Le deuxième cycle de soumission des Rapports périodiques pour la région Asie et Pacifique a été lancé par le Comité du patrimoine mondial à sa 34e session à Brasilia (Brésil) en août 2010. Les 41 États parties à la Convention en Asie et dans le Pacifique ont tous participé activement à ce cycle et ont travaillé ensemble sur cette composante essentielle de la Convention. Les résultats du deuxième cycle ont été présentés au Comité du patrimoine mondial en 2012 à sa 36e session à Saint-Pétersbourg (Fédération de Russie) en juin-juillet 2012.
Le deuxième cycle des Rapports périodiques a permis à tous les États parties de la région d’Asie et du Pacifique d’évaluer les progrès et les défis relevés depuis le premier cycle des Rapports périodiques, permettant, pour la première fois dans l’histoire de la Convention, un bilan des situations actuelles dans tous les États parties et pour tous les biens du patrimoine mondial dans la région.
Les Rapports périodiques ont quatre objectifs :
La mise en place des Rapports périodiques est importante pour une conservation et une administration des biens plus efficaces à long terme, ainsi que pour le renforcement de la crédibilité de la Convention.
Le Comité du patrimoine mondial invite les États parties à présenter des Rapports périodiques tous les six ans et demande au Secrétariat, le Centre du patrimoine mondial, en consultation avec les États parties concernés et les organisations consultatives, d’élaborer des stratégies régionales en fonction des résultats des Rapports périodiques. Ces stratégies doivent être modelées pour répondre aux besoins et aux caractéristiques des régions, ainsi que pour promouvoir la coopération entre les États parties.
Les États parties d’Asie et du Pacifique ont été sollicités pour soumettre les documents suivants :
Informations demandées pour les Rapports périodiques :
Le Centre du patrimoine mondial a cordonné la soumission des Rapports périodiques en étroite coopération avec les points focaux nationaux, les gestionnaires de sites, les spécialistes internationaux, les Bureaux hors Siège de l’UNESCO et les trois organisations consultatives – le Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS), l’Union Internationale pour la conservation de la nature et de ses ressources (UICN) et le Centre international d’études pour la conservation et la restauration des biens culturels (ICCROM).
Afin de faciliter la soumission des Rapports périodiques, tous les États parties étaient invités à désigner avant le lancement de l’exercice un point focal national responsable de sa coordination au niveau national. À l’assistance fournie par l’UNESCO s’ajoutait un système de « parrainage » pour accompagner les points focaux et les gestionnaires de sites tout au long du processus, leur apporter un soutien technique et les guider attentivement, en particulier dans la rédaction des Déclarations rétrospectives de valeur universelle exceptionnelle. Le Centre du patrimoine mondial avait nommé à cet effet cinq
« mentors/spécialistes internationaux ».
Les fonctions et responsabilités des principaux acteurs :
Le questionnaire du Rapport périodique avait été traduit dans diverses langues (russe, persan, thaï et vietnamien) par les Bureaux hors Siège de l’UNESCO pour faciliter la tâche des gestionnaires de sites.
Le deuxième cycle des Rapports périodiques, un exercice de deux années, a été d'abord établi avec les ateliers préliminaires qui ont pris place dans trois régions d’Asie et du Pacifique :
Les objectifs de ces ateliers étaient de « former les formateurs » : les points focaux nationaux ont reçu des conseils et des indications pour la préparation des projets de Déclaration rétrospective de valeur universelle exceptionnelle, les questionnaires des rapports périodiques et l’inventaire rétrospectif.
Pendant la période 2010-2011, de nombreux ateliers nationaux et sous-régionaux ont été initiés par des États parties (individuellement ou en groupe), en collaboration avec les Bureaux hors Siège de l’UNESCO. Ces réunions, organisées sous forme d'ateliers, ont été vitales durant les premières étapes pour expliquer le processus aux gestionnaires de sites, et pour travailler ensemble sur le questionnaire du Rapport périodique. Des réunions informelles ont également eu lieu pendant les deux années et elles ont été très productives et fondamentales pour le succès de toute la mise en œuvre. Il faut reconnaître que l’engagement actif aux niveaux national et régional est d’une haute importance pour la réalisation effective des Rapports périodiques. L’effort collaboratif et les dernières réussites sont dûs à l'investissement de chacun, en particulier des points focaux et des gestionnaires de sites.
Les résultats suivants ont été obtenus grâce à la participation active des États parties d’Asie et du Pacifique.
En 2012, la Liste du patrimoine mondial comptait 962 biens, dont 213 (22%) situés en Asie et dans le Pacifique. Ces 213 biens se composent de 148 biens culturels (70%), 55 biens naturels (26%) et 10 biens mixtes (4%), tous constituant une partie essentielle du patrimoine culturel et naturel que le Comité du patrimoine mondial considère comme présentant une valeur universelle exceptionnelle.
