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Le Comité du patrimoine mondial inscrit deux sites naturels de Chine et de Namibie sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO

L'Erg du Namib, Namibie © Paul van Schalkwyk | Paul van Schalkwyk
vendredi 21 juin 2013
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Le Tianshan au Xinjiang (Chine) et l’Erg du Namib (Namibie) ont été inscrits sur la Liste du patrimoine mondial vendredi. Le Mont Kenya-Conservatoire de faune sauvage de Lewa (Kenya) a été inscrit comme une extension du Parc national/Forêt naturelle du mont Kenya.

Le Tianshan au Xinjiang (Chine)

Le site (606 833 ha. pour sa zone centrale) comprend quatre éléments - Tomour, Kalajun-Kuerdening, Bayinbukuke et Bogda  - et appartient à la chaîne de montagnes du Tianshan en Asie centrale, l’une des sept plus grandes chaînes de montagnes du monde. Le Tianshan au Xinjiang propose des caractéristiques uniques de géographie physique et des panoramas de grande beauté, notamment des montagnes spectaculaires couronnées de neige, des pics coiffés de glaciers, des forêts et des prairies intactes, des cours d’eau et des lacs clairs, des canyons à fond rouge. Ces paysages contrastent avec ceux des grands déserts environnants. La différence est saisissante entre des environnements froids et chauds, secs et humides, désertiques et luxuriants. Le relief et les écosystèmes ont été préservés depuis le Pliocène et il s’agit d’un exemple remarquable des processus évolutionnaires biologiques et écologiques en cours dans une zone tempérée aride. Le site s’étend jusqu’au désert de Taklimakan, un des plus grands et plus hauts déserts du monde, célèbre pour la diversité de ses formes dunaires et sa capacité à produire de nombreuses tempêtes de poussière. Le Tianshan au Xinjiang constitue aussi un habitat important pour des espèces reliques et de nombreuses espèces rares et en danger, ainsi que pour des espèces endémiques.

L’Erg du Namib (Namibie)

Le site qui s’étend sur plus de trois millions d’ha. - plus une zone tampon de 899 500 ha. - est le seul désert côtier où l’on trouve de vastes champs de dunes de sable sous l’influence du brouillard. L’Erg est composé de deux systèmes dunaires, un système ancien semi-consolidé sur lequel se superpose un système plus jeune et plus actif. L’endroit est exceptionnel car les dunes sont constituées de matériaux venus de loin, transportés depuis l’intérieur de l’Afrique australe par les cours d’eau, les courants océaniques et le vent. Le site comprend également des plaines de gravier, des cuvettes côtières, des collines rocheuses, des inselbergs à l’intérieur de l’erg, un lagon côtier, des cours d’eau éphémères, le tout formant un paysage d’une beauté exceptionnelle. Le brouillard est ici la principale source d’eau, contribuant à un environnement, unique à une telle échelle, où invertébrés, reptiles et mammifères endémiques s’adaptent à une grande variété de micro-habitats et de niches écologiques toujours changeantes.

Il s’agit du premier site naturel namibien inscrit sur la Liste du patrimoine mondial.

Mont Kenya-Conservatoire de faune sauvage de Lewa (Kenya), extension du Parc national / Forêt naturelle du Mont Kenya

La superficie ajoutée au Parc naturel du Mont Kenya comprend une zone centrale de près de 20 000 ha et une zone tampon de presque 70 000 ha. Le site est situé entre l’écosystème de montagne afro-tropical et les prairies et savanes d’Afrique de l’Est semi-arides. Cette inscription vient compléter la gamme des processus biologiques et écologiques préservés par le Parc inscrit sur la Liste du patrimoine dès 1977. L’extension correspond à la voie traditionnelle de migration des populations d’éléphants entre le mont Kenya et l’écosystème  Somali/Masai. Le Mont Kenya lui-même, deuxième sommet d’Afrique avec 5 199 mètres, est un volcan éteint et compte encore 12 glaciers, en retrait rapide, ainsi que quatre sommets secondaires situés à la tête de vallées glaciaires en forme de U. Avec ses sommets accidentés, couronnés de glaciers et ses pentes moyennes boisées, le Mont Kenya est un des paysages les plus impressionnants de l’Afrique de  l’Est.

