La communauté Gunditjmara a reçu le Prix international UNESCO-Grèce Mélina Mercouri pour la sauvegarde et la gestion des paysages culturels pour son édition de 2023, en reconnaissance de ses efforts exceptionnels pour la sauvegarde et la gestion du Paysage culturel Budj Bim (Australie).
Le Paysage culturel Budj Bim, situé dans la terre traditionnelle du peuple Gunditjmara dans le sud-est de l’Australie, est un exemple représentatif excellent de l’interaction entre l’homme et son environnement et est témoin des pratiques culturelles et sociales persistantes de la communauté Gunditjmara, qui a gardé le paysage depuis plus de six millénaires.
Ce bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en 2019 comme Paysage culturel Budj Bim en vertu de son témoignage exceptionnel des traditions culturelles, du savoir-faire, des pratiques et de l’ingéniosité des Gunditjmara et pour leur interaction avec une série de zones humides sur les coulées de lave de Budj Bim, dont ils ont délibérément exploité le potentiel productif. La relation dynamique entre les Gunditjmara et leur terre a été transmise par les anciens de génération en génération à travers leurs systèmes de connaissance et leurs traditions culturelles spécifiques, notamment la pêche persistante au kooyang (l’anguille), la narration associée, la danse et le tressage de paniers.
Les gardiens contemporains de la terre représentent cette continuité de l’utilisation des terres en modifiant et en conservant un système étendu de techniques hydrologiques qui rédirigent les flux d’eau pour piéger, stocker et pêcher les kooyang qui traversent le système au fil des saisons. Au-delà des éléments physiques soigneusement gerés, comme des canaux, des seuils, des barrages, des étangs et des gouffres, cette interaction entre l’homme, les animaux, les plantes et les caractéristiques du terrain est également soutenue et renforcée par les récits et les traditions culturelles des Gunditjmara, qui sont étroitement liés à l’utilisation des terres.
La préservation de ce patrimoine soutient et renforce les subsistances locales ainsi que la diversité biologique, culturelle et agricole grâce à des pratiques traditionnelles pour la gestion des terres et de l’eau. Les efforts de la communauté Gunditjmara démontre une contribution remarquable aux objectifs du Prix UNESCO, car ils maintiennent les liens culturels et spirituels avec l’environnement naturel et connectent les générations passées, présentes et futures.
L’UNESCO a célébré le lauréat lors d’une cérémonie officielle de remise de prix en marge de la 42ème session de la Conférence générale de l’UNESCO, en présence de Lina Mendoni, Ministre de la Culture et du Sport de la Grèce, et d’Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO.
Depuis sa première édition, le Prix reconnaît de divers paysages culturels dans le monde entier, soulignant ainsi les réalisations des intervenants dans la gestion et la conservation de ces sites, et en particulier le rôle positif des communautés locales.
Une participation plus large de la population à la gestion du paysage permet la co-création d'idées et de connaissances sur un paysage et sa conservation, ce qui renforce l'appropriation et la responsabilité à l'égard du paysage.
Les paysages culturels sont des éléments essentiels de notre patrimoine mondial commun, qui sont de plus en plus reconnus comme des sites clés pour la conservation de la biodiversité, la sauvegarde du patrimoine immatériel et les sources de revenus.
Dans le cas du Paysage culturel Budj Bim, le système d'aquaculture, les populations et leurs pratiques immatérielles sont tous interdépendants et entrelacés, ce qui permet à la fois la conservation durable de l'environnement et la transmission de valeurs humaines de génération en génération.