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Centre historique de Shakhrisyabz

Ouzbékistan
Facteurs affectant le bien en 2021*
  • Activités de gestion
  • Cadre juridique
  • Habitat
  • Ressources financières
  • Ressources humaines
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Autres menaces :

    Démolitions et reconstructions d’une grande zone du centre historique

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Système de gestion/plan de gestion (Absence de plan global de conservation et de gestion)
  • Activités de gestion
  • Habitat ; Développement commercial (Interventions majeures réalisées, notamment travaux de démolition et de reconstruction)
  • Cadre juridique (Nécessité de renforcer le cadre juridique national)
  • Ressources humaines (inadéquates)
  • Ressources financières (inadéquates)
Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril
  • Projets de développement urbains à grande échelle menés sans en informer le Comité et sans réaliser préalablement les études d’impact sur le patrimoine nécessaires
  • Démolition et reconstruction de zones d’habitation traditionnelles
  • Changements irréversibles apportés à l’apparence originale d’une zone importante du centre historique
  • Modifications importantes de l’environnement des monuments et de l’aménagement urbain historique d’origine ainsi que de ses strates archéologiques
  • Absence d’un plan de conservation et de gestion
Etat de conservation souhaité pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril

Pas encore rédigé

Mesures correctives pour le bien

Pas encore identifiées

Calendrier pour la mise en œuvre des mesures correctives

Pas encore identifié

Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2021

Montant total accordé : 2016 : 30 670 dollars EU du projet du Fonds-en-dépôt UNESCO/Pays-Bas pour l’application de la Recommandation UNESCO de 2011 concernant le paysage urbain historique (PUH, 2011) dans les biens du patrimoine mondial en Ouzbékistan ; 2019 : 43 115 dollars EU du Fonds-en-dépôt UNESCO/Pays-Bas pour le renforcement des capacités pour la conservation et la gestion des biens du patrimoine mondial en Ouzbékistan.

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2021
Demandes approuvées : 1 (de 1999-2018)
Montant total approuvé : 15 000 dollars E.U.
2018 Management of the World Heritage properties in ... (Non approuvé)   0 dollars E.U.
1999 Training Workshop in the Preparation of World Heritage ... (Approuvé)   15 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2021**
Octobre 2002 : mission de suivi par un expert international ; mars 2006 : mission de suivi réactif du Bureau UNESCO de Tachkent/ICOMOS ; juin 2014 : mission de cadrage du Bureau UNESCO de Tachkent; mars 2016 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS ; décembre 2016 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS ; janvier 2019 : mission conjointe de suivi réactif de haut niveau Centre du patrimoine mondial/ICOMOS
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2021

Le 27 janvier 2020, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation, suivi d’une mise à jour reçue par le Centre du patrimoine mondial le 30 janvier 2021. Ces deux rapports sont disponibles à http://whc.unesco.org/fr/list/885/documents et donnent les informations suivantes sur les actions de l’État partie en réponse aux décisions précédentes du Comité :

