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La Liste du patrimoine mondial franchit le cap des 1000 sites avec l’inscription du Delta de l’Okavango au Botswana

Delta de l’Okavango (Botswana) © Department of Wildlife and National Parks | Ian Johnson
dimanche 22 juin 2014 à 19:00
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Doha, 22 juin – Le Delta de l’Okavango (Botswana) est devenu le millième site inscrit sur la Liste du patrimoine mondial. Il a été inscrit comme site naturel par le Comité du patrimoine mondial réuni à Doha (Qatar) sous la présidence de la Sheikha Al Mayassa Bint Hamad Bin Khalifa Al Thani.

Des sites en France, en Israël, en Italie, en Turquie et aux Etats-Unis ont également été inscrits sur la Liste au cours de l’après-midi. La Liste compte désormais 1001 biens. Les nouveaux sites sont :

Delta de l’Okavango (Botswana). Cette plaine située au nord-ouest du Botswana est composée de marécages permanents et de prairies saisonnièrement inondées. Il s’agit d’un des très rares grands systèmes de deltas intérieurs n’ayant pas de débouché dans la mer et d’un système de zones humides quasi intact. Une des caractéristiques uniques de ce site est que les crues annuelles se produisent en saison sèche, de sorte que les plantes et les animaux ont synchronisé leur rythme biologique avec les crues et les pluies annuelles. C’est un exemple exceptionnel de l’interaction des processus climatiques, hydrologiques et biologiques. Le delta de l’Okavango entretient des populations de certains des grands mammifères les plus en danger du monde tels que le guépard, le rhinocéros blanc et le rhinocéros noir, le lycaon et le lion.

Grotte ornée du Pont d’Arc, dite Grotte Chauvet-Pont d’Arc, Ardèche (France) - Située dans un plateau calcaire traversé par les méandres de la rivière Ardèche, au sud de la France, la grotte recèle les plus anciennes peintures connues à ce jour (période de l’Aurignacien : entre 30 000 et 32 000 avant J.-C.). Cette grotte exceptionnelle qui témoigne de l’art préhistorique a été fermée par un éboulement il y a environ 20 000 ans BP et elle est restée scellée jusqu’à sa redécouverte en 1994, ce qui a permis de la conserver de façon exceptionnelle. Plus de 1 000 peintures, aux motifs anthropomorphes ou animaliers, ont été inventoriées sur ses murs. Leur qualité esthétique exceptionnelle témoigne d’une large gamme de techniques, notamment la maîtrise de la couleur, la combinaison peinture-gravure, la précision anatomique, la représentation tridimensionnelle et du mouvement. On y trouve notamment des représentations d’espèces dangereuses, difficiles à observer pour les hommes de l’époque (mammouths, ours, chats sauvages, rhinocéros, bisons, aurochs), plus de 4 000 restes de la faune du Paléolithique et diverses empreintes de pas humains.

Les grottes de Maresha et de Bet-Guvrin (Israël) - « Ville sous la ville », ce site de basse Judée comprend une sélection de grottes, creusées par l’homme dans un sous-sol de calcaire crayeux épais et homogène. Ces chambres et réseaux souterrains aux formes et aux fonctions diversifiées, situés sous les cités antiques de Maresha et Bet-Guvrin, témoignent d’une succession de périodes historiques de creusement et d’usage courant sur 2 000 ans (de l’Age de fer aux croisades) mais aussi d’une grande variété de méthodes de construction souterraine. Les excavations ont d’abord été des carrières, puis elles furent aménagées pour des activités agricoles et artisanales, comprenant moulins à huile, colombiers, étables, citernes et canaux, bains, ensembles funéraires, lieux de culte et abris pour les périodes de troubles.

