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Réserve de gibier de Selous

République-Unie de Tanzanie
Facteurs affectant le bien en 2010*
  • Activités illégales
  • Chasse commerciale
  • Exploitation minière
  • Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
  • Infrastructures hydrauliques
  • Pétrole/gaz
  • Ressources financières
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Élevage de bétail / pacage d’animaux domestiques
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents

a) Voie de passage proposée pour le bétail ;

b) Braconnage ;

c) Chasse

d) Financement insuffisant ;

e) Prospection et exploitation de minerais et d'hydrocarbures ;

f) Gestion et développement du tourisme ;

g) Projet d'aménagement potentiel de barrages. 

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2010
Demandes approuvées : 3 (de 1984-1999)
Montant total approuvé : 67 980 dollars E.U.
1999 Project Planning Workshop for Strengthening ... (Approuvé)   7 500 dollars E.U.
1987 Equipment for anti-poaching measures at Selous Game ... (Approuvé)   50 000 dollars E.U.
1984 Purchase of a vehicle for Selous Game Reserve (Approuvé)   10 480 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2010**

Mission Centre du patrimoine mondial / UICN, novembre 2007 ; Mission Centre du patrimoine mondial/ UICN, novembre 2008.

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2010

Le 25 février 2010, l'État partie a remis un rapport détaillé sur l'état de conservation de la Réserve de gibier de Selous (RGS). Des informations y sont données sur les diverses recommandations inclues dans la décision 33 COM 7B.8. Le rapport actualise différents sujets tels que le financement du bien, la prospection de minerais et d'hydrocarbure, les projets et les possibilités d'aménagement de barrages, les mesures anti braconnage, la chasse et l'aménagement et la gestion touristiques mais il ne fait cependant pas état des statistiques sur le braconnage en augmentation. Le rapport de l'État partie signale également qu'une nouvelle Loi sur la faune sauvage N°5 (Wildlife Act n°5) est entrée en vigueur depuis 2009, celle-ci fait référence à certaines des nouvelles dispositions exposées dans le rapport.

a) Augmentation du braconnage

Le rapport de l'État partie rappelle que des recensements réguliers de la faune de l'écosystème de Selous Mikumi ont eu lieu au cours des dernières années et que leurs résultats montrent que la population est stable. Le rapport signale également qu'un recensement de la faune pendant la saison sèche a été entrepris en août 2009 par l'Institut tanzanien de recherche sur la faune sauvage (Tanzania Wildlife Research Institute), ses résultats seront remis dès qu'ils seront disponibles. Cependant, un rapport rendu public par un panel d'experts de la Convention sur le commerce international des espèces en danger (Convention on the International Trade in Endangered Species – CITES) sur la situation des éléphants et du braconnage d'ivoire en Tanzanie reprend des éléments de ce recensement. Ils montrent un déclin de la population totale d'éléphants du pays, attribué en grande partie à la tendance à la baisse observée dans la zone de l'écosystème Selous-Mikumi. Un chiffre impressionnant est avancé : 31.500 éléphants ont disparu de l'écosystème entre 2006 et 2009, la population passant ainsi de 74.900 à 43.500 individus. Le panel d'experts de la CITES exprime sa vive préoccupation face à ce déclin et conclut que sur la base du pourcentage de mortalité des éléphants attribué à l'abattage illégal (un indicateur fiable de la menace que constitue le braconnage) qui a grimpé de 18 à 63% entre 2004 et 2009, l'abattage illégal d'éléphants est en augmentation et est désormais considéré comme un phénomène important.