  • Un certain nombre d'outils juridiques (Décret présidentiel, Résolution du Cabinet des ministres, amendement à la loi de la République d'Ouzbékistan) ont été adoptés en 2018-2019 pour renforcer la préservation du patrimoine, notamment en suspendant toute construction sur le bien, dans l’attente de l'adoption d'une politique claire pour la réhabilitation du bien ;
  • Une carte montrant la proposition de restauration du cadre traditionnel des rues et maisons dans plusieurs zones du bien a été soumise avec le rapport de l'État partie ;
  • Une évaluation de l'impact des actions passées sur le patrimoine est en cours, selon la recommandation de la mission conjointe de suivi réactif de haut niveau Centre du patrimoine mondial/ICOMOS de janvier 2019 ;
  • Une étude sur une éventuelle modification des limites du bien est en cours. L'État partie a mandaté des experts indépendants pour évaluer la possibilité d'une modification significative des limites ou d'une nouvelle proposition d'inscription qui pourrait justifier la valeur universelle exceptionnelle (VUE), et leurs conclusions seront prises en compte lorsqu’il s’agira de définir les nouvelles limites potentielles du bien ;
  • Un groupe de travail et un plan d'action pour la mise en œuvre de la Décision 43 COM 7A.44 ont été mis en place en 2020 afin de réaliser toutes les études nécessaires pour approfondir les deux options suggérées par la mission de haut niveau de 2019, bien que l'État partie ait indiqué une préférence préliminaire pour la seconde option, c’est-à-dire l'exploration des éléments essentiels de l'urbanisme timouride dans le centre historique. Le cahier des charges de cette étude, qui doit être achevée en décembre 2021, a été défini ;
  • Dans sa mise à jour de 2021, l'État partie indique qu'un plan de restauration urbaine détaillé est en cours d'élaboration, avec pour objectif de relever le cadre des monuments de la zone centrale et de réhabiliter le tissu urbain existant ;
  • Une proposition de projet pour les travaux de restauration restant à réaliser a été élaborée et est en cours d'approbation ; elle sera éventuellement mise en œuvre en coopération avec l'Institut russe de développement urbain et d'investissement (« GipRoGor », Fédération de Russie) ;
  • Le rapport de 2020 donne une liste succincte des actions de conservation réalisées essentiellement en 2015-2016 sur un certain nombre de monuments historiques ;
  • Les systèmes d'éclairage installés sur le bien ont été réévalués et réduits ;
  • Les sites d'attractions et l'aire de jeux pour enfants situés auparavant à l'est d'Ak-Saray ont été réinstallés en dehors de la zone inscrite ;
  • La révision du Plan de gestion, dans le cadre d'une révision substantielle du système de gestion du bien, doit être achevée d'ici décembre 2022, et l'établissement d'un Plan de conservation et de gestion intégrée d'ici décembre 2024 en prenant en compte la recommandation sur les paysages urbains historiques (PUH);
  • L'augmentation des défaillances matérielles sur les tuiles et de chutes de certaines d’entre elles au palais d'Ak-Saray a été signalée, et une équipe nationale pluridisciplinaire a été créée pour résoudre ces problèmes ;
  • L'État partie est en train de créer un Comité consultatif international (CCI) pour les biens culturels du patrimoine mondial en Ouzbékistan. Des progrès ont été réalisés, notamment la liaison avec le Centre du patrimoine mondial, l'identification de membres potentiels et l'allocation budgétaire, avec une première réunion prévue en 2021 pour assurer le suivi des décisions du Comité et des recommandations de la mission précédente ;

En raison de la situation mondiale causée par la pandémie de COVID-19, l'État partie n'a pas soumis, à la date limite fixée par le Comité lors de sa 43e session (Bakou, 2019), le détail des propositions de modification significative des limites qui auraient le potentiel de justifier la VUE.  

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2021

À sa 41e session (Cracovie 2017), le Comité avait noté avec inquiétude les conclusions de la mission de suivi réactif de décembre 2016, selon lesquelles «étant donné que les constructions monumentales ont désormais été dégagées de leurs environnements urbains, le noyau de l’urbanisme timouride a été perdu et que, comme les maisons d’habitation traditionnelles ont été détruites dans le cœur de la ville médiévale, les attributs clés de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) ont été à ce point endommagés, et pour la plupart d’entre eux d’une manière irréversible, que le bien ne peut plus traduire la VUE pour laquelle il avait été inscrit », et qu’en conséquence, la rétablissement  d’attributs suffisants pour justifier la VUE identifiée au moment de l’inscription semblait impossible (Décision 41 COM 7A.57). Le Comité était chargé de déterminer « si le bien s’est détérioré jusqu'à avoir perdu les attributs de la VUE définie au moment de l’inscription et devrait, en conséquence, être retiré de la Liste du patrimoine mondial, conformément au paragraphe 192 des Orientations ». Il a néanmoins décidé de recommander à l’État partie d’examiner si une modification significative des limites du bien, fondée sur certains monuments et les zones urbaines restantes, aurait le potentiel de justifier la VUE.

La mission de suivi réactif de haut niveau de 2019 a proposé deux options possibles que l'État partie pourrait souhaiter explorer : 1) se concentrer sur les monuments représentant la période timouride, ou 2) explorer les éléments essentiels de l'urbanisme timouride dans le centre historique. Cependant, la mission de 2019 ne disposant pas de la documentation nécessaire permettant l’évaluation approfondie de chacune de ces options du point de vue de la justification de la VUE, elle a suggéré que l'État partie approfondisse son travail de recherche, de documentation et de conservation, y compris les plans pour une éventuelle inversion des récents travaux de conservation sur les monuments, avant qu’il soit possible d’évaluer si l'une ou l'autre de ces options aurait le potentiel de justifier la VUE.

