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Parc national de l'Ichkeul

Tunisie
Facteurs affectant le bien en 2010*
  • Eau (pluie/nappe phréatique)
  • Infrastructures hydrauliques
  • Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents

a) Impacts négatifs de la construction des barrages ;

b) Apports d'eau insuffisants pour le maintien du système biologique ;

c) Structure de gestion inadaptée ; 

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2010
Demandes approuvées : 4 (de 1981-2002)
Montant total approuvé : 140 000 dollars E.U.
2002 Elaboration d'un plan d'urgence pour la sauvegarde du ... (Approuvé)   50 000 dollars E.U.
1991 Consultancy, equipment, design and construction costs ... (Approuvé)   40 000 dollars E.U.
1989 Financial contribution to the preparation of exhibits ... (Approuvé)   20 000 dollars E.U.
1981 Study on Ichkeul National Park (Approuvé)   30 000 dollars E.U.
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2010

Le 16 février 2010, l'État partie a remis un rapport sur l'état de conservation du Parc national de l'Ichkeul, détaillant la mise en place de plusieurs des recommandations de la mission de suivi réactif de 2006 restant à mettre en œuvre. Par ailleurs, le rapport actualise la situation de la structure de gestion du bien, de la mise en œuvre du plan de gestion, de la gestion des ressources en eau, du suivi scientifique, de l'écotourisme et des activités de sensibilisation auprès des communautés locales. Le rapport ne détaille cependant pas deux des recommandations de la mission de 2006 sur la gestion de l'eau, dont une évaluation des effets sur le bien du projet de construction de trois barrages supplémentaires et si, pendant les hivers secs, les ressources en eau peuvent être ou sont disponibles auprès du barrage de Sidi.

a) Structure de gestion et mise en oeuvre du plan quinquennal de gestion participative

L'État partie fait état de progrès conséquents accomplis dans la création d'une structure de gestion du bien appropriée disposant d'un pouvoir décisionnaire suffisant et d'une autonomie financière. Dans un premier temps, un comité scientifique de gestion du Parc national de l'Ichkeul a été créé en 2007. L'État partie prépare actuellement un décret visant à modifier la réglementation des parcs nationaux. Ce décret, s'il est approuvé, consolidera la structure de gestion du bien ainsi que celle des autres parcs nationaux du pays en définissant le poste de "gestionnaire du parc", et les qualifications nécessaires pour y postuler, en demandant la création d'un comité scientifique de gestion, et ce, afin de permettre une gestion en coopération avec le secteur privé et de mettre en place un droit d'entrée payant destiné à financer le parc de façon autonome. En ce qui concerne le plan quinquennal de gestion participative, l'État partie détaille, dans une annexe au rapport sur l'état de conservation du bien, les résultats de toutes les actions entreprises depuis janvier 2008, la plupart d'entre elles ayant contribué de façon significative à une restauration avancée des valeurs du bien.

b) Gestion de l'eau

L'État partie rappelle que les ressources en eau sont un élément essentiel de la gestion du bien. Le modèle hydrologique établi en 1996 afin de prévoir les conditions hydrologiques et les besoins en eau du bien a récemment été mis à jour et sert à la gestion des ressources hydrologiques. Le rapport fait également état de grands progrès accomplis dans la centralisation de toutes les données du bien avec la création d'une base de données Microsoft Access qui se verra progressivement augmenter des données scientifiques recueillies au cours des quinze dernières années.

L'État partie signale que suite à la reconnaissance du bien par le Gouvernement tunisien en tant qu'utilisateur d'eau, d'importants volumes d'eau ont été accordés à l'Ichkeul depuis 2002/2003. Le volume annuel moyen d'eau atteignant le bien est de 140 millions de mètres cubes, avec un minimum de 6 millions fournis durant l'hiver 2007/2008 et un maximum de 94 millions fournis au cours de l'hiver 2008/2009. L'utilisation de l'écluse de Tinja, qui est la clé du contrôle des apports en eau douce à l'écosystème aquatique de l'Ichkeul, a été déterminante dans la gestion des niveaux d'eau du bien au cours des périodes de sécheresse. L'État partie signale également qu'un projet de gestion intégrée des ressources en eau dans le bassin versant de l'Ichkeul a été mis en place en 2009 dans le cadre du volet régional du programme Wetlands International visant à inciter la société civile à préserver les zones humides méditerranéennes au moyen d'une gestion participative et d'un dialogue entre les différents utilisateurs d'eau.

