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Tourisme durable dans les sites du patrimoine mondial marin de l'UNESCO

vendredi 6 décembre 2024 à 15:45
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Requin-baleine sur le site du patrimoine mondial de la Côte de Ningaloo, en Australie. © DBCA/Sam Lawrence

Le 5 décembre 2024, les gestionnaires des 51 sites du patrimoine mondial marin de l'UNESCO se sont réunis en ligne avec des experts de l'UNESCO et de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) afin de partager les meilleures pratiques en matière de gestion durable du tourisme à travers le monde.

Le tourisme et les sites du patrimoine mondial marin de l'UNESCO sont intrinsèquement liés, car ces aires marines protégées (AMP) emblématiques deviennent souvent des destinations touristiques majeures, attirant des visiteurs du monde entier. Alors que le tourisme peut stimuler le développement économique et apporter des avantages sociaux à la communauté locale, un développement non planifié et un nombre excessif de visiteurs peuvent menacer l'intégrité de ces sites, surtout lorsqu'ils sont confrontés à l'accélération des impacts du changement climatique et de la perte de biodiversité au niveau mondial.

L'objectif de cette réunion en ligne était de fournir aux gestionnaires des sites du patrimoine mondial marin de l'UNESCO des connaissances et des outils sur les meilleures pratiques pour gérer le tourisme de manière durable. Cela permettrait aux équipes de gestion locales de mettre en œuvre des mesures efficaces pour surveiller et protéger leurs sites des impacts négatifs du sur-tourisme.

Les gestionnaires des sites du patrimoine mondial marin de l'UNESCO ont partagé leurs expériences de première main et leurs stratégies en matière de tourisme durable. Le site du patrimoine mondial de La Grande barrière (Australie) a présenté son cadre de durabilité fondé sur trois piliers fondamentaux : Protection, Présentation et Partenariat. Cette approche implique une conservation proactive de l'environnement, l'éducation des touristes et des opérateurs à la préservation des récifs, l'interprétation des données pour guider les décisions et l'ajustement continu des stratégies sur la base d'un suivi permanent. À Palau, le site du patrimoine mondial du Lagon sud des îles Chelbacheb a mis en lumière l'importance des initiatives communautaires, de l'application stricte de la réglementation relative aux visiteurs et des liens culturels dans la protection de la zone. Leur approche démontre que des actions simples, comme le « Palau Pledge », par lequel tous les visiteurs du pays s'engagent à respecter l'environnement et la culture, peuvent faire une grande différence dans la préservation du paysage naturel. De son côté, dans le site du patrimoine mondial du Parc national du Banc d'Arguin, situé en Mauritanie, l'équipe de gestion locale élabore un plan de tourisme durable qui soutient des moyens de subsistance alternatifs pour la communauté, en mettant particulièrement l'accent sur l'autonomisation des femmes locales.

En complément, des experts internationaux ont présenté les meilleures pratiques actuelles en matière de gestion et de promotion du tourisme durable dans les zones protégées du monde entier. M. Peter Debrine, du programme de l'UNESCO sur le patrimoine mondial et le tourisme durable, a souligné le rôle crucial de la gestion des visiteurs dans la préservation de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) des sites du patrimoine mondial de l'UNESCO. Il a souligné l'importance de la collecte, de l'analyse et de l'utilisation des données relatives aux visiteurs pour guider la prise de décision, ainsi que la nécessité d'impliquer les communautés locales pour assurer le succès et la durabilité à long terme. M. Arnau Teixidor, du Centre de coopération méditerranéenne de l'UICN, a présenté des outils efficaces et des programmes de formation actuellement utilisés dans 13 AMP de la Méditerranée, dans le cadre du réseau MEET de l'UICN. Ces initiatives se concentrent sur le développement de l'écotourisme, la mesure des impacts et la création de partenariats. M. Kristijan Švajnzger, de la société de voyage « Intrepid Travel », a ensuite donné des exemples concrets de tourisme durable, illustrant l'application pratique de ces stratégies.

La Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO compte aujourd'hui 51 sites marins répartis dans 37 pays. En raison de leur statut d’aires marines protégées les plus emblématiques au monde, les sites du patrimoine mondial marin de l’UNESCO occupent une position unique pour stimuler le changement et l'innovation, établir de nouvelles normes mondiales d'excellence en matière de conservation et de s’ériger en tant que lueurs d'espoir dans un océan en mutation. 

Cette réunion en ligne a été rendue possible grâce au soutien de l'Office français de la biodiversité et de la Fondation pour la Grande Barrière de corail (Great Barrier Reef Foundation).

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