Dans sa Décision 43 COM 7A.44, le Comité a accepté les recommandations de la mission et décidé « d’accorder deux ans à l’État partie pour étudier les options possibles de modification importante des limites ou de nouvelle proposition d’inscription et, à la fin de cette période, de considérer à nouveau si le bien doit être maintenu sur la Liste du patrimoine dans le cas où une direction claire a été définie, ou s’il convient de retirer entièrement le bien de la Liste ». La décision indiquait aussi clairement que «si l’État partie souhaite étudier l’une ou l’autre option, il entreprenne des recherches et une documentation complémentaires et élabore un plan de restauration afin de fournir suffisamment de détails pour permettre une évaluation de chaque option relativement à la justification de la VUE, avant d’entreprendre toute démarche de modification importante des limites, conformément aux paragraphes 165 et 166 des Orientations, ou toute nouvelle proposition d’inscription » et elle encourageait en outre l’État partie « à demander un soutien en amont concernant une possible modification importante des limites ou une nouvelle proposition d’inscription pour justifier la VUE ».

La création d'un groupe de travail et d'un Plan d'action pour explorer les deux options est notée, tout comme la date d'achèvement des études (décembre 2021) et la préférence de l'État partie pour la seconde option. L'État partie indique qu'il explorera en profondeur les deux options et tiendra compte de la complexité du site et de son état critique. L'État partie note également qu'il existe localement une forte volonté de travailler en collaboration avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives. Dans son rapport de 2020, il indiquait que la voie à explorer pourrait comprendre un plan de « restauration du cadre traditionnel des rues de la période historique », la restauration des maisons traditionnelles et le développement de nouvelles maisons traditionnelles (restaurées) dans l'espace vide créé par les démolitions récentes. Il est également signalé qu'un plan détaillé de restauration urbaine ayant pour objectif de récupérer le contexte des monuments dans la zone centrale et de réhabiliter le reste du tissu urbain est en cours d'élaboration.

L'État partie reconnaît que l'exploration de la seconde option devrait reposer sur une documentation détaillée de ce qui subsiste du tissu urbain, une recherche sur son évolution et une analyse des particularités des traditions vernaculaires en matière de construction, afin de permettre une évaluation de ce qui pourrait être récupéré et de la faisabilité d’une telle entreprise. Avant d'engager tout travail pour mettre en œuvre cette seconde option ou d'autres projets de restauration à grande échelle, tous les détails de la recherche et de l'analyse d’une telle option doivent être soumis au Centre du patrimoine mondial, ainsi que les conséquences de cette option en termes de restauration, pour étude par les Organisations consultatives et examen par le Comité. Si le Comité devait alors considérer cette option comme potentiellement réalisable, l'étape suivante consisterait pour l'État partie à préparer et soumettre une modification importante des limites ou une nouvelle proposition d'inscription, qui devrait également envisager en détail un plan global de restauration urbaine aligné sur la nécessité d'améliorer les infrastructures et les conditions de vie afin de garantir une ville vivante, et le développement de nouveaux systèmes de protection, de conservation et de gestion du bien, conformément à la recommandation de l'UNESCO de 2011 sur le paysage urbain historique (PUH).

La situation actuelle est qu'aucune option ou marche à suivre potentielle pour le bien n'a été esquissée ou proposée dans le délai fixé par le Comité. L'État partie a indiqué que les contraintes imposées par la pandémie de COVID-19 ont perturbé son calendrier, et il a demandé une prolongation au Comité. Compte tenu des propositions désormais en place pour explorer la seconde option en association avec des experts internationaux d'ici fin décembre 2021, et de la volonté exprimée par l'État partie de collaborer avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives dans le cadre de ce processus, il est recommandé au Comité de prolonger le délai d'un an et de demander à l'État partie de soumettre un rapport sur la faisabilité de l'option préférée pour examen à sa 45e session en 2022.

Étant données l'importance capitale du travail d'évaluation en cours et les sensibilités liées à l'authenticité et à l'intégrité de certaines des possibilités en discussion, par exemple celles liées à toute potentielle reconstruction, il est recommandé au Comité de réitérer son encouragement à l'État partie pour qu’il demande conseil à l'ICOMOS en amont. L'État partie indique qu'il mandate des experts de l'ICOMOS à titre individuel afin qu’ils déterminent les limites d'une éventuelle modification. Il convient de préciser à cet égard que les experts engagés à titre individuel ne peuvent pas fournir un avis officiel en amont pour le compte d'ICOMOS International.