Le Comité du patrimoine mondial tient actuellement sa 37e session à Phnom Penh. Elle se terminera le 27 juin à Angkor.

vendredi 21 juin 2013
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Régions 2
Afrique Asie et Pacifique
Réunions statutaires 1
Décisions (1)
Code : 37COM 8B.8

Le Comité du patrimoine mondial,

1.  Ayant examiné les documents WHC-13/37.COM/8B et WHC-13/37.COM/INF.8B2,

2.  Inscrit l’ Erg du Namib, Namibie, sur la Liste du patrimoine mondial sur la base des critères (vii), (viii) , (ix) et (x)  ;

3.  Adopte la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle suivante :

Brève synthèse

L’Erg du Namib se trouve sur la côte sud-atlantique aride de l’Afrique, entièrement contenu dans le Parc Namib-Naukluft, en Namibie. Il a une superficie de 3.077.700 hectares, auxquels s’ajoutent les 899.500 hectares de la zone tampon.

L’Erg du Namib est un désert de brouillard côtier unique présentant une gamme diverse de grandes dunes mobiles. C’est un exemple exceptionnel des effets, au niveau du paysage, de la géomorphologie, de l’écologie et de l’évolution, de processus de transport éolien agissant en interaction avec la géologie et la biologie. L’erg du Namib comprend la plupart des types connus de dunes ainsi que les formes de relief associées telles que des inselbergs, des pédiplaines, et des playas, façonnées par des processus de dépôt éolien. C’est un lieu à la beauté naturelle exceptionnelle où les conditions atmosphériques assurent une visibilité remarquable sur les caractéristiques paysagères le jour et sur le ciel lumineux de l’hémisphère sud, la nuit.

La vie dans les dunes côtières, baignées de brouillard, de l’erg du Namib est incarnée par des communautés spécialisées qui ont évolué de manière à présenter des adaptations comportementales, morphologiques et physiologiques très rares. Le grand nombre de plantes et d’animaux endémiques est un exemple d’importance mondiale de l’évolution et de la résilience de la vie dans un milieu extrême.

Critère (vii) : Le bien est le seul désert côtier du monde où l’on trouve de vastes champs de dunes sous l’influence du brouillard. Cette caractéristique, en soi, le rend exceptionnel au niveau mondial mais représente aussi un phénomène naturel extraordinaire illustré par la ‘courroie de transmission’ en trois parties qui a construit l’immense champ de dunes avec du matériel transporté sur des milliers de kilomètres, depuis l’intérieur du continent africain, par l’érosion fluviale, les courants océaniques et le vent. Ailleurs dans le monde, la plupart des champs de dunes sont le produit de l’érosion du substrat rocheux in situ. L’âge, l’étendue et la hauteur des dunes sont exceptionnels et le bien présente aussi toute une gamme de caractéristiques qui lui donnent ses formidables qualités esthétiques. La diversité des formations dunaires, leur aspect qui change constamment et la palette de couleurs et de textures créent des paysages à la beauté naturelle exceptionnelle.

Critère (viii) : Le bien est un exemple exceptionnel de processus géologiques en cours formant le seul grand système dunaire du monde dans un désert côtier influencé par le brouillard, par le transport de matériel sur des milliers de kilomètres via les fleuves, les courants océaniques et le vent. Bien que le bien proposé ne comprenne que les éléments éoliens de ces processus géologiques en cours, les autres éléments de la ‘courroie de transmission’ sont assurés. La diversité des formations dunaires en constante évolution, sculptées par de profonds changements quotidiens et saisonniers dans la direction des vents dominants, est également exceptionnelle au niveau mondial dans une région relativement petite.

Critère (ix) : Le bien est un exemple exceptionnel de processus écologiques en cours dans un désert côtier influencé par le brouillard où les communautés animales et végétales s’adaptent constamment à la vie dans un milieu hyperaride. Le brouillard est la principale source d’eau qui est récoltée par des moyens extraordinaires tandis que les dunes toujours mobiles, soufflées par les vents, fournissent un substrat inhabituel dans lequel le sable de subsurface, bien oxygéné, offre abri et refuge à des invertébrés, des reptiles et des mammifères ‘nageurs’ et ‘plongeurs’. Les caractéristiques extraordinaires du milieu physique – sable libre, vents variables et gradients de brouillard à travers tout le bien – créent une diversité constamment changeante de micro‑habitats et de niches écologiques uniques au plan mondial à une telle échelle. 

Critère (x) : Le bien a une importance exceptionnelle pour la conservation in situ d’un échantillon inhabituel et exceptionnel d’espèces endémiques adaptées de façon unique à la vie dans un milieu désertique hyperaride où le brouillard est la principale source d’eau. Il s’agit surtout d’invertébrés qui présentent une gamme d’adaptations comportementales et physiologiques très rares au milieu désertique où ils vivent et qui contribuent de façon significative à la valeur universelle du bien.

