Faites une recherche à travers les informations du Centre du patrimoine mondial.

i
ii
iii
iv
v
vi
vii
viii
ix
x

Parc national de Los Katíos

Colombie
Facteurs affectant le bien en 2019*
  • Activités illégales
  • Grandes installations linéaires
  • Pêche/collecte de ressources aquatiques
  • Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Conflit armé et problèmes de sécurité (problème résolu) 
  • Activités illégales, y compris extraction de bois de construction et de la faune silvestre
  • Pêche intensive dans le réseau d’eau douce
  • Menaces dues aux grands projets d'infrastructure et grandes installations linéaires (corridor de transmission électrique, ports)
  • Système de gestion/plan de gestion (Absence de contrôle de l’autorité de gestion) 
Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril
  • Exploitation forestière illégale
  • Installation des populations non autorisée
  • Pêche et chasse
  • Menace des grands projets d'infrastructure
Etat de conservation souhaité pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril

Adopté, voir Décision https://whc.unesco.org/fr/decisions/4628  

Mesures correctives pour le bien
Calendrier pour la mise en œuvre des mesures correctives
En cours d'identification
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2019
Demandes approuvées : 2 (de 2002-2009)
Montant total approuvé : 73 000 dollars E.U.
2009 Threats mitigation over the outstanding universal ... (Approuvé)   30 000 dollars E.U.
2002 Management Plan for Los Katios National Natural Park (Approuvé)   43 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2019**

Novembre 2011 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial / UICN à Bogota plutôt qu’une visite sur le bien ; janvier 2015 : mission de suivi réactif UICN

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2019

Le 30 novembre 2018, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien, disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/711/documents/, dans lequel il fournit les informations suivantes :

  • Tout en reconnaissant une perte du territoire forestier, l’état général de conservation de la forêt est bon selon des analyses scientifiques récentes. Le principal problème signalé est la nécessité d' « améliorer les schémas de gestion relatifs à la prévention, à la surveillance et au contrôle, ainsi que les stratégies de gestion de l'espace » ;
  • Les financements publics alloués au bien et aux zones environnantes ont été consolidés et complétés par des fonds de l'Union européenne et de la FAO ;
  • La mise en œuvre du pacte de partenariat multipartite signé en 2016 pour la conservation du bien et de ses zones environnantes a progressé ;
  • Bien que l'extension officielle du parc national ne soit pas jugée prioritaire à l'heure actuelle, d'autres mécanismes sont à l'étude pour optimiser la conservation des zones environnantes qui font fonction de zone tampon. Les efforts portent notamment sur un projet de création de zones protégées régionales et locales, ainsi que sur le renforcement de la coordination et de la coopération avec les autorités locales et régionales, les propriétés communales indigènes (resguardos) et les territoires collectifs afro-colombiens, et sur les zones protégées situées à proximité. On note par ailleurs que certaines zones (territoires collectifs afro-colombiens) ne pourraient pas être incluses dans l'extension des zones protégées car, contrairement aux réserves indigènes, la législation interdit leur recoupement avec les parcs nationaux ;
  • De nouveaux progrès ont été accomplis dans la mise en œuvre des accords d'utilisation et de gestion et du régime spécial de gestion avec la communauté wounaan de Juin Phubuur pour promouvoir une gestion et une gouvernance partagées avec les peuples autochtones et les communautés afro-colombiennes ;
  • La promotion d'une pêche plus durable et de l'utilisation d'autres formes de biodiversité aquatique le long du fleuve Atrato et dans les systèmes de zones humides associés se poursuit, dans le cadre d’une approche participative ;
  • Les impacts dus au canal articiciel entre les fleuves Leon et Atrato sont gérés, et il n’est pas jugé souhaitable de rétablir le débit d'eau d'origine des fleuves, à cause d’un risque éventuel de nouveaux impacts négatifs sur la biodiversité ;
  • Aucune démarche administrative n’a eu lieu depuis 2014 pour développer le corridor de transmission électrique envisagé à proximité du bien, qui relierait la Colombie et le Panama, et l'autorité de gestion du bien attend une réponse à la communication qu’il a soumise à l'Autorité nationale des permis environnementaux (ANLA) en 2016 ;
  • Les licences environnementales pour les projets de ports de Pisisí et d’Antioquia ont été accordées par l'ANLA en 2017 et 2012, respectivement, suite aux procédures d'évaluation d’impact sur l'environnement (EIE) en vigueur ;
  • L'administration colombienne des parcs nationaux a adressé des communications officielles à l'État partie voisin du Panama pour engager la mise en œuvre du mémorandum d'accord signé en septembre 2016 pour promouvoir la coordination et la communication transfrontalières.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2019