En ce qui concerne les autres aspects du bien, l'adoption de plusieurs nouveaux instruments juridiques devrait renforcer la protection du bien. À la suite de l'introduction des nouvelles lois, toutes les activités de construction ont été arrêtées, ce dont il faut se féliciter. Le Comité ayant demandé l'arrêt de tous les travaux, il convient de se faire préciser si la restauration et la démolition ont également été arrêtées. Le rapport indique que ce n'est peut-être pas le cas, car il est indiqué qu'après le relogement des résidents, trois maisons traditionnelles du XIXe siècle, protégées localement, ont été démolies après « mesure, étude et préparation des permis », apparemment dans l'intention de construire de nouvelles « maisons traditionnelles » de conception semblable. Il est manifestement nécessaire de moderniser les logements, d'en agrandir certains et d'installer de nouveaux services. La question est de savoir comment procéder pour que de bons exemples de bâtiments traditionnels puissent survivre au lieu d'être démolis et que de nouveaux ajouts puissent être construits dans le respect du contexte, sans être des reproductions multiples d'un modèle du 19e siècle. Une approche globale abordant cette question doit être définie et acceptée avant d'entreprendre tout autre travail. Les travaux de démolition et de restauration des maisons traditionnelles doivent également être interrompus jusqu'à la mise en place d'une telle approche concertée.

L'état de conservation des carreaux du complexe d'Ak-Saray restant très préoccupant, l'État partie a mis en place une équipe pluridisciplinaire chargée de proposer des solutions pour résoudre ce problème. Les informations demandées au sujet des tuiles du palais d'Ak-Saray et la stratégie pour leur conservation doivent encore être soumises au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives.

Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives sont pleinement conscients que le bien est désormais confronté à une situation extrêmement complexe. Il reste essentiel que les phases identifiées par le Comité pour évaluer les démarches potentielles à suivre soient respectées. Cela signifie qu'avant d'entreprendre tout travail de restauration, de reconstruction ou de nouvelle démolition, l'État partie doit d'abord soumettre un avant-projet de l’option de son choix, basée sur (a) la recherche et la documentation ; (b) une analyse détaillée de ce qui subsiste par rapport à ce qui existait avant les démolitions récentes ; (c) une analyse historique complète et détaillée de l'évolution de la ville dans le temps, y compris le développement de son urbanisme timouride ; (d) des évaluations de la conservation de ce qui reste ; et (e) une proposition de plan de restauration. L'avant-projet de l'option choisie devrait présenter des justifications claires pour la restauration ou la conservation des éléments, concernant notamment les mahallas, et démontrer comment le projet, une fois achevé, aurait le potentiel de justifier la VUE. Si cet avant-projet de l'option choisie est soumis pour discussion à sa 45e session, le Comité examinera l'une des deux voies à suivre qui ont été définies en 2019 :

  • « Si une orientation claire a été définie », l'État partie pourrait avancer dans l'élaboration d'une modification importante des limites ou d'un nouveau dossier d'inscription et commencer à travailler en ce sens, en achevant notamment le Plan de gestion révisé et en renforçant les systèmes de protection et de gestion, conformément aux paragraphes 165 et 166 des Orientations, ou sur une nouvelle inscription ;
  • Si la recherche et les évaluations n'indiquent pas un potentiel à démontrer la VUE, le Comité a alors convenu que le bien devait être purement et simplement retiré de la Liste du patrimoine mondial.

Entre-temps et en attendant que ces questions soient examinées à la 45e session et qu'une marche à suivre soit convenue, il est nécessaire de maintenir un moratoire complet sur la restauration, la reconstruction et le développement au sein du bien.

Enfin, le Comité pourrait souhaiter encourager l'État partie à poursuivre la création et le fonctionnement d'un Comité consultatif international (CCI) pour tous les biens culturels du patrimoine mondial de l’Ouzbékistan, qui puisse donner des conseils sur la conservation du bien et la mise en œuvre des décisions du Comité et des recommandations de la mission. 