Ces éléments corroborent les conclusions de la mission conjointe de suivi Centre du patrimoine mondial/UICN de 2008 qui avait déjà souligné l'augmentation de la pression exercée par le braconnage, en particulier sur les éléphants, dont témoignaient de nombreux rapports, et avait identifié le besoin d'une réaction déterminée de l'État partie face aux indicateurs faisant état d’une pression croissante exercée par le braconnage, afin d'éviter de futurs impacts négatifs sur la population d'éléphants. Alors que le récent recensement tanzanien estime que la baisse de 44% de la population d'éléphants entre 2006 et 2009 pourrait être due à une migration vers la Réserve de gibier de Niassa, au Mozambique, le Centre du patrimoine mondial et l'UICN estiment que les faibles niveaux d'immigration observés, en particulier dans la partie sud de Niassa, ne saurait expliquer le très important déclin de la population d'éléphants de Selous. Selon des informations reçues, l'augmentation du nombre d'éléphants observés dans la Réserve de Niassa résulte plutôt de pressions exercées par l'aménagement au sud de cette même réserve.

L'État partie signale que l'amélioration des capacités de la RGS à mener des opérations anti braconnage est prévue avec la mise en place de la nouvelle Loi sur la faune sauvage N°5 de 2009 et qu'il a l'intention de faire une demande d'aide technique et financière auprès de la Commission sur la survie des espèces de l'UICN pour entreprendre une nouvelle enquête au moyen d'un survol du parc en 2010.

Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN sont très vivement préoccupés par la baisse spectaculaire de la population d'éléphants qui semble être le résultat à la fois d'une augmentation du braconnage et d'une interruption des opérations anti braconnage menées sur le territoire du bien, en partie en raison d'un financement insuffisant. Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN estiment qu'en l'absence d'une prise de décision immédiate et déterminée de la part de l'État partie visant à faire cesser le braconnage, le niveau de celui-ci dans la RGS, qui accueille l’une des plus larges populations d'éléphants d'Afrique, pourrait augmenter encore plus. Le Centre du patrimoine mondial estime que l'État partie devrait renforcer de toute urgence les capacités de la RGS à mener des opérations anti braconnage.

b) Gestion du bien

L'État partie signale que dans le cadre de la nouvelle Loi sur la faune, le Département de la faune sauvage (Wildlife Division) sera transformé en une nouvelle Autorité de la faune sauvage (Wildlife Authority) autonome et que toutes les réserves de gibier, dont la RGS, disposeront à nouveau de revenus supplémentaires ce qui augmentera de façon significative les ressources destinées à la gestion du bien. Le rapport de l'État partie ne précise pas la date d'entrée en vigueur de cette mesure. Alors que la RGS dispose actuellement de 365 gardes, l'État partie fait remarquer qu'il faudra beaucoup de temps et d'argent pour atteindre le nombre de 2.000 gardes qu'il estime nécessaire à une patrouille efficace et à la gestion des 50.000 km² du bien. L'État partie signale par ailleurs qu'il sollicitera l'aide technique et financière du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives afin de faire réaliser une évaluation indépendante de la mise en œuvre du plan de gestion global et de convoquer un atelier de travail sur la mise en œuvre des recommandations des missions de suivi réactif de 2007 et 2008 comme demandé par la décision 33 COM 7B.8.

Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN accueillent avec satisfaction le projet de refinancement du bien ainsi que la création d'une nouvelle entité autonome: l'Autorité de la faune sauvage. Ces deux mesures constituent des étapes importantes dans la restauration d'une gestion efficace du bien suite à l'abandon en 2004 du plan de rétention des recettes. Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN estiment que le nouveau schéma d'accroissement des revenus devrait suivre les lignes directrices du plan de rétention des recettes et qu'au moins 50% des revenus provenant du tourisme et de la chasse devraient être reversés à la gestion de la RGS. Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN accueillent également avec satisfaction l'intention exprimée par l'État partie de faire réaliser une évaluation indépendante du plan de gestion et de convoquer un atelier de travail sur la mise en œuvre des recommandations des missions de suivi de 2007 et 2008.