Les priorités de la région d’Asie et Pacifique qui avaient été soulignées par les Rapports périodiques mettaient l’accent sur quatre domaines principaux : plans de gestion, mécanismes de financement durable, participation de la communauté et partage des avantages, et coopération régionale.
Tous les États parties en Asie et dans le Pacifique ont reconnu que l’élaboration ou la révision d’un plan de gestion pour un bien du patrimoine mondial est une priorité. Le plan de gestion doit se concentrer sur la sauvegarde de la valeur universelle exceptionnelle des biens et doit être mis en œuvre avec un plan assorti d’échéances et un suivi afin que le plan soit respecté. Les plans ou systèmes de gestion doivent être légalisés ou soutenus par les États parties et exécutés activement et efficacement pour tous les biens.
Dans toute la région, les sources de financement sont en grande partie composées de fonds publics des gouvernements, nationaux ou fédéraux ; bien que d'autres mécanismes internationaux de financement jouent un rôle important dans certaines sous-régions. Cependant, il est devenu assez clair que ce financement est inadéquat. Le financement provenant des gouvernements n’est jamais capable d’atteindre les exigences croissantes de la conservation et de la gestion des biens, et il n’est pas réaliste de continuer à dépendre du financement international. Cela souligne l’urgence d'établir un mécanisme de financement plus durable pour les biens. Ainsi, le renforcement des partenariats avec le secteur privé et l’utilisation efficace des rendements financiers provenant du tourisme doivent être explorés davantage dans la région.
Les communautés doivent participer à tous les domaines d'activités pour la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial, depuis la préparation des inventaires, des listes indicatives et des propositions d’inscription, jusqu'à la conservation et la gestion des biens. La sensibilisation, l’éducation et le renforcement des capacités sont essentiels pour fournir des connaissances et des compétences aux communautés et pour les engager dans toutes les activités concernées. Plus la sensibilisation des communautés est importante, plus elles contribueront à la gestion des biens. Les communautés peuvent aussi s’engager dans la surveillance des biens, en complétant les ressources humaines disponibles, qui sont souvent insuffisantes. Les communautés sont indéniablement cruciales dans tous les aspects des activités traités dans l’exercice des rapports périodiques.
Pendant la mise en œuvre des Rapports périodiques, les points focaux et les gestionnaires des sites ont travaillé ensemble lors de divers ateliers. Ces ateliers leur ont donné l’opportunité d’échanger des informations et des expériences sur différentes questions liées à la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial. Tous les participants, en particulier les gestionnaires des sites, ont trouvé cet échange utile. Le fait de se réunir plusieurs fois a facilité le développement graduel d’un réseau des points focaux et des gestionnaires des sites. Plusieurs États parties ont exprimé leur désir de maintenir ce réseau, qui pourrait enrichir leur travail quotidien de conservation et de gestion des biens du patrimoine mondial. L’échange d’informations et d’expériences est très utile pour l’identification et la lutte contre les menaces qui pèsent sur les biens. Concernant quelques facteurs, en particulier des causes non humaines, on manque souvent de solutions immédiates. Les domaines de coopération peuvent aussi être trouvés par une approche relative aux genres communs de patrimoine. L’établissement des bases de données des études et de conservation sera un outil important, ainsi que le développement d’un réseau des points focaux et des gestionnaires des sites.
Sur la base des résultats du deuxième cycle de soumission des Rapports périodiques, les États parties d'Asie ont élaboré le Plan d'action de Suwon à Suwon (République de Corée) en décembre 2011 ; et les États parties du Pacifique ont examiné et ajusté le Plan d'action – Pacifique 2010-2015 à Apia (Samoa) en septembre 2011, afin que les efforts soient réorientés en fonction des facteurs et des besoins particuliers ayant été identifiés.
Le manque des ressources sera un défi déterminant pour la mise en œuvre de ces plans d’action. À ce jour, quelques États parties se sont engagés à organiser des ateliers sous-régionaux sur divers sujets, tandis que d’autres États parties avaient déjà réalisé des ateliers nationaux ou avaient développé des plans nationaux. Les Rapports périodiques été l’occasion de connaître les informations les plus à jour sur le déroulement de la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial et sur l’état de conservation de tous les biens en Asie et dans le Pacifique. Les résultats des Rapports périodiques doivent être entièrement utilisés pour assurer la réalisation des plans d’action dans le futur proche.
Le Plan d’action de Suwon a identifié les priorités pour l'ensemble de la région Asie, ainsi que pour les sous-régions.
Les États parties du Pacifique ont convenu que les mesures prises dans le cadre du Plan d’action du patrimoine mondial – Pacifique 2010-2015 devraient être axées sur cinq grands facteurs ayant des incidences négatives sur tous les biens (espèces envahissantes et exogènes, changement climatique et événements météorologiques de forte gravité, infrastructure des services, perte de l’usage social et culturel du patrimoine, et infrastructure des transports) et sur cinq priorités en matière de formation (conservation, éducation, préparation aux risques, gestion des visiteurs et mobilisation des communautés).
Le Comité du patrimoine mondial,
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