L'État partie a cherché activement à inscrire le bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril en 2009 et il est encourageant de constater que la dynamique de conservation s’est poursuivie après le retrait du bien de cette liste en 2015. L'allocation des financements continue d'afficher une tendance positive, complétée par des sources de coopération multilatérale. Cependant, il est important de noter que les financements alloués restent modestes, compte tenu des défis et des vulnérabilités actuels du bien. Des ressources financières et humaines fiables seront nécessaires pour assurer la pérennité des améliorations réalisées au cours des dernières années.

Le pacte pour la conservation du bien signé en 2016 constitue un cadre intéressant pour réunir les acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux, les peuples indigènes, les communautés afro-colombiennes et métisses, les universités et les partenaires de la coopération. Son processus de mise en œuvre, qui est d'une importance capitale pour équilibrer la conservation avec les droits locaux et les besoins de subsistance, exige des investissements continus. L'État partie a manifestement entrepris une analyse approfondie de la faisabilité et de la nécessité d'agrandir le Parc national de Los Katíos et a décidé que l'extension n’était pas une priorité pour le moment. Néanmoins, l'extension du bien pourrait être envisagée à l'avenir après réalisation d'une évaluation scientifique de la question. Les mesures de coopération existantes avec les zones protégées environnantes et les communautés locales constituent de facto une zone tampon fonctionnelle et il est recommandé au Comité d’encourager l'État partie à créer officiellement une zone tampon en vertu de la Convention.

Les accords avec les utilisateurs locaux des ressources sont des outils intéressants pour lutter contre la surpêche et la surexploitation des rivières et des zones humides et doivent être maintenus. Il en va de même pour le régime spécial de gestion avec la communauté wounaan de Juin Phubuur. L'État partie est encouragé à renforcer ces actions et à documenter et partager les enseignements tirés de ces expériences en tant que bonnes pratiques.

Il est noté que le projet de corridor de transmission électrique proposé n'a pas progressé au cours des dernières années, mais il est recommandé au Comité de demander à l'État partie de tenir le Centre du patrimoine mondial informé de tout changement de statut de ce projet. Il est reconnu que la fermeture du canal artificiel entre les fleuves Leon et Atrato n'est pas une priorité de gestion, car elle aurait des conséquences complexes sur un écosystème très utilisé, qui a évolué au fil des décennies depuis la création de ce chenal. La mise à jour des projets de ports envisagés est notée, y compris la participation de l'administration des parcs nationaux colombiens. S’agissant du port de Pisisí, il est noté que la zone d'influence du projet a été définie de telle sorte qu’elle ne recoupe aucune zone protégée et il a été décidé que le projet du port d'Antioquia devrait tenir compte des zones humides situées entre les fleuves Léon et Suriquí, qui constituent un corridor biologique naturel entre le bien et d'autres zones écologiques importantes. Il est donc recommandé au Comité de demander à l'État partie de prendre en compte également lors de la planification du projet de port d'Antioquia d’éventuels impacts indirects sur le bien, afin de veiller à ce que ces impacts soient atténués.

Enfin, les efforts visant à renforcer les actions de coordination et de coopération avec l'État partie du Panama dans le cadre du mémorandum d’accord de 2016 sont accueillies favorablement et leur poursuite devrait être encouragée.