Intégrité

Les limites du bien englobent tous les éléments de l’Erg du Namib qui illustrent la valeur universelle exceptionnelle du bien. Ces éléments sont bien conservés et inclus à une échelle appropriée de façon à maintenir les processus dynamiques en cours. Les vastes dimensions du site (30.777 km 2 ) garantissent que toutes les formations et caractéristiques dunaires actives et sous-jacentes (fossilisées), les processus qui en sont la cause et les habitats connexes sont inclus. Le vaste paysage dunaire est intact et constamment rafraîchi et maintenu par des processus entièrement naturels. Compte tenu des vastes dimensions, de la difficulté d’accès et de la gestion actuelle du Parc national Namib-Naukluft (49.768 km 2 ), l’erg du Namib est bien conservé et se trouve actuellement dans un état excellent, non perturbé. Il n’y a pas de visiteurs permanents ni d’infrastructures de gestion dans les limites du bien et les visites sont limitées à quelques petits emplacements temporaires qui n’ont aucun effet mesurable sur la région.

Mesures de gestion et de protection

L’Erg du Namib fait l’objet d’une gestion pour la conservation depuis plus de 50 ans dans le cadre de systèmes d’attribution des ressources et de gestion bien établis, basés sur des plans de gestion régulièrement révisés et mis à jour et d’une planification budgétaire à long terme. Avant la mise en place de la gestion pour la conservation, la région était protégée pour son potentiel en tant que zone d’exploitation du diamant, qui n’a jamais été réalisé. Aujourd’hui, les principaux problèmes de gestion consistent à gérer la demande d’accès accru à des zones intactes et à empêcher l’exploration minière qui aurait un impact sur les valeurs et les attributs de la région. Il y a une possibilité d’extension en série de l’Erg du Namib au-delà du Parc national Namib-Naukluft et au‑delà des frontières nationales pour inclure d’autres systèmes dunaires importants se trouvant dans d’autres aires protégées du grand désert du Namib.

4.  Félicite l’État partie pour sa décision historique de mettre un terme à toutes les licences d’exploration minière dans le bien, éliminant ainsi la menace de toute opération minière future qui affecterait son intégrité ;

5.  Demande à l’État partie de fournir au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 31 décembre 2013 , un plan de gestion et une carte finalisés montrant le zonage prévu pour le bien et les dispositions institutionnelles pour son application et son suivi ;

6.  Considère que l’inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial offre une possibilité de renforcer encore un certain nombre de dispositions de protection et de gestion du bien et demande également en conséquence à l’État partie :

a)  de confirmer dès que possible, dans une lettre au Centre du patrimoine mondial, l’abrogation de toutes les licences de prospection minière restantes dans le bien, dans les plus brefs délais, ajoutant qu’aucune de ces anciennes licences ne sera activée et que toutes seront abolies avant la fin janvier 2014 ;

b)  de renforcer encore les arrangements de gestion participative avec les peuples autochtones ayant des droits relatifs au bien, y compris pour maintenir un accès et une utilisation durable traditionnels des ressources naturelles dans le bien et dans sa zone tampon ;

c)  d’améliorer les équipements d’interprétation pour les visiteurs afin de faire apprécier les valeurs uniques du bien ;

d)  d’établir et d’appliquer un programme à long terme pour suivre les indicateurs d’efficacité de la gestion et les indicateurs écologiques clés ainsi que l’état de conservation du bien ;

e)  de renforcer la capacité de gestion en termes de du point de vue des ressources financières et humaines, y compris par l’appui extrêmement efficace fourni au bien par le Centre de formation et de recherche Gobabeb ;

f)   de renforcer les dispositions d’identification, attribution, gestion et suivi des concessions touristiques ; et

g)  de renforcer encore les efforts de contrôle et d’élimination des espèces exotiques envahissantes dans le bien.

7.  Demande en outre à l’État partie de fournir un rapport au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2015 , sur les progrès de mise en oeuvre des recommandations qui précèdent en vue d’un examen possible par le Comité du patrimoine mondial à sa 39e session en 2015 ;

8.  Encourage l’État partie et les États parties voisins à envisager des possibilités de proposer d’autres zones exceptionnelles du désert du Namib, y compris la possibilité de proposer des extensions en série du bien actuel.

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