continuera à y avoir des menaces réelles et potentielles pour le bien conformément au paragraphe 179 des Orientations ;
- Note l’absence de gouvernance adéquate pour le patrimoine mondial et recommande à l’État partie d’assurer avec clarté la gouvernance et la gestion du bien compte tenu de sa valeur universelle exceptionnelle (VUE) par la mise en place d’un gestionnaire de site ou d’une autorité unique responsable de l’ensemble du bien et de sa zone tampon,
- Prie instamment l’État partie de :
- Suspendre tout autre projet de conservation, restauration et nouveau développement dans le bien et la zone tampon jusqu’à ce qu’un plan de gestion intégré avec le plan d’urbanisme et les directives de construction soient préparés, examinés par le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives, et adoptés,
- Soumettre au Centre du patrimoine mondial tous les documents pertinents, y compris les plans, dessins et EIP de tous les projets en cours et proposés (dans les langues de travail - en français ou en anglais) dans le bien et la zone tampon pour examen par les Organisations consultatives,
- Préparer, finaliser, adopter et mettre en œuvre le plan de gestion et le plan d’urbanisme basés sur la VUE du bien, ainsi que de mettre en application les régimes de protection existants selon l’approche de la Recommandation de l’UNESCO sur le paysage urbain historique (2011),
- Mettre pleinement en œuvre toutes les recommandations de la mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS de 2019, ainsi que celles de la précédente mission de conseil de l’ICOMOS de 2018 qui restent encore à traiter ;