Décisions adoptées par le Comité en 2021
44 COM 7A.31
Centre historique de Shakhrisyabz (Ouzbékistan) (C 885)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7A.Add,
  2. Rappelant les Décisions 40 COM 7B.48, 41 COM 7A.57 et 42 COM 7A.4, adoptées à ses 40e (Istanbul/UNESCO, 2016), 41e (Cracovie, 2017) et 42e (Manama, 2018) sessions respectivement, et la Décision 43 COM 7A.44, adoptée à sa 43esession (Bakou, 2019), dans laquelle le Comité a décidé « d’accorder deux ans à l’État partie pour étudier les options possibles de modification importante des limites ou de nouvelle proposition d’inscription et, à la fin de cette période, de considérer à nouveau si le bien doit être maintenu sur la Liste du patrimoine dans le cas où une direction claire a été définie, ou s’il convient de retirer entièrement le bien de la Liste », et qu’en explorant les options, l’État partie « entreprenne des recherches et une documentation complémentaires et élabore un plan de restauration afin de fournir suffisamment de détails pour permettre une évaluation de chaque option relativement à la justification de la VUE [Valeur universelle exceptionnelle], avant d’entreprendre toute démarche de modification importante des limites, conformément aux paragraphes 165 et 166 des Orientations, ou toute nouvelle proposition d’inscription », et qu’en outre, l’État partie est encouragé « à demander un soutien en amont concernant une possible modification significative des limites ou une nouvelle proposition d’inscription pour justifier la VUE » ;
  3. Note que l'État partie a créé un groupe de travail, qu'il rédige un Plan d'action pour mettre en œuvre les décisions précédentes du Comité et, en particulier, qu'il étudie la possibilité de deux options pour une éventuelle modification importante des limites, comme suggéré par le Comité, avec une préférence pour l'option relative aux éléments essentiels de l'urbanisme timouride, notamment le tissu urbain des mahallas, et que des professionnels internationaux ont été invités à contribuer à l'élaboration d'un avant-projet de l'option choisie, sur la base de recherches et d'évaluations détaillées, et que le groupe de travail n'achèvera pas ses travaux avant le 31 décembre 2021 ;
  4. Se déclare préoccupé par le fait que l'État partie n'ait pas pu soumettre, à la date limite du 1er février 2021, une proposition d’avant-projet de modification importante des limites qui aurait le potentiel de justifier la VUE, et note également que l'État partie a expliqué ce retard par la situation mondiale causée par la pandémie de COVID-19 ;
  5. Accepte de prolonger le délai d'un an, et demande à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, avant le 1er février 2022, les détails d’une proposition pour l’option de son choix et son potentiel de justification de la VUE, ainsi que ses conséquences en termes de restauration et de conservation, pour étude par les Organisations consultatives et examen lors de sa 45e session ;
  6. Réitère son intention de décider à sa 45e session, conformément à la Décision 43 COM44 et après examen de la proposition d'option soumise, si :
    1. La proposition d'option a indiqué de façon adéquate un potentiel à justifier la VUE, et l'État partie devrait donc être encouragé à soumettre une proposition détaillée de modification importante des limites, conformément aux paragraphes 165-166 des Orientations, ou une nouvelle proposition d'inscription, ou
    2. Les détails et l'évaluation fournis pour l'option retenue n'indiquent pas correctement le potentiel à justifier la VUE, et le bien doit donc être retiré de la Liste du patrimoine mondial ;