c) Suivi scientifique

L'État partie détaille les résultats du suivi scientifique accompli au cours des deux dernières années qui confirme la restauration de l'écosystème du bien, à un niveau comparable à celui connu lors de l'inscription du bien. Ce résultat a été obtenu en dépit d'un niveau des eaux en 2007/2008 inférieur d'un cinquième à la moyenne annuelle et de l'apport tardif des ressources en eau en 2009/2010. L'État partie fait remarquer que le nombre d'oiseaux migrateurs et d'oiseaux sauvages est comparable à celui observé lors de l'inscription.

d) Restauration de la rivière Joumine et autres actions importantes de conservation

L'État partie fait état de l'achèvement, à l'été 2008, des travaux de restauration de la rivière Joumine, une des recommandations de la mission de 2006. Ces travaux ont permis à l'eau de couler à nouveau dans le marais de Joumine et ont permis la régénération des scirpus qui sont importants pour les oiseaux migrateurs.

L'État partie fait également état d'autres actions importantes entreprises entre 2007 et 2010 qui ont contribué à la restauration et la préservation du lac, des marais et de la faune et de la flore associées. Ces actions ont consisté entre autres à i)installer une barrière métallique dans la zone de protection intégrale et les marais concernés par le plan de gestion, ce qui a permis la régénération des scirpus; ii) créer une prairie artificielle de 122 hectares afin que le bétail puisse y paître, comme recommandé dans la zone de protection intégrale, et iii) fermer la grotte de El Hawya afin de protéger sa population de chauves-souris.

e) Ecotourisme, Agenda 21 et sensibilisation des communautés locales

L'État partie signale qu'un certain nombre d'actions ont été entreprises au cours des deux dernières années afin d'améliorer l'infrastructure touristique du bien. Des projets visant à garantir des moyens d'existence aux communautés locales ont été mis en place. L'État partie signale en outre que des actions de sensibilisation destinées tant à la population locale qu'à un public plus large ont été entreprises avec, entre autres, des visites scolaires, de la publicité télévisée et un transfert de connaissance du personnel du parc national de l'Ichkeul vers celui des autres parcs nationaux tunisiens. Enfin, l'État partie signale que la mise en place de l'Agenda 21 pour la ville de Tinja a été interrompue en 2008 afin d'harmoniser ses différentes étapes avec un programme de développement intégré rural-urbain récemment mis en œuvre. L'État partie précise que la mise en place de l'Agenda 21 est en cours de redémarrage.

Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN félicitent l'État partie pour les résultats significatifs obtenus dans la restauration des valeurs et de l'intégrité du bien et accueillent avec satisfaction la récente restauration de la rivière Joumine qui a grandement contribué à sa renaissance écologique. Alors que la grande majorité des recommandations du Comité ont été accomplies ou sont en cours de réalisation, le Centre du patrimoine mondial et l'UICN remarquent que l'État partie doit encore les informer sur les trois projets de barrage des oueds de Melah, de Doumis et de Tine, et rappellent qu'en 2006 les autorités tunisiennes de gestion des eaux avaient accepté que ces barrages fournissent de l'eau au bien plutôt qu'à l'agriculture d'irrigation. L'État partie est invité à remettre au Centre du patrimoine mondial, au cours de l'année 2010, un rapport d'avancement sur la situation de ces trois barrages ainsi qu'une évaluation d'impact environnemental.

Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN recommandent que le Comité du patrimoine mondial encourage l'État partie à poursuivre ses efforts visant à consolider la structure de gestion autonome du parc national de l'Ichkeul et à renforcer le rôle du comité scientifique de gestion du bien qui est essentiel à une gestion durable et à long terme des valeurs et de l'intégrité du bien récemment restaurées. Bien que la mise en place de telles structures de gestion puisse prendre du temps, il est évident qu'il existe une volonté politique de la part de l'État partie de mieux organiser et de mieux gérer non seulement le Parc national de l'Ichkeul mais aussi toutes les zones protégées.