Le paysage viticole du Piémont : Langhe-Roero et Monferrato (Italie) - Ce paysage correspond à cinq vignobles distincts et au château de Cavour, dont le nom est emblématique tant du développement du vignoble que de l’histoire de l’Italie. Situé au sud du Piémont, entre le Pô et les Apennins de Ligurie, ce paysage culturel réunit l’ensemble des processus techniques et économiques liés aux vignobles et à l’élaboration du vin, une activité caractéristique de cette région depuis des siècles. Des pollens de vigne remontant au Vème siècle av. J.-C. ont été retrouvés dans l’espace du bien. A cette époque, le Piémont était un lieu de contacts et d’échanges entre Etrusques et Celtes. Des mots étrusques et celtes, en particulier ceux liés au vin, figurent encore dans le dialecte local. Durant l’Empire romain, Pline l’Ancien mentionne la région comme l’une des plus favorables à la culture de la vigne et Strabon parle des tonneaux de fabrication locale.

Bursa et Cumalıkızık : la naissance de l’Empire ottoman (Turquie) – est une inscription en série de huit sites se trouvant dans la ville de Bursa (ou Brousse), dans le sud de la région de Marmara. Le site illustre la création d’un système urbain rural fondateur de l’Empire ottoman au début du XIVe siècle. Le bien illustre les fonctions principales de l’organisation sociale et économique de la nouvelle capitale qui se développa autour d’un nouveau centre civique. Ces éléments comprennent des quartiers commerciaux de khans, des kulliyes (institutions religieuses) qui englobent des mosquées, des écoles religieuses, des bains publics et une cuisine pour les pauvres ainsi que le tombeau d’Ohran Ghazi, le fondateur de la dynastie ottomane. Un élément situé en dehors du centre historique de Bursa, le village de Cumalıkızık, le seul village rural de ce système, est destiné à montrer le soutien apporté par l’arrière-pays à la capitale.  

Pergame et son paysage culturel à multiples strates (Turquie) domine la plaine de Bakirçay dans la région égéenne de la Turquie. L’acropole de Pergame était la capitale de la dynastie hellénistique des Attalides, un des principaux centres du savoir dans le monde antique. Des temples monumentaux, des théâtres, un portique (stoa), un gymnase, un autel et une bibliothèque furent construits à flanc de colline et protégés par un grand mur d’enceinte. Le sanctuaire de Cybèle taillé dans la roche d’une autre colline au nord-ouest répond à l’acropole sur le plan visuel. Plus tard, la ville devint la capitale de la province romaine d’Asie connue pour son Asclépieion, grand centre de cure. L’acropole domine un paysage de tumuli et de vestiges des empires romain, byzantin et ottoman répartis au bas des collines, dans la ville moderne de Bergama et alentour.

Tertres monumentaux de Poverty Point (Etats-Unis) – Poverty Point, qui doit son nom à une plantation du XIXe siècle proche du site, est situé dans la vallée inférieure du Mississipi, sur un étroit relief légèrement surélevé. Ce vaste ensemble de tertres monumentaux comprend notamment cinq monticules, six crêtes semi-elliptiques concentriques, une esplanade centrale et les vestiges d’une chaussée. Le site a été créé par une société de chasseurs-pêcheurs-cueilleurs entre 3700 et 3100 avant J.-C. Les recherches n’ont pas permis de déterminer si cet ensemble présentait une fonction résidentielle permanente ou s’il s’agissait d’un campement temporaire occupé durant les cérémonies ou les foires. Il s’agit d’un remarquable accomplissement dans la construction en terre en Amérique du Nord, qui n’a pas été surpassé pendant au moins 2000 ans.

La 38e session du Comité du patrimoine mondial a commencé le 15 juin et se poursuivra jusqu’au 25 juin. Les inscriptions se poursuivent dans l’après-midi. 

Contact médias à Doha
Sue Williams, Service de presse de l’UNESCO,
s.williams@unesco.org, +33(0)6 15 92 93 62 ou +974 503 166 09   
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dimanche 22 juin 2014 à 19:00
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