  7. Réitère également sa demande à l'État partie de veiller à ce que l'avant-projet de l'option retenue soit pleinement étayé par une documentation et une analyse adéquates de la structure urbaine, son histoire et son évolution, de la forme détaillée et des caractéristiques des maisons traditionnelles, et de la comparaison entre ce qui existe actuellement et ce qui existait avant les récentes démolitions;
  8. Note en outre que, comme l'indiquent le rapport de l'État partie et la carte supplémentaire fournie le 17 février 2020, figurent parmi les possibilités explorées la « restauration du cadre traditionnel des rues de la période historique », la restauration des maisons traditionnelles et le développement de nouvelles maisons traditionnelles (restaurées) dans l'espace vide créé par les récentes démolitions, et considérant que celles-ci pourraient avoir un impact sur l'authenticité et l'intégrité du bien, réitère son encouragement à l'État partie à demander des conseils en amont pour l'évaluation des options et le développement du plan de restauration, qui doivent être soumis au Comité ;
  9. Accueille avec satisfaction l'interdiction de toute nouvelle construction au sein du bien, mais note avec inquiétude qu'après le relogement des résidents, trois maisons traditionnelles du XIXe siècle, protégées au niveau local, ont été démolies après « mesure, étude et préparation des permis » avec l'intention apparente de construire de nouvelles « maisons traditionnelles » de conception similaire, et par conséquent réitère en outre sa demande de maintenir un moratoire complet sur les constructions dans le bien, notamment pour les projets de construction et de restauration, tant que l'avant-projet de l'option choisie pour la modification importante des limites du bien n’aura pas été examiné par le Comité ;
  10. Encourage l'État partie à s'assurer que le plan de restauration proposé comprend les mahallas, les travaux de conservation et les nouveaux bâtiments, mais déconseille fortement une approche qui reposerait sur la reconstruction à l’identique des bâtiments démolis ;
  11. Réitère de plus sa demande à l'État partie de mettre en œuvre ses recommandations pour la conservation des tuiles du palais d'Ak-Saray, d'élaborer une stratégie de conservation et de la soumettre au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives avant d’engager tout travail ;
  12. Réitère par ailleurs sa demande à l'État partie de mettre en œuvre les recommandations des missions de suivi réactif de décembre 2016 et janvier 2019 sur le bien ;
  13. Encourage également l'État partie à poursuivre la création et le fonctionnement du Comité consultatif international (CCI) pour tous les biens culturels du patrimoine mondial en Ouzbékistan, qui aurait la capacité de donner des conseils sur la conservation du bien et la mise en œuvre des décisions du Comité et des recommandations des missions précédentes ;
  14. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session ;
  15. Décide de maintenir Centre historique de Shakhrisyabz (Ouzbékistan) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
44 COM 8C.2
Mise à jour de la Liste du patrimoine mondial en péril (biens maintenus)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné les rapports sur l’état de conservation des biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril (WHC/21/44.COM/7A, WHC/21/44.COM/7A.Add, WHC/21/44.COM/7A.Add.2, WHC/21/44.COM/7A.Add.2.Add),
  2. Décide de maintenir les biens suivants sur la Liste du patrimoine mondial en péril :
  • Afghanistan, Paysage culturel et vestiges archéologiques de la vallée de Bamiyan (décision 44 COM 7A.28)
  • Afghanistan, Minaret et vestiges archéologiques de Djam (décision 44 COM 7A.29)
  • Autriche, Centre historique de Vienne, (décision 44 COM 7A.32)