Décisions adoptées par le Comité en 2010
34 COM 7B.9
Parc national de l'Ichkeul (Tunisie) (N 8)

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-10/34.COM/7B,

2. Rappelant la décision 32 COM 7B.7 adoptée à sa 32e session (Québec, 2008),

3. Félicite l'État partie des résultats significatifs obtenus dans la restauration de la valeur universelle exceptionnelle y compris ses conditions d'intégrité et accueille avec satisfaction la récente restauration de la rivière Joumine, qui a grandement contribué à la renaissance écologique du bien ;

4. Prend note des progrès accomplis par l'État partie dans la consolidation de la structure de gestion autonome du bien, élément essentiel à une gestion durable et à long terme de ses valeurs et de son intégrité récemment restaurées, et encourage l'État partie à poursuivre ses efforts et à accroître le rôle et les activités du comité scientifique de gestion de l'Ichkeul ;

5. Encourage également l'État partie à réparer rapidement la brèche observée dans le lac qui s'est produite en avril 2009 et à reprendre la mise en place de l'Agenda 21 ;

6. Demande à l'État partie de remettre des évaluations d'impact environnemental pour les projets de barrage sur les oueds Melah, Doumis et Tine, au Centre du patrimoine mondial conformément au paragraphe 172 des Orientations, et de s'assurer que ces barrages fournissent une quantité d'eau suffisante au bien;

7. Demande également à l'État partie de tenir le Centre du patrimoine mondial informé de tout développement important concernant les points susmentionnés, compte tenu des exigences du paragraphe 172 des Orientations, et d'accorder une attention particulière à ces points dans le cadre de leur contribution à l'exercice de soumission de rapport périodique.

34 COM 8E
Adoption des déclarations rétrospectives de valeur universelle exceptionnelle

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le Document WHC-10/34.COM/8E,

2. Adopte les déclarations rétrospectives de valeur universelle exceptionnelle, telles que présentées dans l'Annexe I des Documents WHC-10/34.COM/8E, WHC-10/34.COM/8E.Add et WHC-10/34.COM/8E.Add2 pour les biens du patrimoine mondial suivants:

  • Afrique du sud: Sites des hominidés fossiles de Sterkfontein, Swartkrans, Kromdraai et les environs ;
  • Algérie: La Kalâa des Béni Hammad; Vallée du M'Zab; Djémila; Tipasa; Tassili n'Ajjer; Timgad; Casbah d'Alger;
  • Autriche: Centre historique de la ville de Salzbourg; Palais et jardins de Schönbrunn; Paysage culturel de Hallstatt-Dachstein / Salzkammergut;
  • Bulgarie: Église de Boyana; Cavalier de Madara; Tombe thrace de Kazanlak; Églises rupestres d'Ivanovo; Monastère de Rila; Ancienne cité de Nessebar; Tombeau thrace de Svechtari;
  • Côte d'Ivoire: Parc national de la Comoé;
  • Danemark: Tumulus, pierres runiques et église de Jelling; Cathédrale de Roskilde;
  • Espagne: La Cathédrale, l'Alcázar et l'Archivo de Indias de Séville;
  • Ethiopie: Parc national du Simien;
  • Israël: Masada; Vieille ville d'Acre; Ville blanche de Tel-Aviv - le mouvement moderne; Route de l'encens - Villes du désert du Néguev; Tels bibliques - Megiddo, Hazor, Beer-Sheba;
  • Jordanie: Petra; Qusair Amra; Um er-Rasas (Kastrom Mefa'a);
  • Liban: Anjar; Byblos; Baalbek; Tyr; Ouadi Qadisha ou Vallée sainte et forêt des cèdres de Dieu (Horsh Arz el-Rab);
  • Malawi: Parc national du lac Malawi;
  • Maroc: Ksar d'Aït-Ben-Haddou; Ville historique de Meknès; Site archéologique de Volubilis; Médina d'Essaouira (ancienne Mogador); Médina de Fès; Médina de Marrakech; Médina de Tétouan (ancienne Titawin); Ville portugaise de Mazagan (El Jadida);
  • Mauritanie: Parc national du Banc d'Arguin; Anciens ksour de Ouadane, Chinguetti, Tichitt et Oualata;
  • Niger: Réserves naturelles de l'Aïr et du Ténéré; Parc national du W du Niger;
  • Oman: Fort de Bahla;
  • Ouganda: Tombes des rois du Buganda à Kasubi;
  • Portugal: Forêt laurifère de Madère;
  • République arabe syrienne: Ancienne ville de Damas; Site de Palmyre; Ancienne ville de Bosra; Ancienne ville d'Alep; Crac desChevaliers et Qal'at Salah El-Din;
  • République démocratique du Congo: Réserve de faune à okapis;
  • République-Unie de Tanzanie: Réserve de gibier de Selous; Parc national du Kilimandjaro;
  • Royaume-Uni de Grande Bretagne et d'Irlande du Nord: Saltaire ; Littoral du Dorset et de l'est du Devon; Usines de la vallée de la Derwent; Jardins botaniques royaux de Kew; Liverpool - Port marchand; Paysage minier des Cornouailles et de l'ouest du Devon;
  • Sénégal: Parc national du Niokolo-Koba; Ile de Gorée;
  • Seychelles: Atoll d'Aldabra; Réserve naturelle de la vallée de Mai;
  • Soudan: Gebel Barkal et les sites de la région napatéenne;
  • Tunisie: Site archéologique de Carthage; Amphithéâtre d'El Jem; Parc national de l'Ichkeul; Médina de Sousse; Kairouan; Médina de Tunis; Cité punique de Kerkouane et sa nécropole; Dougga/Thugga;
  • Yemen: Ville Historique de Zabid

3. Décide que les déclarations rétrospectives de valeur universelle exceptionnelle des biens du patrimoine mondial en péril seront passées en revue en priorité;

4. Décide également que, compte tenu du grand nombre de déclarations rétrospectives de valeur universelle exceptionnelle à examiner, l'ordre dans lequel elles seront passées en revue suivra le deuxième cycle de soumission de Rapports périodiques, tel que:

  • biens du patrimoine mondial dans les États arabes;
  • biens du patrimoine mondial en Afrique;
  • biens du patrimoine mondial en Asie et Pacifique;
  • biens du patrimoine mondial en Amérique latine et aux Caraïbes;
  • biens du patrimoine mondial en Europe et Amérique du Nord.
Projet de décision : 34 COM 7B.9

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-10/34.COM/7B,

2. Rappelant la décision 32 COM 7B.7 adoptée à sa 32e session (Québec, 2008),

3. Félicite l'État partie des résultats significatifs obtenus dans la restauration de la valeur universelle exceptionnelle et de l'intégrité du bien et accueille avec satisfaction la récente restauration de la rivière Joumine, qui a grandement contribué à la renaissance écologique du bien ;

4. Prend note des progrès accomplis par l'État partie dans la consolidation de la structure de gestion autonome du bien, élément essentiel à une gestion durable et à long terme de ses valeurs et de son intégrité récemment restaurées, et encourage l'État partie à poursuivre ses efforts et à accroître le rôle et les activités du comité scientifique de gestion de l'Ichkeul ;

5. Encourage également l'État partie à réparer rapidement la brèche observée dans le lac qui s'est produite en avril 2009 et à reprendre la mise en place de l'Agenda 21 ;

6. Demande à l'État partie de remettre des évaluations d'impact environnemental pour les projets de barrage sur les oueds Melah, Doumis et Tine, au Centre du patrimoine mondial conformément au paragraphe 172 des Orientations, et de s'assurer que ces barrages fournissent une quantité d'eau suffisante au bien.

Année du rapport : 2010
Tunisie
Date d'inscription : 1980
Catégorie : Naturel
Critères : (x)
Liste en péril (dates) : 1996-2006
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 34COM (2010)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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