c) Prospection et exploitation de minerais et d'hydrocarbures

L'État partie reconnaît l'incompatibilité des explorations et exploitations minières et pétrolières avec l'inscription sur la Liste du patrimoine mondial. Cependant, la Loi révisée sur la faune sauvage autorise désormais la prospection et l'extraction d'uranium, de pétrole et de gaz dans les réserves de gibier incluses dans le bien à condition qu'une Évaluation d'impact environnemental (EIE) soit réalisée par la société en charge de la prospection. Le rapport confirme que les possibilités d'extraction d'uranium sont en cours d'évaluation sur le territoire du bien et aux alentours et qu'une licence de prospection a été accordée à la compagnie Mantra Resources. Aucune activité minière liée à l'uranium n'est cependant en cours à l'heure actuelle. Il en va de même pour la prospection pétrolière sur tout le périmètre du bien. L'État partie fait remarquer qu'il n'a, à ce jour, toujours pas accordé d'autorisation d'extraction d'uranium ou de prospection pétrolière sur le territoire du bien et confirme qu'il se conformera au Paragraphe 172 des Orientations avant d'accorder toute autorisation.

Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN demeurent très préoccupés par la prospection d'uranium en cours et, en particulier, par les projets de prospection d'hydrocarbures sur le territoire de la RGS. Ils réaffirment la position très claire du Comité du patrimoine mondial aux termes de laquelle la prospection et l'exploitation minières ainsi que la prospection d'hydrocarbures sont incompatibles avec le statut du patrimoine mondial. Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN sont, en outre, préoccupés par la possible légalisation de telles activités sur le territoire du bien dans le cadre de la nouvelle Loi sur la faune sauvage de 2009. Ils prennent note du recul des dispositions légales destinées à la protection dans le cadre de cette nouvelle Loi par rapport à celles en place lors de l'inscription et ils estiment que la protection légale actuelle est insuffisante pour un bien du patrimoine mondial. Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN reprennent les conclusions de la mission de 2008 aux termes desquelles la prospection pétrolière aurait des impacts sur de grands secteurs du bien et rappellent que la prospection pétrolière des années 80 a coïncidé avec une forte augmentation du braconnage et un spectaculaire déclin des espèces de faune sauvage, en particulier des éléphants.

d) Projets et possibilités d'aménagement de barrages – barrages de Kidunda et des Gorges Stieglers

L'État partie a confirmé les informations recueillies par la mission de suivi de 2008 sur la localisation précise du projet de barrage de Kidunda destiné à répondre à la demande croissante en eau de Dar-es-Salaam. Il se situe à 12 kms à l'extérieur des limites du bien et ses capacités ont été réduites. Le projet actuel aurait pour conséquence l'inondation de 4 à 5 km² de la RGS. Le rapport de l'État partie signale qu'un Comité directeur composé d'experts issus du Service de la faune et de la RGS a été créé en vue d'examiner le projet, et qu'une seconde EIE est prévue pour février 2010.

En ce qui concerne le projet de barrage hydroélectrique des Gorges Stieglers situé sur le territoire du bien, l'État partie remarque qu'en dépit d'une étude de faisabilité datée de 1970 qui estimait que le projet n'était pas viable économiquement et ne devrait donc pas être mené à bien, le Ministère de l'énergie a inclus le projet dans le Plan directeur de l'énergie nationale (National Power System Master Plan – PSMP) 2009-2013 en tant que projet de grande infrastructure pour répondre à la demande à long terme d'énergie du pays. Des études de faisabilité sur le bassin de la rivière Rufiji sont en cours de préparation.

Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN remarquent que le projet révisé de barrage de Kikunda pourrait également avoir des impacts négatifs sur la valeur universelle exceptionnelle de la RGS puisqu'il affectera Gonabis qui est un secteur très important pour de nombreux grands mammifères présents à Selous. Ils rappellent également les conclusions de la mission de 2008 aux termes desquelles un barrage aux Gorges Stieglers aurait de graves impacts sur les valeurs et sur l'intégrité du bien. L'État partie est instamment prié de s'assurer que les évaluations en cours et prévues définiront les impacts sur la valeur universelle exceptionnelle et que les éléments en relation avec le paragraphe 172 des Orientations seront soumis au Centre du patrimoine mondial avant qu'une décision finale concernant les projets de barrage ne soit prise.

