Journée mondiale de l'océan : Comment le patrimoine mondial marin façonne l'avenir de la science et de l'innovation
Cette année, la Journée mondiale de l'océan des Nations Unies - traditionnellement célébrée le 8 juin – met l’accent sur l'importance cruciale de l'innovation pour un océan durable.
Du dispositif de surveillance de la faune par des drones employé dans le Système naturel de la Réserve de l'île Wrangel en Fédération de Russie à l’utilisation de l'intelligence artificielle dans La Grande Barrière en Australie, les sites marins du patrimoine mondial de l'UNESCO sont le moteur de l'innovation scientifique et contribuent à façonner rapidement l'avenir de la conservation de l’océan.
Bien que les sites marins du patrimoine mondial de l'UNESCO soient particulièrement connus pour leurs écosystèmes exceptionnels, leur beauté inégalée et leur biodiversité emblématique, c'est leur capacité à transformer la science et l'innovation en politiques et décisions qui est au cœur de leur leadership en matière de conservation.
De mars à avril, les oursons polaires du Système naturel de la Réserve de l'île Wrangel (Fédération de Russie) quittent leur tanière de mise bas pour faire leur premier plongeon dans la mer glacée et apprendre la chasse aux phoques. Pour les gardes forestiers locaux, cette période représente le point culminant de la saison de surveillance de la faune. C'est au cours de cette période que sont enregistrées les tendances annuelles de la population d'ours polaires la plus dense au monde. Les tanières d’ours polaires sont extrêmement difficiles à localiser dans l'île arctique couverte de neige, mais les caméras thermiques fixées aux drones sont désormais capables d'effectuer ce travail avec une précision inédite, en utilisant moins de carburant et en offrant des conditions de travail plus sûres aux gardes forestiers.
Des véhicules aériens pilotés à distance sont également utilisés pour surveiller les vastes étendues océaniques du Réseau de réserves du récif de la barrière du Belize, site inscrit au patrimoine mondial et deuxième plus grand système de récifs coralliens au monde. Les véhicules capturent des photographies haute résolution et des modèles numériques de surfaces en 3D qui aident les scientifiques à comprendre les conditions variables de ce fragile récif corallien.
À La Grande Barrière, en Australie, l'intelligence artificielle, la technologie de reconnaissance d'images et l'apprentissage approfondi ont permis aux scientifiques de mieux déterminer l'emplacement des espèces envahissantes, ce qui a permis d’intensifier la mise en œuvre de programmes de contrôle comme ceux utilisés pour l'acanthaster pourpre (Acanthaster planci), une espèce d'étoile de mer dévastatrice.
Aujourd'hui, la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO compte 50 sites marins emblématiques, répartis dans 37 pays. En tant qu’aires marines protégées iconiques, elles sont particulièrement bien placées pour être le fer de lance du changement et incarner des symboles d'espoir dans un océan en mutation. La Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable, qui s'étendra de 2021 à 2030, est une occasion unique pour le monde de multiplier les investissements dans les sciences océaniques et de mobiliser les dernières avancées scientifiques et innovantes en faveur de la sauvegarde de notre patrimoine mondial marin, commun à l'humanité tout entière, pour les générations futures.