  • Bolivie (État plurinational de), Ville de Potosí (décision 44 COM 7A.35)
  • Côte d'Ivoire / Guinée, Réserve naturelle intégrale du mont Nimba (décision 44 COM 7A.40)
  • Égypte, Abou Mena (décision 44 COM 7A.5)
  • États-Unis d'Amérique, Parc national des Everglades (décision 44 COM 7A.54)
  • Honduras, Réserve de la Biosphère Río Plátano (décision 44 COM 7A.55)
  • Îles Salomon, Rennell Est (décision 44 COM 7A.53)
  • Indonésie, Patrimoine des forêts tropicales ombrophiles de Sumatra (décision 44 COM 7A.52)
  • Iraq, Assour (Qal'at Cherqat) (décision 44 COM 7A.6)
  • Iraq, Hatra (décision 44 COM 7A.7)
  • Iraq, Ville archéologique de Samarra (décision 44 COM 7A.8)
  • Vieille ville de Jérusalem et ses remparts (site proposé par la Jordanie) (décision 44 COM 7A.10)
  • Kenya, Parcs nationaux du Lac Turkana (décision 44 COM 7A.47)
  • Libye, Ancienne ville de Ghadamès (décision 44 COM 7A.14)
  • Libye, Site archéologique de Cyrène (décision 44 COM 7A.11)
  • Libye, Site archéologique de Leptis Magna (décision 44 COM 7A.12)
  • Libye, Site archéologique de Sabratha (décision 44 COM 7A.13)
  • Libye, Sites rupestres du Tadrart Acacus (décision 44 COM 7A.15)
  • Madagascar, Forêts humides de l’Atsinanana (décision 44 COM 7A.48)
  • Mali, Tombeau des Askia (décision 44 COM 7A.3)
  • Mali, Tombouctou (décision 44 COM 7A.2)
  • Mali, Villes anciennes de Djenné (décision 44 COM 7A.1)
  • Mexique, Îles et aires protégées du Golfe de Californie (décision 44 COM 7B.56)
  • Micronésie (États fédérés de), Nan Madol : centre cérémoniel de la Micronésie orientale (décision 44 COM 7A.30)
  • Niger, Réserves naturelles de l'Aïr et du Ténéré (décision 44 COM 7A.49)
  • Ouganda, Tombes des rois du Buganda à Kasubi (décision 44 COM 7A.4)
  • Ouzbékistan, Centre historique de Shakhrisyabz (décision 44 COM 7A.31)
  • Palestine, Palestine : pays d’olives et de vignes – Paysage culturel du sud de Jérusalem, Battir (décision 44 COM 7A.17)
  • Palestine, Vieille ville d’Hébron/Al-Khalil (décision 44 COM 7A.16)
  • Panama, Fortifications de la côte caraïbe du Panama : Portobelo, San Lorenzo (décision 44 COM 7A.36)
  • Pérou, Zone archéologique de Chan Chan (décision 44 COM 7A.37)
  • République arabe syrienne, Ancienne ville d'Alep (décision 44 COM 7A.18)
  • République arabe syrienne, Ancienne ville de Bosra (décision 44 COM 7A.19)
  • République arabe syrienne, Ancienne ville de Damas (décision 44 COM 7A.20)
  • République arabe syrienne, Villages antiques du Nord de la Syrie (décision 44 COM 7A.21)
  • République arabe syrienne, Crac des Chevaliers et Qal’at Salah El-Din (décision 44 COM 7A.22)
  • République arabe syrienne, Site de Palmyre (décision 44 COM 7A.23)
  • République centrafricaine, Parc national du Manovo-Gounda St Floris (décision 44 COM 7A.39)
  • République démocratique du Congo, Parc national de la Garamba (décision 44 COM 7A.41)
  • République démocratique du Congo, Parc national de Kahuzi-Biega (décision 44 COM 7A.42)
  • République démocratique du Congo, Réserve de faune à okapis (décision 44 COM 7A.43)
  • République démocratique du Congo, Parc national des Virunga (décision 44 COM 7A.45)
  • République-Unie de Tanzanie, Réserve de gibier de Selous (décision 44 COM 7A.51)
  • Sénégal, Parc national du Niokolo-Koba (décision 44 COM 7A.50)
  • Serbie, Monuments médiévaux au Kosovo (décision 44 COM 7A.33)
  • Venezuela (République bolivarienne du), Coro et son port (décision 44 COM 7A.38)
  • Yémen, Ville historique de Zabid (décision 44 COM 7A.25)
  • Yémen, Vieille ville de Sana’a (décision 44 COM 7A.26)
  • Yémen, Ancienne ville de Shibam et son mur d'enceinte (décision 44 COM 7A.27)
Projet de décision : 44 COM 7A.31