e) Chasse

L'État partie évoque les recommandations des missions de 2007 et 2008 visant à réglementer la chasse. Il estime qu'un système transparent est actuellement en place dans le cadre de la Loi révisée sur la faune sauvage de 2009 et des Réglementations sur la chasse touristique de 2002. Les quotas sont actuellement fixés de façon transparente et la RGS est en train de d'élaborer une base de données intégrée qui établira le lien entre les informations et les rapports sur le bien.

Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN estiment que si la nouvelle Loi sur la faune sauvage établit des procédures claires d'attribution de zones de chasse, le système manque toutefois de transparence. Les zones de chasse sont attribuées par le Ministère, conseillé par le Comité consultatif sur l'attribution des zones de chasse mais aucun critère précis n'accompagne cette attribution. Par ailleurs, la Loi sur la faune sauvage ne recommande aucune méthodologie d'établissement de quotas de chasse. Bien que le rapport de l'État partie précise que les données issues du recensement de la faune sont prises en compte dans la définition de quotas, l'usage qui est fait de ces informations scientifiques n'est pas précisé. Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN accueillent avec satisfaction l'engagement pris par l'État partie d'élaborer une base de données intégrée reliant les différents systèmes de suivi et rappellent la recommandation du Comité visant à utiliser cette base de données pour la gestion de la faune.

f) Gestion et aménagement touristiques

L'État partie fait remarquer que la RGS n'a pas de plan touristique détaillé définissant une vision précise d'un tourisme tant durable que destructeur définissant les risques et opportunités liés au tourisme et affirmant une vision claire pour un tourisme durable. Il rappelle également qu'un projet est actuellement en cours d'élaboration afin de demander l'aide technique du Centre du patrimoine mondial pour la réalisation d'un plan touristique. L'État partie fait, par ailleurs, état de l'aménagement de camps dans la zone nord du bien (10 existent déjà et 10 sont en construction). Ce projet vise à développer le tourisme photographique au sud de la zone nord du bien.

Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN font remarquer que le nombre de lodges dans la zone nord de Selous est désormais bien plus élevé que celui prévu dans le plan de gestion, et sont préoccupés par l'aménagement d'infrastructures touristiques de masse avant même qu'une vision précise et durable d'un tourisme tant destructif que pérenne n'ait été définie qu’une vision précise d’un tourisme durable, identifiant les risques sur le bien, soit définie. Un plan touristique devrait être préparé dès que possible avec l'aide du Centre du patrimoine mondial et de l'UICN afin d'empêcher tous les impacts potentiels d'un tourisme en accroissement sur les valeurs et l'intégrité du bien.

Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN sont également préoccupés de l'augmentation tangible des menaces pesant sur les valeurs et l'intégrité de la RGS et estiment qu'une approche coordonnée est nécessaire afin d'y apporter des réponses en collaboration avec les ONG locales et internationales et d'autres intervenants. Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN sont particulièrement préoccupés par les résultats alarmants de l'enquête sur les éléphants et par les éléments prouvant une forte augmentation du braconnage. Ils espèrent que la création d'une Autorité autonome de la faune sauvage et la restauration annoncée du mécanisme de rétention des recettes créeront les conditions nécessaires à la résolution véritable de ce problème.