Décisions adoptées par le Comité en 2019
43 COM 7B.23
Parc national de Los Katíos (Colombie) (N 711)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/19/43.COM/7B,
  2. Rappelant la décision 41 COM 7B.11, adoptée à sa 41e session (Cracovie, 2017),
  3. Félicite vivement l'État partie, une fois de plus, pour la poursuite de ses réponses systématiques aux demandes et recommandations du Comité, notamment sur l'augmentation des ressources, l'amélioration de la gouvernance et de l’efficacité des partenariats avec les communautés locales, la promotion d'une utilisation durable des ressources naturelles et une meilleure connectivité écologique ;
  4. Demande à l'État partie de veiller à fournir des ressources suffisantes à long terme pour résoudre les problèmes et les vulnérabilités du bien qui ont été identifiés ;
  5. Notant que l'État partie ne juge pas pour le moment prioritaire d'intégrer les zones adjacentes dans le Parc national de Los Katíos, l'encourage à continuer d'étudier, le cas échéant, d'autres options qui reflètent l'évolution du réseau régional des zones protégées dans le cadre de la Convention du patrimoine mondial, en définissant par exemple une zone tampon officielle ;
  6. Prend note de l'information fournie par l'État partie selon laquelle aucun processus administratif actif n'est en cours pour développer le corridor de transmission électrique envisagé entre la Colombie et le Panama, et demande également à l'État partie de la Colombie d'informer le Centre du patrimoine mondial de tout changement dans l'état actuel du projet, avant de prendre toute décision difficilement réversible, conformément au paragraphe 172 des Orientations ;
  7. Tout en notant également que les études d'impact sur l’environnement (EIE) des deux projets de ports envisagés (Pisisí et Antioquia) n'ont pas indiqué d'impacts directs sur le bien, demande en outre à l'État partie de veiller à prendre en compte lors de la planification et de la mise en œuvre de ces projets, et en particulier celui d’Antioquia, d’éventuels impacts indirects sur le bien, y compris ceux qui perturberaient d'autres zones écologiques importantes et la connectivité du bien ;
  8. Encourage vivement les États parties de la Colombie et du Panama à poursuivre leurs efforts pour mettre en œuvre des mesures pour la gestion des deux biens contigus du Parc national de Los Katíos (Colombie) et du Parc national de Darien (Panama) dans le cadre du mémorandum d'accord de 2016 ;
  9. Demande par ailleurs à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2020, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par les Organisations consultatives.
Projet de décision : 43 COM 7B.23

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/19/43.COM/7B,
  2. Rappelant la décision 41 COM 7B.11, adoptée à sa 41e session (Cracovie, 2017),
  3. Félicite vivement l'État partie, une fois de plus, pour la poursuite de ses réponses systématiques aux demandes et recommandations du Comité, notamment sur l'augmentation des ressources, l'amélioration de la gouvernance et de l’efficacité des partenariats avec les communautés locales, la promotion d'une utilisation durable des ressources naturelles et une meilleure connectivité écologique ;
  4. Demande à l'État partie de veiller à fournir des ressources suffisantes à long terme pour résoudre les problèmes et les vulnérabilités du bien qui ont été identifiés ;
  5. Notant que l'État partie ne juge pas pour le moment prioritaire d'intégrer les zones adjacentes dans le Parc national de Los Katíos, l'encourage à continuer d'étudier, le cas échéant, d'autres options qui reflètent l'évolution du réseau régional des zones protégées dans le cadre de la Convention du patrimoine mondial, en définissant par exemple une zone tampon officielle ;
  6. Prend note de l'information fournie par l'État partie selon laquelle aucun processus administratif actif n'est en cours pour développer le corridor de transmission électrique envisagé entre la Colombie et le Panama, et demande également à l'État partie de la Colombie d'informer le Centre du patrimoine mondial de tout changement dans l'état actuel du projet, avant de prendre toute décision difficilement réversible, conformément au paragraphe 172 des Orientations ;
  7. Tout en notant également que les études d'impact sur l’environnement (EIE) des deux projets de ports envisagés (Pisisí et Antioquia) n'ont pas indiqué d'impacts directs sur le bien, demande en outre à l'État partie de veiller à prendre en compte lors de la planification et de la mise en œuvre de ces projets, et en particulier celui d’Antioquia, d’éventuels impacts indirects sur le bien, y compris ceux qui perturberaient d'autres zones écologiques importantes et la connectivité du bien ;
  8. Encourage vivement les États parties de la Colombie et du Panama à poursuivre leurs efforts pour mettre en œuvre des mesures pour la gestion des deux biens contigus du Parc national de Los Katíos (Colombie) et du Parc national de Darien (Panama) dans le cadre du mémorandum d'accord de 2016 ;
  9. Demande par ailleurs à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erdécembre 2020, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par les Organisations consultatives.
Année du rapport : 2019
Colombie
Date d'inscription : 1994
Catégorie : Naturel
Critères : (ix)(x)
Liste en péril (dates) : 2009-2015
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2018) .pdf
arrow_circle_right 43COM (2019)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


top