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7A.Add,
  2. Rappelant les Décisions 40 COM 7B.48, 41 COM 7A.57 et 42 COM 7A.4, adoptées à ses 40e (Istanbul/UNESCO, 2016), 41e (Cracovie, 2017) et 42e (Manama, 2018) sessions respectivement, et la Décision 43 COM 7A.44, adoptée à sa 43esession (Bakou, 2019), dans laquelle le Comité a décidé « d’accorder deux ans à l’État partie pour étudier les options possibles de modification importante des limites ou de nouvelle proposition d’inscription et, à la fin de cette période, de considérer à nouveau si le bien doit être maintenu sur la Liste du patrimoine dans le cas où une direction claire a été définie, ou s’il convient de retirer entièrement le bien de la Liste », et qu’en explorant les options, l’État partie « entreprenne des recherches et une documentation complémentaires et élabore un plan de restauration afin de fournir suffisamment de détails pour permettre une évaluation de chaque option relativement à la justification de la VUE [Valeur universelle exceptionnelle], avant d’entreprendre toute démarche de modification importante des limites, conformément aux paragraphes 165 et 166 des Orientations, ou toute nouvelle proposition d’inscription », et qu’en outre, l’État partie est encouragé « à demander un soutien en amont concernant une possible modification significative des limites ou une nouvelle proposition d’inscription pour justifier la VUE »;
  3. Note que l'État partie a créé un groupe de travail, qu'il rédige un Plan d'action pour mettre en œuvre les décisions précédentes du Comité et, en particulier, qu'il étudie la possibilité de deux options pour une éventuelle modification importante des limites, comme suggéré par le Comité, avec une préférence pour l'option relative aux éléments essentiels de l'urbanisme timouride, notamment le tissu urbain des mahallas, et que des professionnels internationaux ont été invités à contribuer à l'élaboration d'un avant-projet de l'option choisie, sur la base de recherches et d'évaluations détaillées, et que le groupe de travail n'achèvera pas ses travaux avant le 31 décembre 2021 ;
  4. Se déclare préoccupé par le fait que l'État partie n'ait pas pu soumettre, à la date limite du 1er février 2021, une proposition d’avant-projet de modification importante des limites qui aurait le potentiel de justifier la VUE, et note également que l'État partie a expliqué ce retard par la situation mondiale causée par la pandémie de COVID-19 ;
  5. Accepte de prolonger le délai d'un an, et demande à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, avant le 1er février 2022, les détails d’une proposition pour l’option de son choix et son potentiel de justification de la VUE, ainsi que ses conséquences en termes de restauration et de conservation, pour étude par les Organisations consultatives et examen lors de sa 45e session ;
  6. Réitère son intention de décider à sa 45e session, conformément à la Décision 43 COM44 et après examen de la proposition d'option soumise, si :
    1. La proposition d'option a indiqué de façon adéquate un potentiel à justifier la VUE, et l'État partie devrait donc être encouragé à soumettre une proposition détaillée de modification importante des limites, conformément aux paragraphes 165-166 des Orientations, ou une nouvelle proposition d'inscription, ou
    2. Les détails et l'évaluation fournis pour l'option retenue n'indiquent pas correctement le potentiel à justifier la VUE, et le bien doit donc être retiré de la Liste du patrimoine mondial ;
  7. Réitère également sa demande à l'État partie de veiller à ce que l'avant-projet de l'option retenue soit pleinement étayé par une documentation et une analyse adéquates de la structure urbaine, son histoire et son évolution, de la forme détaillée et des caractéristiques des maisons traditionnelles, et de la comparaison entre ce qui existe actuellement et ce qui existait avant les récentes démolitions;
  8. Note en outre que, comme l'indiquent le rapport de l'État partie et la carte supplémentaire fournie le 17 février 2020, figurent parmi les possibilités explorées la « restauration du cadre traditionnel des rues de la période historique », la restauration des maisons traditionnelles et le développement de nouvelles maisons traditionnelles (restaurées) dans l'espace vide créé par les récentes démolitions, et considérant que celles-ci pourraient avoir un impact sur l'authenticité et l'intégrité du bien, réitère son encouragement à l'État partie à demander des conseils en amont pour l'évaluation des options et le développement du plan de restauration, qui doivent être soumis au Comité ;
  9. Accueille avec satisfaction l'interdiction de toute nouvelle construction au sein du bien, mais note avec inquiétude qu'après le relogement des résidents, trois maisons traditionnelles du XIXe siècle, protégées au niveau local, ont été démolies après « mesure, étude et préparation des permis » avec l'intention apparente de construire de nouvelles « maisons traditionnelles » de conception similaire, et par conséquent réitère en outre sa demande de maintenir un moratoire complet sur les constructions dans le bien, notamment pour les projets de construction et de restauration, tant que l'avant-projet de l'option choisie pour la modification importante des limites du bien n’aura pas été examiné par le Comité ;
  10. Encourage l'État partie à s'assurer que le plan de restauration proposé comprend les mahallas, les travaux de conservation et les nouveaux bâtiments, mais déconseille fortement une approche qui reposerait sur la reconstruction à l’identique des bâtiments démolis ;
  11. Réitère de plus sa demande à l'État partie de mettre en œuvre ses recommandations pour la conservation des tuiles du palais d'Ak-Saray, d'élaborer une stratégie de conservation et de la soumettre au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives avant d’engager tout travail ;
  12. Réitère par ailleurs sa demande à l'État partie de mettre en œuvre les recommandations des missions de suivi réactif de décembre 2016 et janvier 2019 sur le bien ;
  13. Encourage également l'État partie à poursuivre la création et le fonctionnement du Comité consultatif international (CCI) pour tous les biens culturels du patrimoine mondial en Ouzbékistan, qui aurait la capacité de donner des conseils sur la conservation du bien et la mise en œuvre des décisions du Comité et des recommandations des missions précédentes ;
  14. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session en 2022 ;
  15. Décide de maintenir Centre historique de Shakhrisyabz (Ouzbékistan) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Année du rapport : 2021
Ouzbékistan
Date d'inscription : 2000
Catégorie : Culturel
Critères : (iii)(iv)
Liste en péril (dates) : 2016-présent
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2020) .pdf
Proposé initialement pour examen en 2020
arrow_circle_right 44COM (2021)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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