Le Comité du patrimoine mondial devrait inviter l'État partie à profiter pleinement du projet d'atelier afin de tenir compte des recommandations des missions de 2007 et 2008, et à utiliser cet atelier comme une opportunité d'élaboration d'une stratégie anti braconnage. Il est également évident que la nouvelle Loi sur la faune sauvage rend la protection légale du bien moins efficace et qu'aux termes de ses nouvelles dispositions, la prospection et l'exploitation de l'uranium, du pétrole et du gaz sont autorisées. L'État partie devrait faire une exception à cette disposition pour la Réserve de Selous au vu de son statut de bien du patrimoine mondial. Le Comité du patrimoine mondial rappelle la décision du Comité du patrimoine mondial prise lors de sa 33e session (Séville, 2009) qui stipule que toute intention d'entreprendre une prospection pétrolière sur le territoire du bien constituerait un cas flagrant d'inscription de la RGS sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

Décisions adoptées par le Comité en 2010
34 COM 7B.3
Réserve de gibier de Selous (République-Unie de Tanzanie) (N 199)

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-10/34.COM/7B,

2. Rappelant la décision 33 COM 7B.8, adoptée à sa 33e session (Séville, 2009),

3. Exprime sa vive préoccupation quant aux résultats de l'étude de 2009 sur la population d'éléphants, qui montre un déclin de celle-ci, dans l'écosystème Selous-Mikumi, de 44% entre 2006 et 2009 et une augmentation de la proportion des éléphants abattus illégalement ;

4. Prie instamment l'État partie de prendre des mesures immédiates et décisives afin de faire cesser cette augmentation du braconnage des éléphants et des autres espèces de faune sauvage qui risque grandement de dégrader la valeur universelle exceptionnelle du bien ;

5. Exprime également sa plus vive préoccupation quant à l'allègement de la protection légale du bien résultant de la Loi sur la faune sauvage de 2009 qui autorise la prospection et l'exploitation minières, pétrolières, gazières et d'uranium sur le territoire de la réserve de gibier et rappelle que toute décision visant à entreprendre une prospection pétrolière sur le territoire du bien constituerait un cas flagrant d'inscription de la Réserve de gibier de Selous sur la Liste du patrimoine mondial en péril ;

6. Prie également instamment l'État partie de promulguer une législation spécifique visant à interdire la prospection et l'exploitation pétrolières, gazières et d'uranium sur le territoire de la Réserve de gibier de Selous, sur la base de son statut de bien du patrimoine mondial ;

7. Réitère sa demande auprès de l'État partie afin qu'il informe le Centre du patrimoine mondial de tout projet d'activité sur le territoire et aux alentours du bien qui pourrait avoir un impact sur sa valeur universelle exceptionnelle, y compris des projets de barrage et d'exploitation minière, et qu'il soumette une Évaluation d'impact environnemental avant de prendre toute décision sur ces projets ;

8. Accueille avec satisfaction la décision de l'État partie de créer une Autorité autonome de la faune sauvage et de restaurer le mécanisme d'accumulation des recettes qui devrait, d'ici un certain temps, améliorer considérablement les ressources humaines et financières du bien ;

9. Prie par ailleurs instamment l'État partie de poursuivre la mise en œuvre des recommandations des missions de suivi de 2007 et 2008, telles que détaillées dans la décision 33 COM 7B.8 ;

10. Accueille également avec satisfaction l'intention de l'État partie de convoquer un atelier sur la mise en œuvre des recommandations des missions de suivi de 2007 et 2008 et demande à l'État partie de profiter de cette opportunité pour garantir la mise en œuvre d'une série complète et efficace d'actions, dont l'aide à l'élaboration d'un programme anti braconnage, en collaboration avec les ONG locales et internationales et d'autres intervenants ;

11. Demande également à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2011, un rapport détaillé sur l'État de conservation du bien, faisant Etat des progrès accomplis dans la lutte contre le braconnage et dans la mise en œuvre des recommandations des missions de suivi de 2007 et 2008, de l'Etat d'avancement des évaluations d'impact des projets de barrages de Kidunda et des Gorges Stieglers ainsi que du statut de la protection légale du bien, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 35e session en 2011.

34 COM 8E
Adoption des déclarations rétrospectives de valeur universelle exceptionnelle

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le Document WHC-10/34.COM/8E,

2. Adopte les déclarations rétrospectives de valeur universelle exceptionnelle, telles que présentées dans l'Annexe I des Documents WHC-10/34.COM/8E, WHC-10/34.COM/8E.Add et WHC-10/34.COM/8E.Add2 pour les biens du patrimoine mondial suivants:

  • Afrique du sud: Sites des hominidés fossiles de Sterkfontein, Swartkrans, Kromdraai et les environs ;
  • Algérie: La Kalâa des Béni Hammad; Vallée du M'Zab; Djémila; Tipasa; Tassili n'Ajjer; Timgad; Casbah d'Alger;
  • Autriche: Centre historique de la ville de Salzbourg; Palais et jardins de Schönbrunn; Paysage culturel de Hallstatt-Dachstein / Salzkammergut;
  • Bulgarie: Église de Boyana; Cavalier de Madara; Tombe thrace de Kazanlak; Églises rupestres d'Ivanovo; Monastère de Rila; Ancienne cité de Nessebar; Tombeau thrace de Svechtari;
  • Côte d'Ivoire: Parc national de la Comoé;
  • Danemark: Tumulus, pierres runiques et église de Jelling; Cathédrale de Roskilde;
  • Espagne: La Cathédrale, l'Alcázar et l'Archivo de Indias de Séville;
  • Ethiopie: Parc national du Simien;
  • Israël: Masada; Vieille ville d'Acre; Ville blanche de Tel-Aviv - le mouvement moderne; Route de l'encens - Villes du désert du Néguev; Tels bibliques - Megiddo, Hazor, Beer-Sheba;
  • Jordanie: Petra; Qusair Amra; Um er-Rasas (Kastrom Mefa'a);
  • Liban: Anjar; Byblos; Baalbek; Tyr; Ouadi Qadisha ou Vallée sainte et forêt des cèdres de Dieu (Horsh Arz el-Rab);
  • Malawi: Parc national du lac Malawi;
  • Maroc: Ksar d'Aït-Ben-Haddou; Ville historique de Meknès; Site archéologique de Volubilis; Médina d'Essaouira (ancienne Mogador); Médina de Fès; Médina de Marrakech; Médina de Tétouan (ancienne Titawin); Ville portugaise de Mazagan (El Jadida);
  • Mauritanie: Parc national du Banc d'Arguin; Anciens ksour de Ouadane, Chinguetti, Tichitt et Oualata;
  • Niger: Réserves naturelles de l'Aïr et du Ténéré; Parc national du W du Niger;
  • Oman: Fort de Bahla;
  • Ouganda: Tombes des rois du Buganda à Kasubi;
  • Portugal: Forêt laurifère de Madère;
  • République arabe syrienne: Ancienne ville de Damas; Site de Palmyre; Ancienne ville de Bosra; Ancienne ville d'Alep; Crac desChevaliers et Qal'at Salah El-Din;
  • République démocratique du Congo: Réserve de faune à okapis;
  • République-Unie de Tanzanie: Réserve de gibier de Selous; Parc national du Kilimandjaro;
  • Royaume-Uni de Grande Bretagne et d'Irlande du Nord: Saltaire ; Littoral du Dorset et de l'est du Devon; Usines de la vallée de la Derwent; Jardins botaniques royaux de Kew; Liverpool - Port marchand; Paysage minier des Cornouailles et de l'ouest du Devon;
  • Sénégal: Parc national du Niokolo-Koba; Ile de Gorée;
  • Seychelles: Atoll d'Aldabra; Réserve naturelle de la vallée de Mai;
  • Soudan: Gebel Barkal et les sites de la région napatéenne;
  • Tunisie: Site archéologique de Carthage; Amphithéâtre d'El Jem; Parc national de l'Ichkeul; Médina de Sousse; Kairouan; Médina de Tunis; Cité punique de Kerkouane et sa nécropole; Dougga/Thugga;
  • Yemen: Ville Historique de Zabid

3. Décide que les déclarations rétrospectives de valeur universelle exceptionnelle des biens du patrimoine mondial en péril seront passées en revue en priorité;

4. Décide également que, compte tenu du grand nombre de déclarations rétrospectives de valeur universelle exceptionnelle à examiner, l'ordre dans lequel elles seront passées en revue suivra le deuxième cycle de soumission de Rapports périodiques, tel que:

  • biens du patrimoine mondial dans les États arabes;
  • biens du patrimoine mondial en Afrique;
  • biens du patrimoine mondial en Asie et Pacifique;
  • biens du patrimoine mondial en Amérique latine et aux Caraïbes;
  • biens du patrimoine mondial en Europe et Amérique du Nord.
Projet de décision : 34 COM 7B.3

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-10/34.COM/7B,

2. Rappelant la décision 33 COM 7B.8, adoptée à sa 33e session (Séville, 2009),

3. Exprime sa vive préoccupation quant aux résultats de l'étude de 2009 sur la population d'éléphants, qui montre un déclin de celle-ci, dans l'écosystème Selous-Mikumi, de 44% entre 2006 et 2009 et une augmentation de la proportion des éléphants abattus illégalement;

4. Prie instamment l'État partie de prendre des mesures immédiates et décisives afin de faire cesser cette augmentation du braconnage des éléphants et des autres espèces de faune sauvage qui risque grandement de dégrader la valeur universelle exceptionnelle du bien;

5. Exprime également sa plus vive préoccupation quant à l'allégement de la protection légale du bien résultant de la Loi sur la faune sauvage de 2009 qui autorise la prospection et l'exploitation minières, pétrolières, gazières et d'uranium sur le territoire de la réserve de gibier et rappelle que toute décision visant à entreprendre une prospection pétrolière sur le territoire du bien constituerait un cas flagrant d'inscription de la Réserve de gibier de Selous sur la Liste du patrimoine mondial en péril;

6. Prie également instamment l'État partie de promulguer une législation spécifique visant à interdire la prospection et l'exploitation pétrolières, gazières et d'uranium sur le territoire de la Réserve de gibier de Selous, sur la base de son statut de bien du patrimoine mondial;

7. Réitère sa demande auprès de l'État partie afin qu'il informe le Centre du patrimoine mondial de tout projet d'activité sur le territoire et aux alentours du bien qui pourrait avoir un impact sur sa valeur universelle exceptionnelle, y compris des projets de barrage et d'exploitation minière, et qu'il soumette une Évaluation d'impact environnemental avant de prendre toute décision sur ces projets;

8. Accueille avec satisfaction la décision de l'État partie de créer une Autorité autonome de la faune sauvage et de restaurer le mécanisme d'accumulation des recettes qui devrait, d'ici un certain temps, améliorer considérablement les ressources humaines et financières du bien;

9. Prie par ailleurs instamment l'État partie de poursuivre la mise en œuvre des recommandations des missions de suivi de 2007 et 2008, telles que détaillées dans la décision 33 COM 7B.8;

10. Accueille également avec satisfaction l'intention de l'État partie de convoquer un atelier sur la mise en œuvre des recommandations des missions de suivi de 2007 et 2008 et demande à l'État partie de profiter de cette opportunité pour garantir la mise en œuvre d'une série complète et efficace d'actions, dont l'aide à l'élaboration d'un programme anti braconnage, en collaboration avec les ONG locales et internationales et d'autres intervenants;

11. Demande également à l'État partie de remettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2011, un rapport détaillé sur l'état de conservation du bien, faisant état des progrès accomplis dans la lutte contre le braconnage et dans la mise en œuvre des recommandations des missions de suivi de 2007 et 2008, de l'état d'avancement des évaluations d'impact des projets de barrages de Kidunda et des Gorges Stieglers ainsi que du statut de la protection légale du bien, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 35e session en 2011. 

Année du rapport : 2010
République-Unie de Tanzanie
Date d'inscription : 1982
Catégorie : Naturel
Critères : (ix)(x)
Liste en péril (dates) : 2014-présent
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 34COM (2010)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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